Critique Wario Ware Inc. [Jeu-Vidéo]

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orioto
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Critique Wario Ware Inc. [Jeu-Vidéo]

Message par orioto »

Hop une seconde critique, d'un jeu vidéo cette fois-ci. Voici le site que je suis entrain de quiter pour incompatibilité de vision des choses (avec un seul membre), ici: http://www.cf-network.com/cfan/auteur.php3?id_auteur=3. Y a 10 tests de moi là, je les enleverais quasi tous prochainement vu qu'ils n'y sont pas trop à leur place. Je mets le test le plus recent pour coller à l'actu, je sais pas si c'est le meilleur mais j'ai bossé longuement certains paragraphes^^

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Wario Ware

Mise en abyme made in BigN !!




Wario Ware est plus quun petit jeu dadresse/réflexion diablement malin, cest une réelle uvre dart moderne sur les jeux vidéos et leur essence. Cest un tribut à lhistoire de ce nouveau vecteur culturel de 25 ans, une ode au gameplay dans ce quil a de plus pure. Cest une de ces pierres qui font les fondations éternelles dune culture émergeante. En un mot et même en cents, Wario Ware est abyssal, passionnant, redoutable, surprenant, beau, beau et encore beau dans son âme, cest un joyau dintention.


Maturité ou Juvénilité ?

Ecoutez un peu comme elle est bonne : Wario est un homme daffaire plus pragmatique quEtienne Mougeotte. Aujourdhui, comme hier, il cherche une façon de faire de largent, quand il a soudainement une idée géniale : Faire des jeux vidéos !! Mettre en scène le plus fameux gentil roublard de la firme comme le démon sous-jacent à toute sa philosophie (et celle des autres), voilà qui parait bien audacieux. Faudrait-il y voir de lautodérision ? Une sorte de sarcasme pseudo moralisateur dédié à une industrie à la conscience fragile ? Faudrait-il y voir la pique dune équipe interne destiné à titiller certains autres départements de la compagnie, dont lobjectif principal semble être ces derniers temps de battre des records de rentabilité ? Il se pourrait en fait malheureusement quil faille ne rien voir dautre dans cette trame cocasse quune attaque en règle du concurrent Microsoft, certes moins ambitieuse. Car si lon creuse un peu plus les symboles véhiculés par le scénario, ce sont bien des références à la firme américaine que lon peut y déceler. Le père Wario ny arbore pas un masque dhomme blanc à lunette aux cheveux approximativement coiffés, mais presque. Il évolue dans un environnement où linformatique prime, et va jusquà nous inviter aux différents modes du jeu via une réplique du bureau Windows, mais il a surtout pour caractéristique particulière de vouloir sattribuer les mérites de tout ses amis aux aventures si ludiques (comprendre autant de petits développeurs aux aboies). Enfin, et surtout, il se conduit en parfait opportuniste puisquil lui vient cette idée rayonnante en constatant à la tv ô combien lindustrie vidéo ludique était prospère. Ok, lhypothèse semble radicalement jouable, même si loffensive concurrentielle a beaucoup moins de charme que lautocritique anthropophage. Admettons.


Et Nintendo créa le compilement ludique

Le jeu se compose dune série de tableau, chacun associé à un personnage venu aider Wario à faire son jeu. Ces derniers rencontrent tous des difficultés lors de leurs activités journalières, et vous devrez les aider à sen sortir en allant au bout dune suite dépreuves très courtes à la difficulté croissante. Ici, très court veut dire 5 secondes maximum. Vous enchaînerez en fait des épreuves simplissimes dans lesquelles une interpellation très brève (manger, éviter, compter) sera votre seule aide pour comprendre à quel épreuve dadresse vous invite le graphique présent à limage, le tout en 4 ou 5 secondes, puis en 3, 2 etc.. au fur et à mesure que les niveaux progressent. Nimaginez bien sur pas pouvoir jouer sur quelques mémorisations intensives puisque laléatoire altérera par deux fois le déroulement du tableau : via lordre des épreuves et surtout via leur contenu. En effet celles-ci possèdent toujours plusieurs versions, histoire de déstabiliser le joueur et de maintenir limpression dinattendu. Nous voici donc engagé dans un ride psychédélique au cours du quel la logique et ladresse auront une importance capitale. Après une succession de tableaux aux thèmes variés se suivront des spécial stages aux challenges impossibles, puis la course au record finira de rendre le jeu quasi éternel. Voilà en gros, comment se déroule la progression si agréable de Wario Ware, mais le jeu a bien plus à offrir.


Festival Pop Art

Probablement jamais un jeu vidéo ne sétait à ce point libéré des conventions graphiques pour se laisser aller à la folie douce du symbolisme abstrait et de la référence. Ce que nous propose Wario Ware, cest une tempête représentative, un melting-pot visuel et culturel qui ne peut que forcer le respect et émoustiller les sens. Les jingles sonores minimalistes y côtoient un « montage » épileptique dans un festival de variété stylistique. Les plus déjantés des clips MTV ne sauraient atteindre la moitié de la richesse accumulative du jeu. Un simple carré de traits blancs sur un fond noir ; une poupée de japanime à la larme suintante et aux pixels harmonieux ; un cent mètres haie crépusculaire profilé à la mode CPC ; un combat de King of Monsters mettant en scène un Mario villaidgpipeulisé ; un doigt visant approximativement un trou de nez au design dardoise magique ; un skateboarder bleu silhouetté façon 80 ; une banane scannée à déguster sur un fond étoilé ; autant de cadres, de compositions géométriques, de thématiques de teintes qui sentremêlent, sentrechoquent et se complètent plus vite quil ne faudrait pour les cataloguer. Il y a dans ce dandysme des développeurs une fraîcheur, voire même une noblesse à traiter la forme avec dédain et respect tout à la fois, à soigner la médiocrité visuelle comme à jongler nonchalamment avec les codes. Cest de cette accumulation supersonique et épileptique de différents styles, de différentes finitions et de ces révérencieuses irrévérences que naît limpression dun regard lumineux sur lhistoire des jeux vidéos.

Le rythme du jeu participe grandement à lefficacité de lensemble, faisant de cette mixture une musique syncopée comme si un dj samusait à remixer à la volée des centaines de souvenirs vidéoludiques. Cest bien là quil puise sa plus grande force créative. Il ne se contente pas de juxtaposer des styles différents, il les intègre à une chorégraphie de son et de lumière aussi cohérente quun morceau de musique. A ce titre, les petits jingles appropriés à chaque situation de façon doucement ironique senchaînent avec une grâce de linstant, de chaque seconde, comme si un nouveau langage se créait devant nos sens en émois. Les jeux sont si courts que nous navons le loisir dentendre que le début de quelques timides mélodies aux accents surannés et mélancoliques, aussitôt balayées par le violent jingle qui annonce le prochain jeu, puis de nouveau laccalmie easy leastning dune complainte électronique, le jingle, de plus en plus rapide, encore une mélopée à la fougueuse futilité des jeux vidéos ancestraux, le jingle sans relâche. Et ainsi de suite, nos oreilles et nos sens ne se lassent plus de se faire violenter dans la plus habile des tempêtes de sensations.


Lessence recherchée dun ludisme primale

Car oui, il est bien sur avant tout question de sensations, de sens dans Wario Ware Inc. Il y est avant tout question de la plus pure notion ludique qui puise être, de cette recherche de maximisation de la simplicité, doptimisation de linstinctivité, mais plus que cela, de la quête dune logique universelle du jeu vidéo, dune sorte de grammaire basique et fondamentale des mécaniques ludo-éléctroniques. Wario Ware pose une question simple. A quel mécanique de lesprit peut-on associer la plus primaire des actions au pad : appuyer sur un bouton. Cest en déclinant ce cas de figure exemplaire à linfini quil dresse une carte impressionnante de la richesse du concept vidéoludique. Appuyez par réflexe instinctif, par stratégie prédictive, par observation, par déduction logique. Cest tout dabord à un véritable festival de lintellect que nous invite le jeu Nintendo. Nécessitant une logique certes simpliste, mais toujours renouvelée, il propose à nos cellules grises une gymnastique quelles sauront apprécier comme une salade de fruit bien fraîche en plein été. La variété fantaisiste voir grotesque des situation rencontrée rapproche presque le jeu dune série dexercice déveil pour enfant. Cette cible facile due dailleurs être visée avec précaution par le développeur, à nen pas douter. Mais ny voyez pas là un reproche. Endormir un chat, manger une banane, compter des grenouilles, garer une voiture, attraper un bâton rouge en pleine chute, éviter une patate sur roue, faire attraper un cur à un caméléon, un poisson à une grue, effrayer des badauds en jouant les monstres, faire esquiver un marteleur fou à un volatile protégeant son uf Cest lincohérence et le nimporte quoi qui régissent le programme offert à nos neurones, et cest en cela que le jeu trouve son charme. Cet acte si simple, répété à linfini durant des heures, devrait vite devenir plus bêtifiant et sordide quune habitude douvrier à la chaîne, mais il nen est rien. La variation de rythme, lintégration de notre action à une composition audiovisuelle dynamique et surtout, la diversité des actions symbolisées rendent cet exercice naturel et agréable au possible. Voilà une bien belle démonstration de la richesse du concept vidéoludique. Une étendue symbolique musclée associée à un ludisme sans fioriture, on ne peut rêver mieux comme tribut à ce que fut lessence véritable, lintention première des jeux vidéos. Tout y etait question de représentation de nos actions, de prolongation de nos sens dans livresse artistique. Quoi de plus fidèle alors, à cet état desprit initial, qun jeu ne cessant de métamorphoser le graal du joueur, la représentation formelle de son effort en le laissant apprivoiser de sa main confiante le mécanisme instinctif dune interface familière.

Wario Ware nest bien sur pas parfait. Il trouve probablement sa plus grande faiblesse dans la façon dont il axe la difficulté de ses challenges sur leur durée. Cest de plus en plus vrai à mesure que lon savance dans la partie record du jeu. Il faut souvent allier à ladresse et à la concentration la patience de répéter de nombreuses fois de longs cheminements pour arriver à briller dans les charts de Wario. Le confort ny est donc pas optimal, mais le concept explosif de Wario Ware suffit à lui donner une pèche qui séduira nimporte quel joueur en mal de réflexion et de dextérité.

Note: 8 >> Quand les jeux vidéos sortent de leur chrysalide pour déployer leur petites ailes, ils n'émeuvent pas que nos doigts.
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CBL
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Message par CBL »

Merci pour la critique Orioto ! je l'avais déjà lu sur C-fan. :roll:
Si ca continue, on va accueillir tous les transfuges de C-fan :wink:
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camite
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Message par camite »

du beau boulot, assurément, même si l'article est un poil long à mon goût... mais bon, rien à redire sur le fond :)

sinon, c'est le clash sur C-fan ?
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orioto
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Message par orioto »

Merci mes fidèles amis, vos commentaires sont encourageant :)

Camite, pour cfan y a juste moi et libellule qui sommes partis, moi je suis encore techniquement à cfan vu que j'en suis designer, mais je me sens plus trop concerné c sur :)
Enfin le site a pas besoin de moi pour marcher très bien sur le creneau qu'il occupe aujourd'hui :D
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