Dans un Empire où criminalité et violence ne cessent de croître, les mesures gouvernementales visant à accélérer les procédures pénales ont conduit les prisons au bord de l'implosion. Pour parer à cette situation de crise, le pouvoir en place décide d'instaurer une réglementation autorisant les procès en l'absence des accusés, la condamnation à mort de ces derniers ainsi que leur exécution. C'est la loi dite de « rationalisation des procès », ou « loi RdP ». Le FSE, un groupe d'unités spéciales dénuées de toute forme de sentiment, détient les pleins pouvoirs pour appliquer ces peines de mort partout dans le pays. Usaki Tôdô, jeune recrue, intègre la fameuse unité 1 des FSE (Forces Spéciales d’Exécution), réputée pour être la plus radicale.
Tout droit sorti de l’Académie, où il y fut le major, Usaki Tôdô vient compléter l’unité 1 des FSE, composée alors du Lieutenant Seiju Shikibu et du capitaine d’unité Shôta Mikoshiba. Habituellement composée de trois membres, nous ne savons pourquoi elle ne fut, à ce moment, formée seulement de deux membres. Aussitôt intégré, il se voit surnommé « Usagi » – lapin en japonais –, par le lieutenant Shibiku, un peu le comique de service, mais qui s’avère très efficace dans ses techniques de combat. Lieutenant que j’ai d’ailleurs pris pour une fille de part sa réalisation graphique, mais il s’avère être effectivement un garçon, un bishônen pour être exact, après vérification sur Internet… très troublant ! Par la suite, lors des différentes missions qu’aura à effectuer la fameuse unité 1, Usaki va se révéler très froid, un vrai cœur de pierre, sans aucune humanité… une vraie « dolls » – poupée en français – quoi ! Ce qui va d’ailleurs lui valoir les frondes de Shôta, qui ne conçoit pas que l’on puisse tuer sans capacité de jugement et de sens de la justice. Bref, vous l’aurez compris – ou pas –, Usaki, le personnage principal, reste très mystérieux tout au long de ce premier tome, ou du moins jusqu’aux 3/4 pages précédents la fin. Nous ne connaissons rien de son passé, nous ne savons pas pourquoi il a choisi cette carrière, ni pourquoi il se montre si froid en vers ses compagnons et dans les tâches qu’il accomplit. Il est, pour ainsi dire, aussi mystérieux que l’histoire en elle-même, qui elle, ne pose à peine plus que les bases de sa suite. Cela est un peu frustrant, malgré les deux derniers chapitres qui viennent ajouter un peu de matière. Pour dire, seule la dernière page m’a fait cligner des yeux : « Je ne pourrai pas vivre… si je ne tue pas ». Serait-ce un Dexter version « légal » ? A-t’il lui aussi un « passager noir » ?
Ce manga surfe sur des questions, que nous pourrons, ou pas, être amenés à nous poser durant la lecture, telles que : A-t-on le droit de tuer ? Ne devrait-on pas abolir la peine de mort ? Ou au contraire continuer de l’appliquer ? (au Japon la peine de mort est encore autorisée)… Mais sur cette trame de fond plutôt sérieuse, vient se greffer une touche d’humour, que nous retrouverons tout au long de l’histoire, et que l’on appréciera – ou pas. Et à l’image de l’histoire qui ne commence qu’à prendre (légèrement) forme à la fin du premier tome, le dessin ne casse pas deux pieds à un canard, notamment les décors pauvres et froids, et ne se montre correct qu’à la fin du premier tome.
Un seinen qui a bien du mal à démarrer, scénario et dessin sont un peu à la ramasse. Mais heureusement, les deux auteurs, Saki Otoh et Nakamura Tomomi, semblent trouver leur rythme à la fin du tome. Premier tome un peu décevant, cependant, le deuxième a toute les chances de s’avérer de meilleure facture.
[6,5/10]
