Le tombeau des lucioles [Anime]

Avatar de l’utilisateur
gyzmo
Truc de ouf
Messages : 1320
Inscription : 17 mai 2005, 20:06
Contact :

Le tombeau des lucioles [Anime]

Message par gyzmo »

Tout ça, c'est la faute à Veterini, le Néandertalien sans coeur qui poutre tout sur son passage (sauf la foudre).
Retrouvez la petite fabrique de sourires sur
Le blog aux Ravioles | La Machine à Ravioli
Avatar de l’utilisateur
nazonfly
Pied plat à bec d'oiseau
Messages : 2342
Inscription : 10 novembre 2003, 13:17
Contact :

Le tombeau des lucioles [Anime]

Message par nazonfly »

D'après cette petite critique, le roman original, La Tombe des Lucioles, est autobiographique mais avec une partie de romanesque, et quelques légères entorses à la réalité.
Rêve américain. Cauchemar indien. Pogo avec les loups.
Avatar de l’utilisateur
kou4k
Choriste de Whitney Houston
Messages : 49
Inscription : 28 avril 2004, 14:52

Le tombeau des lucioles [Anime]

Message par kou4k »

Pardon :cry:

Meuh attation, j'ai quand même parcouru les arguments, et j'ai précisé le fait que les deux gosses étaient japonais, et que seul leur point de vue était abordé, ce qui semblait déranger certains...

Peut-être avec un enfant Japonais et un petit ricain, amis pour toujours, on aurai évité le débat... :tsss::kwak:
Ben quoi? Oo
Avatar de l’utilisateur
Iago
Messages : 0
Inscription : 13 février 2006, 11:06

Le tombeau des lucioles [Anime]

Message par Iago »

Toujours trop de questions autour d'un film qui ne cherche pas toujours à aller aussi loin qu'on voudrait lui faire prétendre.
Le réalisateur est jap, il a donc sa vision, ayant habité au japon :
Un civil vivant près d'une base navale en temps de guerre et qui subit des bombardements.

le film ne va pas loin lui-même, le film n'est personne, c'est nous qui en faisons ce qu'il est, ce qu'il n'est pas ou ce qu'il aurait pu être. Une vision restrictive comme celle de Veterini est parfaitement justifiée. S'il avait taxé le film d'incitation à l'inceste (comme certains l'ont prétendu), là il y aurait eu matière à controverse acharnée. Mais bon, ses critiques parlent pour elles-mêmes et démontrent bien qu'il n'accède pas, par ce film, à toutes les émotions et réflexions qui touchent la grande majorité des gens qui l'ont vu. Si c'est dommage pour quelqu'un, c'est bien pour lui.

Bon alors le message principal de ce film est pour moi : "La guerre est horrible". On voit les ravages qu'elle peut faire dans une simple famille.
Mais il y a aussi quelque chose de sous-jacent, me semble-t-il, quelque chose qui m'a fait pensé à de la fierté nippone. Le père des enfants est sur un croiseur (que l'on voit dans le film d'ailleurs), puissant et qui part faire la guerre avec les honneurs.
Tandis que les attaques américaines sont plutôt inhumaines, un peu comme Zeus lançait ses éclairs du ciel, les américains lancent les bombes et se soucient peu des dommages possibles.
Voilà ce que j'ai ressenti comme message.

Je ne sais pas si ça intéresse encore quelqu'un de débattre sur ce film magnifique. Mais étant donné que je ne peux passer que très rarement sur ce forum, et que moi aussi j'ai envie de dire "ce que j'ai ressenti comme message", je remonte le topic (de pas trop loin quand même).

La remarque la plus importante que je puisse faire à propos de ce film, c'est que sa qualité la plus évidente (et qui a l'air de gêner quelques uns) c'est qu'il ne donne strictement aucune réponse, tout en montrant les choses d'une manière extrêmement nuancée. Dire que c'est un film sur la guerre, sur les enfants, réduire son message à "la guerre c'est pas bien" me paraît trop simpliste. Trop facile. C'est le meilleur moyen d'éviter les vraies questions.
Ce qui est le plus poignant dans ce film c'est l'humanité terrible de tous les personnages. Pas de gentils, pas de méchants. Comment en vouloir, si l'on réfléchit deux minutes au contexte, à la tante qui demande a Seita de lui donner le peu qu'il a, elle qui a du mal à nourrir sa propre famille ? Comment blâmer l'agriculteur qui défend hargneusement sa récolte, alors que la famine règne ? Inversement, on pourrait reprocher à Seita de tarder à aller chercher l'argent pour nourrir sa soeur, ou de ne pas avoir été assez diplomate pour rester chez sa tante où sans doute Setsuko ne serait pas morte de faim et d'épuisement. Seita n'est pas un héros comme on l'entend habituellement. D'ailleurs, il échoue sur toute la ligne. La force du film, hormis sa beauté visuelle hallucinante (là Veterini je te trouve bien sévère), réside dans cette violence qui détruit absolument nos schémas habituels de raisonnement : il y a une injustice, donc il faut des coupables. Mais on ne voit pas de coupables dans le film. Si la conclusion était : ce sont les américains les coupables, c'est la guerre la coupable, le film perdrait de son intérêt. Takahata l'a bien compris, et il ne pointe personne du doigt. Et c'est pour cela que le sentiment d'injustice est si poignant. Ce film n'est pas satisfaisant. Il est le spectacle de l'absurdité la plus profonde du monde, celle qu'aucune bonne volonté ne pourrait abolir, celle à laquelle aucun exercice intellectuel ne pourrait donner du sens.

Évidemment, la réponse facile qui consiste à dire "c'est la faute de la guerre, donc il suffit d'éviter la guerre" occulte tout l'intérêt du film. La vraie question, c'est "qu'est-ce que j'aurais pu faire à sa place ?" Eh bien, pas mieux. Seita et Setsuko sont incroyables de pureté enfantine et de vérité. Ils parviennent même à passer quelques instants heureux ensemble, dans l'abri au bord de la rivière. Et quand Seita brûle le corps de sa soeur, le seul et unique sentiment qui submerge le spectateur, c'est une profonde, irrépressible et magnifique tristesse. Un des sentiments les plus nobles qui soit. La colère est bien trop vulgaire à ce moment-là. Elle viendra ensuite, quand le moment sera venu d'essayer de rendre cette tristesse utile. Mais le plus grand intérêt du film, c'est de faire toucher du doigt cette absurdité absolue, tellement qu'elle se détache de sa cause, la guerre.

C'est à peu près (mais en plus politique) le schéma que l'on retrouve dans Le Vent se lève de Ken Loach. Parmi les Irlandais, pas de gentils ni de méchants, pas d'idiots ni de gens intelligents. Seulement une histoire triste et magnifique qui conduit deux frères à s'entretuer. "Et le reste n'est que littérature".
corentin
Messages : 0
Inscription : 05 décembre 2006, 00:27

Le tombeau des lucioles [Anime]

Message par corentin »

Évidemment, la réponse facile qui consiste à dire "c'est la faute de la guerre, donc il suffit d'éviter la guerre" occulte tout l'intérêt du film. La vraie question, c'est "qu'est-ce que j'aurais pu faire à sa place ?" Eh bien, pas mieux. Seita et Setsuko sont incroyables de pureté enfantine et de vérité. Ils parviennent même à passer quelques instants heureux ensemble, dans l'abri au bord de la rivière. Et quand Seita brûle le corps de sa soeur, le seul et unique sentiment qui submerge le spectateur, c'est une profonde, irrépressible et magnifique tristesse. Un des sentiments les plus nobles qui soit. La colère est bien trop vulgaire à ce moment-là. Elle viendra ensuite, quand le moment sera venu d'essayer de rendre cette tristesse utile. Mais le plus grand intérêt du film, c'est de faire toucher du doigt cette absurdité absolue, tellement qu'elle se détache de sa cause, la guerre.
.

effectivement, au delà de la guerre, cette pureté et cette innocence bafouées, sans que personne ne soit à blâmer, nous fait ressentir une tristesse particulière, très profonde. Elle est injuste mais inéluctable. Le film peut paraître niais, parce que les valeurs qu'il défend, l'innocence, la pureté des sentiments, n'ont souvent pas leur place dans le monde adulte. La plupart des êtres les perdent en grandissant. [/spoiler]
Répondre

Qui est en ligne ?

Utilisateurs parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 1 invité