Deus Ex HR terminé plus vite que l'acheminement d'un colissimo made in La Poste !!!
41h chrono. Niveau Normal. Sans effusion de sang (parcours en infiltration totale = z'appellent ça "fantôme" dans le jeu). Villes et bâtiments visités de fond en comble, avec les quelques missions secondaires qui vont bien.
Alors OUI ! Je le confirme en accord avec moi-même et le fan qui sommeille derrière au fond de la tête, près du radiateur = ce troisième opus est le digne successeur de
Deus Ex premier du nom !!! Voilà, c'est dit, c'est fait.
Bon allez, quelques arguments quand même un petit peu :
Le scénario n'est pas aussi prenant que celui imaginé par Warren Spector, mais l'ambiance du jeu original est sublimée dans ce DEHR qui a vraiment une sacré belle gueule - en dehors de sa palette de couleur caca d'oie.
Cyberpunk et
Blade Runner pour les références évidentes. Le level design, surtout, est excellentissime. Un vrai gruyère, les souris et rats de laboratoire vont se régaler. Les devs ont joué à fond la carte du chemin de traverse dans de grandes zones urbaines de jeu, un peu à la manière de
Nomad Soul ou de
Vampire Bloodlines pour ceux qui connaissent. Ça pulse sévère du palpitant pour les gagas d'infiltration. Cela n'empêche pas de bourriner à la Schwarzenegger. Mais étant donné qu'il y a une foule d'alternatives pour atteindre un même objectif, c'est vraiment dommage de passer à côté de cette richesse d'exploration.
Le décor prend en compte le profil de son avatar : les judge Dredd et autres
Robocop de profession dépenseront leur point d'xp pour passer par la grande porte et tout dégommer sans se poser trop de questions (c'pas bien !) ; les fanboy de Super Jamie et fangirl de
Steve Austin miseront plutôt sur la force physique pour déplacer des obstacles et emprunter des passages secrets, ou réaliser de super sauts afin d'atteindre les endroits inaccessibles autrement ; les
Henry Dorsett Case en herbe, enfin, pirateront les systèmes de sécurité (serrures électroniques, caméras de surveillance, robots vigiles) pour se frayer tranquillou un chemin en terre ennemie... Toutes les combinaisons sont possibles et imaginables (mais tout n'est pas débloqué en une seule partie). Mais la vocation du hacker me semble être la meilleure pour illustrer les qualités du soft. Les mini séances de piratage informatique sont probablement les plus abouties en la matière - d'ailleurs, suffit de jeter un œil sur les nombreuses compétences à débloquer dans cette branche pour confirmer le soin apporté à "ce jeu dans le jeu".
Enfin, la possibilité de désactiver les aides d'exploration (surbrillance des objets interactifs, indicateurs de quête). Ça coûte pas cher aux devs d'intégrer ce genre d'options et c'est le bonheur pour ceux qui n'aiment pas être assistés !
Ah et puis la VO et les musiques sont
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Quelques bémols d'ordre général ceci dit.
Le Character design est vraiment sympa. Les animations fonctionnent bien. Par contre, les proportions sont assez étranges (tous les bonshommes ont des épaules de 3km le large + des bras trop courts) et il y a un peu trop de clones (le pire étant certains seconds rôles importants dupliqués parmi les simples passants). La population est d'ailleurs excessivement homogène : il y a du Ken et de la Barbie partout (même chez les clodos). L'effet
Surrogates n'a pas lieu d'être dans le contexte du jeu.
L'intelligence artificielle des ennemis manque cruellement de neurones. Un pnj à terre suffit pour attirer comme des mouches les adversaires qui, plutôt que de se méfier et sécuriser le périmètre, s'adonneront à un examen minutieux de la dépouille sans se soucier de l'homme de l'ombre qui les allumera un par un en toute tranquillité. L'amoncellement de corps en plein milieu d'une arène est assez drôle à voir. Mais cette faille de gameplay (un grand classique du genre) rend le challenge peu intéressant pour qui a chopé le fourbe réflexe^^
Inversement, chaque fin de chapitre est l'occasion de croiser le fer avec des Boss(s). Si les "Action Man tendance Terminator" n'auront aucun problème à leur faire mordre la poussière, les avatars fan de "Bibi ©
Tout doucement" et d'infiltration pure et dure devraient par contre rencontrer quelques soucis pour venir à bout de ces énergumènes hyper-coriaces en comparaison. Ce n'est pas aussi ardu que dans l'excellent rpg d'espionnage
Alpha Protocol - qui était vraiment exaspérant sur ce point et comporte pas mal de traits similaires. Mais il est regrettable que les développeurs n'aient pas imaginé une alternative pour les profils très discrets.
Même remarque concernant le poids des actions du joueur sur le scénario. C'est quasi inexistant sur du long terme, comparé à un
Witcher 2 (où les décisions prises dans un chapitre bouleversaient complètement la trame dans le suivant !). A plusieurs reprises, on nous propose de choisir entre deux solutions, mais ça reste très superficiel. Ce manque d'envergure joue contre le
replay value - même si certaines approches débouchent sur un contenu exclusif (cinématique ingame, par exemple) qui mérite un second passage.
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Derniers points : j'ai beaucoup lu de-ci de-là des reproches sur les temps de chargement "atrocement longs" sur PC. Avec le dernier patch installé, je n'ai pas rencontré de ralentissement particulier. A peine 2 ou 3 secondes d'un écran à l'autre pour ma part. Côté gameplay et système de couverture, j'ai particulièrement apprécié l'effet. C'est effectivement moins immersif qu'une vue entièrement subjective à la
Thief, mais cela reste dans la lignée des jeux d'infiltration à la troisième personne (
Splinter Cell,
Hitman).
En bref :
Deus Ex HR, ça poutre. Du lourd reste à venir (Skyrim, Batman City, Heroes VI, Nancy Drew Chasseur de Tornadeuh), mais il a de fortes chances de figurer dans mon top five des blockbusters de l'année, entre
Witcher Assassins of Kings et
LA Noire.
D'ici-là, j'y retourne. En mode "Deus Ex" et sans faire dans la dentelle cette fois
ps : photo non contractuelle.