Avalon : c'est-y pas de l'esbrouffe, en fait ? [Film]
Publié : 29 septembre 2003, 17:53
Voici une critique d'Avalon que je poste parce qu'un topic sur Ghost in the Shell [ http://forum.krinein.com/viewtopic.php?t=1756 ] m'y a fait repenser. Par facilité je vais encore m'auto-quoter d'un topic de Gropix, il y a quelques mois, pour introduire cet article :
En ce qui concerne Avalon, je n'ai pas du tout apprécié (...) je me contenterai de vous copier/coller ce que j'avais écrit au sujet de ce film il y a un an, juste après l'avoir vu en salle. Autant vous le dire tout de suite, je ne suis pas un cinéphile averti, et je suis conscient que cet "article" a plus ou moins un côté "papier des Inrocks" au sens péjoratif du terme (ce qui est d'autant plus con que je leur adresse une pique à la fin, mais c'est de leur faute, ils n'avaient qu'à pas nous pondre une phrase aussi absurde) qui laisse à penser que je me la pète en ne sachant pas grand chose, mais on s'en fout : je revendique encore à 99% ce que j'y ai écrit.
----------
Tourné en Pologne (et en polonais), Avalon est le premier film "live" de Mamoru Oshii, le réalisateur de Ghost in the shell. Dit comme ça, c'est alléchant.
Avant la projection, on sera à peine inquiet à l'idée que le scénario épouse le thème plus ou moins chébran du monde virtuel ; connaissant les antécédents du réalisteur , on ne doute pas de sa capacité à nous proposer du neuf avec du (presque) vieux. C'est oublier un peu vite que, de Ghost in the Shell, Mamoru Oshii n'est que le très brillant réalisateur, et que pour sa part, Avalon ne tire pas son essence d'une BD culte de Masamune Shirow, ce qui finalement ne suppose pas tellement de garanties.
Dans un décor confiné et délabré tendance post-apocalyptique, Avalon met en scène des personnages peu espiègles se livrant à un jeu vidéo guerrier. Catapultés au milieu d'un univers virtuel sans merci, ils vivent par et pour ce jeu. Un game over, et c'est la mort cérébrale du joueur dans le monde réel.
La comparaison avec le film d'animation précité aurait pu s'arrêter bien avant, mais le déploiement typographique agrémentant le générique du début, les éléments d'interface du jeu vidéo et le look de l'héroïne, pour ne citer qu'eux, sont autant de détails formels qui nous tendent à nous y ramener. Le film débute à peine et ça sent l'exercice de style à plein nez.
Les scènes de jeu sont le théâtre de quelques trouvailles visuelles intéressantes mais hélas, surtout, de références aux codes du monde vidéoludique atrocement convenues. Mission complete, high scores, reset, boum-t'es-mort et compagnie. Voilà qui, au passage, consternera les initiés en la matière. Reste une direction photographique habile qui soutient l'ambiance du film à bout de bras.
Pataugeant dans cette soupe de clichés, on a peine à croire que la trame scénaristique insipide cache un propos réellement consistant. L'héroïne se met en quête de la partie secrète du jeu où seuls les meilleurs réussissent, un peu comme Lara Croft ou Super Mario, et l'affaire est vaguement corsée par des histoires de coalitions, puis par un dénouement à vocation probablement mystérieuse qui n'empêche pas l'ensemble de sonner creux.
Parce que son film se révèle avant tout esthétisant, Mamoru Oshii ne saurait même pas recueillir la mention "effort méritoire", mais tout au plus "peut beaucoup mieux faire". Faussement marginal, mais marginal quand même et donc potentiellement chic, il obtient les louanges incrédules d'une partie du public qui se dope à l'auto-persuasion (cf Les Inrockuptibles : "on veut bien parier qu'Avalon est un chef-d'uvre énigmatique").
Avalon se prend au sérieux, mais sous ses grands airs, il ne s'avère pas plus intello qu'un Matrix, le côté glamour en moins, et fait déjà figure de bibelot poussiéreux.
----------
Voilà, ben du coup en l'état actuel des choses et puisqu'il faut mettre une note, j'y foutrais un 3/10.
Notez qu'aujourd'hui je laisse cette critique largement ouverte au débat, alors vous énervez pas. Je ne sais pas encore si la discussion doit continuer ici ou sur le forum cinoche. En fait c'est déjà le bordel, car il y a deux topics qui se recoupent sur la question dans le forum cinoche
[ http://forum.krinein.com/viewtopic.php? ... ght=avalon ] (perso, je vais poster là)
[ http://forum.krinein.com/viewtopic.php? ... ght=avalon ]
Du coup je savais pas où poster cette critique, donc, eh, je l'ai mise dans le forum qui me semblait approprié.
Bref stay tuned sur tous les topics...
En ce qui concerne Avalon, je n'ai pas du tout apprécié (...) je me contenterai de vous copier/coller ce que j'avais écrit au sujet de ce film il y a un an, juste après l'avoir vu en salle. Autant vous le dire tout de suite, je ne suis pas un cinéphile averti, et je suis conscient que cet "article" a plus ou moins un côté "papier des Inrocks" au sens péjoratif du terme (ce qui est d'autant plus con que je leur adresse une pique à la fin, mais c'est de leur faute, ils n'avaient qu'à pas nous pondre une phrase aussi absurde) qui laisse à penser que je me la pète en ne sachant pas grand chose, mais on s'en fout : je revendique encore à 99% ce que j'y ai écrit.
----------
Tourné en Pologne (et en polonais), Avalon est le premier film "live" de Mamoru Oshii, le réalisateur de Ghost in the shell. Dit comme ça, c'est alléchant.
Avant la projection, on sera à peine inquiet à l'idée que le scénario épouse le thème plus ou moins chébran du monde virtuel ; connaissant les antécédents du réalisteur , on ne doute pas de sa capacité à nous proposer du neuf avec du (presque) vieux. C'est oublier un peu vite que, de Ghost in the Shell, Mamoru Oshii n'est que le très brillant réalisateur, et que pour sa part, Avalon ne tire pas son essence d'une BD culte de Masamune Shirow, ce qui finalement ne suppose pas tellement de garanties.
Dans un décor confiné et délabré tendance post-apocalyptique, Avalon met en scène des personnages peu espiègles se livrant à un jeu vidéo guerrier. Catapultés au milieu d'un univers virtuel sans merci, ils vivent par et pour ce jeu. Un game over, et c'est la mort cérébrale du joueur dans le monde réel.
La comparaison avec le film d'animation précité aurait pu s'arrêter bien avant, mais le déploiement typographique agrémentant le générique du début, les éléments d'interface du jeu vidéo et le look de l'héroïne, pour ne citer qu'eux, sont autant de détails formels qui nous tendent à nous y ramener. Le film débute à peine et ça sent l'exercice de style à plein nez.
Les scènes de jeu sont le théâtre de quelques trouvailles visuelles intéressantes mais hélas, surtout, de références aux codes du monde vidéoludique atrocement convenues. Mission complete, high scores, reset, boum-t'es-mort et compagnie. Voilà qui, au passage, consternera les initiés en la matière. Reste une direction photographique habile qui soutient l'ambiance du film à bout de bras.
Pataugeant dans cette soupe de clichés, on a peine à croire que la trame scénaristique insipide cache un propos réellement consistant. L'héroïne se met en quête de la partie secrète du jeu où seuls les meilleurs réussissent, un peu comme Lara Croft ou Super Mario, et l'affaire est vaguement corsée par des histoires de coalitions, puis par un dénouement à vocation probablement mystérieuse qui n'empêche pas l'ensemble de sonner creux.
Parce que son film se révèle avant tout esthétisant, Mamoru Oshii ne saurait même pas recueillir la mention "effort méritoire", mais tout au plus "peut beaucoup mieux faire". Faussement marginal, mais marginal quand même et donc potentiellement chic, il obtient les louanges incrédules d'une partie du public qui se dope à l'auto-persuasion (cf Les Inrockuptibles : "on veut bien parier qu'Avalon est un chef-d'uvre énigmatique").
Avalon se prend au sérieux, mais sous ses grands airs, il ne s'avère pas plus intello qu'un Matrix, le côté glamour en moins, et fait déjà figure de bibelot poussiéreux.
----------
Voilà, ben du coup en l'état actuel des choses et puisqu'il faut mettre une note, j'y foutrais un 3/10.
Notez qu'aujourd'hui je laisse cette critique largement ouverte au débat, alors vous énervez pas. Je ne sais pas encore si la discussion doit continuer ici ou sur le forum cinoche. En fait c'est déjà le bordel, car il y a deux topics qui se recoupent sur la question dans le forum cinoche
[ http://forum.krinein.com/viewtopic.php? ... ght=avalon ] (perso, je vais poster là)
[ http://forum.krinein.com/viewtopic.php? ... ght=avalon ]
Du coup je savais pas où poster cette critique, donc, eh, je l'ai mise dans le forum qui me semblait approprié.
Bref stay tuned sur tous les topics...