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Critique cinéma - Il était une fois la Révolution

Publié : 23 janvier 2012, 09:48
par Hugo Ruher
Il était une fois la Révolution est, pour ceux qui l'ignorent, le volet central de la plus grande trilogie de Sergio Leone. Le premier étant Il était une fois dans l'Ouest, et le dernier Il était une fois en Amérique. Le film dont il est question aujourd'hui est sans doute le moins connu des trois, et aussi le plus court car il ne dure « que » 2h30. Pour ma part, j'avais déjà vu les deux autres Il était une fois et je partais donc avec un certain a priori négatif car je me demandais comment Leone pouvait atteindre la classe d'Il était une fois dans l'Ouest et la grandeur d'Il était une fois en Amérique.
Mais dès la première scène, on est mis dans l'ambiance avec d'abord, une mise en situation : nous sommes en pleine révolution mexicaine, Francesco « Pancho » Villa et Emiliano Zapata sont en passe de prendre le pouvoir et le pays entier est en déroute. Leone nous explique ceci à travers des gros plans extrêmes de riches bourgeois se gavant de nourriture devant ce qui semble être un pauvre paysan. On retrouve exactement ce qui fait la richesse de Sergio Leone, et ce qui fait qu'on l'aime ou qu'on le déteste, les zooms incessants, la lenteur, et surtout si peu qu'on adhère à ce genre, une inaction haletante. Il ne se passe rien mais on est cloué devant l'écran, incapable de ne rien faire et attendant la fin de ce suspense insoutenable.
La deuxième grande scène avec l'arrivée de James Coburn en John Mallory, un révolutionnaire irlandais, confirme le fait qu'après Il était une fois dans l'Ouest, Leone n'a rien perdu de son savoir-faire et continue à jouer au maximum sur le charisme des personnages et sur la puissance de sa mise en scène. D'ailleurs, Coburn joue au maximum de sa tronche et de sa classe, chacune de ses apparitions, même la plus anodine, est l'occasion pour lui de mettre en oeuvre toute son aisance naturelle.

Malheureusement, la seconde partie du film est un peu plus paresseuse. C'est paradoxalement celle où il y a le plus d'action mais le réalisateur semble plus à l'aise avec les face à face sous le soleil que lors des grandes batailles où les balles volent de partout. Chaque scène pourrait alors ressembler à un épilogue et l'inventivité est un peu en retrait par rapport aux effets du début. Le plus intéressant à ce stade, est la réflexion que propose Leone sur la révolution, et la dualité qui s'installe entre les deux personnages. D'ailleurs, l'alter ego de Coburn, Juan, dit que « La révolution c'est quand les gens qui savent lire dans les livres vont voir les gens qui ne savent pas lire dans les livres et ils leur disent, il faut du changement ». Un point de vue cynique qui n'est pas dénué de sens et qui permet une plus grande étude de la personnalité des protagonistes.
L'opposition entre les riches et les pauvres, les érudits et les brutes, est en effet au cœur du métrage et reflète en cela la réalité des inégalités au Mexique en ce début de siècle. Leone fait donc ressortir ce conflit d'une façon inattendue dans les discours de John et Juan, qui sont mêlés à la révolution pour des raisons très différentes.
Mais malgré cette réflexion intéressante, la deuxième heure du film se suit sans la passion des scènes d'ouverture, du moins jusqu'à la scène finale absolument sublime qui conclut le film en apothéose, n'hésitant pas à verser dans le sensationnel et le jusqu'au-boutisme, mais c'est ça qu'on aime dans les films de Leone !

Un mot aussi sur la musique d'Ennio Morricone, toujours superbe et déconcertante qui s'inscrit parfaitement dans la mise en scène. Elle sert le métrage à merveille même si on sent que Leone est moins à l'aise dans le western à la mexicaine, où les intenses duels laissent place à la confusion et aux excès de tout genre. On a donc au final un très bon film qui souffre néanmoins de la comparaison avec son aîné, et avec son prédécesseur. Même si la passion qu'il exalte ne se maintient pas tout au long des 2h30, il reste une référence dans l'après western-spaghetti et marquera d'ailleurs le début de la fin de règne des réalisateurs italiens dans ce genre aux États-Unis.

Flammes-and-co.

7/10

Re: Critique cinéma - Il était une fois la Révolution

Publié : 23 janvier 2012, 09:49
par Hugo Ruher
Bonjour,
Juste pour signaler à la rédaction de Krinein que je suis volontaire si vous avez besoin de quelqu'un dans la rubrique cinéma :) !
A bientôt!

Re: Critique cinéma - Il était une fois la Révolution

Publié : 07 février 2012, 08:37
par Lanfeust_deTroy1
Je crois que la rédaction aura deviné :D

Si je peux me permettre, t'écris assez bien mais ton texte gagnerait à être plus aéré : séparer les paragraphes, etc. Sinon, on a l'impression qu'on a un gros morceau de texte à lire, ça peut être rébarbatif!

Mais bon, ma remarque vaut ce qu'elle vaut, tu en fais ce que tu veux ;)