Le Pianiste [Film]
Publié : 24 février 2004, 10:15
Diffusé hier sur je ne sais plus quelle chaîne non-hertzienne, Le Pianiste est un film de Roman Polanski datant de 2002, je vous laisse lire la critique d'Arakneed pour plus d'informations:
http://www.krinein.com/critiques/657.php
Le film est basée sur un vrai personnage, celui du pianiste polonais Wladyslaw Szpilman, mais on a vraiment affaire à une fiction, et non pas à un documentaire. L'action débute en septembre 1939 (merci Arakneed je ne savais plus), donc au moment où l'Allemagne a déjà envahi la Pologne. Le talentueux pianiste va voir son niveau de vie se dégrader, un ghetto juif se construire à Varsovie, et finalement l'énorme majorité des juifs persécutés du ghetto vont être déportés vers les camps de travail nazis, ce à quoi il va échapper. Jusqu'à ce point le film tient alors plus du documentaire puisque Polanski met en scène l'activité des juifs et leur calvaire dans le ghetto, la dégradation de leurs conditions de vie et leur sentiment d'impuissance qui augmente progressivement face à la guerre.
C'est à ce moment qu'on assiste à une introspection qui tient donc de la fiction, puisque Wladyslaw est alors transformé en une sorte de héros, qui a été sauvé des griffes nazies comme par miracle, et qui, au fil des différentes planques et domiciles, va être aidé de beaucoup de résistants amicaux.
A travers les yeux tristes du héros défilent les horreurs qu'apportent la guerre et sa folie: les hommes qui meurent de faim et de soif, les exécutions machinales, les humiliations, la maladie et la mort, mais il y échappe par chance sûrement, et poursuit une sorte de quête, celle de la vie et de la survie, en devenant progressivement lui même un Robinson Crusoë, seul au monde.
La performance d'Adrien Brody est remarquable, il joue le rôle donc de Wladyslaw Szpilman, sensible jeune homme qui lui même va au fur et à mesure être touché par la guerre, c'est à dire qu'il va passer de l'état humain à un état quasi-bestial, errant à travers les décombres à la recherche de quelque nourriture ou de quelques gouttes d'eau.
Ce film ne montre pas les camps, mais encore une fois témoigne (ce fameux devoir de mémoire), et à propos de cela on pourrait craindre un manichéisme oppressant, mais il n'en est rien. Polanski représente le soldat nazi comme cruel, mais pas totalement inhumain, le personnage de Rosenfeld, qui aidera Szpilman à s'en sortir, le prouvant, et ce même personnage qui nous apparait comme sympathique sera puni par le désir de vengeance des alliés. Roman Polanski dénonce donc la Guerre elle même, avec tout ce qu'elle amène, en filmant le périple d'un artiste(d'ailleurs à ce propos les scènes où Szpilman retrouve un piano sont magnifiques et marquent des pauses apaisantes) réduit à l'état de vagabond, circulant dans des environnements déserts, jonchés de corps sans vie, et assistant avec effroi aux atrocités auxquelles par chance il n'a pas pris part. L'esthétique générale est plutôt sobre et sombre, et certaines scènes se révèlent assez claustrophobiques.
Bref, un bon film
8/10
http://www.krinein.com/critiques/657.php
Le film est basée sur un vrai personnage, celui du pianiste polonais Wladyslaw Szpilman, mais on a vraiment affaire à une fiction, et non pas à un documentaire. L'action débute en septembre 1939 (merci Arakneed je ne savais plus), donc au moment où l'Allemagne a déjà envahi la Pologne. Le talentueux pianiste va voir son niveau de vie se dégrader, un ghetto juif se construire à Varsovie, et finalement l'énorme majorité des juifs persécutés du ghetto vont être déportés vers les camps de travail nazis, ce à quoi il va échapper. Jusqu'à ce point le film tient alors plus du documentaire puisque Polanski met en scène l'activité des juifs et leur calvaire dans le ghetto, la dégradation de leurs conditions de vie et leur sentiment d'impuissance qui augmente progressivement face à la guerre.
C'est à ce moment qu'on assiste à une introspection qui tient donc de la fiction, puisque Wladyslaw est alors transformé en une sorte de héros, qui a été sauvé des griffes nazies comme par miracle, et qui, au fil des différentes planques et domiciles, va être aidé de beaucoup de résistants amicaux.
A travers les yeux tristes du héros défilent les horreurs qu'apportent la guerre et sa folie: les hommes qui meurent de faim et de soif, les exécutions machinales, les humiliations, la maladie et la mort, mais il y échappe par chance sûrement, et poursuit une sorte de quête, celle de la vie et de la survie, en devenant progressivement lui même un Robinson Crusoë, seul au monde.
La performance d'Adrien Brody est remarquable, il joue le rôle donc de Wladyslaw Szpilman, sensible jeune homme qui lui même va au fur et à mesure être touché par la guerre, c'est à dire qu'il va passer de l'état humain à un état quasi-bestial, errant à travers les décombres à la recherche de quelque nourriture ou de quelques gouttes d'eau.
Ce film ne montre pas les camps, mais encore une fois témoigne (ce fameux devoir de mémoire), et à propos de cela on pourrait craindre un manichéisme oppressant, mais il n'en est rien. Polanski représente le soldat nazi comme cruel, mais pas totalement inhumain, le personnage de Rosenfeld, qui aidera Szpilman à s'en sortir, le prouvant, et ce même personnage qui nous apparait comme sympathique sera puni par le désir de vengeance des alliés. Roman Polanski dénonce donc la Guerre elle même, avec tout ce qu'elle amène, en filmant le périple d'un artiste(d'ailleurs à ce propos les scènes où Szpilman retrouve un piano sont magnifiques et marquent des pauses apaisantes) réduit à l'état de vagabond, circulant dans des environnements déserts, jonchés de corps sans vie, et assistant avec effroi aux atrocités auxquelles par chance il n'a pas pris part. L'esthétique générale est plutôt sobre et sombre, et certaines scènes se révèlent assez claustrophobiques.
Bref, un bon film
8/10