En parlant de symbole du Midi justement, Alphonse Daudet en est un et ce, grâce notamment à ses Lettres de Mon Moulin.
Parues dans différents journaux comme le Figaro ou l'Evénement, les Lettres sont pour tout homme du Nord (et le Nord commence à Valence) une porte ouverte sur ce Sud magnifique et magnifié par Daudet, un Sud peuplé de contes moraux. Qui ne connait pas La Chèvre de Monsieur Seguin rêvant de liberté, le Curé de Cucugnan se faisant du souci pour ses ouailles, ou encore l'Arlésienne?
Mais, derrière cette facade de gaieté totale liée au soleil, il y a la vie, et la vie c'est à la fois des histoires qui se terminent bien et d'autres qui se terminent de façon tragique. On ne peut donc rééllement comparer "Les Etoiles" avec "La Légende de l'Homme à la Cervelle d'Or", mais il y a tout de même une unité dans ces contes.
Autres exemples : la Chèvre de Monsieur Seguin, à trop rêver de liberté, ne trouve que la mort, tandis que les Trois Messes Basses sont célébrées, nuit après nuit, pendant 100 ans même après la mort du curé
Au delà du Sud, Daudet nous fait aussi découvrir certains de ses expériences sur la sauvagerie de la mer et ceux qui vivent à ses côtés ("Le Phare des Sanguinaires", "L'agonie de la Sémillante", "Les Douaniers") ou ses voyages en Algérie ("Les Oranges", "A Milianah", "Les Sauterelles").Je ne peux pour terminer m'empêcher de citer les premiers et les derniers mots de ces Lettres.
- Ce sont les lapins qui ont été étonnés!... Depuis si longtemps qu'ils voyaient la porte du moulin fermée, les murs et la plate-forme envahis par les herbes, ils avaient fini par croire que la race des meuniers était éteinte, et, trouvant la place bonne, ils en avaient fait quelque chose comme un quartier général, un centre d'opérations stratégiques : le moulin de Jemmapes des lapins...
- Et moi, couché dans l'herbe, malade de nostalgie, je crois voir, au bruit du tambour qui s'éloigne, tout mon Paris qui défile au milieu des pins...
Ah! Paris... Paris!... Toujours Paris!
Note : 9/10