Dancer in the dark [film]
Publié : 19 mai 2004, 09:07
Ceci est une ébauche de critique plus quune critique à proprement parler, étant donné mon peu de connaissances cinématographiques. Simplement en voyant le film et en constatant autour de moi que beaucoup de monde ne lavait pas vu jai eu envie den parler ici.
Ne connaissant aucun des films du scénariste et réalisateur, Lars Von Trier, javançais un peu vers linconnu quand je décidais de regarder ce film, sachant uniquement quil avait reçu la palme dor à Cannes en 2000 en même temps que Björk recevait le prix de Meilleur interprète féminin.
Lhistoire en elle même est assez simple : une immigrée tchèque incarnée par Björk, Selma, travaille dur dans une usine américaine pour survivre tant bien que mal, tout en rêvant de musique et plus particulièrement de comédie musicale. Petit à petit elle perd la vue, et le téléspectateur apprend que la maladie qui la frappe est héréditaire : son garçon dune douzaine dannées en sera atteint aussi dans quelques temps si la jeune femme ne parvient pas à économiser la somme nécessaire pour lopérer. Tout au long du film la situation ne va faire qualler de mal en pis pour finir en une « apothéose dramatique ».
Vu comme ça, on se prépare à sortir deux ou trois paquets de mouchoirs pour pleurer sur le sort de cette pauvre femme qui réalise une totale abnégation delle même pour sauver son fils dune maladie quelle se sent coupable de lui avoir transmis en lui donnant la vie malgré tout.
Les nombreux thèmes lourds abordés (immigration, sentiment de culpabilité, méchanceté humaine profonde dans le personnage de Bill, homme endetté qui vole les économies de Selma en sarrangeant pour quaux yeux de la justice ce soit elle qui passe pour une voleuse, imperfection de la machine judiciaire humaine,) ne sont pas laissés tel quel, laccent nest dailleurs même pas mis sur eux. Lévidente noirceur qui ressort, renforcée par le poids dune image manquant souvent de netteté, comme si lon voyait par les yeux de Selma, dune lenteur des scènes reflétant la lenteur des gestes de linfirme, est totalement revisitée grâce à quelques figures hautement positives, dont le personnage de Björk est bien sûr lillustration majeure.
Plongée dans les ténèbres, manipulée par des forces qui la dépassent jusquau bout, la jeune femme garde une obstination magnifique, comme une inaliénable affirmation de son pouvoir sur le monde. Malgré un constat passager dimpuissance, ce futur quelle accepte pour elle sera toujours refusé pour son fils, se sacrifiant totalement pour lui payer à tous prix cette opération. Tout le film est véritablement porté par linterprétation magistrale de Björk, qui par son visage seul arrive à incarner toute la force qui a pu venir à une immigrée tchèque ne se lamentant jamais mais gardant foi dans la vie, grâce à la musique. En effet cest dans cette passion qui remonte à lenfance que la jeune femme se réfugie, tout dabord comme une douce rêverie quand le travail à lusine napporte quennui. Mais ces scènes de chant, qui se jouent uniquement dans la tête de la jeune femme, deviendront au fur et à mesure du film réellement vécues : quand la réalité devient trop dure la musique devient une véritable puissance salvatrice.
Les scènes de comédie musicale en elles mêmes sont surprenantes, ou du moins le seraient-elles pour quelquun ne connaissant pas du tout la musique de Björk. Il en ressort un profond amour de rythmes martelés sappuyant toujours sur ce que la jeune femme entend autour delle, comme le bruit des machines de lusine, et la voix de Björk senvole parfois dune manière dont elle seule a le secret ; elle est comme toujours profonde et marquante. Mais par ses envolées même et une certaine
« naïveté » qui émane du visage de la chanteuse tout au long du film, les paroles despoir quelle offre prennent toute leur force. Le jeu des caméras lors de ses scènes, si nombreuses quon en perd presque la tête, allège encore le tout en donnant une véritable impression de la liberté que peut ressentir Selma dans le chant.
Ce film reste alors en mémoire comme un mélange entre noirceur, haine de lhumanité et un espoir, un amour de la vie et des autres qui en fait un tout à part, ne tombant jamais dans le gros mélodrame tout en gardant cette trame de désespoir inhérente au destin de Selma. Tout se compense dans un ensemble que lon aurait du mal à classer dans un genre tout fait.
Note : Hmm, dure réflexion : 8,5 ou 9 sûrement.
Pour plus d'infos:
[url=http://www.dancerinthedark.com">http://www.dancerinthedark.com
Ne connaissant aucun des films du scénariste et réalisateur, Lars Von Trier, javançais un peu vers linconnu quand je décidais de regarder ce film, sachant uniquement quil avait reçu la palme dor à Cannes en 2000 en même temps que Björk recevait le prix de Meilleur interprète féminin.
Lhistoire en elle même est assez simple : une immigrée tchèque incarnée par Björk, Selma, travaille dur dans une usine américaine pour survivre tant bien que mal, tout en rêvant de musique et plus particulièrement de comédie musicale. Petit à petit elle perd la vue, et le téléspectateur apprend que la maladie qui la frappe est héréditaire : son garçon dune douzaine dannées en sera atteint aussi dans quelques temps si la jeune femme ne parvient pas à économiser la somme nécessaire pour lopérer. Tout au long du film la situation ne va faire qualler de mal en pis pour finir en une « apothéose dramatique ».
Vu comme ça, on se prépare à sortir deux ou trois paquets de mouchoirs pour pleurer sur le sort de cette pauvre femme qui réalise une totale abnégation delle même pour sauver son fils dune maladie quelle se sent coupable de lui avoir transmis en lui donnant la vie malgré tout.
Les nombreux thèmes lourds abordés (immigration, sentiment de culpabilité, méchanceté humaine profonde dans le personnage de Bill, homme endetté qui vole les économies de Selma en sarrangeant pour quaux yeux de la justice ce soit elle qui passe pour une voleuse, imperfection de la machine judiciaire humaine,) ne sont pas laissés tel quel, laccent nest dailleurs même pas mis sur eux. Lévidente noirceur qui ressort, renforcée par le poids dune image manquant souvent de netteté, comme si lon voyait par les yeux de Selma, dune lenteur des scènes reflétant la lenteur des gestes de linfirme, est totalement revisitée grâce à quelques figures hautement positives, dont le personnage de Björk est bien sûr lillustration majeure.
Plongée dans les ténèbres, manipulée par des forces qui la dépassent jusquau bout, la jeune femme garde une obstination magnifique, comme une inaliénable affirmation de son pouvoir sur le monde. Malgré un constat passager dimpuissance, ce futur quelle accepte pour elle sera toujours refusé pour son fils, se sacrifiant totalement pour lui payer à tous prix cette opération. Tout le film est véritablement porté par linterprétation magistrale de Björk, qui par son visage seul arrive à incarner toute la force qui a pu venir à une immigrée tchèque ne se lamentant jamais mais gardant foi dans la vie, grâce à la musique. En effet cest dans cette passion qui remonte à lenfance que la jeune femme se réfugie, tout dabord comme une douce rêverie quand le travail à lusine napporte quennui. Mais ces scènes de chant, qui se jouent uniquement dans la tête de la jeune femme, deviendront au fur et à mesure du film réellement vécues : quand la réalité devient trop dure la musique devient une véritable puissance salvatrice.
Les scènes de comédie musicale en elles mêmes sont surprenantes, ou du moins le seraient-elles pour quelquun ne connaissant pas du tout la musique de Björk. Il en ressort un profond amour de rythmes martelés sappuyant toujours sur ce que la jeune femme entend autour delle, comme le bruit des machines de lusine, et la voix de Björk senvole parfois dune manière dont elle seule a le secret ; elle est comme toujours profonde et marquante. Mais par ses envolées même et une certaine
« naïveté » qui émane du visage de la chanteuse tout au long du film, les paroles despoir quelle offre prennent toute leur force. Le jeu des caméras lors de ses scènes, si nombreuses quon en perd presque la tête, allège encore le tout en donnant une véritable impression de la liberté que peut ressentir Selma dans le chant.
Ce film reste alors en mémoire comme un mélange entre noirceur, haine de lhumanité et un espoir, un amour de la vie et des autres qui en fait un tout à part, ne tombant jamais dans le gros mélodrame tout en gardant cette trame de désespoir inhérente au destin de Selma. Tout se compense dans un ensemble que lon aurait du mal à classer dans un genre tout fait.
Note : Hmm, dure réflexion : 8,5 ou 9 sûrement.
Pour plus d'infos:
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