Le forum de Krinein

Je sais pas si ce sujet va parler à tout le monde, mais personnellement j'ai une grande estime pour ce véritable ovni du genre journalistique.
Ma découverte s'est faite comme ceci : j'ai vu le film Las Vegas Parano de Terry Gilliam, et cette histoire déjantée de deux êtres anormaux évoluant sous l'emprise de drogues diverses à Las Vegas, m'a mis un sacré coup dans la tronche. La première fois, en voyant ce film, on se dit : mais bon sang qu'est-ce que c'est que ça ? Est-ce possible ?
Ce n'est pas seulement possible, c'est autobiographiphe. C'est l'histoire d'un gars qui a été élevé dans les années 50 en Amérique, qui a surfé sur la vague de l'acide en 1965-1967 à San-Francisco, et qui recherche avidement les restes amers du rêve américain.
Voici une petite critique officielle :
En quelques articles écrits à 200 à l'heure sous l'emprise d'excitants -drogues, alcool et sexe-, il a dépeint son époque avec une acuité rare et une lucidité hallucinée pour le magazine Rolling Stone. Et créé un genre, le journalisme ' Gonzo ', fiction dont le journaliste se doit d'être le héros.
Alors bon, pour aborder le type, il faut lire 'Las Vegas Parano'. Pour ceux qui l'on deja lu, allez donc voir du côté de 'le nouveau testament Gonzo', et de 'Hell's Angels'.
Les autres livres, je connais pas. Parlez-en.

Et bien, il me semble que ca vaut quand même le coup de lire Las Vegas Parano même en ayant vu le film, parce que le bouquin est un peu plus complet. Tu te rendras compte que des dialogues entiers sont les mêmes dans les deux supports de l'oeuvre, mais avec le livre on se fait une idée plus précise du massacre...
Après avoir lu ça il faut lire le nouveau testament Gonzo, qui reprend d'autres articles écrits plus tard (élection de 1972, Watergate, chasse au requin au Mexique - un must de folie), et surtout toutes la bibliographie de l'auteur. On sait donc qu'il s'est présenté comme shériff dans une bourgade, et qu'il a publié pas mal d'articles.

Outre le fait que ce qu'il fait ressemble assez à n'importe quoi, c'est surtout pour l'aspect désabusé de l'Amérique que ca vaut le coup. Il cite souvent Horatio Halger, icone du rêve américain (le type débarque avec 4 sous en poche et fait fortune), un exemple difficile à suivre. Il y a eu une génération, celle de 1968, une génération qui a dû reposer les pieds sur terre brutalement, des tripés notoires aux philosophes, une race d'explorateurs ratés qui croyaient à la paix et à la compréhension, mais qui ont vu leurs rêves fondre devant la majorité apathique et silencieuse.

Mais bon, on en est tous là : que reste-il de nos rêves ? Mais qui est le plus à plaindre : celui qui ne peut les réaliser, ou celui qui n'en a jamais eu ?

Si tu cherches le livre en anglais, le titre original est Fear and Loathing in Las Vegas.

en fait j'ai lu quelque part que Las Vegas Parano devait déjà être adapté à l'écran il y a 20 ans, avec dans le rôle tenu par Johnny Depp : Jack Nickolson ... t'imagines ! maquillé en joker dans la chambre inondée, bien flippant.
Pour ce qui est des rêves, chacun ses vues évidemment. Faire au mieux quoi.