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Les richesses de la langue française
Publié : 05 décembre 2004, 14:37
par KalistoR
Krinein est un site grâce auquel notre connaissance dans des domaines aussi divers et variés que le cinéma, la peinture, la littérature ou la musique est en perpétuelle expansion. En quelque sorte, on a toujours limpression de se coucher un peu moins con après avoir fait son petit tour sur Kri (quoique souvent, après être passé par le chan, ce soit le contraire qui se produise...).
Aujourdhui, jai eu lidée de créer un topic sur les mots bizarres et peu usités de la langue française. En effet, force est de reconnaître que notre jargon national est dune richesse incroyable. La langue de Molière recèle de trésors dont la plupart reste encore à découvrir.
Jen veux pour preuve la situation suivante...
Imaginez vous un instant, vous êtes attablé devant un bon petit repas fort sympathique avec la famille, la belle-famille, des amis de la famille, des amis de la belle-famille, etc. Les conversations vont bon train, passant de la politique expansionniste de Philippe Auguste menée dès le début du treizième siècle au dernier album de Britney Spears en prévision. Vous ne prêtez dailleurs quune oreille peu attentive à ce brouhaha dithyrambique car cela fait un moment que vous reluquez la charmante blonde qui est assise à deux heures, pour employer le système de repérage des pilotes de chasse...
Néanmoins, depuis un certain temps, loncle Henri monopolise la parole et les oreilles absorbent ce flot continu. Il est vrai quil est plaisant à écouter, on sent quil est cultivé et que sa verve est redoutable. Mais soudain, cest le drame !!!
Au détour dune phrase qui semblait interminable, tonton Henri sort le mot venu de nulle part, la pépite dor que seul maître Capello pourrait dévoiler au cours dune discussion, le genre de mot à vous faire butter sur la dictée de Pivot. Bien entendu, pour ne pas passer pour le dernier des incultes, vous feignez de connaître la signification du terme en question mais il nen est rien.
Aussi vous proposé-je dans ce topic voué à la culture de notre langue nationale, de nous faire part dun mot magique dont vous n'auriez découvert la signification que récemment.
Pour ma part, ce mot sera :
Quôc ngu
Il sagit en fait dune translittération, cest-à-dire une transcription dune écriture non latine vers une écriture latine, de la langue vietnamienne. Elle possède la statut dorthographe officielle et consiste en un alphabet latin assorti de plusieurs diacritiques servant à renseigner à la fois sur la phonétique de certaines lettres et sur le tonème (modification de la hauteur de la voix) à adopter. Le quôc ngu est donc lécriture officielle des administrations vietnamiennes depuis 1954.
Les richesses de la langue française
Publié : 05 décembre 2004, 16:46
par Daggy
Quôc ngu ?! J'aurai plutôt pensé à une insulte de Troll.
:) C'est une bonne idée de topic. Peut-on aussi mettre des mots originaires de nos patois respectifs ? Ou doit-on se plier au cadre restreint de l'Académie Française ?
En attendant, je réfléchis à un joli mot peu usité^^.
Les richesses de la langue française
Publié : 05 décembre 2004, 17:27
par KalistoR
Disons que dans un premier temps, on va se limiter aux mots acceptés par
Le Robert, parce que si on commence à rentrer dans le monde merveilleux des patois et autres dialectes locaux, on n'a pas fini...
Les richesses de la langue française
Publié : 05 décembre 2004, 18:14
par ninjardin
je dirais le mot ineffable, qui est peu courant, mais qui est bien connu des amateurs de Pratchett, surtout ceux De Bons Presages.
Le meilleur c'est le double sens de ce mot qui dans le langage soutenu veux dire
-quelquechose que l'on ne peut pas exprimé
ex un bonheur ineffable
ou alors totalement le contraire dans le langage courant
-quelquechose risible par son contenu
Une gaffe ineffable
et suivant qui de l'ange ou du démon l'utilise en parlant du monde et du plan ineffable qui liu est adjoint c'est mortellement drôle
Les richesses de la langue française
Publié : 05 décembre 2004, 18:24
par Protos
Je suppose que tout le monde sait ce qu'est un Sachem.
Nan, c'est pas un édenté qui essaye de prononcer "ça j'aime".
Nan, c'est pas non plus la prononciation de la marque Sagem au Pérou.
En fait, un Sachem, c'est un chef de tribu chez les Indiens d'Amérique.
Les richesses de la langue française
Publié : 05 décembre 2004, 18:42
par Daggy
Je sens qu'on va enrichir nos vocabulaires.
Un mot très peu utilisé (je crois même que dans certains dico, il n'apparaît même pas), c'est
dystopie.
[En savoir plus sur...]
La dystopie (source anglo-saxonne :
dystopia) correspond à une période critique et anti-totalitaire qui apparaît au lendemain de l'âge d'or du scientisme, du positivisme social et de la croyance dans le progrès qui se dessinent durant le 19ième siècle. La dystopie dénonce la vanité de l'utopie basée sur la volonté de construire un monde alternatif à la réalité, une autre réalité où l'homme est le démiurge qui façonne sa société parfaite, standardisée et loin de l'individualisme. Les nombreuses désillusions qui traversent le 20ième siècle vont pousser progressivement les utopistes à changer leur conception de l'avenir de l'homme. L'échec des grandes idéologies, la montée du fascisme en Europe de l'Ouest et la Seconde Guerre Mondiale sont les principales causes de la dégénéréscence de l'utopie. Si l'utopie désigne ce qui n'est nulle part, la dystopie est ce qui n'est plus à sa place. L'une tourne le dos à la réalité. L'autre transcende sa décadence. L'une est un cri d'espérance. L'autre un hurlement de désespoir.
[/En savoir plus sur...]
:)
Les richesses de la langue française
Publié : 05 décembre 2004, 18:45
par ninjardin
Alors grâce à Daggy
Daggy a écrit : Je sens qu'on va enrichir nos vocabulaires.
Un mot très peu utilisé (je crois même que dans certains dico, il n'apparaît même pas), c'est
dystopie.
[En savoir plus sur...]
La dystopie (source anglo-saxonne : dystopia) correspond à une période critique et anti-totalitaire qui apparaît au lendemain de l'âge d'or du scientisme, du positivisme social et de la croyance dans le progrès qui se dessinent durant le 19ième siècle. La dystopie dénonce la vanité de l'utopie basée sur la volonté de construire un monde alternatif à la réalité, une autre réalité où l'homme est le démiurge qui façonne sa société parfaite, standardisée et loin de l'individualisme. Les nombreuses désillusions qui traversent le 20ième siècle vont pousser progressivement les utopistes à changer leur conception de l'avenir de l'homme. L'échec des grandes idéologies, la montée du fascisme en Europe de l'Ouest et la Seconde Guerre Mondiale sont les principales causes de la dégénéréscence de l'utopie. Si l'utopie désigne ce qui n'est nulle part, la dystopie est ce qui n'est plus à sa place. L'une tourne le dos à la réalité. L'autre transcende sa décadence. L'une est un cri d'espérance. L'autre un hurlement de désespoir.
[/En savoir plus sur...]
:)
Demiurge : créateur de quelque chose d'important
Les richesses de la langue française
Publié : 06 décembre 2004, 12:57
par nazonfly
Ichneumon : c'est une sorte de mouche, enfin un insecte quoi qui pond ses oeufs à l'intérieur d'un autre insecte.
Et quand les petits bébés grandissent, ils bouffent leur hôte de l'intérieur
Charmant n'est-ce pas?
Les richesses de la langue française
Publié : 06 décembre 2004, 13:20
par Lestat
ça me rapelle uen espèce de guèpe en Guyane ou en Martinique, la guèpe Pepsis. C'est l'une des plus grandes du monde,elle peut atteindra dans les 15 cm. Son passe temps est de tuer les mygales : elle les piques, les paralysant ainsi, et pond ses oeufs directement dans la bestiole. Quand les larves éclosent, elles dévorent la mygale de l'intérieur, qui sert alors de garde manger vivant
Les richesses de la langue française
Publié : 06 décembre 2004, 14:16
par Wax
Miam! Merci j'allais partir dejeuner...
Les richesses de la langue française
Publié : 06 décembre 2004, 14:20
par Protos
Ca va faire chutter les ventes de Pepsi tout ça.
Escogriffe.
C'est quoi donc un escogriffe?
Non, ce n'est pas un escroc à griffes.
Non, ce n'est pas non plus un escarpin qui griffe.
Et non, ce n'est pas une griffe d'escargot.
En fait, un escogriffe, c'est un homme de grande taille, à l'allure dégingandée.
Les richesses de la langue française
Publié : 06 décembre 2004, 16:22
par Daggy
J'avais oublié de vous présenter un mot à la puissance magique ahurissante !
:o D'ailleurs, sa consonance fait presque penser à une incantation obscure. Voire même à un mot de transformation des Power Rangers !
:ooops: L'évocation de ce mot suscite en moi une jouissance indéfinissable. Mieux bon qu'une plaquette de chocolat noir avec des pitites pépites de noisettes dedans ! Vous l'avez sûrement déjà entendu prononcé dans un cours magistral de théorie du cinéma ou de littérature. J'ai nommé : locularisation !
:gnmpf: Mais alors, pour l'explication, je repasserai parce que
/ !\ Attention : ce qui suit est dangereux pour léquilibre mental. Merci de votre compréhension / !\
[En savoir plus sur]
Locularisation est un terme technique remarquablement défini par François Jost actuellement maître assistant à lUniversité Paul Valery Montpellier 3 - dans son célèbre livre Lil-caméra : entre film et roman. Ce superbe terme décrit les différents point de vue que lon retrouve dans un texte (filmique ou littéraire). Sans trop rentrer dans les détails^^, locularisation caractérise la relation entre ce que la caméra montre et ce que le héros est censé voir. Cette ocularisation peut être interne (la caméra semble être à la place de lil du personnage) ou zero (la caméra est placée en dehors du personnage). Locularisation interne est dite secondaire lorsque la subjectivité dune image est construite par le montage, les raccords (champ / contre-champ) ou par le verbal (le cas dune accroche dialoguée). Autrement dit, locularisation interne secondaire est construite par une contextualisation. Locularisation interne est dite primaire lorsque la subjectivité dune image nappartient pas à la spécificité de locularisation interne secondaire^^ (ouais, je sais, cest facile mais jai la flemme de rentrer dans les détails). Autrement dit, locularisation interne primaire, cest une image « oculaire » (totalement subjective ou subjective vraie), qui prend la place du personnage pour donner lillusion de voir à travers son regard. En allant un tout petit peu plus loin dans la définition de ce terme, vous avez aussi locularisation spectatorielle qui elle, induit que le spectateur ne partage pas son point de vue avec autrui et en tire un avantage cognitif. Autrement dit, le spectateur en apprend plus que le personnage sur lhistoire. Et comme je sens que vous etes passionné par tout ceci, je marrête là pour le bien de tous (moi y compris).
[/En savoir plus sur ben avec ça on est bien avancé]
De la même famille, vous avez auricularisation et qui en gros signifie "point de vue sonore" et focalisation (vulgairement ce que le personnage sait). Je vous assure que bien placé, ces 3 mots plongent votre auditoire dans l'expectative plénière ou vous hissent au rang des incompris maudits.
Les richesses de la langue française
Publié : 06 décembre 2004, 16:32
par Sphax
J'ai découvert récemment le terme de métempsycose (sans h) dans...les Fables de La Fontaine ...
Ce mot désigne en fait la réincarnation de l'âme après la mort dans un corps humain, ou dans celui d'un animal ou dans un végétal. Rien de bien compliqué pour un tel mot donc.
Les richesses de la langue française
Publié : 06 décembre 2004, 19:01
par vivant
Un anacyclique est un mot ou phrase que l'on peut lire à l'envers ou à l'endroit. Contrairement à un palindrome, un anacyclique a une signification différente selon le sens de lecture.
Exemples : « Léon » et « Noël », « tracé » et « écart ».
Pédant : Personne qui étale un savoir pesant et prétentieux.
Les richesses de la langue française
Publié : 06 décembre 2004, 19:06
par Daggy
Sacré vivant !
:) Heureusement que tu n'as pas encore accès aux Quizz des bas-fonds de Krinein. Ton dernier mot serait probablement très à l'aise là-bas aussi...
:bwehe:
Les richesses de la langue française
Publié : 06 décembre 2004, 19:10
par Protos
Léon, cet escogriffe qui voulait devenir sachem, eut la mauvaise surprise de se faire piquer par un essaim de guèpes Pepsis, lui qui ne buvait que du coca, le jour de Noël. Son bonheur ineffable le rendis complétement dystopique, d'après les registres quôc ngu de l'ambassade vietnamienne.
Les richesses de la langue française
Publié : 06 décembre 2004, 19:11
par vivant
j'ai rien trouvé pour 'parler sans écouter'
Les richesses de la langue française
Publié : 06 décembre 2004, 19:16
par Daggy
Protos a écrit :Léon, cet escogriffe qui voulait devenir sachem, eut la mauvaise surprise de se faire piquer par un essaim de mouches Pepsis, lui qui ne buvait que du coca, le jour de Noël. Son bonheur ineffable le rendis complétement dystopique, d'après les registres quôc ngu de l'ambassade vietnamienne.
Superbe composition.
C'est vrai que cela en jette.
Je verrai bien ce genre de phrase dans la dictée de Pivot
Les richesses de la langue française
Publié : 06 décembre 2004, 19:54
par ninjardin
Sphax a écrit :J'ai découvert récemment le terme de métempsycose (sans h) dans...les Fables de La Fontaine ...
Ce mot désigne en fait la réincarnation de l'âme après la mort dans un corps humain, ou dans celui d'un animal ou dans un végétal. Rien de bien compliqué pour un tel mot donc.
métempsycose peut également s'écrire avec un "H"
Les richesses de la langue française
Publié : 06 décembre 2004, 20:11
par Sphax
Ah et bien Mme mon professeur de français s'est trompée
Les richesses de la langue française
Publié : 07 décembre 2004, 14:53
par Protos
Un mot que l'on emploi trés rarement, mais qui fait trés savant et que l'on peut employer souvent : pinacothèque.
Non, une pinacothèque n'est pas une discothèque en pinasse
Non, ce n'est pas une discothèque en forme de pin (hem).
Non, ce n'est pas non plus une espèce de schimpanzé des îles Fidgi.
En fait, une pinacothèque (du grec pinax, -akos, tableau, et thêkê, boîte) est un musée de peinture, ou tout autre endroit remplis de belles peintures.
A présent, lorsque vous entrez dans un musée, ou pour impressionner votre professeur d'art plastique, vous pourrez dire : "ah, mais quel belle pinacothèque! Mon bonheur est ineffable."
Les richesses de la langue française
Publié : 07 décembre 2004, 16:10
par Daggy
Pinacothèque ?!
:) C'est un mot qui devrait plaire aux passionné(e)s de Musées.
Dans la même veine, j'adore le mot "scénarimage" et qui est tout simplement la version française pour désigner un "story-board". Je le trouve très joli.
Les richesses de la langue française
Publié : 07 décembre 2004, 16:22
par Protos
Bon, comme je suis en forme aujourd'hui, j'en lance un autre, trés drôle celui-là:
un schproum.
Rigolez-pas, ce mot existe, entre schuss et schorre, il y a schproum.
Par exemple, on dit : "ça va faire du schproum!"
Et oui, ça ressemble à "ça va faire du bruit!", mais en plus... schproum.
Ca doit venir du langage schtroumpf, probablement.
En tout les cas, ça désigne une protestation, ou une dispute violente.
"Arretez de schproumer, nom de dieu..."
"Schproum moins fort s'il te plait"
"Quel beau schproum! Ca restera dans les annales"
Les richesses de la langue française
Publié : 07 décembre 2004, 16:49
par KalistoR
Protos a écrit :
En fait, une pinacothèque (du grec pinax, -akos, tableau, et thêkê, boîte) est un musée de peinture, ou tout autre endroit remplis de belles peintures.
Yep. Citons à ce titre la Pinacothèque moderne de Munich - Pinakothek der Moderne - qui est, à ce jour, depuis son ouverture en septembre 2002, le musée le plus fréquenté d'Allemagne, autant visité que le Centre Pompidou à Paris et que le MoMa de New York.
Les richesses de la langue française
Publié : 07 décembre 2004, 16:57
par Migou
liminaire (adjectif)
Qui est placé au début d'un texte, d'un discours.