Le forum de Krinein

En ce moment, je suis à la recherche de sensations littéraires. Mais attention ! Pas la sensation poucrabe qu'on oublie deux jours après. La vraie sensation ! Celle qui vous prend aux tripes, vous bouscule, vous interroge et réveille en vous des régions émotionnelles inexplorées ou profondément endormies.

Alors je me suis dis que vous pourriez maider dans ma quête.
Avez-vous croisé sur votre ligne de vie un livre qui a modifié quelque chose en vous ?
Un de ces livres qui suscite des émotions telles quon en vient presque à regretter de devoir le terminer ?
Des passages, des personnages, des détails ou un style littéraire ont-ils eu un tel impact sur vous ou votre entourage ?
Existe-t-il en ce monde un livre qui vous soulage, vous guérit, vous enflamme, vous révolte ou vous transporte vers un ailleurs ?


:) Merci d'avance pour vos témoignages.

Tu trouveras peut-être quelques renseignements intéressants :
[url=http://www.krinein.com/forum/1-vt407.ph ... hp?start=0 et

Pour ma part quand j'ai lu ton post j'ai tout de suite pense a 2 bouquins qui ont plus ou moins change ma facon de voir les choses:

-Dune de Frank Herbert, un classique de la SF, peut etre meme LE classique de la SF. Une brillante reflexion sur la politique, la religion, le scientisme, la manipulation de l'Homme par l'Homme, etc... Un roman d'une grande complexite pourtant limpide (en tous cas pour moi), d'une profondeur extraordinaire et tres bien ecrit. En un mot, un must, meme pour un non-amateur de science-fiction.

-Le Jeu des Perles de Verre de Hermann Hesse. J'ai lu celui ci recemment sur les conseils d'un ami et franchement je me suis pris une claque absolument monstrueuse. C'est une ode magnifique et superbement ecrite a l'art et a la culture en general, ce qui en un sens nous definit en tant qu'etres humains. Extraordinaire.

Moi, ce qui m'a le plus marqué dans le Nom de la Rose, c'est la bibliothèque. Mais c'est vrai que c'est un livre magnifique.
Sinon Running man de Stephen King m'a fait une très forte impression, tout comme dans un autre registre Les rois mauditsde Maurice Druon.

Archimondain Jolipunk de Camille de Tolédo définit et encadre les aspirations, réalités et espoirs de la génération qui s'est contruite psychlogiquement et socialement entre la chute du mur de Berlin et les événements du 11 septembre (soit entre le 09/11/1989 et le 11/09/2001). Les restes du communisme, de mai 68, l'obligation que nous avons de vivre sur les restes de la guerre mondiale que nous n'avons pas connue et dont nous refusons la culpabilité : dépendre d'un modèle de croissance économique qui fonctionnait seulement pendant les 30 glorieuses et qui est parti en fumée.
C'est un beau livre sur la manière de trouver l'espoir communautaire, c'est-à-dire de la façon la plus juste possible pour chacun. Toutes les structures sociales et politiques sont passées en revues (communisme, démocratie, despotisme), et l'auteur en arrive à une conclusion simple et efficace, que j'invite Daggy à découvrir.

Dans cette optique d'une idée de vie globale, terrienne et communautaire, il faudrait lire Féroces infirmes retour de pays chauds de Tom Robbins, qui conte l'aventure jubilatoire et humoristique d'un agent de la CIA aux idées larges quant à la drogue, le sexe et le Rock n' roll. Cet agent va se retrouver propulsé au coeur de cultures du monde, se rendant compte de liens ténus et a priori impossibles à entrevoir, dévoilant au fur et à mesure des événements du livre une philosophie de la vie simple et qui peut réellement s'appliquer à tous, pour le bien de tous. Humour et révélations, une bonne combinaison.

En gros, il reste des gens qui ne se contente pas de chanter ou d'écrire les restes fumants d'une société impersonnelle et cruelle, mais qui tentent à tâton de trouver les lueurs d'espoir qui peuvent tous un jour nous changer et nous faire avancer.

Poil au nez

Personnellement les romans de Pennac, que j'ai découvert ces dernières années, ont vraiment été la claque au niveau intrigue et écriture... des personnages secondaires décalés et attachants, et ce Benjamin Mallaussène tellement humain... Je parle bien sûr de la trilogie Au bonheur des ogres, La fée Carabine et La petite machande de prose...mais je pourrais dire de même pour Messieurs les enfants et Comme un roman.
D'ailleurs ce dernier m'a marqué la première fois que je l'ai lu : je devais avoir 15 ou 16 ans... c'était une période où certains livres qu'on nous faisait lire en cours m'ennuyaient prodigieusement. Grâce à Pennac, je me suis autorisée à sauter des passages ou des pages, relire uniquement les livres que je voulais... et ne pas lire!

Mais sinon, c'est vrai que dans le "top taineuh", tu vas pouvoir trouver quelques idées...

Pour Hiddenplace :
L'histoire de Benjamin Malaussène ne s'arrête pas à la petite marchande de prose puisque viennent ensuite M. Malaussène, puis aux fruits de la passion et enfin M. Malaussène au théatre. Pour Messieurs les enfants, par contre, je sais pas si ca s'inscrit dans la suite ...
Comme l'a dit Hiddenplace, la saga Malaussène est un pur régal d'écriture, d'humour et d'humanité. J'aurais aimé avoir M. Pennac comme prof de français pour me faire aimer Mme Bovary, seul livre que j'ai jamais pu finir...

1984 de Georges Orwell : il m' a appris à me méfieer de toutes les doctrines prétendant rendre heureux. De l'évidence de la liberté même si cela implique que nous puissons devenir un danger pour la société. Que derrière chaque doctrine populaire, il y a un profond mépris envers les peuples qui sont juste considérés uniquement comme des veaux qui ne méritent que d'être manipulé. Que "la liberté, c'est pouvoir dire que 2+2 = 4"

Et que quoi qu' on fasse, on est dans la merde jusqu' au cou.
Ok, oune petit peu reducteur. Mais cela dit, le livre est pasionnant.

sondern a écrit :"la liberté, c'est pouvoir dire que 2+2 = 4"

Et que 1+1 = 3 , dans l'exponantialité de l'amour et du talent.
1984 est génial, surtout la fin ...

Tou le monde n' est pas d' accord la dessus...
Comme je l' ai deja dis, le pessimisme pour le pessimisme....c' est trop pessimiste quoi !
Je trouve ca super hard de developper pendant tout un bouquin que la seule chose qui restera inviolée est enfouie au fond de nous, pour qu' a la fin...
Ben non en fait.

C'est surtout le cycle de Dune, de Frank HERBERT, qui m'avait interloqué étant jeune. Ensuite, le Seigneurs de anneaux (bien avant qu'il soit consacré au cinéma) et le Silmarillion. Tout en lisant quelques Nietzsche et Kant, en parallèle.
Aussi les romans de Terry PRATCHETT, qui m'ont bien fait rigoler, aujourd'hui encore d'ailleurs.
Sinon, les Assimov m'ont bien plus. Et aussi les Phillipp K. Dick, qui m'ont bien bouleversés durant mon adolescence (trop génial).
Oui, coté roman français... il y a eut Le Rouge et le Noir, de Stendhal, qui m'a vraiment subjugué, par son style si limpide, si génial aussi.
J'oublie aussi Dostoïevsky, Tolstoï, mais c'est assez récent comme découverte.
j'en oublie d'autres, c'est sûr, mais j'ai la flemme de fouiller dans mon grenier cognitif.

Hiddenplace a écrit :Mais sinon, c'est vrai que dans le "top taineuh", tu vas pouvoir trouver quelques idées...

:) Je recherchai surtout à provoquer des réactions intéressantes et non un simple listage impersonnel des oeuvres littéraires qui nous avaient passionnées. Le topic a plutôt comme objectif de développer sur la passion des livres, faire partager son engouement à travers un développement un peu plus approfondi et c'est exactement ce qui est en train de se passer. De manière tout à fait... ben tiens ! ...passionnante.

Encore merci pour vos réactions détaillées et qui déjà commencent à remplir ma petite liste de noël. Sur ce, je vous laisse inonder ce topic de vos passions respectives.

Ca fait plaisir qu'on parle des Fleurs pour Algernon, ce livre m'avait vraiment troublé quand je l'avais lu, d'après mon lointain souvenir...

l'éditdenantes a écrit : dans le même genre (anticipation et pas tout va bien dans le meileur des monde) il y'a justement "le meilleur des monde" d'Aldous HUXLEY,

Les gens qui m' ont fait lire 1984 n' arretent pas de dire que Le Meilleur des Mondes est, bien plus qu' un bouquin "dans le meme genre", une réponse a 1984...

Enfin moin j' l' ai pas lu alors....

Choucroot a écrit :

l'éditdenantes a écrit : dans le même genre (anticipation et pas tout va bien dans le meileur des monde) il y'a justement "le meilleur des monde" d'Aldous HUXLEY,

Les gens qui m' ont fait lire 1984 n' arretent pas de dire que Le Meilleur des Mondes est, bien plus qu' un bouquin "dans le meme genre", une réponse a 1984...

Enfin moin j' l' ai pas lu alors....

Le Meilleur des Mondes est evidemment plus qu'une réponse ou meme un livre dans le même genre vu qu'il a été écrit avant 1984.
Pour information, Le Meilleur des Mondes a été ecrit en 1931 alors que 1984 date de 48(pour l'anecdote, Huxley a été le prof de francais d'Orwell).

A ton service l'éditdenantes ! (bon dieu ca c'est du pseudo comme on en fait plus).

Je trouve pour ma part que Le Meilleur des Mondes[\u] est plus abouti dans le sens ou le système qui est montré fonctionne vraiment et les gens y sont vraiment heureux ! c'est la raison pour laquelle dans le genre (je crois qu'on appelle ca des dystopies), je crois que l'oeuvre d'huxley est supérieure a celle d'Orwell.

Pour ce qui concerne la prose respective des deux auteurs, je ne peux pas juger car je ne les ai lus qu'en francais (et faut dire que les nombreuses citations de shakespeare qui émaillent Le Meilleur des Mondes[\u] ont beaucoup plus de gueule sans la traduction).

Pas qu'en conversation...nous venons de revoir en Français (ouppsssss en lettres pardon )la similitude des racines des mots conter et compter, et je crois que cet article fait partie de l'Encyclopédie, et s'il n'en fait pas partie, il est paru dans les Fourmis comme extrait de l'Encyclopédie.

Mais le livre peut-être le plus "fort" que j'ai lu est le célèbre Des souris et des hommes. On est tellement pris de pitié pour ce pauvre Lennie...je crois que c'est un des seuls livres à la fin du quel j'ai pleuré...

Un autre bouquin qui m'a fait forte impression, d'autant plus que j'etais assez jeune quand je l'ai lu: La Mort est mon metier de Robert Merle.

Wax a écrit :Un autre bouquin qui m'a fait forte impression, d'autant plus que j'etais assez jeune quand je l'ai lu: La Mort est mon metier de Robert Merle.

N'est-ce pas l'histoire déshumanisée de ce chef nazi ? si oui, c'est une bombe ...

vivant a écrit :Archimondain Jolipunk de Camille de Tolédo définit et encadre les aspirations, réalités et espoirs de la génération qui s'est contruite psychlogiquement et socialement entre la chute du mur de Berlin et les événements du 11 septembre (soit entre le 09/11/1989 et le 11/09/2001). Les restes du communisme, de mai 68, l'obligation que nous avons de vivre sur les restes de la guerre mondiale que nous n'avons pas connue et dont nous refusons la culpabilité : dépendre d'un modèle de croissance économique qui fonctionnait seulement pendant les 30 glorieuses et qui est parti en fumée.
C'est un beau livre sur la manière de trouver l'espoir communautaire, c'est-à-dire de la façon la plus juste possible pour chacun. Toutes les structures sociales et politiques sont passées en revues (communisme, démocratie, despotisme), et l'auteur en arrive à une conclusion simple et efficace, que j'invite Daggy à découvrir.



En gros, il reste des gens qui ne se contente pas de chanter ou d'écrire les restes fumants d'une société impersonnelle et cruelle, mais qui tentent à tâton de trouver les lueurs d'espoir qui peuvent tous un jour nous changer et nous faire avancer.

Poil au nez

J'avais vu Camille de Tolédo dans l'émission de FOG à la sortie du bouquin et ça m'avait un peu dissuadé de le lire.
Je l'avais trouvé poseur et rebelle du dimanche au milieu des autres invités (dont Sylviane Agacinski, Marie France Pauwells du Figaro et Elisabeth Roudinesco je crois) , avec son khôl et son coté un peu prétentieux (genre "j'ai vécu à Calcutta tu vois!" alors que c'est un des héritiers de l'empire Danone ^^)
Mais ton post me donne envie de m'y intéresser plus avant. Comme quoi les lecteurs parlent souvent mieux des livres que leurs auteurs

Bonjour à tous,
pour ma part je ne saurais trop conseiller de lire les romans de Nick Hornby (Haute fidélité, Apropos d'un gamin, La bonté mode d'emploi),
ce sont de très bons livres, bien écrits, divertissants...

En ce qui concerne les ecrits de types "transcendantaux", celui que je conseillerais, serait Romances sans paroles de Verlaine. Pour moi, le plus grand poete.

Il y a beaucoup de roman qui ont été proposé pour lesquels je suis d'accord (1984). Sinon, moi, dasn les bouquins qui m'ont vraiment semblé interressant à lire, je te conseil Neverwhere (dont tu pourra surment lire la critique sur ce site, il me semble que je l'avais faite). Pas une seule des personnes à qui j'ai prété le bouquinm'en a dit autre chose que du bien.

Sinon dans les livres que j'ai regretté d'avoir fini, que j'ai dévoré pendant les premier tomes, et ou j'ai fait tout ce que j'ai pu pour me freiner à la fin, il y a Le seigneur des anneaux mais c'était lorsque j'avais quatorze ans, et plus récement la Berlgariade, toutefois, ce n'est pas la qualité de l'écriture mais le coté dépaysant et reposant de la chose qui m'a plu dans les deux cas.

Grrr a écrit : J'avais vu Camille de Tolédo dans l'émission de FOG à la sortie du bouquin et ça m'avait un peu dissuadé de le lire.
Je l'avais trouvé poseur et rebelle du dimanche au milieu des autres invités (dont Sylviane Agacinski, Marie France Pauwells du Figaro et Elisabeth Roudinesco je crois) , avec son khôl et son coté un peu prétentieux (genre "j'ai vécu à Calcutta tu vois!" alors que c'est un des héritiers de l'empire Danone ^^)
Mais ton post me donne envie de m'y intéresser plus avant. Comme quoi les lecteurs parlent souvent mieux des livres que leurs auteurs

Si M. Camille a laissé une mauvaise impression en direct, c'est peut-être ausi une facade devant le trac TV, enfin je sais pas car je l'ai pas vu. Je trouve que son livre vaut le coup car il s'adresse à nous, ceux de notre génération, directement, il a un style du tonerre et il est cultivé, c'est une sorte de relève intellectuelle, une autre manière de penser plus proche de nous. S'il est l'héritier de l'empire Danone, et il le dit à la fin de son livre, il dit aussi qu'il refuse cet héritage, cette direction, pour prendre le sienne. Celle qui lui plait, qu'il a murement réfléchi.
Rien que pour ça, ca vaut le coup.