Superunknown - Soundgarden [Musique]
Publié : 01 mars 2005, 09:29
Soundgarden
Superunknown
A&M Records
1994
Un peu dhistoire
Composé de Matt Cameron à la batterie, Hiro Yamamoto puis Ben Shepperd à la basse, Kim Thayil en guitare Lead et Chris Cornell au chant et 2eme guitare, le groupe se forme en 1984 autour de Thayil et Cornell à Seattlle.
Pendant 4 ans, le groupe écume les clubs des Etats du Nord-Ouest. Début 1988, Sub Pop, le célèbre label underground de Seattle, publie leur premier 45 tour, Hunted Down Nothing To Say. En novembre 1988, paraît un premier album, Ultra Mega Ok. La major A&M propose un contrat à Soundgarden, dont Louder Than Love, paru en septembre 89 fait décoller la carrière.
Cet album et le suivant, Badmotorfinger en 1991, sont produits par Terry Date (Prong, Pantera, Deftones). Leur musique soriente alors vers un metal plus puissant et efficace.
Cest en 1994 en pleine déferlante Grunge provoquée par Nevermind, que Soundgarden sort son 4eme album : Superunknown.
Le groupe...
La particularité de Soundgarden était sans aucun doute la forte identité musicale de chaque instrument.
La formation sappuie sur la section rythmique finement ciselée de Matt Cameron et Ben Shepperd, assortie à lattaque à double détente de la guitare de Kim Thayil et de la voix de Cornell.
Le style de voix de Cornell, un grognement profond toujours entre deux tons, passant successivement du ronflement souterrain au cri primal, hypnotise
Kim Thayil, peut-être un peu effacé par la personnalité de Cornell, est un excellent guitariste, à laise aussi bien dans le Riff métal que dans le solo déstructuré. Thayil fait partie de ces rares guitaristes qui savent aussi bien mettre en avant leur instrument, que créer un univers musical en arrière fond.
Lalbum
Long d1 heure 13 et comportant 13 pistes, il ny a pas dorganisation apparente entre les pistes. Le groupe lexplique dailleurs dans un interview en disant que chaque chanson compte autant que les autres.
Même si les chansons sont presque toujours construites sur des schémas classiques couplet/refrain/couplet/Solo, il est courant quarrivé au bridge, le morceau ait perdu toute structure logique, ce qui nous laisse assister à des mini-breaks instrumentaux de basse et batterie. On est frappé par laisance qui se dégage des morceaux, rien nest forcé, le groupe est uni et se retrouve dans toutes les expérimentations des uns et des autres comme sils ne formaient quun. Dailleurs, si cet album est divers, cest que si Cornell en est le principal compositeur, tous créent leurs propres chansons tour à tour.
Les chansons...
A la première écoute quelques titres marquent par rapport à la profusion sonore des autres. Fell on black days, The day I try to live, deux excellents morceaux qui portent la griffe de Chris Cornell, entourent Black Hole Sun, aussi composé par Cornell. Ce monument du rock prouve que les balades vont bien aux groupes durs ! Ce morceau splendide étonne par sa simplicité mais surprend par son coté dérangeant avec ses riffs torturés, par les notes aigres-douces égrenées et par la furie apocalyptique du déchaînement final.
Les paroles de Cornell sonnent bien et on y retrouve létat desprit des années 90 caractérisé par le sentiment dimpuissance face aux événements (The Day I try to live, 4th of July), de désespoir (Like Suicide) qui donne naissance à un hard rock torturé unique en son genre, au réminiscences psychédéliques (Spoonman, Half).
Comme sur Mail man ou Head down, on retrouve la fusion complète des instruments, ou la voix bien que mise en avant, se fond dans un paysage musical.
La batterie de Cameron y est extrêmement incisive. Très élaboré, son jeu force ladmiration. Pour preuve, la fin de Head Down. La section rythmique est approfondie jusquà lextrême puisquils en arrivent, avec Spoonman, à y expérimenter avec bonheur le jeu de percussions des cuillères.
Le reste de lalbum est moins frappant mais comporte de très bon morceaux comme She Likes suprises, un morceau presque pop dans son ton et sa construction. Cependant, on ne se lasse pas découter ces renvois et dialogues entre les instruments, ces phrases quils tissent et emmêlent pour ensuite enflammer par des solos délirants.
Cet album est déroutant par sa profusion. Soundgarden a autant expérimenté en un album que certains en 10. On appréciera aussi le travail fait sur les clips et la pochette qui contribuent encore à lambiance de lalbum.
Le fait que les membres ne sacrifient pas grand chose à la logique commerciale, donne peut-être un aspect brouillon et déséquilibré à lensemble, mais si cet album nest pas excellent, il sen faut de peu.
8.5/10