Le cauchemar de Darwin [Documentaire]
Publié : 25 mars 2005, 22:33
"It began in Africa" nous chantaient les Chemical Brothers. Car l'homme serait né en Afrique, non loin du Lac Victoria.
Le Lac Victoria justement, scène centrale de ce film de Hubert Sauper. Le Lac Victoria (Tanzanie) où est élevé le poisson appelé "perche du Nil". Ou plutôt le lac où a été introduit ce poisson, et où ce poisson a détruit totalement l'équilibre séculaire du lac. Désormais seul ce terrible prédateur hante les fonds verdâtres du lac et fait le bonheur des exportateurs de poisson qui ne se privent pas d'exploiter les habitants des bords du lac.
Mais cet état de fait n'est que la partie visible de l'iceberg. Car plus les minutes de ce film s'égrènent, plus on s'enfonce dans les bas fonds écologiques, humanitaires, sanitaires de cette partie du monde.
Pour faire un résumé rapide, les avions-cargos atterrissent pour charger les 500 tonnes de perche du Nil (500 tonnes consommés par 2 millions d'européens, tandis qu'à quelques centaines de kilomèters du lac une des pires famines sévit en Tanzanie). Pendant que les avions sont "à quai", les pilotes font vivre de nombreuses prostituées et véhiculent le virus du SIDA à tout-va. Bien sûr, le virus fera des ravages dans les rangs des prostituées tout comme dans celui de leur mari. Ce qui laisse de nombreux enfants orphelins à traîner dans les rues et à sniffer de la colle... issue des emballages de poisson. Mais ce serait oublier encore que les avions bien sûr ne font pas le voyage aller à vide, et sont au contraire de très bons moyens pour amener de nombreuses cargaisons d'armes en Afrique.
Certes ce film n'est pas exempt de tout reproche (voyeurisme diront certains, approche relativement superficielle des causes de ce cauchemar, etc...). Mais au contraire d'un docu-fiction à la Michael Moore, celui-ci s'attarde longuement sur les personnages, les acteurs de ce monde en perdition. Il donne la parole à ceux qui semblent à peine se rendre compte de la vie qu'ils ont, n'ayant jamais connu autre chose. Et le réalisateur se fait oublier.
Le cauchemar de Darwin est un documentaire dont on ne ressort pas indemne, et qui nous permet de se poser des questions sur l'homme et sa destinée.
Note : 8,5/10
Le Lac Victoria justement, scène centrale de ce film de Hubert Sauper. Le Lac Victoria (Tanzanie) où est élevé le poisson appelé "perche du Nil". Ou plutôt le lac où a été introduit ce poisson, et où ce poisson a détruit totalement l'équilibre séculaire du lac. Désormais seul ce terrible prédateur hante les fonds verdâtres du lac et fait le bonheur des exportateurs de poisson qui ne se privent pas d'exploiter les habitants des bords du lac.
Mais cet état de fait n'est que la partie visible de l'iceberg. Car plus les minutes de ce film s'égrènent, plus on s'enfonce dans les bas fonds écologiques, humanitaires, sanitaires de cette partie du monde.
Pour faire un résumé rapide, les avions-cargos atterrissent pour charger les 500 tonnes de perche du Nil (500 tonnes consommés par 2 millions d'européens, tandis qu'à quelques centaines de kilomèters du lac une des pires famines sévit en Tanzanie). Pendant que les avions sont "à quai", les pilotes font vivre de nombreuses prostituées et véhiculent le virus du SIDA à tout-va. Bien sûr, le virus fera des ravages dans les rangs des prostituées tout comme dans celui de leur mari. Ce qui laisse de nombreux enfants orphelins à traîner dans les rues et à sniffer de la colle... issue des emballages de poisson. Mais ce serait oublier encore que les avions bien sûr ne font pas le voyage aller à vide, et sont au contraire de très bons moyens pour amener de nombreuses cargaisons d'armes en Afrique.
Certes ce film n'est pas exempt de tout reproche (voyeurisme diront certains, approche relativement superficielle des causes de ce cauchemar, etc...). Mais au contraire d'un docu-fiction à la Michael Moore, celui-ci s'attarde longuement sur les personnages, les acteurs de ce monde en perdition. Il donne la parole à ceux qui semblent à peine se rendre compte de la vie qu'ils ont, n'ayant jamais connu autre chose. Et le réalisateur se fait oublier.
Le cauchemar de Darwin est un documentaire dont on ne ressort pas indemne, et qui nous permet de se poser des questions sur l'homme et sa destinée.
Note : 8,5/10