Ludwig ... ou le Crépuscule des Dieux [Film]
Publié : 01 avril 2005, 15:53
Ludwig ... le Crépuscule des Dieux
Réalisé par Luchino Visconti
Avec Helmut Berger, Trevor Howard, Romy Schneider
Film italien, français, ouest-allemand. Genre : Drame, Historique, Biographie
Durée : 3h 50min. Année de production : 1972
Le cinéma est parfois un art temporaire, dans le sens que les vieilles oeuvres ne sont que trop peu souvent ressorties sur grand écran dans les grandes salles (ou même les plus petites). Heureusement certains passionnés font revivre ces vieux films, parfois loin des conditions idéales d'un grand cinéma.
Quelques coups de fil échangés et me voilà dans une usine reconvertie en cinéma à l'aide d'anciens fauteuils, d'un gigantesque écran blanc et de la volonté de passionnés (merci [url=http://www.coxaplana"%20title="Coxa-Plana]Coxa-Plana[/url]) pour voir Ludwig de Luchino Visconti, dans sa version longue (près de 4h) presque telle que l'a voulue le réalisateur.
Ludwig est l'histoire de Louis II de Bavière (1845-1886), Roi de Bavière.
Roi dès l'âge de 19 ans, Louis II a une personnalité si particulière qu'il fait un merveilleux personnage de cinéma : d'un naturel plutôt timide, il assumera pourtant parfaitement la royauté, défendant son pays la Bavièren, tout en évitant les diners mondains ou familiaux. Très sensible à l'art, il sera un généreux mécène pour Wagner (sans Louis II de Bavière, sûrement pas de Tristan, ni d'Anneau des Nibelungen) et se lancera dans d'ambitieux projets architecturaux construisant pas moins de trois magnifiques châteaux dont je vous épargnerais le nom. Au coeur d'une bataille militaire et politique, entre la Prusse, l'Autriche et la France, il est aussi sincèrement pacifiste et tente d'éviter autant que possible la guerre. Pour couronner le tout, il ne sera jamais totalement intéressé par les femmes (mis à part peut-être sa cousine Elisabeth) et au contraire préfèrera la compagnie des hommes dans un mélange amour-amitié assez complexe et plutôt mal vu à l'époque.
On comprend que ce roi dérangeait beaucoup de monde, il fut donc diagnotisqué "fou", s'est vu enlevé la royauté et s'est finalement suicidé.
Quelle histoire mes aïeux, quel personnage, tour à tour imposant, secret, excentrique, sensible et aventureux. Helmut Berger le campe, à mon avis, avec une justesse impresionnante.
Et que dire de Romy Schneider, une Elisabeth taquine, amoureuse, dont la prestance transpire à chaque scène.
Mais les talents des acteurs ne sont rien par rapport au luxe fastueux du film : entre les habits d'époque d'une classe inouïe et des décors d'une magnificence éblouissante. Visconti fut décorateur et ça se ressent dans le moindre plan, dans la moindre façon de filmer l'intérieur des châteaux de Ludwig. Une beauté pour les yeux, un enchantement pour les oreilles avec la musique de Wagner ou d'Offenbach, ou encore un chanteur déclamant du Guillaume Tell... Et une poésie omniprésente, cette touche de magie qu'on s'imagine chez ce roi qui arrive porté par un bateau en forme de cygne, qui fait planter 100000 roses sur une île...
Sans compter le personnage magnifique de Louis II ou la classe qui se dégage de ce film, Ludwig permet en sus de s'interroger sur le rapport de l'argent avec l'art et de l'art avec l'argent, de se poser des questions sur la folie, ce qu'elle est réellement, où s'arrête l'excentricité et où commence la folie?
Bref ce film est excellent, même les 4h passent allégrement avec une petite pause au milieu!
Note : 10/10
Réalisé par Luchino Visconti
Avec Helmut Berger, Trevor Howard, Romy Schneider
Film italien, français, ouest-allemand. Genre : Drame, Historique, Biographie
Durée : 3h 50min. Année de production : 1972
Le cinéma est parfois un art temporaire, dans le sens que les vieilles oeuvres ne sont que trop peu souvent ressorties sur grand écran dans les grandes salles (ou même les plus petites). Heureusement certains passionnés font revivre ces vieux films, parfois loin des conditions idéales d'un grand cinéma.
Quelques coups de fil échangés et me voilà dans une usine reconvertie en cinéma à l'aide d'anciens fauteuils, d'un gigantesque écran blanc et de la volonté de passionnés (merci [url=http://www.coxaplana"%20title="Coxa-Plana]Coxa-Plana[/url]) pour voir Ludwig de Luchino Visconti, dans sa version longue (près de 4h) presque telle que l'a voulue le réalisateur.
Ludwig est l'histoire de Louis II de Bavière (1845-1886), Roi de Bavière.
Roi dès l'âge de 19 ans, Louis II a une personnalité si particulière qu'il fait un merveilleux personnage de cinéma : d'un naturel plutôt timide, il assumera pourtant parfaitement la royauté, défendant son pays la Bavièren, tout en évitant les diners mondains ou familiaux. Très sensible à l'art, il sera un généreux mécène pour Wagner (sans Louis II de Bavière, sûrement pas de Tristan, ni d'Anneau des Nibelungen) et se lancera dans d'ambitieux projets architecturaux construisant pas moins de trois magnifiques châteaux dont je vous épargnerais le nom. Au coeur d'une bataille militaire et politique, entre la Prusse, l'Autriche et la France, il est aussi sincèrement pacifiste et tente d'éviter autant que possible la guerre. Pour couronner le tout, il ne sera jamais totalement intéressé par les femmes (mis à part peut-être sa cousine Elisabeth) et au contraire préfèrera la compagnie des hommes dans un mélange amour-amitié assez complexe et plutôt mal vu à l'époque.
On comprend que ce roi dérangeait beaucoup de monde, il fut donc diagnotisqué "fou", s'est vu enlevé la royauté et s'est finalement suicidé.
Quelle histoire mes aïeux, quel personnage, tour à tour imposant, secret, excentrique, sensible et aventureux. Helmut Berger le campe, à mon avis, avec une justesse impresionnante.
Et que dire de Romy Schneider, une Elisabeth taquine, amoureuse, dont la prestance transpire à chaque scène.
Mais les talents des acteurs ne sont rien par rapport au luxe fastueux du film : entre les habits d'époque d'une classe inouïe et des décors d'une magnificence éblouissante. Visconti fut décorateur et ça se ressent dans le moindre plan, dans la moindre façon de filmer l'intérieur des châteaux de Ludwig. Une beauté pour les yeux, un enchantement pour les oreilles avec la musique de Wagner ou d'Offenbach, ou encore un chanteur déclamant du Guillaume Tell... Et une poésie omniprésente, cette touche de magie qu'on s'imagine chez ce roi qui arrive porté par un bateau en forme de cygne, qui fait planter 100000 roses sur une île...
Sans compter le personnage magnifique de Louis II ou la classe qui se dégage de ce film, Ludwig permet en sus de s'interroger sur le rapport de l'argent avec l'art et de l'art avec l'argent, de se poser des questions sur la folie, ce qu'elle est réellement, où s'arrête l'excentricité et où commence la folie?
Bref ce film est excellent, même les 4h passent allégrement avec une petite pause au milieu!
Note : 10/10