Anges et Démons[livre]
Publié : 19 avril 2005, 21:07
Anges et Démons
Bon évidemment vous connaissez tous le Da Vinci code (ça se prononce da vinnchi cowde, m'a-t-on récemment appris) et bah vous allez rire, mais moi je connais pas ! Alors pour pallier à ce manque évident de culture, j'ai lu le dernier roman du même auteur, un certain Dan Brown, historien de son état.
Une histoire avec un petit h qui évoque lHistoire avec un grand H
On a donc Robert Langdon, professeur d'histoire à Harvard, qui se réveille le matin, va à son bureau, prend son café, enfin bref il mène sa vie tranquillement dans son coin. Mais comme raconter la vie toute bête (mains néanmoins fort passionnante, je n'en doute pas) d'un prof d'histoire à Harvard risque de ne pas faire vendre assez de bouquins a monsieur Brown, ce bougre d'écrivain a décidé d'introduire un élément perturbateur. L'élément en question est un fax revu par le gentil professeur et montrant un cadavre sur lequel on a inscrit au fer rouge le symbole des Illuminati. Ca tombe bien, le prof est justement un expert sur la question de cet ancien ordre secret. Il part donc illico en suisse dans un labo de recherche où il apprend que le symbole est leur seul indice pour retrouver un explosif de la puissance d'une tête nucléaire cachée quelque part dans le Vatican. Même pas le temps d'ouvrir les valises, que le voilà déjà reparti, direction Rome pour une partie de cache-cache avec un assassin où il va devoir utiliser toutes ses connaissances historiques pour suivre un jeu de piste vieux de 400 ans.
Un livre a l'hollywoodienne
J'ai eu beaucoup de mal à commencer ce livre, le style de narration étant vraiment très éloigné de ce dont j'ai l'habitude. L'auteur met en scène son livre comme s'il écrivait un scénario (et c'est peut être le cas, après tout, le Da Vinci code doit bientôt être adapté au cinéma). On a limpression quil fait exprès de négliger tout ce qui fait la différence entre un livre et un film et donc tout ce qui fait quon peut apprécier de lire un livre. On peut notamment noter que Brown dédaigne complètement ses personnages. Le pilote se retrouve à être un fana de vitesse, le prêtre est une sorte dilluminé qui a eu une révélation et pense parler avec Dieu, et une mention spéciale au scientifique qui est en quelque sorte le scientifique type, le genre qui ne voit pas souvent la lumière du jour et qui se balade en blouse blanche en toute situation, mais bon pour faire un peu doriginalité il a ajouté un peu du professeur Xavier des X-Men (eh oui, Brown sest pas foulé pour trouver le coup du scientifique infirme avec le fauteuil roulant ultra sophistiqué). Ainsi, chacun des personnages nest quune sorte de vague stéréotype de sa fonction. Le seul personnage qui se permette une psychologie un brin développée est le héros mais bon, il faut dire que lauteur étant lui-même un historien dart, il na pas un grand mérite à faire vivre un personnage qui lui ressemble autant.
Lintrigue du roman est basée sur une opposition entre science et religion et bien évidemment, lauteur sen tient aux idées reçues sur la question, on na absolument aucune originalité sur ce thème. En gros, chaque prêtre va nous pondre des discours pompeux pour dire que la science cest pas bien et que la religion cest bien et chaque scientifique va faire de même.
Toutes ces simplifications auront au moins un intérêt, celui de permettre une lecture très fluide. Le livre se lit littéralement tout seul, et constitue de par ses nombreux rebondissements un assez bon polar, mais il pourrait être bien meilleur sil ny avait le bémol de certains rebondissements totalement absurdes (le genre : « je fais une chute libre de 5000 mètres sans un seul bobo »).
Plus fort que l'hardware et le software, voici l'histware !
Venons en maintenant à ce pour quoi les livres de Dan Brown sont tant encensés : la dimension historique de lhistoire. Et il faut dire quil y a de quoi faire tant Rome, et plus particulièrement le Vatican, disposent dune histoire riche. Nétant pas moi-même un expert en histoire vaticane, il mest impossible de critiquer lénorme quantité dinformation donnée sur la question mais ce que je peux dire cest que cela contribue à faire vivre très agréablement le texte et permet aussi au lecteur de briller lors de dîners mondains en racontant telle ou telle anecdote relatée dans le livre. Les passages historiques sont, de loin, les mieux racontés (bien mieux que tout le reste de lintrigue) et parviennent sans peine à passionner le lecteur lambda ignare en la matière (catégorie dans laquelle je minsère pleinement) et même au-delà du livre, à lui faire entreprendre des recherches personnelles. Après, on pourra évidemment reprocher à lauteur son goût exagéré pour le complot, ainsi que sa propension a insérer des passages secrets un peu partout, ce qui ma parfois fait penser à des épisodes de Sidney Fox laventurière (je sais la comparaison est dure mais cest limpression qui mest restée).
En conclusion (ou si vous avez eu la flemme de lire tout le reste)
Au final, on a un roman plaisant à lire, notamment pour ses références historiques et pour son aspect thriller, mais qui comporte également de graves lacunes dans lhistoire, un roman honnête donc, mais qui est tout de même loin de mériter son énorme succès.
Bon évidemment vous connaissez tous le Da Vinci code (ça se prononce da vinnchi cowde, m'a-t-on récemment appris) et bah vous allez rire, mais moi je connais pas ! Alors pour pallier à ce manque évident de culture, j'ai lu le dernier roman du même auteur, un certain Dan Brown, historien de son état.
Une histoire avec un petit h qui évoque lHistoire avec un grand H
On a donc Robert Langdon, professeur d'histoire à Harvard, qui se réveille le matin, va à son bureau, prend son café, enfin bref il mène sa vie tranquillement dans son coin. Mais comme raconter la vie toute bête (mains néanmoins fort passionnante, je n'en doute pas) d'un prof d'histoire à Harvard risque de ne pas faire vendre assez de bouquins a monsieur Brown, ce bougre d'écrivain a décidé d'introduire un élément perturbateur. L'élément en question est un fax revu par le gentil professeur et montrant un cadavre sur lequel on a inscrit au fer rouge le symbole des Illuminati. Ca tombe bien, le prof est justement un expert sur la question de cet ancien ordre secret. Il part donc illico en suisse dans un labo de recherche où il apprend que le symbole est leur seul indice pour retrouver un explosif de la puissance d'une tête nucléaire cachée quelque part dans le Vatican. Même pas le temps d'ouvrir les valises, que le voilà déjà reparti, direction Rome pour une partie de cache-cache avec un assassin où il va devoir utiliser toutes ses connaissances historiques pour suivre un jeu de piste vieux de 400 ans.
Un livre a l'hollywoodienne
J'ai eu beaucoup de mal à commencer ce livre, le style de narration étant vraiment très éloigné de ce dont j'ai l'habitude. L'auteur met en scène son livre comme s'il écrivait un scénario (et c'est peut être le cas, après tout, le Da Vinci code doit bientôt être adapté au cinéma). On a limpression quil fait exprès de négliger tout ce qui fait la différence entre un livre et un film et donc tout ce qui fait quon peut apprécier de lire un livre. On peut notamment noter que Brown dédaigne complètement ses personnages. Le pilote se retrouve à être un fana de vitesse, le prêtre est une sorte dilluminé qui a eu une révélation et pense parler avec Dieu, et une mention spéciale au scientifique qui est en quelque sorte le scientifique type, le genre qui ne voit pas souvent la lumière du jour et qui se balade en blouse blanche en toute situation, mais bon pour faire un peu doriginalité il a ajouté un peu du professeur Xavier des X-Men (eh oui, Brown sest pas foulé pour trouver le coup du scientifique infirme avec le fauteuil roulant ultra sophistiqué). Ainsi, chacun des personnages nest quune sorte de vague stéréotype de sa fonction. Le seul personnage qui se permette une psychologie un brin développée est le héros mais bon, il faut dire que lauteur étant lui-même un historien dart, il na pas un grand mérite à faire vivre un personnage qui lui ressemble autant.
Lintrigue du roman est basée sur une opposition entre science et religion et bien évidemment, lauteur sen tient aux idées reçues sur la question, on na absolument aucune originalité sur ce thème. En gros, chaque prêtre va nous pondre des discours pompeux pour dire que la science cest pas bien et que la religion cest bien et chaque scientifique va faire de même.
Toutes ces simplifications auront au moins un intérêt, celui de permettre une lecture très fluide. Le livre se lit littéralement tout seul, et constitue de par ses nombreux rebondissements un assez bon polar, mais il pourrait être bien meilleur sil ny avait le bémol de certains rebondissements totalement absurdes (le genre : « je fais une chute libre de 5000 mètres sans un seul bobo »).
Plus fort que l'hardware et le software, voici l'histware !
Venons en maintenant à ce pour quoi les livres de Dan Brown sont tant encensés : la dimension historique de lhistoire. Et il faut dire quil y a de quoi faire tant Rome, et plus particulièrement le Vatican, disposent dune histoire riche. Nétant pas moi-même un expert en histoire vaticane, il mest impossible de critiquer lénorme quantité dinformation donnée sur la question mais ce que je peux dire cest que cela contribue à faire vivre très agréablement le texte et permet aussi au lecteur de briller lors de dîners mondains en racontant telle ou telle anecdote relatée dans le livre. Les passages historiques sont, de loin, les mieux racontés (bien mieux que tout le reste de lintrigue) et parviennent sans peine à passionner le lecteur lambda ignare en la matière (catégorie dans laquelle je minsère pleinement) et même au-delà du livre, à lui faire entreprendre des recherches personnelles. Après, on pourra évidemment reprocher à lauteur son goût exagéré pour le complot, ainsi que sa propension a insérer des passages secrets un peu partout, ce qui ma parfois fait penser à des épisodes de Sidney Fox laventurière (je sais la comparaison est dure mais cest limpression qui mest restée).
En conclusion (ou si vous avez eu la flemme de lire tout le reste)
Au final, on a un roman plaisant à lire, notamment pour ses références historiques et pour son aspect thriller, mais qui comporte également de graves lacunes dans lhistoire, un roman honnête donc, mais qui est tout de même loin de mériter son énorme succès.