Le rap, cause des maux des banlieues
Publié : 25 novembre 2005, 12:29
PARIS (AP) - Après la polygamie désignée comme l'une des causes des émeutes en France, plus de 200 parlementaires accusent des groupes de rap d'inciter les jeunes à la haine et la violence et ont saisi le garde des Sceaux afin que des poursuites soient engagées.
François Grosdidier, député UMP de Moselle, a ainsi saisi le ministre de la Justice du cas de sept chanteurs ou groupes de rap dont Mister R, Groupe 113, Lunatic, Minister A.M.E.R, Smala, Fabe et Salif.
Le député estime que ces textes véhiculent "une idéologie destructrice qui annihile les efforts d'intégration". Pour M. Grosdidier, le déferlement de violence en région parisienne était justifié et conditionné par une "idéologie sommaire" propagée par le rap.
"La France est une garce/N'oublie pas de la baiser jusqu'à l'épuiser/Comme une salope il faut la traiter, mec!", est l'un des passages qui a suscité la colère de M. Grosdidier. Ce dernier a invité ses collègues parlementaires à se joindre à lui pour demander au garde des Sceaux des poursuites contre ce "marchand de haine". Il a été rallié par 152 députés et 49 sénateurs.
En août, le ministère de la Justice avait demandé l'ouverture d'une enquête sur les textes de Mister R à la suite d'une question du député de la Moselle. Une enquête préliminaire a été diligentée par le parquet de Paris pour "provocation à la haine raciale".
Mister R, de son vrai nom Richard Makela, est par ailleurs cité à comparaître le 6 décembre prochain devant le tribunal correctionnel de Melun (Seine-et-Marne) pour "diffusion de message pornographique ou violent pouvant être entendu par des mineurs".
Ces artistes, a affirmé M. Grosdidier à l'Associated Press, sont écoutés par "des jeunes qui prennent les choses au premier degré. Ils passent très rapidement de la parole à l'acte. C'est dévastateur".
Dans son courrier aux parlementaires, il estime que le message de ces textes "reçu par des jeunes déstructurés ou paumés, peut légitimer chez eux au mieux l'incivilité, au pire le terrorisme".
Pour le Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (MRAP), la démarche des députés "révèle pour le moins l'inculture de ces élus dans le domaine de la chanson française qui a charrié des textes similaires".
"Dans le rap, il y a une expression politique. Ce n'est pas en exagérant ce qu'ils disent (NDLR: les chanteurs) et en les prenant comme bouc émissaire que l'on réglera les problèmes", a déclaré à l'AP Serge Hureau, directeur du Centre national du patrimoine de la chanson, des variétés et des musiques actuelles.
Richard Makela est également visé par une information judiciaire instruite à Paris à la suite d'une plainte pour provocation à la haine raciale de l'Association générale contre le racisme et pour le respect de l'identité française (AGRIF). AP
François Grosdidier, député UMP de Moselle, a ainsi saisi le ministre de la Justice du cas de sept chanteurs ou groupes de rap dont Mister R, Groupe 113, Lunatic, Minister A.M.E.R, Smala, Fabe et Salif.
Le député estime que ces textes véhiculent "une idéologie destructrice qui annihile les efforts d'intégration". Pour M. Grosdidier, le déferlement de violence en région parisienne était justifié et conditionné par une "idéologie sommaire" propagée par le rap.
"La France est une garce/N'oublie pas de la baiser jusqu'à l'épuiser/Comme une salope il faut la traiter, mec!", est l'un des passages qui a suscité la colère de M. Grosdidier. Ce dernier a invité ses collègues parlementaires à se joindre à lui pour demander au garde des Sceaux des poursuites contre ce "marchand de haine". Il a été rallié par 152 députés et 49 sénateurs.
En août, le ministère de la Justice avait demandé l'ouverture d'une enquête sur les textes de Mister R à la suite d'une question du député de la Moselle. Une enquête préliminaire a été diligentée par le parquet de Paris pour "provocation à la haine raciale".
Mister R, de son vrai nom Richard Makela, est par ailleurs cité à comparaître le 6 décembre prochain devant le tribunal correctionnel de Melun (Seine-et-Marne) pour "diffusion de message pornographique ou violent pouvant être entendu par des mineurs".
Ces artistes, a affirmé M. Grosdidier à l'Associated Press, sont écoutés par "des jeunes qui prennent les choses au premier degré. Ils passent très rapidement de la parole à l'acte. C'est dévastateur".
Dans son courrier aux parlementaires, il estime que le message de ces textes "reçu par des jeunes déstructurés ou paumés, peut légitimer chez eux au mieux l'incivilité, au pire le terrorisme".
Pour le Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (MRAP), la démarche des députés "révèle pour le moins l'inculture de ces élus dans le domaine de la chanson française qui a charrié des textes similaires".
"Dans le rap, il y a une expression politique. Ce n'est pas en exagérant ce qu'ils disent (NDLR: les chanteurs) et en les prenant comme bouc émissaire que l'on réglera les problèmes", a déclaré à l'AP Serge Hureau, directeur du Centre national du patrimoine de la chanson, des variétés et des musiques actuelles.
Richard Makela est également visé par une information judiciaire instruite à Paris à la suite d'une plainte pour provocation à la haine raciale de l'Association générale contre le racisme et pour le respect de l'identité française (AGRIF). AP