[Jeu vidéo] Shadow of the Colossus
Publié : 22 février 2006, 21:11
La Critique complete (avec les images) est disponible ici.
Shadow of the Colossus
Des montagnes de beauté.
Intro
Je ne sais vraiment pas comment commencer cette critique. Shadow of the Colossus (que j'appellerai par la suite SOTC) est un jeu très difficile a critiqué pour deux raisons. Premièrement il est difficile de parler du jeu sans dévoiler trop de choses (j'éviterai au maximum). Et deuxièmement, décrire ce qui rend SOTC si fantastique serait comme essayer d'expliquer pourquoi Picasso ou Beethoven sont des classiques incontestables SOTC est un de ces jeux si rares que je peinerais a en citer ne serait-ce que 5 qui rapproche le jeu vidéo de l'Art avec un grand A.
C'est l'histoire d'un mec qui...
Allons, commençons par l'histoire. Dans SOTC, vous incarnez Wanda, un jeune homme qui ère dans des plaines tantôt verdoyantes tantôt arides, seul en compagnie de son fidèle cheval Argo et de la dépouille de sa bien-aimée. Des légendes raconte que dans ces terres désolées, des esprits détiennent un seul et unique pouvoir : redonner la vie. Mais ils ont leurs conditions : vous devez détruire les colosses qui arpentent ces terres. Voila en gros comment tout commence. On se sait rien de notre héros, ni de la femme, ni de leur relation ou des circonstances de sa mort. On ne constate que la détermination de Wanda à redonner la vie a son amour.
...Pour sauver sa bien-aimée, se balade dans...
Dans la pratique, vous êtes lâchés au beau milieu de cette immense nature, avec pour mission de trouver et de détruire un colosse. Vous enfourchez vaillamment votre fier destrier, dégainez votre épée, la brandissez vers le ciel, et c'est alors que oh miracle celle-ci dévie les rayons du soleil dans la direction ou vous devez aller. Trois coups de talon sur les flancs du cheval plus tard, vous voilà partis au galop, fonçant à travers les plaines et gravissant les collines. Vous fiant toujours aux rayons déviés par votre épée, vous arrivez a destination. Une scène cinématique se lance, « filmant » les collines environnantes, quand soudain, un bruit sourd se fait entendre, puis une énorme enfilade de pierre apparaît à l'écran. Vous ne tardez pas à constater que ce que vous pensiez être une grosse montagne n'est autre que la jambe d'un énorme monstre de pierre. C'est alors que l'affrontement commence. Armés d'une simple épée, d'un arc et de votre courage, il va falloir venir à bout de cette montagne vivanteVoila comment se déroule le jeu. Vous avez un colosse à abattre, vous chevauchez, trouvez le colosse, réfléchissez, et le tuez. Et ce pour les 16 monstres que compte le jeu. Vous ne ferez rien d'autre. Pas d'autres monstres, ni d'autres personnages. Et pourtant le jeu provoque une addiction folle !
...Un univers immense et sublime ou il affronte...
Le monde à explorer est un des plus vastes qu'il m'est été donné de voir. Même si les plaines et les collines sont volontairement très vides (j'y reviendrai plus tard), la profondeur de vue et l'immensité de certains décors sont a vous faire pâlir un phoque albinos. Les montagnes, les forets, les cascades, et surtout les ruines sont d'une beauté ahurissante. Jamais je n'aurai cru la PS2 capable de tant de prouesses. Elle accuse d'ailleurs par moment le coup, avec des ralentissements et une légère pixellisation de certaines textures, si bien qu'on en vient à penser que SOTC est digne des consoles Next Gen. Mais ce n'est rien, ou tellement si peu face aux qualités énormes et innombrables de ce jeu. Il m'est arrivé de rester de long moment sans bouger, à me dire que cette image mériterait d'être un fond d'écran ou un tableau. Si vous avez un grand téléviseur, vous allez en prendre plein la gueule. La camera se place toujours légèrement décalée, de telle façon que le cheval et son cavalier occupe un coin de l'écran, et que le reste ne soit que paysage immense. J'ai très rarement vu des décors aussi beaux et grandioses.
...des colosses sublimes...
Et les colosses, boudoudiou les colosses ! Tous plus beaux les uns que les autres, mélanges de pierre, d'animalité et d'humanité. Ils sont taillés a même la montagne, et arborant armures de pierres ou des écailles rocheuses. Mais en dessous de ces artifices invulnérables, se trouve une chair tendre qui n'attend que votre épée. Mais pour atteindre ces zones sensibles ou le tranchant de votre lame peut faire mouche, il vous faudra ruser pour que le monstre dévoile ses faiblesses. Une fois celles-ci apparentes, viens l'heure de l'escalade ! Rassemblant tout votre courage, vous sautez sur cette montagne animée, vous agrippant aux quelques poils que vous pourrez trouver, et vous escaladez littéralement ce monstre de 100m de haut. Les colosses ne resterons pas sans broncher, et se secouront pour tenter de vous faire lâcher prise. Les réactions des colosses sont d'ailleurs admirablement humaines et logiques. Pour exemple, l'un d'entre eux se frottera la tête sur les murs si vous osez vous y aventurer. Oui, j'ai bien dit la tête ! Vous monterez complètement sur des bonhommes de centaines de mètres de hauteur, vous, simple mortel de 1m60. Les animations des différents mouvements sont franchement parfaites. Bref, les affrontements sont épiques, grandioses, jouissifs Les superlatifs manquent. En un mot : Dantesques !
...Le tout en musique...
Mais ceux-ci ne seraient rien sans musiques et sons adéquats. Et la on est servi ! Les compositions sont au risque de me répéter épiques, entraînantes, bref, tout ce dont vous avez toujours rêver quand vous escalader un colosse de pierre et de chair. Le reste du temps, lors de vos escapades équestres, l'ambiance sonore oscille entre l'absence de musique, ou de longues plaintes lancinantes d'un violon, musiques qui soit dit en passant sont absolument sublimes. Lorsque la musique n'est plus présente, elle est remplacée par le bruit, sublime bruit du vent, cadencé par les claquements des sabots de votre cheval sur le sol, et le cri des rares rapaces arpentant le ciel désert. Anodin mais d'une beauté sans pareil.
...Et avec plein de sentiments.
Ce qui m'amène à parler du fond du jeu. Car, si l'on pourrait penser que SOTC se résume à une destruction en série de monstres mythologiques, il suffit de quelques minutes dans ces plaines pour comprendre le vrai fond, l'ampleur et la profondeur du chef d'uvre qu'est ce jeu. Wanda chevauche des kilomètres sans trouver signe de vie, dans des paysages résolument vides. Notre héros est comme écrasé par tant d'immensité tout autour de lui, que se soit dans l'immensité de l'environnement ou dans la taille de ces forces de la nature que sont les colosses. Tout ce vide pour nous faire ressentir l'immense solitude du jeune homme, dont le seul but et espoir est de voir revivre sa fiancée. Vous ne verrez rien d'autre que de rares animaux, votre cheval, vous, et les colosses, seuls sinistres compagnons. Cette immense solitude donne toutes leurs puissances aux affrontements, réelles exaltations de la fureur intérieure de Wanda. D'un calme absolu, de la tranquillité d'une chevauchée, vous passez à une explosion de force en vous opposant à un symbole de puissance. Solitude, abandon, perte, colère et espoir, tout est si fort. Vous ne rêvez pas, je parle d'un jeu vidéo, et je crois que je n'avais jamais ressenti de réels sentiments dans un jeu (mis a part dans Shenmue), tout comme un bon film ou livre peut vous en faire ressentir. La scène de fin est bourrée d'émotion, comme on n'en avait jamais vu dans un jeu. Magique. L'ambiance dispose d'une finition hallucinante, jusque dans la pochette du jeu, en carton et bardée d'illustrations, ce qui est tout de même loin d'un vulgaire bout de plastique en guise de pochette (c'est con comme exemple mais c'est des petites choses qui font que).
Conclusion
Aussi beau et fort dans la forme que dans le fond, Shadow of the Colossus est un réel chef d'uvre. Et comment mettre des mots là dessus ? Une expérience unique et inédite, du jamais vu, du jamais ressenti Je pense qu'on ne comprend réellement de quoi je parle qu'après l'avoir parcouru. SOTC est au delà de tout les critères qu'on pourrait aborder pour un jeu vidéo, tant il est a part. SOTC est au-delà du jeu, c'est une uvre d'Art.
NB : Certains trouveront peut-etre ce jeu repetitif, trop court, et ennuyeux. Pfff bandes d'insensibles ![/url]
Shadow of the Colossus
Des montagnes de beauté.
Intro
Je ne sais vraiment pas comment commencer cette critique. Shadow of the Colossus (que j'appellerai par la suite SOTC) est un jeu très difficile a critiqué pour deux raisons. Premièrement il est difficile de parler du jeu sans dévoiler trop de choses (j'éviterai au maximum). Et deuxièmement, décrire ce qui rend SOTC si fantastique serait comme essayer d'expliquer pourquoi Picasso ou Beethoven sont des classiques incontestables SOTC est un de ces jeux si rares que je peinerais a en citer ne serait-ce que 5 qui rapproche le jeu vidéo de l'Art avec un grand A.
C'est l'histoire d'un mec qui...
Allons, commençons par l'histoire. Dans SOTC, vous incarnez Wanda, un jeune homme qui ère dans des plaines tantôt verdoyantes tantôt arides, seul en compagnie de son fidèle cheval Argo et de la dépouille de sa bien-aimée. Des légendes raconte que dans ces terres désolées, des esprits détiennent un seul et unique pouvoir : redonner la vie. Mais ils ont leurs conditions : vous devez détruire les colosses qui arpentent ces terres. Voila en gros comment tout commence. On se sait rien de notre héros, ni de la femme, ni de leur relation ou des circonstances de sa mort. On ne constate que la détermination de Wanda à redonner la vie a son amour.
...Pour sauver sa bien-aimée, se balade dans...
Dans la pratique, vous êtes lâchés au beau milieu de cette immense nature, avec pour mission de trouver et de détruire un colosse. Vous enfourchez vaillamment votre fier destrier, dégainez votre épée, la brandissez vers le ciel, et c'est alors que oh miracle celle-ci dévie les rayons du soleil dans la direction ou vous devez aller. Trois coups de talon sur les flancs du cheval plus tard, vous voilà partis au galop, fonçant à travers les plaines et gravissant les collines. Vous fiant toujours aux rayons déviés par votre épée, vous arrivez a destination. Une scène cinématique se lance, « filmant » les collines environnantes, quand soudain, un bruit sourd se fait entendre, puis une énorme enfilade de pierre apparaît à l'écran. Vous ne tardez pas à constater que ce que vous pensiez être une grosse montagne n'est autre que la jambe d'un énorme monstre de pierre. C'est alors que l'affrontement commence. Armés d'une simple épée, d'un arc et de votre courage, il va falloir venir à bout de cette montagne vivanteVoila comment se déroule le jeu. Vous avez un colosse à abattre, vous chevauchez, trouvez le colosse, réfléchissez, et le tuez. Et ce pour les 16 monstres que compte le jeu. Vous ne ferez rien d'autre. Pas d'autres monstres, ni d'autres personnages. Et pourtant le jeu provoque une addiction folle !
...Un univers immense et sublime ou il affronte...
Le monde à explorer est un des plus vastes qu'il m'est été donné de voir. Même si les plaines et les collines sont volontairement très vides (j'y reviendrai plus tard), la profondeur de vue et l'immensité de certains décors sont a vous faire pâlir un phoque albinos. Les montagnes, les forets, les cascades, et surtout les ruines sont d'une beauté ahurissante. Jamais je n'aurai cru la PS2 capable de tant de prouesses. Elle accuse d'ailleurs par moment le coup, avec des ralentissements et une légère pixellisation de certaines textures, si bien qu'on en vient à penser que SOTC est digne des consoles Next Gen. Mais ce n'est rien, ou tellement si peu face aux qualités énormes et innombrables de ce jeu. Il m'est arrivé de rester de long moment sans bouger, à me dire que cette image mériterait d'être un fond d'écran ou un tableau. Si vous avez un grand téléviseur, vous allez en prendre plein la gueule. La camera se place toujours légèrement décalée, de telle façon que le cheval et son cavalier occupe un coin de l'écran, et que le reste ne soit que paysage immense. J'ai très rarement vu des décors aussi beaux et grandioses.
...des colosses sublimes...
Et les colosses, boudoudiou les colosses ! Tous plus beaux les uns que les autres, mélanges de pierre, d'animalité et d'humanité. Ils sont taillés a même la montagne, et arborant armures de pierres ou des écailles rocheuses. Mais en dessous de ces artifices invulnérables, se trouve une chair tendre qui n'attend que votre épée. Mais pour atteindre ces zones sensibles ou le tranchant de votre lame peut faire mouche, il vous faudra ruser pour que le monstre dévoile ses faiblesses. Une fois celles-ci apparentes, viens l'heure de l'escalade ! Rassemblant tout votre courage, vous sautez sur cette montagne animée, vous agrippant aux quelques poils que vous pourrez trouver, et vous escaladez littéralement ce monstre de 100m de haut. Les colosses ne resterons pas sans broncher, et se secouront pour tenter de vous faire lâcher prise. Les réactions des colosses sont d'ailleurs admirablement humaines et logiques. Pour exemple, l'un d'entre eux se frottera la tête sur les murs si vous osez vous y aventurer. Oui, j'ai bien dit la tête ! Vous monterez complètement sur des bonhommes de centaines de mètres de hauteur, vous, simple mortel de 1m60. Les animations des différents mouvements sont franchement parfaites. Bref, les affrontements sont épiques, grandioses, jouissifs Les superlatifs manquent. En un mot : Dantesques !
...Le tout en musique...
Mais ceux-ci ne seraient rien sans musiques et sons adéquats. Et la on est servi ! Les compositions sont au risque de me répéter épiques, entraînantes, bref, tout ce dont vous avez toujours rêver quand vous escalader un colosse de pierre et de chair. Le reste du temps, lors de vos escapades équestres, l'ambiance sonore oscille entre l'absence de musique, ou de longues plaintes lancinantes d'un violon, musiques qui soit dit en passant sont absolument sublimes. Lorsque la musique n'est plus présente, elle est remplacée par le bruit, sublime bruit du vent, cadencé par les claquements des sabots de votre cheval sur le sol, et le cri des rares rapaces arpentant le ciel désert. Anodin mais d'une beauté sans pareil.
...Et avec plein de sentiments.
Ce qui m'amène à parler du fond du jeu. Car, si l'on pourrait penser que SOTC se résume à une destruction en série de monstres mythologiques, il suffit de quelques minutes dans ces plaines pour comprendre le vrai fond, l'ampleur et la profondeur du chef d'uvre qu'est ce jeu. Wanda chevauche des kilomètres sans trouver signe de vie, dans des paysages résolument vides. Notre héros est comme écrasé par tant d'immensité tout autour de lui, que se soit dans l'immensité de l'environnement ou dans la taille de ces forces de la nature que sont les colosses. Tout ce vide pour nous faire ressentir l'immense solitude du jeune homme, dont le seul but et espoir est de voir revivre sa fiancée. Vous ne verrez rien d'autre que de rares animaux, votre cheval, vous, et les colosses, seuls sinistres compagnons. Cette immense solitude donne toutes leurs puissances aux affrontements, réelles exaltations de la fureur intérieure de Wanda. D'un calme absolu, de la tranquillité d'une chevauchée, vous passez à une explosion de force en vous opposant à un symbole de puissance. Solitude, abandon, perte, colère et espoir, tout est si fort. Vous ne rêvez pas, je parle d'un jeu vidéo, et je crois que je n'avais jamais ressenti de réels sentiments dans un jeu (mis a part dans Shenmue), tout comme un bon film ou livre peut vous en faire ressentir. La scène de fin est bourrée d'émotion, comme on n'en avait jamais vu dans un jeu. Magique. L'ambiance dispose d'une finition hallucinante, jusque dans la pochette du jeu, en carton et bardée d'illustrations, ce qui est tout de même loin d'un vulgaire bout de plastique en guise de pochette (c'est con comme exemple mais c'est des petites choses qui font que).
Conclusion
Aussi beau et fort dans la forme que dans le fond, Shadow of the Colossus est un réel chef d'uvre. Et comment mettre des mots là dessus ? Une expérience unique et inédite, du jamais vu, du jamais ressenti Je pense qu'on ne comprend réellement de quoi je parle qu'après l'avoir parcouru. SOTC est au delà de tout les critères qu'on pourrait aborder pour un jeu vidéo, tant il est a part. SOTC est au-delà du jeu, c'est une uvre d'Art.
NB : Certains trouveront peut-etre ce jeu repetitif, trop court, et ennuyeux. Pfff bandes d'insensibles ![/url]