Terence Hill et Bud Spencer
Publié : 08 mars 2006, 19:57
Il y a des films ou des acteurs dont on ne peux pas évoquer le nom sans voir poindre un petit sourire complice sur la figure de son vis-à-vis. A eux deux, Terence Hill et Bud Spencer auront incarné toute une image de grosse comédie populaire, quelque part entre la tarte à la crème et la beuverie de garnison. Dire que certains films du couple Terence Hill et Bud Spencer ne sont ni légers ni renversants relève de leuphémisme. Quoiquil en soit, ils auront marqué une génération de spectateurs, surtout les plus jeunes par leurs monde de cocagne, un univers étrange où les baffes font « Paf » sur la tête de méchants plus bêtes les un que les autres. Ce formidable duo comique méritait bien un petit dossier.
Au même titre que Johnny Weissmuller, fameux interprète de Tarzan en son temps, Terence Hill et Bud Spencer commencèrent leurs carrières respectives dans les eaux troubles d'une piscine. Si Terence Hill, né Mario Girotti en mars 1939, quitte l'élément aquatique assez tôt malgré un déjà beau palmarès, participant à son premier film à l'âge de 12 ans, Carlo Pedersoli, napolitain massif qui deviendra Bud Spencer, poursuit la discipline jusqu'au niveau olympique, représentant l'Italie aux JO de 1952, 56 et 1960. S'étant littéralement plongés dans le même bain, Carlo et Mario ayant été tout deux nageurs dans l'équipe de Rome, nos deux compères finirent tout naturellement par se retrouver face caméra.
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Bud Spencer
Les débuts de Mario Girotti, qui ne prendra le nom de Terence Hill qu'au milieu des années 60, sont assez intéressants, marqués par son apparition dans le Guépard de Luchino Visconti. Bud Spencer de son côté à un peu plus de mal à percer, ses apparitions n'étant que figuratives. C'est en 1967 que Bud Spencer trouve son premier rôle d'importance, ironie du sort, aux cotés d'un Terence Hill fraîchement rebaptisé. Le film de la rencontre est un western tout ce qu'il y a de plus sérieux: Dieu Pardonne, pas Moi. Pain béni pour les deux acteurs, le western italien va permettre aux deux comédiens de faire leurs réels débuts de carrière, mais ce sera Terence Hill, à la palette de jeu plus subtile, qui une fois de plus bénéficiera des rôles d'importance. Blond aux beaux yeux, sa ressemblance avec Franco Nero, iconisé par Django en 1966 est rapidement remarquée. Ni une ni deux, Terence Hill se voit habillé de noir et bombardé à la tête de Peparati la Bara, vrai-faux Django rebaptisé un temps Django, Prépare ton Cercueil, film au demeurant sympathique et toujours sérieux comme un Pape. Nous sommes là en 1968 et c'est une année bien remplie, puisque le réalisateur de Dieu Pardonne, Pas Moi, Giuseppe Colizzi, reprend le duo Hill/Spencer pour les besoins des 4 de l'Ave Maria, western au ton léger voir déjà parodique réunissant en outre Eli Wallach ou Brock Peters. Bud Spencer continu son bonhomme de chemin, jouant en 1968 un rôle qui lui collera à la peau, celui du gros barbu qui tape fort, dans un western inégal et pour tout dire, pas très fameux : Cinq Gâchettes d'Or. L'année suivante en 69, il rejoint les seconds rôles dans Pas de Pitié Pour les Salopards, western léger à la rupture de ton aussi soudaine qu'étonnante où il donne la réplique à Lee Van Cleef et Antonio Sabato. Glabre et minéral, Bud Spencer campe cette fois un personnage haut placé et montre un potentiel de "gueule "solide. La même année, Bud Spencer change à nouveau de registre et interprète un mercenaire hirsute, barbu et pantagruélique dans le solide Cinq Hommes Armés, western de Don Taylor scénarisé par un Dario Argento ayant de la suite dans les idées -car déjà scénariste de Cinq Gâchettes d'Or-. Flirtant avec le film de casse, Cinq Hommes Armés, au casting international -Peter Graves, Tetsuro Tamba...- permet encore une fois à Bud de devancer son futur personnage de Bambino. Pour finir l'année, Hill et Spencer se réuniront à nouveau pour les besoins de La Collina degli stivali, toujours réalisé par Giuseppe Colizzi.
La date importante pour les deux acteurs reste néanmoins 1970. 1970 est l'année de naissance d'un personnage phare du western italien, et par truchement, celle de la déchéance du genre tout entier. 1970 donc, Enzo Barboni, un technicien qui roula sa bosse sur les plateaux avant de passer à la réalisation, embauche Terence Hill et Bud Spencer dans un western ouvertement putassier et parodique : On l'Appelle Trinita. On l'Appelle Trinita deviendra la consécration du duo, qui s'imposent comme les Laurel et Hardy, voir les Asterix et Obélix transalpin. En haut de l'affiche, Terence Hill est Trinita, pistolero rapide et malin, dont la ruse n'a d'égal que son appétit. Un peu plus bas, Bud Spencer est son frère, Bambino, colosse aux bagarres homériques, fine gâchette et indécrottable grincheux. Le succès est retentissant, au point de rejouer ce qui s'était déroulé, il y a quatre ans de cela, au moment de Django. Fort du nouveau potentiel de Terence Hill, Peparati la Bara et La Collina degli stivali sont retitrés sans scrupules Trinita Prépare ton Cercueil -ou parfois Trinita Vois Rouge- et Trinita va tout casser, tandis que dans le western italien se plie à cette nouvelle mode du "western-fayot". Si On l'Appelle Trinita possède encore les stigmates de l'ancien temps -Trinita et Bambino ont tendance à défourailler sec-, sa suite, On Continu à l'Appeler Trinita, toujours du fait de Barboni, oublie la violence au placard pour se consacrer au comique de situation. Trinita et Bambino mangent comme des gorêts dans un restaurant chic, Trinita et Bambino sont confrontés à un bébé pris de flatulences, autant de gags alourdissant un concept qui n'était dejà pas des plus fin.
Si certains westerns se fendaient déjà d'un ton léger -Un Pistolet pour Ringo, Sabata...-, aucun n'eut l'impact de Trinita. Sergio Leone, abasourdi, aura par la suite cette phrase terrible : "Trinita était l'aboutissement logique de centaines de westerns insupportables de crétineries. On m'avait désigné comme le père du genre ! Je n'avais que des enfants tarés." Ce qui ne l'empêchera pas de prendre son stylo en 1973 pour le scénario de Mon Nom est Personne, western plus ou moins sérieux en forme de requiem et sortie du genre. Face à un Henry Fonda vieillissant, incarnant la tradition, Terence Hill au mieux de sa forme incarne la relève, bien décidé à faire quitter son idole sur un dernier coup d'éclat. Gags de baffes et scènes splendides s'alternent dans ce film mi-sérieux mi-parodique de Tonino Valerii. De la période, ce sera là l'un des derniers westerns de Terence Hill avec Un génie, Deux Associés, une Cloche réalisé par Damiano Damiani, avec Miou-Miou et Robert Charlebois ! Bud Spencer quand à lui est moins touché par le sillage. Un an avant Terence Hill, entre deux comédies, nous le retrouvons lui aussi dans un film de Tonino Valerii, mais aux côtés de James Coburn et Telly Savalas, pour Une Raison pour Vivre, Une Raison pour Mourir, relecture westernienne des 12 Salopards datée de 1972. Mais même lorsqu'on s'appelle Bud Spencer et que l'on peut assommer un mécréant d'un coup de poing, le western se meurt. Il est temps pour chacun de changer de registre.
Après l'excellent On l'Appelle Plata en 1972, le malin et le gros bourru que sont Terence Hill et Bud Spencer seront exploités sous toutes les coutures, pour le meilleur et pour le pire ! Les Deux Missionnaires, Deux Superflics, Attention On va se Facher, Deux Loustics en Bordée...Se séparant parfois, Bud Spencer s'égare au passage dans la comédie policière -Inspecteur Bulldozer- , Terence Hill dans des registres comiques mais aussi dramatiques. Pair et Impairen 1978 les réunit à nouveau. Cinéaste de renom, c'est Sergio Corbucci qui est à la barre, ce même Corbucci qui en 1981 offrira l'un des meilleurs films du duo, Salut l'Ami Adieu Tresor, comédie d'aventure enlevée où tout les éléments indissociables du tandem sont utilisés avec bonheur. En 1979, Cul et Chemise et sans crier gare, voila que sont arrivés les années 80. Pendant que Bud Spencer prend un premier rôle dans un western inattendu -et plutôt oubliable- Buddy Goes West, et échoue dans l'irregardable Banana Joe, Terence Hill se met lui même en scène dans Don Camillo. Jusqu'a ce que cette vieille canaille d'Enzo Barboni ne reprenne ses deux compagnons de gloire pour Quand Faut y Aller Faut y Aller en 1983. Et c'est reparti pour un tour : Attention aux Degats (Barboni), Les Deux Superflics à Miami (Bruno Corbucci)...et à nouveau, chacun vogue de son côté. Bud Spencer se compromet dans l'Aladin de Bruno Corbucci avant de se tourner vers le petit écran. Sur ce nouveau format, il conserve une certaine notoriété grâce à la série Extralarge durant les années 90. Série peu fameuse, Extralarge est pourtant un monument tout destiné à la carrure de Bud, qui assomme de vilains sbires à la chaîne sous la caméra régulière d'Enzo G. Castellari (Keoma). Une fois n'est pas coutume, Terence Hill quand à lui est victime d'un mauvais calcul, interprètent et réalisant l'inénarrable Lucky Luke en 1991. 1994 marque les retrouvailles, les dernières. La cinquantaine bien tassée, Terence Hill appelle son vieux compère de dix ans son aîné pour Petit Papa Baston. Hélas, là où on l'on pouvait s'attendre à une comédie douce-amer réunissant deux comiques déchus, Petit Papa Baston n'est qu'un improbable sous-Trinita, rigolo mais pas renversant. Mine de rien, cette tentative infructueuse marque le retour de Bud Spencer sur un grand écran qu'il ne quittera plus que par intermittence. Sa carrière de cogneur grognon bien derrière lui, sa dernière apparition en date, simple mais remarquée, reste à ce jour En chantant derrière les paravents, film qui n'a pas mauvaise réputation. Terence Hill quand à lui tournera son dernier film cinéma sous la houlette d'Antonio Marghereti : Cyberflic, avant de rejoindre à son tour le petit écran. A l'heure où j'écris ses lignes, il brille en Italie sous la tunique de Don Matteo, série à succès pour laquelle il fut décoré.
Au même titre que Johnny Weissmuller, fameux interprète de Tarzan en son temps, Terence Hill et Bud Spencer commencèrent leurs carrières respectives dans les eaux troubles d'une piscine. Si Terence Hill, né Mario Girotti en mars 1939, quitte l'élément aquatique assez tôt malgré un déjà beau palmarès, participant à son premier film à l'âge de 12 ans, Carlo Pedersoli, napolitain massif qui deviendra Bud Spencer, poursuit la discipline jusqu'au niveau olympique, représentant l'Italie aux JO de 1952, 56 et 1960. S'étant littéralement plongés dans le même bain, Carlo et Mario ayant été tout deux nageurs dans l'équipe de Rome, nos deux compères finirent tout naturellement par se retrouver face caméra.
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Bud Spencer
Les débuts de Mario Girotti, qui ne prendra le nom de Terence Hill qu'au milieu des années 60, sont assez intéressants, marqués par son apparition dans le Guépard de Luchino Visconti. Bud Spencer de son côté à un peu plus de mal à percer, ses apparitions n'étant que figuratives. C'est en 1967 que Bud Spencer trouve son premier rôle d'importance, ironie du sort, aux cotés d'un Terence Hill fraîchement rebaptisé. Le film de la rencontre est un western tout ce qu'il y a de plus sérieux: Dieu Pardonne, pas Moi. Pain béni pour les deux acteurs, le western italien va permettre aux deux comédiens de faire leurs réels débuts de carrière, mais ce sera Terence Hill, à la palette de jeu plus subtile, qui une fois de plus bénéficiera des rôles d'importance. Blond aux beaux yeux, sa ressemblance avec Franco Nero, iconisé par Django en 1966 est rapidement remarquée. Ni une ni deux, Terence Hill se voit habillé de noir et bombardé à la tête de Peparati la Bara, vrai-faux Django rebaptisé un temps Django, Prépare ton Cercueil, film au demeurant sympathique et toujours sérieux comme un Pape. Nous sommes là en 1968 et c'est une année bien remplie, puisque le réalisateur de Dieu Pardonne, Pas Moi, Giuseppe Colizzi, reprend le duo Hill/Spencer pour les besoins des 4 de l'Ave Maria, western au ton léger voir déjà parodique réunissant en outre Eli Wallach ou Brock Peters. Bud Spencer continu son bonhomme de chemin, jouant en 1968 un rôle qui lui collera à la peau, celui du gros barbu qui tape fort, dans un western inégal et pour tout dire, pas très fameux : Cinq Gâchettes d'Or. L'année suivante en 69, il rejoint les seconds rôles dans Pas de Pitié Pour les Salopards, western léger à la rupture de ton aussi soudaine qu'étonnante où il donne la réplique à Lee Van Cleef et Antonio Sabato. Glabre et minéral, Bud Spencer campe cette fois un personnage haut placé et montre un potentiel de "gueule "solide. La même année, Bud Spencer change à nouveau de registre et interprète un mercenaire hirsute, barbu et pantagruélique dans le solide Cinq Hommes Armés, western de Don Taylor scénarisé par un Dario Argento ayant de la suite dans les idées -car déjà scénariste de Cinq Gâchettes d'Or-. Flirtant avec le film de casse, Cinq Hommes Armés, au casting international -Peter Graves, Tetsuro Tamba...- permet encore une fois à Bud de devancer son futur personnage de Bambino. Pour finir l'année, Hill et Spencer se réuniront à nouveau pour les besoins de La Collina degli stivali, toujours réalisé par Giuseppe Colizzi.
La date importante pour les deux acteurs reste néanmoins 1970. 1970 est l'année de naissance d'un personnage phare du western italien, et par truchement, celle de la déchéance du genre tout entier. 1970 donc, Enzo Barboni, un technicien qui roula sa bosse sur les plateaux avant de passer à la réalisation, embauche Terence Hill et Bud Spencer dans un western ouvertement putassier et parodique : On l'Appelle Trinita. On l'Appelle Trinita deviendra la consécration du duo, qui s'imposent comme les Laurel et Hardy, voir les Asterix et Obélix transalpin. En haut de l'affiche, Terence Hill est Trinita, pistolero rapide et malin, dont la ruse n'a d'égal que son appétit. Un peu plus bas, Bud Spencer est son frère, Bambino, colosse aux bagarres homériques, fine gâchette et indécrottable grincheux. Le succès est retentissant, au point de rejouer ce qui s'était déroulé, il y a quatre ans de cela, au moment de Django. Fort du nouveau potentiel de Terence Hill, Peparati la Bara et La Collina degli stivali sont retitrés sans scrupules Trinita Prépare ton Cercueil -ou parfois Trinita Vois Rouge- et Trinita va tout casser, tandis que dans le western italien se plie à cette nouvelle mode du "western-fayot". Si On l'Appelle Trinita possède encore les stigmates de l'ancien temps -Trinita et Bambino ont tendance à défourailler sec-, sa suite, On Continu à l'Appeler Trinita, toujours du fait de Barboni, oublie la violence au placard pour se consacrer au comique de situation. Trinita et Bambino mangent comme des gorêts dans un restaurant chic, Trinita et Bambino sont confrontés à un bébé pris de flatulences, autant de gags alourdissant un concept qui n'était dejà pas des plus fin.
Si certains westerns se fendaient déjà d'un ton léger -Un Pistolet pour Ringo, Sabata...-, aucun n'eut l'impact de Trinita. Sergio Leone, abasourdi, aura par la suite cette phrase terrible : "Trinita était l'aboutissement logique de centaines de westerns insupportables de crétineries. On m'avait désigné comme le père du genre ! Je n'avais que des enfants tarés." Ce qui ne l'empêchera pas de prendre son stylo en 1973 pour le scénario de Mon Nom est Personne, western plus ou moins sérieux en forme de requiem et sortie du genre. Face à un Henry Fonda vieillissant, incarnant la tradition, Terence Hill au mieux de sa forme incarne la relève, bien décidé à faire quitter son idole sur un dernier coup d'éclat. Gags de baffes et scènes splendides s'alternent dans ce film mi-sérieux mi-parodique de Tonino Valerii. De la période, ce sera là l'un des derniers westerns de Terence Hill avec Un génie, Deux Associés, une Cloche réalisé par Damiano Damiani, avec Miou-Miou et Robert Charlebois ! Bud Spencer quand à lui est moins touché par le sillage. Un an avant Terence Hill, entre deux comédies, nous le retrouvons lui aussi dans un film de Tonino Valerii, mais aux côtés de James Coburn et Telly Savalas, pour Une Raison pour Vivre, Une Raison pour Mourir, relecture westernienne des 12 Salopards datée de 1972. Mais même lorsqu'on s'appelle Bud Spencer et que l'on peut assommer un mécréant d'un coup de poing, le western se meurt. Il est temps pour chacun de changer de registre.
Après l'excellent On l'Appelle Plata en 1972, le malin et le gros bourru que sont Terence Hill et Bud Spencer seront exploités sous toutes les coutures, pour le meilleur et pour le pire ! Les Deux Missionnaires, Deux Superflics, Attention On va se Facher, Deux Loustics en Bordée...Se séparant parfois, Bud Spencer s'égare au passage dans la comédie policière -Inspecteur Bulldozer- , Terence Hill dans des registres comiques mais aussi dramatiques. Pair et Impairen 1978 les réunit à nouveau. Cinéaste de renom, c'est Sergio Corbucci qui est à la barre, ce même Corbucci qui en 1981 offrira l'un des meilleurs films du duo, Salut l'Ami Adieu Tresor, comédie d'aventure enlevée où tout les éléments indissociables du tandem sont utilisés avec bonheur. En 1979, Cul et Chemise et sans crier gare, voila que sont arrivés les années 80. Pendant que Bud Spencer prend un premier rôle dans un western inattendu -et plutôt oubliable- Buddy Goes West, et échoue dans l'irregardable Banana Joe, Terence Hill se met lui même en scène dans Don Camillo. Jusqu'a ce que cette vieille canaille d'Enzo Barboni ne reprenne ses deux compagnons de gloire pour Quand Faut y Aller Faut y Aller en 1983. Et c'est reparti pour un tour : Attention aux Degats (Barboni), Les Deux Superflics à Miami (Bruno Corbucci)...et à nouveau, chacun vogue de son côté. Bud Spencer se compromet dans l'Aladin de Bruno Corbucci avant de se tourner vers le petit écran. Sur ce nouveau format, il conserve une certaine notoriété grâce à la série Extralarge durant les années 90. Série peu fameuse, Extralarge est pourtant un monument tout destiné à la carrure de Bud, qui assomme de vilains sbires à la chaîne sous la caméra régulière d'Enzo G. Castellari (Keoma). Une fois n'est pas coutume, Terence Hill quand à lui est victime d'un mauvais calcul, interprètent et réalisant l'inénarrable Lucky Luke en 1991. 1994 marque les retrouvailles, les dernières. La cinquantaine bien tassée, Terence Hill appelle son vieux compère de dix ans son aîné pour Petit Papa Baston. Hélas, là où on l'on pouvait s'attendre à une comédie douce-amer réunissant deux comiques déchus, Petit Papa Baston n'est qu'un improbable sous-Trinita, rigolo mais pas renversant. Mine de rien, cette tentative infructueuse marque le retour de Bud Spencer sur un grand écran qu'il ne quittera plus que par intermittence. Sa carrière de cogneur grognon bien derrière lui, sa dernière apparition en date, simple mais remarquée, reste à ce jour En chantant derrière les paravents, film qui n'a pas mauvaise réputation. Terence Hill quand à lui tournera son dernier film cinéma sous la houlette d'Antonio Marghereti : Cyberflic, avant de rejoindre à son tour le petit écran. A l'heure où j'écris ses lignes, il brille en Italie sous la tunique de Don Matteo, série à succès pour laquelle il fut décoré.