Léviathan
Publié : 20 mars 2006, 14:44
J'avoue avoir été dérouté à la lecture de Léviathan. Là où la quatrième de couverture parle d'un récit donnant à voir "en filigrane le mal américain", j'ai plutôt eu l'impression d'avoir eu affaire à un roman protéiforme sur une amitié entre Aaron (le narrateur) et Sachs, certes, mais surtout sur la lente et inexorable mise en retrait du monde de ce dernier. Pris dans une spirale culpabilisante et véritablement tragique, le personnage de Sachs, à l'origine brillant et volubile, en vient à se soustraire de toutes ses attaches, comme pour se signifier à lui-même qu'il n'a plus sa place dans ce monde. Je n'y ai pas vu, pour ma part, de vraie critique d'un éventuel dévoiement des valeurs américaines, les dynamitage des statues de la Liberté opérés par Sachs résultant plus d'une fuite fanatique que d'un projet construit et réfléchi.
Cette surprise passée, force est de constater que le talent d'Auster réside dans la justesse de la description d'un homme par son ami, le découvrant petit à petit incapable de faire face aux vissicitudes de l'existence. Inutile de dire que c'est pourtant sa nouvelle raison d'exister qui amènera Sachs au devant de sa fin. Fort heureusement, la finesse d'Auster lui évite largement de sombrer dans un moralimse douteux.
Cette surprise passée, force est de constater que le talent d'Auster réside dans la justesse de la description d'un homme par son ami, le découvrant petit à petit incapable de faire face aux vissicitudes de l'existence. Inutile de dire que c'est pourtant sa nouvelle raison d'exister qui amènera Sachs au devant de sa fin. Fort heureusement, la finesse d'Auster lui évite largement de sombrer dans un moralimse douteux.