[Musique] Dirty Pretty Things - Waterloo To Anywhere
Publié : 15 mai 2006, 21:17
Titre : Waterloo To Anywhere
Groupe : Dirty Pretty Things
Maison de disques : Vertigo Records
Année de parution : 2006
Chant/guitare : Carl Barât
Guitare/choeurs : Anthony Rossamando
Basse/choeurs : Didz Hammond
Batterie : Gary Powell
Note : 8
Enfin voilà le premier album des Dirty Pretty Things, l'un des deux groupes avec les Babyshambles issu du clash des regrettés Libertines. Les Dirty Pretty Things sont emmenés par Carl Barât, l'un des deux co-leaders des Libertines avec Pete Doherty, qui reste accompagné par Gary Powell et Anthony Rossamando, respectivement batteur et guitariste remplaçant (quand Pete était en désintox, lors de la dernière tournée) du même groupe. Le seul élément totalement nouveau est le bassiste Didz Hammond, venu des Cooper Temple Cause. Véritablement formé en automne 2005, il enchaîne des concerts privés-secrets-improvisés en France et en Italie, où Barât & Co joueront principalement des reprises des Libertines, mais également quelques titres originaux qui commencent à prendre forme, composés paraît-il lors d'une retraite champêtre en Cornouailles.
Libertines's Spirit
Bref, qu'en est-il de ce deuxième album post-Libertines, après le controversé Down In Albion des Babyshambles ? Eh bien le moins que l'on puisse dire c'est que l'héritage Libs est assumé. On peut même simplifier à l'extrême en disant que si Pete a emporté avec lui la poésie déglinguée, les mélodies bancales, Carl et Garry, eux, n'ont pas oublié l'énergie punk des débuts. Et de fait cet album ressemble beaucoup au début avec Up The Bracket, chef-d'oeuvre indépassé, album d'une génération entière. Le son de guitare crade est parfaitement reconnaissable, tout comme les structures en duels : les deux guitaristes font la course, c'est à qui jouera le plus vite; ils sont appuyés par une basse imperturbable mais assez présente, et la batterie typique de Gary Powell avec plein de petites variations, que l'on n'apprécie que si l'on tend bien l'oreille, là-bas derrière le mur de saturation. L'album est concis, resserré, brûlant : un peu plus de 37 minutes sans relâchement, une bonne demi-heure à fond. La première chanson, Deadwood, est un brûlot punk comme on les aime, un de ces hymnes qui font qu'on est obligé de la remettre immédiatement après l'avoir écoutée, sans avoir pris le temps d'écouter l'album : riffs saccadés, batterie cinglée, choeurs venant appuyer le refrain, bord** qu'est-ce que ça doit être bon en concert tout ça ! Viennent ensuite les sympathiques Doctors and Dealers et Bang Bang You're Dead, seconde réussite de l'album, toujours sur le même schéma. On ne s'arrête pas avec Blood Thirsty Bastards, qui permet de mettre au point 2-3 choses concernant la période troublée de la séparation des Libertines : après les commentaires désabusés de Doherty qui raconte partout qu'il s'est fait "virer" du groupe, voilà, pour qui veut bien la voir, la version de Barât de l'affaire. D'ailleurs on remarquera qu'en général les paroles des chansons tournent autour de ce thème privilégié. Mais voilà la première chanson qui innove un peu dans tout ce manifeste punk : The Gentry Cove, reggae-punk très réussi qui augure bien pour l'avenir, de ce que les Dirty Pretty Things pourront faire quand ils auront pris de l'assurance, et se seront débarassés de l'étiquette lourde à porter de sous-groupe des Libertines. L'album est ensuite rempli des chansons punk de 2-3 minutes, jouées pied au plancher, seulement on peut noter You Fucking Love It, où la sauce prend particulièrement bien : voilà l'hymne punk-pop dans toute sa splendeur, preuve s'il en était besoin que personne ne peut en remontrer à Barât dans ce domaine. Le tourbillon se finit avec B.U.R.M.A. (aucun rapport avec Nestor j'imagine) où les paroles sont une fois très dures envers Pete :
"Do you remember like I remember
All the dirty things you said?
Do you remember like I remember
Or was it all in my head?"
Tout cela est bel et bon, mais en matière d'innovation on repassera. Ce Waterloo To Anywhere se présente en fait comme la copie d'Up The Bracket, en plus sauvage, avec un peu de poésie en moins : en fait il est difficile de l'expliquer mais l'album des Libertines comportait cette alchimie spéciale qui en a fait le chef-d'oeuvre que l'on sait, alors que cet album des Dirty Pretty Things, bien que d'un excellent niveau, tombe plus facilement dans le piège du cliché de l'album rock crado tendance d'aujourd'hui. Il n'empêche qu'il s'agit d'un putain d'album, rugissant, entraînant, duquel on sort en sueur et euphorique. Comparé aux rumeurs épouvantables qui circulaient sur son compte, il s'agit d'un grand soulagement et d'une réelle surprise. La conclusion que l'on en tire est qu'il faudra absolument aller admirer ces nouvelles compos en concert, où l'énergie de l'animal Barât semblent être intactes au vu des différentes vidéos qui circulent sur le Net.
Enfin bref cet album est enthousiasmant au même titre que le Down In Albion de Doherty : Carl Barât finit de digérer sa période Libs en prouvant toute l'étendue de son talent. Pourra-t-il, rassuré par le succès que devrait logiquement remporter ce Waterloo, qui est tout sauf une dernière bataille, prendre confiance en lui et développer son originalité, appuyé par les musiciens de talent qu'il a réunis, pour pouvoir sortir ensuite le premier vrai album de l'après-Libertines, que tout le monde attend comme le Messie ?
On l'espère car vraiment, on l'en croit capable.
Dirty Pretty Things - Waterloo To Anywhere
1. Deadwood
2. Doctors and Dealers
3. Bang Bang You're Dead
4. Blood Thirsty Bastard
5. The Gentry Cove
6. Gin & Milk
7. The Enemy
8. If You Love A Woman
9. You Fucking Love It
10. Wondering
11. Last Of The Small Town Playboys
12. B.U.R.M.A.
Groupe : Dirty Pretty Things
Maison de disques : Vertigo Records
Année de parution : 2006
Chant/guitare : Carl Barât
Guitare/choeurs : Anthony Rossamando
Basse/choeurs : Didz Hammond
Batterie : Gary Powell
Note : 8
Enfin voilà le premier album des Dirty Pretty Things, l'un des deux groupes avec les Babyshambles issu du clash des regrettés Libertines. Les Dirty Pretty Things sont emmenés par Carl Barât, l'un des deux co-leaders des Libertines avec Pete Doherty, qui reste accompagné par Gary Powell et Anthony Rossamando, respectivement batteur et guitariste remplaçant (quand Pete était en désintox, lors de la dernière tournée) du même groupe. Le seul élément totalement nouveau est le bassiste Didz Hammond, venu des Cooper Temple Cause. Véritablement formé en automne 2005, il enchaîne des concerts privés-secrets-improvisés en France et en Italie, où Barât & Co joueront principalement des reprises des Libertines, mais également quelques titres originaux qui commencent à prendre forme, composés paraît-il lors d'une retraite champêtre en Cornouailles.
Libertines's Spirit
Bref, qu'en est-il de ce deuxième album post-Libertines, après le controversé Down In Albion des Babyshambles ? Eh bien le moins que l'on puisse dire c'est que l'héritage Libs est assumé. On peut même simplifier à l'extrême en disant que si Pete a emporté avec lui la poésie déglinguée, les mélodies bancales, Carl et Garry, eux, n'ont pas oublié l'énergie punk des débuts. Et de fait cet album ressemble beaucoup au début avec Up The Bracket, chef-d'oeuvre indépassé, album d'une génération entière. Le son de guitare crade est parfaitement reconnaissable, tout comme les structures en duels : les deux guitaristes font la course, c'est à qui jouera le plus vite; ils sont appuyés par une basse imperturbable mais assez présente, et la batterie typique de Gary Powell avec plein de petites variations, que l'on n'apprécie que si l'on tend bien l'oreille, là-bas derrière le mur de saturation. L'album est concis, resserré, brûlant : un peu plus de 37 minutes sans relâchement, une bonne demi-heure à fond. La première chanson, Deadwood, est un brûlot punk comme on les aime, un de ces hymnes qui font qu'on est obligé de la remettre immédiatement après l'avoir écoutée, sans avoir pris le temps d'écouter l'album : riffs saccadés, batterie cinglée, choeurs venant appuyer le refrain, bord** qu'est-ce que ça doit être bon en concert tout ça ! Viennent ensuite les sympathiques Doctors and Dealers et Bang Bang You're Dead, seconde réussite de l'album, toujours sur le même schéma. On ne s'arrête pas avec Blood Thirsty Bastards, qui permet de mettre au point 2-3 choses concernant la période troublée de la séparation des Libertines : après les commentaires désabusés de Doherty qui raconte partout qu'il s'est fait "virer" du groupe, voilà, pour qui veut bien la voir, la version de Barât de l'affaire. D'ailleurs on remarquera qu'en général les paroles des chansons tournent autour de ce thème privilégié. Mais voilà la première chanson qui innove un peu dans tout ce manifeste punk : The Gentry Cove, reggae-punk très réussi qui augure bien pour l'avenir, de ce que les Dirty Pretty Things pourront faire quand ils auront pris de l'assurance, et se seront débarassés de l'étiquette lourde à porter de sous-groupe des Libertines. L'album est ensuite rempli des chansons punk de 2-3 minutes, jouées pied au plancher, seulement on peut noter You Fucking Love It, où la sauce prend particulièrement bien : voilà l'hymne punk-pop dans toute sa splendeur, preuve s'il en était besoin que personne ne peut en remontrer à Barât dans ce domaine. Le tourbillon se finit avec B.U.R.M.A. (aucun rapport avec Nestor j'imagine) où les paroles sont une fois très dures envers Pete :
"Do you remember like I remember
All the dirty things you said?
Do you remember like I remember
Or was it all in my head?"
Tout cela est bel et bon, mais en matière d'innovation on repassera. Ce Waterloo To Anywhere se présente en fait comme la copie d'Up The Bracket, en plus sauvage, avec un peu de poésie en moins : en fait il est difficile de l'expliquer mais l'album des Libertines comportait cette alchimie spéciale qui en a fait le chef-d'oeuvre que l'on sait, alors que cet album des Dirty Pretty Things, bien que d'un excellent niveau, tombe plus facilement dans le piège du cliché de l'album rock crado tendance d'aujourd'hui. Il n'empêche qu'il s'agit d'un putain d'album, rugissant, entraînant, duquel on sort en sueur et euphorique. Comparé aux rumeurs épouvantables qui circulaient sur son compte, il s'agit d'un grand soulagement et d'une réelle surprise. La conclusion que l'on en tire est qu'il faudra absolument aller admirer ces nouvelles compos en concert, où l'énergie de l'animal Barât semblent être intactes au vu des différentes vidéos qui circulent sur le Net.
Enfin bref cet album est enthousiasmant au même titre que le Down In Albion de Doherty : Carl Barât finit de digérer sa période Libs en prouvant toute l'étendue de son talent. Pourra-t-il, rassuré par le succès que devrait logiquement remporter ce Waterloo, qui est tout sauf une dernière bataille, prendre confiance en lui et développer son originalité, appuyé par les musiciens de talent qu'il a réunis, pour pouvoir sortir ensuite le premier vrai album de l'après-Libertines, que tout le monde attend comme le Messie ?
On l'espère car vraiment, on l'en croit capable.
Dirty Pretty Things - Waterloo To Anywhere
1. Deadwood
2. Doctors and Dealers
3. Bang Bang You're Dead
4. Blood Thirsty Bastard
5. The Gentry Cove
6. Gin & Milk
7. The Enemy
8. If You Love A Woman
9. You Fucking Love It
10. Wondering
11. Last Of The Small Town Playboys
12. B.U.R.M.A.