The Fountain [BD]
Publié : 27 août 2006, 20:02
Titre : The Fountain
Scénario : Darren Aronofski
Dessin : Kent Williams
Genre : Fantastique/Epique/Philosophie
Nombre de pages : 170
Année de parution : 2006
Edition : Emmanuel Proust
Collection : Cine 9
Darren Aronofski est quelqu'un qui fascine. Cinéaste ayant fait ses premières armes dans un film complexe, Pi, il a atteint le statut d'auteur à part entière avec Requiem For A Dream. Un film choc sur la drogue, l'aliénation, dont la vision ne laisse personne indifférent. Et puis plus rien. Des années de réflexion et de combat pour monter The Fountain, oeuvre personnelle et intense. Mais à la surprise générale c'est sous la forme d'un Graphic Novel publié sous le label Vertigo que le public sera exposé à un chef d'oeuvre en devenir.
Tomas, Tommy, Tom. Un seul homme pour trois vies, trois époques. Un destin, une histoire d'amour. En l'an 1535, un conquistador, sommé par sa reine Isabel de ramener le secret de la vie éternelle détenu par les Mayas. De nos jours un chercheur en neurologie, prêt à tout pour sauver son amour Izzi du cancer qui la ronge. Dans un futur lointain, fuyant son passé et à la recherche de la rédemption.
Pour comprendre l'oeuvre, il faut comprendre sa création. Comment un projet de film s'est mué en roman graphique. A l'origine il y a 7 ans maintenant, Aronofski, auréolé du succès mérité de Requiem For a Dream décide de monter un projet colossal et épique. L'attachement au projet de Brad Pitt permet toutes les folies narratives, un budget sans limite et Darren se met à écrire. Le script est audacieux, mais les studios acceptent, jusqu'à ce que Brad Pitt préfère s'atteler à d'autres projets. Sans sa star, Darren doit réduire son budget. Une ré-écriture s'impose pour s'adapter aux contraintes pécuniaires du studio. Finalement ce serra Hugh «Wolverine» Jackman et Rachel Weisz qui endosseront les rôles principaux dans la nouvelle version. Mais le premier script existe toujours, et Darren veut le rendre disponible au public. Il se rapproche alors de Vertigo, la branche mature de DC Comics pour une adaptation. Un peintre, Kent Williams réalise des essais, tout le monde est convaincu, la machine est lancée. The Fountain sera un roman graphique, publié en un bloc et dans un format large, signe de la considération apportée au projet.
Au final 170 pages magnifiques dans une bande-dessinée si belle qu'elle se rapproche de l'objet d'art. Le récit se lit d'une traite, impossible de trouver un endroit où s'arrêter. Car The Fountain ne se lit pas, il se ressent. Le dessin, déroutant, est tout en émotions, plutôt qu'un réalisme classique l'artiste fait le choix du figuratif. Les visages se déforment, le décors se fait taches de couleurs. Chaque case un tableau, instillant une ambiance, une émotion brute dans les fibres du lecteur tout d'abord décontenancé puis charmé. Tout ça non sans raison, car l'histoire est celle de la vie, de l'amour, de la mort. Impossible de résumer quoi que ce soit du récit, impossible de capturer la grâce qui émane de l'oeuvre dans des superlatifs pompeux.. The Fountain évoque des thèmes universels de l'humain, par le biais du fantastique mais avec une perfection rare. Il n'y aucun doute que le résultat cinématographique soit aussi juste, une autre version, la même portée. Mais le livre ne souffrira pas la comparaison, ne serait-ce que par ses différences liées aux deux scripts. Pas une adaptation, mais une oeuvre à part entière, une expérience à part entière.
L'art peut toucher les coeurs, altérer les esprits. La lecture de The Fountain provoque des changements à l'intérieur du lecteur, des pensées, des réflexions sur sa philosophie, son existence. C'est un livre qui pourra changer votre vie, vous toucher au plus profond de vous. La seule interrogation restante, c'est si vous vous ouvrirez à lui.
Note finale : 10
Scénario : Darren Aronofski
Dessin : Kent Williams
Genre : Fantastique/Epique/Philosophie
Nombre de pages : 170
Année de parution : 2006
Edition : Emmanuel Proust
Collection : Cine 9
Darren Aronofski est quelqu'un qui fascine. Cinéaste ayant fait ses premières armes dans un film complexe, Pi, il a atteint le statut d'auteur à part entière avec Requiem For A Dream. Un film choc sur la drogue, l'aliénation, dont la vision ne laisse personne indifférent. Et puis plus rien. Des années de réflexion et de combat pour monter The Fountain, oeuvre personnelle et intense. Mais à la surprise générale c'est sous la forme d'un Graphic Novel publié sous le label Vertigo que le public sera exposé à un chef d'oeuvre en devenir.
Tomas, Tommy, Tom. Un seul homme pour trois vies, trois époques. Un destin, une histoire d'amour. En l'an 1535, un conquistador, sommé par sa reine Isabel de ramener le secret de la vie éternelle détenu par les Mayas. De nos jours un chercheur en neurologie, prêt à tout pour sauver son amour Izzi du cancer qui la ronge. Dans un futur lointain, fuyant son passé et à la recherche de la rédemption.
Pour comprendre l'oeuvre, il faut comprendre sa création. Comment un projet de film s'est mué en roman graphique. A l'origine il y a 7 ans maintenant, Aronofski, auréolé du succès mérité de Requiem For a Dream décide de monter un projet colossal et épique. L'attachement au projet de Brad Pitt permet toutes les folies narratives, un budget sans limite et Darren se met à écrire. Le script est audacieux, mais les studios acceptent, jusqu'à ce que Brad Pitt préfère s'atteler à d'autres projets. Sans sa star, Darren doit réduire son budget. Une ré-écriture s'impose pour s'adapter aux contraintes pécuniaires du studio. Finalement ce serra Hugh «Wolverine» Jackman et Rachel Weisz qui endosseront les rôles principaux dans la nouvelle version. Mais le premier script existe toujours, et Darren veut le rendre disponible au public. Il se rapproche alors de Vertigo, la branche mature de DC Comics pour une adaptation. Un peintre, Kent Williams réalise des essais, tout le monde est convaincu, la machine est lancée. The Fountain sera un roman graphique, publié en un bloc et dans un format large, signe de la considération apportée au projet.
Au final 170 pages magnifiques dans une bande-dessinée si belle qu'elle se rapproche de l'objet d'art. Le récit se lit d'une traite, impossible de trouver un endroit où s'arrêter. Car The Fountain ne se lit pas, il se ressent. Le dessin, déroutant, est tout en émotions, plutôt qu'un réalisme classique l'artiste fait le choix du figuratif. Les visages se déforment, le décors se fait taches de couleurs. Chaque case un tableau, instillant une ambiance, une émotion brute dans les fibres du lecteur tout d'abord décontenancé puis charmé. Tout ça non sans raison, car l'histoire est celle de la vie, de l'amour, de la mort. Impossible de résumer quoi que ce soit du récit, impossible de capturer la grâce qui émane de l'oeuvre dans des superlatifs pompeux.. The Fountain évoque des thèmes universels de l'humain, par le biais du fantastique mais avec une perfection rare. Il n'y aucun doute que le résultat cinématographique soit aussi juste, une autre version, la même portée. Mais le livre ne souffrira pas la comparaison, ne serait-ce que par ses différences liées aux deux scripts. Pas une adaptation, mais une oeuvre à part entière, une expérience à part entière.
L'art peut toucher les coeurs, altérer les esprits. La lecture de The Fountain provoque des changements à l'intérieur du lecteur, des pensées, des réflexions sur sa philosophie, son existence. C'est un livre qui pourra changer votre vie, vous toucher au plus profond de vous. La seule interrogation restante, c'est si vous vous ouvrirez à lui.
Note finale : 10