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Project Zero [jeu vidéo]

Publié : 03 septembre 2006, 18:26
par coubo
PROJECT ZERO PS2/XBOX - 2002

En 2002, le survival horror comptait peu de représentants capables de déplacer les foules de possesseurs de PlayStation 2. Resident Evil des japonais de Capcom était le fier porteur de la banière de l'ambiance « à l'américaine » (avec ce que ça implique en armes et en effets de sursaut honteusement faciles) ; Silent Hill de Konami gardait le territoire du huis-clos psychologique, très fouillé scénaristiquement et truffé de références subtiles à la culture japonaise et à la religion entre autres ; Alone in the Dark 4 relançait une licence moribonde mais capable de retendre la corde nostalgique des joueurs, même si le jeu n'a fait ni étincelles, ni ombrage aux poids lourds d'alors.

Tecmo (responsables de la série des Dead or Alive) décide de lancer leur nouvelle production dans le genre avec Project Zero, un jeu qui exploite quelques idées assez fines.


'Project Silent Evil in the Dark'

Aux premiers abords, le jeu peut paraître assez ressemblant vis-à-vis des autres productions. On est seul, on affronte des ennemis, on résout des énigmes, le train-train habituel du paumé dans la maison de l'horreur.

L'histoire met en scène Miku, une jeune fille qui part à la recherche de son frère Mafuyu, disparu dans une maison sombre et perdue dans la forêt, alors qu'il cherchait lui-même quelqu'un dans ladite maison. L'histoire révèlera que la maison est sous l'emprise de fantômes, et vous découvrirez justement la cause de ces phénomènes ectoplasmiques. Certains -et peut-être nombre d'entre vous- doivent se dire que le scénario en vaut bien un autre et qu'il n'est pas un chef-d'oeuvre d'originalité. Effectivement, cette présentation dévoile un scénario pas totalement convenu, mais en tout cas assez prenant pour vouloir en voir le bout.


"Couic, crac, BOUH !!"

Le jeu récupère déjà des bons points dans sa besace, car l'ambiance distillée au cours de l'aventure est tout simplement excellente. Entre les cris de désolation des ennemis, les grincements du sol, les effets de surprise judicieusement utilisés et bien d'autres choses, la maison Himuro respire l'angoisse et la tension jusque dans les battements cardiaques mimés par les vibrations de la manette.

Mais le jeu se démarque des autres poncifs en prenant des ingrédients pas bêtes, qui vont complètement donner au titre une identité unique. Et l'une des premières particularités (et non des moindres), c'est le système de combat.


C'est l'histoire d'une japonaise avec son appareil photo...

Eh oui, le jeu n'utilise pas d'arme conventionnelle, comme le lance-roquette en mousse qui ne détruit même pas une cabane en bois (cf Resident Evil 4), ni le 9mm qu'on découvre au débotté au coin d'une rue (cf Silent Hill). On combat les fantômes avec un appareil photo spécial (non, il ne détruit pas les murs non plus !). Il permet de capturer les âmes perdues que vous croiserez et qui ne manqueront pas de vous attaquer quand vous passez un peu trop près. Le principe évite d'une certaine manière d'être un jeu qui autorise la violence, même si on n'évite pas les images de fantômes torturés (l'appareil s'utilise en vue à la première personne) et les visions de cauchemards.


Souriez, c'est pour un souvenir !

L'appareil est maniable, mais on ne saurait passer le jeu en vue interne. Le principe premier du jeu est de chasser les fantômes à coup de photographies, le jeu prend alors une tournure inhabituelle pour un jeu d'horreur : il s'agit de viser l'apparition ethérique, puis de presser la gâchette pour prendre la photo. En bas de l'écran se trouve une ligne de symboles : plus vous attendez, plus elle se charge et plus vous faites de dégats. Les dégats que vous produisez se transforment en points qui vous permettront d'améliorer les fonctions de votre appareil. Vous obtiendrez aussi des objets qui ajouteront des options améliorables aussi sur l'appareil.


C'est joli chez vous, sombre et poussiéreux, mais joli !

Pour une première production dans le genre Survival horror, Tecmo réussit le pari graphique, tant au niveau du détail que de la qualité des décors. Les textures sont très belles, le rendu global est superbe et en rajoute une couche pour ce qui est de l'ambiance. Les différents ennemis sont effrayants, ce qui n'est pas négligeable pour un jeu du genre, et répondent en général à une thématique en rapport avec le lieu où ils apparaissent.


Surmultipliée en panne

Même si le jeu est très prenant et mérite qu'on s'attarde longuement dessus, histoire de se faire peur dans une ambiance qui baigne dans les contes d'horreur japonais, cette production n'est pas exempté de fautes de jeunesse. On pestera principalement sur la lenteur du personnage : une jenne fille d'à peine 13 ou 14 ans, qui plus est frêle et pas athlétique, qui peut soit marcher avec prudence (normal), soit marcher au pas pressé (moins logique quand on est entouré de fantômes autrement plus belliqueux que dans 'Ghostbusters'), est plutôt -voire très- crispant, mais on peut pardonner cela dans le contexte du jeu.

D'ailleurs le maniement du personnage est assez aisé, mais pose problème lors de changements d'angle de caméra, vous aurez certainement des passages durant lesquels vous zigzaguerez à cause de la direction qui répond bizarrement.

A remarquer aussi, la fâcheuse manie de commencer un chapitre en étant lâché dans une pièce et de devoir revisiter la quasi-totalité de la maison, afin de rechercher des objets. Ces menus problèmes sont de toute manière insignifiants et n'entachent pas la réalisation globale de jeu.


Finalement...


Project Zero est un jeu à découvrir, car il propose un challenge correct ainsi qu'une réalisation superbe, qui vous tiendra en haleine du début à la fin (à condition d'y jouer régulièrement pour comprendre l'histoire), il possède une ambiance qui tient la mesure face aux autres blockbusters japonais, avec pour lui un concept qui propose de voir les ennemis en face et qui permet de faire autre chose que du bourrinage incessant. On peut encore le dénicher dans les magasins en occasion ou sur internet à un bon prix, et ça ne vous laisse aucune raison pour éviter d'y jouer !

Note : 8,5/10