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Le diable s'habille en prada

Publié : 25 octobre 2006, 12:17
par alastor78
Fraîchement diplômée, Andrea débarque à New York et décroche le job de rêve. Mais en tant qu'assistante de la tyrannique rédactrice en chef d'un prestigieux magazine de mode, elle va vite découvrir ce que le mot "enfer" veut dire...

Après avoir fait beaucoup parler de lui à deauville, "le diable s'habille en prada", adaptation cinématographique du roman homonyme, sort enfin sur les écrans français, l'occasion de retrouver l'excellente Meryl Streep dans un rôle qui lui va comme un gant, mais aussi d'en découvrir un peu plus sur le milieu du journalisme de mode à travers ce film qui se veut réaliste et drôle...et peut être même plus profond qu'il n'y paraît...

Le diable s'habille en prada, c'est avant tout une comédie légère sur le milieu de la mode où on rit de bon coeur devant les malheurs de la pauvre Andrea, admirablement interprétée par Anne Hathaway dont le jeu fait beaucoup penser à celui de Jennifer Love Hewitt. Ses "missions impossibles" s'enchainent avec parfois une petite dose de surrealisme raffraichissante, on le voit d'ailleurs très bien lorsque celle-ci est chargée de trouver un exemplaire du dernier Harry Potter qui n'est même pas encore publié! Bien entendu si le comique de situation est légion, le film serait nettement moin drôle sans la performance de Meryl Streep, tyrannique à souhait et qui n'est pas sans nous rappeler Glen Close en Cruela d'Enfer dans les 101 dalmatiens, bien que le côté inhumain du personnage soit ici encore plus poussé. Le personnage nous fait donc rire par son franc parlé et son attitude hautaine, mais révèle au fur et à mesure une autre facette: une certaine humanité qui donne au film un côté un peu plus sérieux...

Alors certes on est habitué à voir dans les comédies une ou deux scènes préparées pour émouvoir le spectateur mais ici c'est un peu différent: le film détient une réelle profondeur qu'on perçoit à travers Miranda et son humanité cachée, mais également à travers d'autres éléments:

-La critique de la mode, bien évidemment, qu'on perçoit tout au long du film et sur laquelle il serait inutile de s'attarder tant elle est évidente.

-Le travail, et son réel rapport avec le bonheur.
Une question qui est largement mise en avant durant le film et à laquelle de nombreuses scènes tentent d'apporter une réponse. De manière plus subtile, les confrontations entre Andrea et Miranda, deux personnes plus semblables qu'elle n'y paraissent, tendent à confirmer la vision ainsi développée de la relation travail / bonheur.

Ainsi c'est la question des priorités de la vie qui se développe autour de ses deux héroïnes sans pourtant apporter une morale naïve comme on n'en voit trop souvent, ici le réalisateur reste ouvert et évasif sur le sujet et montre simplement que tout les choix se vallent et apportent leurs lots de bonnes et de mauvaises choses.

Enfin l'aspect technique n'est pas en reste, la réalisation est très soignée, les couleurs sont vives, les décors magnifiques et les plans sont vraiment biens travaillés. Le tout s'accorde parfaitement avec le milieu de la mode: esthétique et élégant. Le montage est lui très vif, on y voit clairement une correspondance avec le caractère des personnages et avec leurs travails stressants. Enfin la musique pop rock se veut tantôt douce, tantôt dynamique et colle parfaitement au film.

Le diable s'habille en prada est une très bonne comédie dont on doit la réussite au talent de ses deux interprètes principales mais également à la richesse cachée de l'histoire. De plus la réalisation se veut esthétique en s'accordant au milieu de la mode et dynamique en s'accordant avec les personnages eux mêmes. Un très bon film.