Arcade Fire - Neon Bible [musique]
Publié : 10 mars 2007, 21:16
Mesdames et messieurs, bienvenue dans le monde dArcade Fire et de leur nouvel album, Neon Bible. Vous êtes priés dabandonner sur le pas de la porte vos attentes, préjugés et autres souvenirs qui pourraient vous empêcher de poser sur Neon Bible un regard neuf. Parce que Neon Bible nest pas un deuxième Funeral. Neon Bible est différent. Tout en restant cohérent. Et tout en sinscrivant dans la continuité du premier album tant loué de nos chers Canadiens. Oui, cest compliqué.
Vous voilà donc partis à la découverte de ce deuxième album. Lartwork soigné et les deux flipbooks qui accompagnent lédition limitée (lun beaucoup plus convaincant que lautre, dailleurs) vous mettent déjà leau à la bouche. Lalbum contient onze chansons, dont une qui se trouvait déjà sur lEP Arcade Fire. Cela fait donc dix nouvelles chansons à déguster. Bon. Allons-y. Les premières écoutes vous plongent dans un abîme de perplexité : quest-ce que cest que ce truc ? Ce truc cest Arcade Fire, évidemment. Arcade Fire et son rock exalté reconnaissable entre mille. Arcade Fire avec en plus, un orgue, un vrai, un grand, typé cathédrale gothique. Avec une production bien léchée (ce qui nempêche pas de poindre quelques jolis passages un peu brouillons comme on les aime). Avec des compositions plus palpitantes que jamais. Avec une certaine grâce aussi. Et avec beaucoup, beaucoup de classe.
Loin de se reposer sur ses lauriers, Arcade Fire innove, ose inventer et surprendre. Non seulement grâce à la très judicieuse intervention dun orgue, donc, qui apporte une aura et une majesté indéfinissables à lensemble, mais aussi par lutilisation de rythmiques inattendues (sur Keep the Car Running par exemple, dont la première écoute a de quoi laisser vaguement estomaqué), ou encore par linsertion dune petite chanson incongrue au milieu de tous ces déchaînements de sons et de couleurs. Neon Bible, la chanson qui a donné son titre à lalbum (lui-même tiré dun roman d'un certain John Kennedy Toole) prend la forme dune petite comptine minimaliste et presque perverse à force de vous trotter indéfiniment dans la tête.
Et puis finalement, Arcade Fire, cest encore et toujours Arcade Fire : des mélodies à tomber, qui vous donnent envie de chanter à tue-tête, des voix toujours aussi particulières et toujours aussi séduisantes (décidément Régine Chassagne ne cesse de progresser), une profusion dinstruments à vous donner le tournis (guitares électriques, acoustiques, cordes, claviers, et même cuivres), des ruptures de rythme à vous couper le souffle, des montées en puissance et une émotion palpitante, constamment à fleur de peau. Entre Black Wave / Bad Vibrations et sa structure binaire qui rappelle My Heart is an Apple, (Antichrist Television Blues) et sa rythmique sautillante, un No Cars Go légèrement réarrangé et bien mieux produit que dans sa version précédente, Intervention avec son orgue imposant et son refrain viscéral, vous ne saurez bientôt plus où donner de la tête.
Rajoutez à tout cela Ocean of Noise, qui passe dune sombre mélancolie à des transports et des largesses mélodiques que lon ose à peine imaginer, de peur de les faire éclater comme des bulles de savon, puis encore la structure obsessionnelle et obsédante de Windowsill, qui sachève également en apothéose, et enfin My Body is a Cage, concluant lalbum dans un élan de ferveur et presque dexaltation, et vous obtenez Une franche réussite.
Finalement, il manque peut-être simplement à Neon Bible cet aspect viscéral qui faisait de Funeral un album dune puissance hors du commun et qui rendait si ardue la tâche qui consistait à donner le jour à son successeur. Arcade Fire sen tire pourtant haut la main en évitant tous les écueils : les canadiens ont su rester fidèles à eux-mêmes sans caricaturer leurs propres traits, innover sans se renier, progresser sans faire de concessions. Epoustouflant, tout simplement.
http://musique.krinein.com/arcade-fire- ... -2606.html
http://musique.krinein.com/arcade-fire- ... -2642.html
Vous voilà donc partis à la découverte de ce deuxième album. Lartwork soigné et les deux flipbooks qui accompagnent lédition limitée (lun beaucoup plus convaincant que lautre, dailleurs) vous mettent déjà leau à la bouche. Lalbum contient onze chansons, dont une qui se trouvait déjà sur lEP Arcade Fire. Cela fait donc dix nouvelles chansons à déguster. Bon. Allons-y. Les premières écoutes vous plongent dans un abîme de perplexité : quest-ce que cest que ce truc ? Ce truc cest Arcade Fire, évidemment. Arcade Fire et son rock exalté reconnaissable entre mille. Arcade Fire avec en plus, un orgue, un vrai, un grand, typé cathédrale gothique. Avec une production bien léchée (ce qui nempêche pas de poindre quelques jolis passages un peu brouillons comme on les aime). Avec des compositions plus palpitantes que jamais. Avec une certaine grâce aussi. Et avec beaucoup, beaucoup de classe.
Loin de se reposer sur ses lauriers, Arcade Fire innove, ose inventer et surprendre. Non seulement grâce à la très judicieuse intervention dun orgue, donc, qui apporte une aura et une majesté indéfinissables à lensemble, mais aussi par lutilisation de rythmiques inattendues (sur Keep the Car Running par exemple, dont la première écoute a de quoi laisser vaguement estomaqué), ou encore par linsertion dune petite chanson incongrue au milieu de tous ces déchaînements de sons et de couleurs. Neon Bible, la chanson qui a donné son titre à lalbum (lui-même tiré dun roman d'un certain John Kennedy Toole) prend la forme dune petite comptine minimaliste et presque perverse à force de vous trotter indéfiniment dans la tête.
Et puis finalement, Arcade Fire, cest encore et toujours Arcade Fire : des mélodies à tomber, qui vous donnent envie de chanter à tue-tête, des voix toujours aussi particulières et toujours aussi séduisantes (décidément Régine Chassagne ne cesse de progresser), une profusion dinstruments à vous donner le tournis (guitares électriques, acoustiques, cordes, claviers, et même cuivres), des ruptures de rythme à vous couper le souffle, des montées en puissance et une émotion palpitante, constamment à fleur de peau. Entre Black Wave / Bad Vibrations et sa structure binaire qui rappelle My Heart is an Apple, (Antichrist Television Blues) et sa rythmique sautillante, un No Cars Go légèrement réarrangé et bien mieux produit que dans sa version précédente, Intervention avec son orgue imposant et son refrain viscéral, vous ne saurez bientôt plus où donner de la tête.
Rajoutez à tout cela Ocean of Noise, qui passe dune sombre mélancolie à des transports et des largesses mélodiques que lon ose à peine imaginer, de peur de les faire éclater comme des bulles de savon, puis encore la structure obsessionnelle et obsédante de Windowsill, qui sachève également en apothéose, et enfin My Body is a Cage, concluant lalbum dans un élan de ferveur et presque dexaltation, et vous obtenez Une franche réussite.
Finalement, il manque peut-être simplement à Neon Bible cet aspect viscéral qui faisait de Funeral un album dune puissance hors du commun et qui rendait si ardue la tâche qui consistait à donner le jour à son successeur. Arcade Fire sen tire pourtant haut la main en évitant tous les écueils : les canadiens ont su rester fidèles à eux-mêmes sans caricaturer leurs propres traits, innover sans se renier, progresser sans faire de concessions. Epoustouflant, tout simplement.
http://musique.krinein.com/arcade-fire- ... -2606.html
http://musique.krinein.com/arcade-fire- ... -2642.html