Wu Tang Clan : Enter in The WuTang (36 Chambers) [Musique]
Publié : 10 juin 2003, 23:08
Groupe : Wutang Clan
Membres : RZA, GZA, Ol Dirty Bastard, Method man, Raekwon, Ghostface Killah, U-god, Masta Killah, & Inspectah Deck
Editeur : BMG
Production : Loud Record & Wutang Production
Axiome néo-Shaolin : Le "wu" rappelle le bruit de la lame qui fend l'air, et le "tang" celui qu'elle fait quand elle arrive sur la tête de l'adversaire.
On peut dire que tout le monde connaît le Wutang Clan, même vaguement, et sans avoir vraiment écouté un de leur album en entier. Ce groupe, aujourdhui faisant partie de linstitution rap, est considéré comme le chef de file d'un Hiphop au son puissant et au flow « assassin ». Ses membres, ont depuis leur début, participait à une politique concerté de vampirisation de tout lespace médiatique, amenant à larrivée à une très forte présence dune part sur la scène musicale (au moins deux albums solo par an), et dune autre part sur la scène audiovisuelle et cinématographique (certains sont devenu des acteurs tel Method Man et R.Z.A qui participe souvent à des B.O de films). Cette bande de fous furieux mené par un leader charismatique, créateur de sons génial et business man accompli : The R.Z.A., a en lespace de 4 albums imposé pour la postérité leur univers dans le monde de la musique et, surtout, celui du Hiphop.
Dix ans déjà : retour sur le succès du premier opus du clan
Au début des années 90, le rap explose, des groupes (Public Ennemi, NWA, Gangstarr, RunDMC) et des rappeurs (LL Cool J, KRS One, Ice T) se partagent, dans une concurrence encore « saine », le rap biz. Laspect musicale est surtout mis en avant et le talent de ces artistes brillent de milles feux . Cependant en cette année 1993 cest la West coast qui tient le flambeau avec la vague planante du G-funk et le tourbillon virulent du Gangsta-rap qui font des ravages sur un public estomaqué et redemandeur. Des artistes comme Dre ainsi que le cèlébrissime NWA accaparent lattention avec des attitudes défiantes, une musique coup de poing et un discours percutant.
Pendant ce temps, sur la cote Est, deux hommes dans lombre préparent une révolution. Leur nom : Robert Diggs, alias R.Z.A, et son cousin Gary Price, alias Genius/GZA. Les deux cousins ont durant cette période ce quon pourrait appeler trivialement « la rage », en effet ils sortent chacun dun frustrant échec lors dun album précédent (de lexemple de lalbum de GZA, qui est passé totalement inaperçu pour cause de mauvaise promotion). R.Z.A, introspectif, décide de tout reprendre à zéro, soit contrôler toutes les étapes : de la création à la promotion en passant par la production. Il commence ainsi a esquisser les premières esquisses concernant le projet « Wu », aussi les deux cousins noublièrent pas de rameuter quelques uns de leur connaissance ( même un cousin de plus : le cinglé OlDirty Bastard). Un single percutant, le doux et vindicatif slogan : Proteck Ya Neck, est produit dans la foulé dévoilant dentrée quil faut compter sur le collectif . Le succès du morceau est si foudroyant que le crew signe quelque temps après chez Loud Records puis, fort de ce succès de prestige, sorte dans la foulée leur premier album.
Fin stratège (il a du lire assurément Sun Tzu) RZA négocie habilement, avec leur producteur, une liberté artistique totale pour tout les membres du collectif. Ainsi ceux qui souhaitaient faire une carrière solo ont, grâce aux négociations, pu signer dans le label de leur choix (Method Man chez Def Jam, O.D.B. chez Elektra, Raekwon chez Loud et GZA chez Geffen). La vague Wu commence ainsi sa déferlante.
Le Wu, plus quun collectif rap, une Dream Team !
Equipe de choc composée de rappeur exceptionnels, de lyricistes hors pairs, dentertaineur dans lâme, et surtout armé dune approche exceptionnelle dans la façon de recréer le « son rap », de la renouveler même, le Wu a tout du Supergroupe rap encore inégalé à ce jours.
RZA, le gourou, créateur génial de la plupart des sons « Wu » et rappeur à ses heures perdus, a su canaliser la fougue de chacun ; la maîtrisant afin de sortir un premier album totalement bluffant et déstabilisant. La marque du crew ? une obsession pour lunivers Shaolin et la philosophie asiatique, associé à une approche très « Old school » du son à base de sample soul, rythmn blues issues de lage dor. Là ou certains rappeur-concepteur puff daddyén aurait juste fait un copier coller-sampler classique, RZA lui va plus loin et expérimente jusquau vertige. Lunivers que lon découvre à larrivée est un amalgame surprenant de mélancolie, de rage et de maîtrise zen : une vraie claque, mieux un coup de nunchaku dans les roubignolles. Cependant la musique nest rien dans le rap sans le rappeur qui vient derrière pour la mettre en valeur, mais là ici ils sont 9, et chacun dentre eux est une entité forte dou le coté redoutable de la formation au complet.
Enter in The Wutang (36 Chambers) : un album labyrinthe en 3 points
La méditation...
Une première écoute de lalbum déconcertera assurément le néophyte : laspect minimaliste de certains morceaux, lambiance sombre et épurée détonne par rapport aux autre albums rap « rentre dedans » habituels, mais cependant au fil de lécoute, on capte sans problèmes lessence, sa force tranquille. Samples poussiéreux sur beats squelettiques, boucles calées de façon peu orthodoxe, instruments désaccordés, voilà la recette première du crew et des titres comme Can It Be All So Simple ou 7TH chamber illustrent précisément cette approche. Tout cela sublimait par des rap « haut de gamme » des membres du Wu. Cest cette alchimie entre la musique presque fantomatique de RZA et le rap sans pareil qui fait toute la différence, et qui permet au collectif de briller encore aujourdhui. Cette musique introspective que lon ressent, nest pas tout ; on peut même dire que cest larbre qui cache la foret, une foret dense et surprenante puisque on constate derrière la présence dune force, dun souffle puissant, soit
Lesprit du guerrier
Limagerie du combat et des arts martiaux transpirent tout au long de lalbum, et nous ne pouvons pas échapper aux inévitables samples de films de kung-fu et de sabre fendant lair savamment distillé participant au trip densemble. Au delà de ça, la façon de rapper du crew atteint parfois des sommets de furie et lesprit conquérant (du genre « pas de quartier ! sus à lennemi ») est assez perceptible. Cela peut déconcerter mais on rentre facilement dans le trip, à en rester le bouche entrouverte dadmiration ; il est à noter que la pochette de lalbum renforce encore cette approche guerrière : des moines sans visage font face à lauditeur dans une ambiance de secte et en fond un logo en "W" à mi-chemin entre des ailes dune colombe et d'une double-hache effilée. A lécoute des titres comme Proteck Ya neck, violemment explicite ou encore le très shaolinisé « Da Mystery Of ChessBoxin », avec son piano monocorde et le rap déglingué dOlDirty on ressent plus rapidement et plus facilement le topo. Cest là une facette redoutable du crew mais cependant celui-ci garde un autre atout dans sa manche, très représentatif du rap
Lart du freestyle contrôlé
Le freestyle est un exercice de style courant du rap dans lequel le rappeur se « lâche » complètement sur un titre, et souvent cela alterne entre des sommets egotripiens (style « je suis le plus fort et tu peux pas me tester ») et des chroniques de délire verbales voire des mini-chroniques redoutables. Lexercice a un intérêt si le rappeur excelle dans sa répartie et dans sa façon de « se poser » sur le beat. Ici quand nous avons 9 rappeurs redoutables qui sy emploient, la chose atteint un niveau dintensité rare. Bien des gens décernent, de façon un peu trop hâtive je dois dire, le titre de « meilleur rappeur du monde » à tout nouvel artiste qui enflammerait léchiquier du rap cependant ils semblent avoir éliminé un peu prématurément nos 9 compères, surtout lun dentre eux : le redoutable Method man. Dans lexercice du freestyle, ou encore du rehaussement du niveau dun morceau rap lambda, ce rappeur reste une référence incontestable. Et justement le crew, toute en intelligence, lui laisse quartier libre sur un des morceaux le plus célèbre du collectif : le titre dauto-promotion M-E-T-H-O-D Man (ou comment je sais épeler mon nom de façon stylisé). Pour enfoncer le clou, celui-ci viendra faire le refrain légendaire du titre, non moins légendaire, C.R.E.A.M, dans lequel il assene dans une insolence criminelle : « cash rules everything me, CREAM ! Get a money ! Dollar, dollar bill y'all ». Un refrain chanté depuis lors et en chur par tout les apprentis « gangsta » en culotte courte. Avec des titres de ce type les portes de la renommée ne peuvent que leur être ouverte, et même si la porte restait close je parie que le Wu la défoncera bien à coup de pied pour renter quand même.
Sans problème 9,5/10. En attendant le prochain opus
Best songs : C.R.E.A.M; M-E-T-H-O-D Man; Protect Ya Neck; Da Mystery Of ChessBoxin
Tracks :
Wu-Tang Clan
Enter The Wu-Tang (36 Chambers)
(1993)
01. Bring Da Ruckus
02. Shame On A Nigga
03. Clan In Da Front
04. 7th Chamber
05. Can It Be All So Simple
06. Da Mystery Of ChessBoxing
07. Ain't Nothin' To F**k With
08. C.R.E.A.M.
09. Method Man
10. Protect Ya Neck
11. Tearz
12. 7th Chamber- Part Two
Membres : RZA, GZA, Ol Dirty Bastard, Method man, Raekwon, Ghostface Killah, U-god, Masta Killah, & Inspectah Deck
Editeur : BMG
Production : Loud Record & Wutang Production
Axiome néo-Shaolin : Le "wu" rappelle le bruit de la lame qui fend l'air, et le "tang" celui qu'elle fait quand elle arrive sur la tête de l'adversaire.
On peut dire que tout le monde connaît le Wutang Clan, même vaguement, et sans avoir vraiment écouté un de leur album en entier. Ce groupe, aujourdhui faisant partie de linstitution rap, est considéré comme le chef de file d'un Hiphop au son puissant et au flow « assassin ». Ses membres, ont depuis leur début, participait à une politique concerté de vampirisation de tout lespace médiatique, amenant à larrivée à une très forte présence dune part sur la scène musicale (au moins deux albums solo par an), et dune autre part sur la scène audiovisuelle et cinématographique (certains sont devenu des acteurs tel Method Man et R.Z.A qui participe souvent à des B.O de films). Cette bande de fous furieux mené par un leader charismatique, créateur de sons génial et business man accompli : The R.Z.A., a en lespace de 4 albums imposé pour la postérité leur univers dans le monde de la musique et, surtout, celui du Hiphop.
Dix ans déjà : retour sur le succès du premier opus du clan
Au début des années 90, le rap explose, des groupes (Public Ennemi, NWA, Gangstarr, RunDMC) et des rappeurs (LL Cool J, KRS One, Ice T) se partagent, dans une concurrence encore « saine », le rap biz. Laspect musicale est surtout mis en avant et le talent de ces artistes brillent de milles feux . Cependant en cette année 1993 cest la West coast qui tient le flambeau avec la vague planante du G-funk et le tourbillon virulent du Gangsta-rap qui font des ravages sur un public estomaqué et redemandeur. Des artistes comme Dre ainsi que le cèlébrissime NWA accaparent lattention avec des attitudes défiantes, une musique coup de poing et un discours percutant.
Pendant ce temps, sur la cote Est, deux hommes dans lombre préparent une révolution. Leur nom : Robert Diggs, alias R.Z.A, et son cousin Gary Price, alias Genius/GZA. Les deux cousins ont durant cette période ce quon pourrait appeler trivialement « la rage », en effet ils sortent chacun dun frustrant échec lors dun album précédent (de lexemple de lalbum de GZA, qui est passé totalement inaperçu pour cause de mauvaise promotion). R.Z.A, introspectif, décide de tout reprendre à zéro, soit contrôler toutes les étapes : de la création à la promotion en passant par la production. Il commence ainsi a esquisser les premières esquisses concernant le projet « Wu », aussi les deux cousins noublièrent pas de rameuter quelques uns de leur connaissance ( même un cousin de plus : le cinglé OlDirty Bastard). Un single percutant, le doux et vindicatif slogan : Proteck Ya Neck, est produit dans la foulé dévoilant dentrée quil faut compter sur le collectif . Le succès du morceau est si foudroyant que le crew signe quelque temps après chez Loud Records puis, fort de ce succès de prestige, sorte dans la foulée leur premier album.
Fin stratège (il a du lire assurément Sun Tzu) RZA négocie habilement, avec leur producteur, une liberté artistique totale pour tout les membres du collectif. Ainsi ceux qui souhaitaient faire une carrière solo ont, grâce aux négociations, pu signer dans le label de leur choix (Method Man chez Def Jam, O.D.B. chez Elektra, Raekwon chez Loud et GZA chez Geffen). La vague Wu commence ainsi sa déferlante.
Le Wu, plus quun collectif rap, une Dream Team !
Equipe de choc composée de rappeur exceptionnels, de lyricistes hors pairs, dentertaineur dans lâme, et surtout armé dune approche exceptionnelle dans la façon de recréer le « son rap », de la renouveler même, le Wu a tout du Supergroupe rap encore inégalé à ce jours.
RZA, le gourou, créateur génial de la plupart des sons « Wu » et rappeur à ses heures perdus, a su canaliser la fougue de chacun ; la maîtrisant afin de sortir un premier album totalement bluffant et déstabilisant. La marque du crew ? une obsession pour lunivers Shaolin et la philosophie asiatique, associé à une approche très « Old school » du son à base de sample soul, rythmn blues issues de lage dor. Là ou certains rappeur-concepteur puff daddyén aurait juste fait un copier coller-sampler classique, RZA lui va plus loin et expérimente jusquau vertige. Lunivers que lon découvre à larrivée est un amalgame surprenant de mélancolie, de rage et de maîtrise zen : une vraie claque, mieux un coup de nunchaku dans les roubignolles. Cependant la musique nest rien dans le rap sans le rappeur qui vient derrière pour la mettre en valeur, mais là ici ils sont 9, et chacun dentre eux est une entité forte dou le coté redoutable de la formation au complet.
Enter in The Wutang (36 Chambers) : un album labyrinthe en 3 points
La méditation...
Une première écoute de lalbum déconcertera assurément le néophyte : laspect minimaliste de certains morceaux, lambiance sombre et épurée détonne par rapport aux autre albums rap « rentre dedans » habituels, mais cependant au fil de lécoute, on capte sans problèmes lessence, sa force tranquille. Samples poussiéreux sur beats squelettiques, boucles calées de façon peu orthodoxe, instruments désaccordés, voilà la recette première du crew et des titres comme Can It Be All So Simple ou 7TH chamber illustrent précisément cette approche. Tout cela sublimait par des rap « haut de gamme » des membres du Wu. Cest cette alchimie entre la musique presque fantomatique de RZA et le rap sans pareil qui fait toute la différence, et qui permet au collectif de briller encore aujourdhui. Cette musique introspective que lon ressent, nest pas tout ; on peut même dire que cest larbre qui cache la foret, une foret dense et surprenante puisque on constate derrière la présence dune force, dun souffle puissant, soit
Lesprit du guerrier
Limagerie du combat et des arts martiaux transpirent tout au long de lalbum, et nous ne pouvons pas échapper aux inévitables samples de films de kung-fu et de sabre fendant lair savamment distillé participant au trip densemble. Au delà de ça, la façon de rapper du crew atteint parfois des sommets de furie et lesprit conquérant (du genre « pas de quartier ! sus à lennemi ») est assez perceptible. Cela peut déconcerter mais on rentre facilement dans le trip, à en rester le bouche entrouverte dadmiration ; il est à noter que la pochette de lalbum renforce encore cette approche guerrière : des moines sans visage font face à lauditeur dans une ambiance de secte et en fond un logo en "W" à mi-chemin entre des ailes dune colombe et d'une double-hache effilée. A lécoute des titres comme Proteck Ya neck, violemment explicite ou encore le très shaolinisé « Da Mystery Of ChessBoxin », avec son piano monocorde et le rap déglingué dOlDirty on ressent plus rapidement et plus facilement le topo. Cest là une facette redoutable du crew mais cependant celui-ci garde un autre atout dans sa manche, très représentatif du rap
Lart du freestyle contrôlé
Le freestyle est un exercice de style courant du rap dans lequel le rappeur se « lâche » complètement sur un titre, et souvent cela alterne entre des sommets egotripiens (style « je suis le plus fort et tu peux pas me tester ») et des chroniques de délire verbales voire des mini-chroniques redoutables. Lexercice a un intérêt si le rappeur excelle dans sa répartie et dans sa façon de « se poser » sur le beat. Ici quand nous avons 9 rappeurs redoutables qui sy emploient, la chose atteint un niveau dintensité rare. Bien des gens décernent, de façon un peu trop hâtive je dois dire, le titre de « meilleur rappeur du monde » à tout nouvel artiste qui enflammerait léchiquier du rap cependant ils semblent avoir éliminé un peu prématurément nos 9 compères, surtout lun dentre eux : le redoutable Method man. Dans lexercice du freestyle, ou encore du rehaussement du niveau dun morceau rap lambda, ce rappeur reste une référence incontestable. Et justement le crew, toute en intelligence, lui laisse quartier libre sur un des morceaux le plus célèbre du collectif : le titre dauto-promotion M-E-T-H-O-D Man (ou comment je sais épeler mon nom de façon stylisé). Pour enfoncer le clou, celui-ci viendra faire le refrain légendaire du titre, non moins légendaire, C.R.E.A.M, dans lequel il assene dans une insolence criminelle : « cash rules everything me, CREAM ! Get a money ! Dollar, dollar bill y'all ». Un refrain chanté depuis lors et en chur par tout les apprentis « gangsta » en culotte courte. Avec des titres de ce type les portes de la renommée ne peuvent que leur être ouverte, et même si la porte restait close je parie que le Wu la défoncera bien à coup de pied pour renter quand même.
Sans problème 9,5/10. En attendant le prochain opus
Best songs : C.R.E.A.M; M-E-T-H-O-D Man; Protect Ya Neck; Da Mystery Of ChessBoxin
Tracks :
Wu-Tang Clan
Enter The Wu-Tang (36 Chambers)
(1993)
01. Bring Da Ruckus
02. Shame On A Nigga
03. Clan In Da Front
04. 7th Chamber
05. Can It Be All So Simple
06. Da Mystery Of ChessBoxing
07. Ain't Nothin' To F**k With
08. C.R.E.A.M.
09. Method Man
10. Protect Ya Neck
11. Tearz
12. 7th Chamber- Part Two