La critique BD
Publié : 04 octobre 2007, 14:51
Lu dans DBD, un billet d'humeur assez navrant, et copié par mes soins:
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Billet d’humeur
Henri Filippini
Cherche successeurs désespérément !
De plus en plus de jeunes fréquentent les écoles spécialisées en graphisme, avec pour rêve de devenir dessinateurs de bandes dessinées.
La médiatisation que connaît la BD depuis quelques années favorise ces vocations, bien que les élus soient peu nombreux. L’exercice est d’autant plus difficile que les écoles semblent privilégier l’enseignement des graphismes à la mode, encouragées par le succès de jeunes auteurs dont le trait plus simpliste permet un rythme de travail rapide. C’est oublier que les grands succès sont principalement obtenus par des dessinateurs travaillant avec un trait bien plus classique. XIII, Largo Winch, Le triangle secret, Le scorpion, Murena, Les stryges, Le décalogue, Blueberry, et bien d’autres, n’ont rien de commun avec avec les graphismes moins perfectionnés, enseignés dans les écoles. Mais seuls certains albums de Sfar, Sattouf, Blain, ou encore Larcenet réalisent des ventes importantes. La plupart des auteurs oeuvrant dans ce créneau se contentent de maigres performances qui pourtant font l’admiration de la critique. Il est certain que produire une planche par jour, sans trop d’effort, en se contentant de raconter son quotidien, est plus simple que de construire un récit dense qui exige au dessinateur de réunir une importante documentation.
C’est d’autant plus tentant que, le prix des pages étant souvent le même, il vaut mieux livrer deux cents pages (voire plus) par an qu’un seul album – rythme de travail d’un auteur réaliste.
Très bon exemple de cette aberration, le catalogue édité par la librairie lyonnaise Expérience réunit une trentaine de candidats dessinateurs (pour beaucoup issus de l’école Emile Cohl de Lyon) mais ne compte pas un seul projet réaliste. Loin de moi le souhait de voir disparaître ce nouveau créneau de l’édition BD qui comprend de très bonnes choses, mais pourquoi cette intolérance de la part de certains à l’encontre de ceux qui souvent, permettent aux éditeurs de financer leur travail ? J’ai l’impression de revivre le début des années 70 où, dans les revues branchées, on annonçait déjà la fin de la bande dessinée classique au profit de Reiser, Moebius et consorts. 35 ans plus tard, c’est toujours Blueberry qui nourrit Moebius !
Cette pénurie de dessinateurs réalistes oblige les éditeurs à recruter des auteurs à l’étranger (Italie, Espagne, Bosnie, Serbie…) où la bande dessinée classique demeure prépondérante. Ecoles et élèves doivent se rendre enfin compte que la bande dessinée classique recrute et qu’il est grand temps de trouver des successeurs à Giraud, Bourgeon, Francq, Vance, Kraehn, Yslaire, Juillard…
Henri Filippini
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Pour moi celà est vraiment symptomatique de la ligne éditoriale choisie par ce genre de revue... On pense évidemment aux ventes avant de penser à l'art... Populaire ou pas.
Mais surtout, il me parait évident que ce journaliste se voile la face... Certes les écoles priviligie certainements des graphismes plus... graphiques, je dirait moi. Moins appliqués, plus vivants plus spontanné... Mais c'est normal: CE SONT DES ECOLES D'ART!
Jamais un professeur d'une telle école, qui aura étudié le dessin sous toutes ses angles, qui se sera interressé à la théorie et à la philosophie esthétique, jamais un tel prof n'enseignera à un de ses élève à dessiner de façon appliquée. Il n'y a aucun effet de mode à voir là dedans. Regardez les dessins de Léonard de vinci? Ils sont superbes, mais pourtant en y regardant de plus près, le dessin n'est pas appliqué, figé, comme celui d'un Vance ou d'un Francq, le trait est comme crayonné, le trait n'est pas hyper précis (tout est relatif^^), etc... C'est ce qui donne du cachet au dessin, son coté vivant... Alors je ne suis pas forcément un grand défenseur de ce genre de dessin en BD, je pense qu'il faut de tout... Mais demander à des écoles d'art d'enseigner un dessin figé, c'est comme demander à un compositeur de musique classique contemporain de composer un tube pour boites de nuit! Ca n'a pas de sens! Pour les deux, les attentes sont différentes, et l'intéret divergeant...
Enfin bref...
Il y a encore des tas de choses à redire sur ce billet d'humeur,mais pour l'instant^^
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Billet d’humeur
Henri Filippini
Cherche successeurs désespérément !
De plus en plus de jeunes fréquentent les écoles spécialisées en graphisme, avec pour rêve de devenir dessinateurs de bandes dessinées.
La médiatisation que connaît la BD depuis quelques années favorise ces vocations, bien que les élus soient peu nombreux. L’exercice est d’autant plus difficile que les écoles semblent privilégier l’enseignement des graphismes à la mode, encouragées par le succès de jeunes auteurs dont le trait plus simpliste permet un rythme de travail rapide. C’est oublier que les grands succès sont principalement obtenus par des dessinateurs travaillant avec un trait bien plus classique. XIII, Largo Winch, Le triangle secret, Le scorpion, Murena, Les stryges, Le décalogue, Blueberry, et bien d’autres, n’ont rien de commun avec avec les graphismes moins perfectionnés, enseignés dans les écoles. Mais seuls certains albums de Sfar, Sattouf, Blain, ou encore Larcenet réalisent des ventes importantes. La plupart des auteurs oeuvrant dans ce créneau se contentent de maigres performances qui pourtant font l’admiration de la critique. Il est certain que produire une planche par jour, sans trop d’effort, en se contentant de raconter son quotidien, est plus simple que de construire un récit dense qui exige au dessinateur de réunir une importante documentation.
C’est d’autant plus tentant que, le prix des pages étant souvent le même, il vaut mieux livrer deux cents pages (voire plus) par an qu’un seul album – rythme de travail d’un auteur réaliste.
Très bon exemple de cette aberration, le catalogue édité par la librairie lyonnaise Expérience réunit une trentaine de candidats dessinateurs (pour beaucoup issus de l’école Emile Cohl de Lyon) mais ne compte pas un seul projet réaliste. Loin de moi le souhait de voir disparaître ce nouveau créneau de l’édition BD qui comprend de très bonnes choses, mais pourquoi cette intolérance de la part de certains à l’encontre de ceux qui souvent, permettent aux éditeurs de financer leur travail ? J’ai l’impression de revivre le début des années 70 où, dans les revues branchées, on annonçait déjà la fin de la bande dessinée classique au profit de Reiser, Moebius et consorts. 35 ans plus tard, c’est toujours Blueberry qui nourrit Moebius !
Cette pénurie de dessinateurs réalistes oblige les éditeurs à recruter des auteurs à l’étranger (Italie, Espagne, Bosnie, Serbie…) où la bande dessinée classique demeure prépondérante. Ecoles et élèves doivent se rendre enfin compte que la bande dessinée classique recrute et qu’il est grand temps de trouver des successeurs à Giraud, Bourgeon, Francq, Vance, Kraehn, Yslaire, Juillard…
Henri Filippini
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Pour moi celà est vraiment symptomatique de la ligne éditoriale choisie par ce genre de revue... On pense évidemment aux ventes avant de penser à l'art... Populaire ou pas.
Mais surtout, il me parait évident que ce journaliste se voile la face... Certes les écoles priviligie certainements des graphismes plus... graphiques, je dirait moi. Moins appliqués, plus vivants plus spontanné... Mais c'est normal: CE SONT DES ECOLES D'ART!
Jamais un professeur d'une telle école, qui aura étudié le dessin sous toutes ses angles, qui se sera interressé à la théorie et à la philosophie esthétique, jamais un tel prof n'enseignera à un de ses élève à dessiner de façon appliquée. Il n'y a aucun effet de mode à voir là dedans. Regardez les dessins de Léonard de vinci? Ils sont superbes, mais pourtant en y regardant de plus près, le dessin n'est pas appliqué, figé, comme celui d'un Vance ou d'un Francq, le trait est comme crayonné, le trait n'est pas hyper précis (tout est relatif^^), etc... C'est ce qui donne du cachet au dessin, son coté vivant... Alors je ne suis pas forcément un grand défenseur de ce genre de dessin en BD, je pense qu'il faut de tout... Mais demander à des écoles d'art d'enseigner un dessin figé, c'est comme demander à un compositeur de musique classique contemporain de composer un tube pour boites de nuit! Ca n'a pas de sens! Pour les deux, les attentes sont différentes, et l'intéret divergeant...
Enfin bref...
Il y a encore des tas de choses à redire sur ce billet d'humeur,mais pour l'instant^^