Les Contes du Disque-Monde [Téléfilm]
Publié : 30 décembre 2007, 19:23
Hôlà braves gens, il est
une époque où il est très difficile de réaliser
des oeuvres adaptés de livres dont les auteurs sont très
particuliers. Un auteur-réalisateur anglais, Vladim Jean, va
courageusement se lancer dans l'aventure en 2006 pour adapter "The
Hogfather" de Terry Pratchett. Et M6 va courageusement le
diffuser pour les fêtes de fin d'année 2007 (le 24
décembre vers 22 heures et des poussières). Terry
Pratchett peut en être fier que l'on est pas trop fusiller son
univers.
Ils sont courageux les gens.
Surtout qu'avec 4 parties d'une heure
(à peu près) le pari de sa diffusion était loin
d'être gagné
Je préviens qu'il y a quelques
spoilers, mais en principe, ça devrait vous motiver à
essayer de le choper.. le voir plutôt que de vous en dégoûter.
Joyeux jour porcher !!
Tel est le cri des enfants et des plus
grands lors de ce magnifique jour durant lequel on offre des cadeaux
au pied d'un sapin et dans des chaussetes impossible a enfiler. Le
Jour de Porcher est un jour où la tristesse et les mauvais
sentiments n'ont pas leur place (!). Un peu comme notre nowel à
nous, quoi. Mais de sombres personnages décident d'assassiner
le Père Porcher et font appel à une guilde, qui à
son tour envoie le Redouté, un étrange assassin, véloce
et particulièrement effrayant (du moins pour les personnages
du film) avec son oeil de verre, pour le faire disparaître.
Celui ci réunit des compagnons patibulaires fans de banjo, et
cette troupe se rend a la Maison de la Fée des Dents pour
honorer son contrat. La mort vacquant à ses occupations, il
(c'est un mâle en fait) se rend compte de la disparition du
Père Porcher et décide de le remplacer au pied levé
le temps que sa fille (gouvernante efficace) trouve l'origine du
problème et le résolve.
Nous avons donc d'un côté
des bras cassés décidés de faire disparaître
une entité créée par l'imaginaire collectif et
de l'autre, la famille Mort qui tente de contrer la tentative. Ben
voyons.
Ninjaaaa !!!
L'histoire peut sembler
abracadabranque, mais elle est typique de Pratchett: farfelue mais à
l'univers très accrocheur, à partir du moment que l'on
accepte que la Mort peut avoir une fille, que tous les monstres
mytho(illogiques) existent, et que de toutes façons, que vous
y croyez ou non, ils sont sous vos yeux. Et de toutes façons,
moi aussi j'ai peur dans le noir. Pour être honnête, ce
n'est pas le point fort de ces téléfilms: car il s'agit
bêtement d'une quête, et il n'y a pas réellement
de suspense ni d'intrigue. Les seuls moments d'ailleurs où il
est fait mention d'une conspiration à l'echelle cosmique sont
des moments soit rébarbatifs, soit rapidement éludés.
Si l'histoire est très linéaire
et la présentation un peu longuette (Une heure pour que
l'histoire prenne enfin son envol... Et on y reviendra plus tard), il
y a des fulgurances qui donnent de la profondeur au téléfilm.
Ainsi, certaines répliques sont particulièrement bien
mises en scènes ("J'aime bien parler aux enfants, avec
leur façon de vous regarder on ne sait pas si ils ont peur ou
si ils éprouvent de la joie" ou des situations très
touchantes, comme lorsque:
La Mort parle avec une machine intelligente
et lui demande si elle croit au Père Porcher- ce à quoi
la machine répond... Oui. Et la Mort de lui offrir des
cadeaux.
Ou encore quand La Mort qui s'embrouille avec un coussin pour grossir son ventre est obligé de supporter les railleries de Magiciens couards.
Le tout aidé par de très
beaux costumes, et malgré quelques décors qui sentent
le carton-pâte, on en fait rapidement fi pour se laisser
plonger dans cette ambiance délicieuse.
Quand au jeu des acteurs, il est
correcte, même si le Redouté n'est pas effrayant pour un
sou, que et que le doublage tombe comme bien souvent à plat. A noter que sur une scène, le doublage est en totale décalage avec le jeu du jeune acteur (lors de la dernière scène dans la maison).
C'est une bonne intro pour passer aux
défauts
Décuvage...
Si il y a bien quelque chose qui m'a
rebuté, c'est bien le côté téléfilm:
Le doublage est en carton donc, mais surtout on a droit à
intervalles réguliers à des discussions soient sans
intérêt (les Sombres personnages appparaisent des fois
au début, et blablattent sur leur avenir...), soient à
des dialogues explicatifs indigestes - où on voit la fille
poser des questions à son père et celui-ci partir dans
des discours sur la croyance et l'Humain, blablabla. Du coup, tout le charme des
personnages se perd un peu (beaucoup), et on a hâte "qu'ils"
passent à la suite.
Cela est d'ailleurs symptomatique de la mise en scène: Visiblement incapable de faire passer un message par la gestuelle, des non-dits ou du second degrés, le réalisateur nous assome avec de gros dialogues plus lourd qu'une ex un soir de Réveillon.
La réalisation quand à
elle est bien frileuse, mais on sent l'envie de faire quelque chose
de bien. Et ça paye à certains moments. Donc on ne peut
qu'encourager le bonhomme à continuer sur sa voie.
Même si parfois, on ne sait pas
trop a quel public le réalisateur veuille s'adresser. Certainement un compromis avec la production
On nous prend pas pour des dindes.
Pas trop en réalité et le
moment passé en compagnie du Dieu De la Gueule De bois fut un
très bon moment. Mais mon plus grand mal pour un bien sera
finalement de ne pas avoir lu le bouquin du Sieur Pratchett. Peut être aurais-je alors jetté ma télé dans la voiture en train de brûler en bas de chez moi. J'm'en fous, j'en ai deux de toutes façon.
Faudrait que je m'y mettes, tiens.
6,5/10.