Assassin's Creed - Critique
Publié : 10 février 2008, 13:06
Bonjour à tous, je suis un petit nouveau, et je vois qu'il n'y a pas de critique du jeu Assassin's Creed, so here we go
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ASSASSIN'S CREED
Machines : Xbox 360 et PlayStation 3, plus tard sur PC
Sortie : fin 2007
Assassin's Creed est enfin là.
Après les somptueux mais ultra-classiques Gears of War, Lost Planet, Ghost Recon et autres Call of Duty 4, on attendait de pied ferme cet Assassin
qui se présentait comme l'un des premiers véritables jeux next-gen. Car
le constat est là : la Xbox 360 est sortie il y a deux ans déjà, et ce
n'est qu'aujourd'hui qu'arrive Assassin, avec
sa splendeur visuelle forcément «next-genesque» mais aussi, et surtout, ses promesses de gameplay nouvelle génération.
Quel
gameplay? Celui d'un assassin au temps des Croisades qui doit se
renseigner sur sa future victime, puis l'approcher pour s'en
débarrasser en toute sérénité. Rien de bien révolutionnaire bien sûr,
mais il fallait bien une machine comme la 360 ou la PS3 pour afficher un monde
aussi gigantesque et faire vivre cette foule dans laquelle on peut se
fondre ou trébucher lors d'une course poursuite effrénée.
Le
joueur dirige Altaïr, assassin déchu pour son arrogance, et qui doit
faire neuf nouvelles victimes pour réintégrer son ordre. Neuf victimes,
pour neuf variations épuisantes car ultra répétitives d'un concept
finalement assez pauvre : escalader les points culminants des villes
pour faire ses repérages, réaliser quelques missions de renseignements,
fondre sur sa proie puis s'enfuir à toutes jambes.
Oui, Assassin's Creed
est atrocement répétitif. Il est tellement lourd qu'il est
difficilement concevable d'y jouer dix heures d'affilée – mais pourquoi
pas huit ? Plaisanterie mise à part, si l'on y joue de manière
suffisamment morcelée, Assassin's Creed
est d'une saveur sacrément relevée. Arpenter les ruelles de Jérusalem,
visiter les souks, escalader la grande Cathédrale de Saint Jean d'Acre,
voler un document, espionner quelqu'un ou supprimer ses victimes sont
autant d'actions extrêmement plaisantes.
Et puis, Assassin's Creed
est tellement beau qu'on n’en revient toujours pas. Il faut le voir
pour le croire. Si certaines animations sont encore un peu raides –
notamment au niveau des vêtements –, le monde affiché par la console
est d'une beauté sans nom. Les textures sont d'une finesse incroyable,
la modélisation des personnages est nanométrique et la profondeur de
champ, moyennant quelques ajustements, est véritablement colossale.
Comment ne pas parler de l'architecture, d'une précision maniaque,
recréant ces villes gigantesques pierre par pierre et poutre par poutre?
Voir Altaïr gravir une cathédrale tout en souplesse, s'accrochant au moindre petit rebord, virevoltant en
contrejour, est sûrement l'une des plus belles choses qu'un jeu vidéo nous ait jamais offert.
Annoncée
comme révolutionnaire, la gestion de la foule est bien là. Très
artificielle, mais le système fonctionne. En mode passif, Altaïr se
fond doucement au milieu des gens, qu'il peut écarter délicatement sans
éveiller l'attention. En mode actif, il court comme un dératé, bouscule
tout le monde, fait tomber les gens à la renverse ou s'effondre
lui-même si l'on ne fait pas attention et que l'on percute un passant
de plein fouet. Tout ce remue-ménage ne manquera pas d'éveiller les
soupçons des soldats qui sont à votre recherche. Même en faisant très
attention, on a vite fait de faire tomber l'amphore d'un passant. Plus
sournois : les ruelles sont pleines de malades mentaux ou de mendiants
qui vous prendront à partie inlassablement. Ne perdez pas votre
calme... Nombre de missions furtives capoteront à la dernière seconde
parce qu'un fou vous aura fait repérer. Le système est globalement
satisfaisant, même si l'on se lasse très vite des réactions des
villageois qui répètent incessamment les mêmes phrases. Il est amusant
au début de susciter des réactions en escaladant un monument, mais la
bande-son tourne vite en rond. Quant à la gestion des soldats, Assassin's Creed
est aussi basique et artificiel que ses prédécesseurs. Si vous vous
faites repérer, vous devrez fuir, vous soustraire à la vue de vos
poursuivants, puis opter pour l'une des quatre techniques de
dissimulation. C'est très peu et c'est surtout pas du tout crédible les
¾ du temps.
Le combat est parfois inévitable. Là, Assassin's
fait très fort. Avec son système de contre redoutable, Altaïr se change
en surhomme et peut foutre la branlée à une vingtaine de gardes à lui
tout seul sans sourciller. C'est violent, plaisant à jouer et
extrêmement bien mis en scène, pour un résultat cinématographique
absolument somptueux.
Mais
Altaïr est surtout un acrobate hors du commun. Il court vite, saute
haut et formidablement loin. Il se raccroche à tout et n'importe quoi,
se hisse avec élégance, et repart à toute vitesse. Et c'est tellement
simple que c'en est bluffant. Un seul bouton suffit pour bondir de
toits en toits, en équilibre sur un tas de vieilles poutres, se hisser
ou se balancer. Le résultat est une course complètement folle, à la
limite de l'impesanteur, d'une grâce sans égale. Le boulot effectué sur
cette partie du jeu est en tous points remarquable même si, avec un
seul bouton et sa réactivité dopée, Altaïr a vite fait de faire un truc
de fou qu'on ne lui avait pas demandé. C'est toujours impressionnant
mais hyper blasant si l'on en vient à se faire griller alors que l'on
n'avait rien demandé...
Quant
au scénario, il parvient dès les trente premières secondes à foutre
n'importe qui sur le cul, tellement persuadé que l'on était de
contrôler un assassin pendant la troisième Croisade. Parce qu'en fait,
ça n'a rien à voir. Plus précisément : on ne pouvait pas être plus à
côté de la plaque...
Au final, Assassin's
est un jeu d'une répétitivité mortelle, à jouer par épisodes si l'on ne
veut pas matraquer sa console parce que le jeu vous demande pour la
vingtième fois d'aller faire les poches de machin ou d'espionner
bidule. Si Assassin's
veut devenir cet immense jeu historique qu'il prétend être, on veut
bien fermer les yeux pour cette fois et savourer comme il se doit cette
formidable expérience acrobatique, mais la suite se doit d'être
autrement plus variée. Sinon...