[Film] Walkyrie
Publié : 29 janvier 2009, 21:55
Walkyrie
Réalisé par: Bryan Singer.
Avec: Tom Cruise, Carice van Houten, Billy Nighy, Tom Wilkinson, Kenneth Branagh, Thomas Kretschmann ...
Note: 4/10
Grand
amateur de Usual Suspect, Un élève doué ou des deux premiers X-men
(je passerais Superman Return sous silence), j’attendais avec impatience
ce nouveau film de Brian Singer … jusqu’au recrutement de Tom Cruise dans le
rôle principal. Ayant un gros problème avec cet acteur n’osai imaginer le
résultat à l’écran. Au final le jeu de l’acteur est en adéquation total avec
son personnage : vide.
En
1944 un officier allemand, Stauffenberg (Cruise), rejoint la résistance contre
Hitler et organise un attentat visant le Führer.
Bryan
Singer a montré, au long de sa carrière, un intérêt certain pour la seconde
guerre mondiale. Walkyrie lui permet de mettre en scène son premier long
métrage prenant place lors de cette période. Après Un élève doué et ses
Magnéto et Wolverine dans les X-men, on ne doutait plus de sa capacité à
développer des personnages complexes et torturés, ainsi que celle à mettre en scène des
séquences assez dures émotionnellement parlant : la révélation de sa
mutation à ses parents par Iceman, suivi du plan de sa famille à la fenêtre,
l’excluant ainsi du cadre, est l'un de ces moments forts dans la filmographie de
Singer. Usual Suspect nous rassurait sur ses talents de faiseur
lorsqu’il s’agit de monter une mécanique bien huilée. Malheureusement pour Walkyrie
la sauce ne prend pas. Au lieu de construire des personnages forts et
marquants, il enchaîne les caricatures manichéennes. Pour schématiser :
ceux qui sont pour Hitler sont les méchants, ceux qui sont pour la résistance
sont les gentils. Pas besoin de plus d’explication ou autre psychologie. La
dramaturgie et les comédiens sont donc réduits à une simple utilisation
stéréotypée, sans profondeur.
Les
personnages sont de simples esquisses, sans passé ni présent. Ils n’ont
aucune motivation définie ou une quelconque raison expliquée par leurs histoires de s'être retourné contre leur Führer. Ils sont des images, des
pions sur un échiquier grandeur nature. Une vraie introduction sur ces hommes,
une existence hors de leur combat aurait renforcé le film. Mais ils ne sont que
des enveloppes vides, au service d’un message déjà entendu maintes et maintes
fois : Hitler n’était pas gentil. Singer filme de manière chirurgicale la
mise en place de leur plan sans chercher à nous impliquer. Nous sommes simples
spectateurs d’un plan préétabli, sans émotions. Un souffle épique et un peu
d’héroïsme aurait rendu honneur à ces hommes.
Singer
semble passer totalement à côté de son sujet. Dès les premières images les
faits sont établis, la voix off de Tom Cruise nous apprend qu’aujourd’hui il
veut combattre Hitler. Quel est ce aujourd’hui ? Comment en est-il arrivé
là ? Pendant vingt
minutes Singer enchaine les suites de révélations visant à introduire son
histoire sans aucune dramatisation. Les plans et les scènes se succèdent sans
que nous ne soyons mobilisés une seule seconde. Une fois le décore planté
l’histoire peut commencer, seulement c’est trop tard, elle se base sur du vent.
Certes il n’est jamais facile d’adapter une histoire dont l’issue est connue
avant même que le spectateur n’entre dans la salle, il faut donc réussir à nous
donner envie d’entrer dans l’histoire. Mais jamais Singer ne nous intéresse à
ce qu’il montre, le danger n’est jamais palpable, Hitler n'est jamais inquiétant et l’expérience devient vite un
mauvais moment à passer.
De
plus, le réalisateur se tire lui-même une balle dans le pied par l’utilisation de certains
comédiens. Ainsi la présence de Thomas Kretschmann renvoie à La chute
d’Oliver Hirschbiegel, tandis que celle de Carice van Houten et de Waldemar
Kobus renvoie immédiatement au Black Book de Paul Verhoeven. Il va sans
dire que son film ne tient pas la route face aux deux réussites précédentes.
Jamais il n’atteint l’horreur et le malaise provoqué par le premier et
l’empathie face à aux personnages du second. Il filme, pépère, un petit
thriller creux qui pourrait se passer n’importe où, n’importe quand.
Heureusement
certaines scènes viennent nous tirer de l’ennui, comme l’audace dont fait
preuve Stauffenberg à plus d’une reprise, ou l’ironie qui se dégage de
certaines situations. De même, Singer reste un bon faiseur d’image et nous
livre quelques plans magnifiques. Mais cela ne suffit pas à nous faire oublier
le manque flagrant de dramatisation de l’histoire. L’émotion ne naît que de
l’utilisation de la musique, jamais de la force des images. Singer donne
l’impression d’avoir voulut faire son film d’adulte après avoir fait mumuse
avec ses supers héros, seulement même un premier X-men faiblard vaut
bien mille Walkyrie.
Réalisé par: Bryan Singer.
Avec: Tom Cruise, Carice van Houten, Billy Nighy, Tom Wilkinson, Kenneth Branagh, Thomas Kretschmann ...
Note: 4/10
Grand
amateur de Usual Suspect, Un élève doué ou des deux premiers X-men
(je passerais Superman Return sous silence), j’attendais avec impatience
ce nouveau film de Brian Singer … jusqu’au recrutement de Tom Cruise dans le
rôle principal. Ayant un gros problème avec cet acteur n’osai imaginer le
résultat à l’écran. Au final le jeu de l’acteur est en adéquation total avec
son personnage : vide.
En
1944 un officier allemand, Stauffenberg (Cruise), rejoint la résistance contre
Hitler et organise un attentat visant le Führer.
Bryan
Singer a montré, au long de sa carrière, un intérêt certain pour la seconde
guerre mondiale. Walkyrie lui permet de mettre en scène son premier long
métrage prenant place lors de cette période. Après Un élève doué et ses
Magnéto et Wolverine dans les X-men, on ne doutait plus de sa capacité à
développer des personnages complexes et torturés, ainsi que celle à mettre en scène des
séquences assez dures émotionnellement parlant : la révélation de sa
mutation à ses parents par Iceman, suivi du plan de sa famille à la fenêtre,
l’excluant ainsi du cadre, est l'un de ces moments forts dans la filmographie de
Singer. Usual Suspect nous rassurait sur ses talents de faiseur
lorsqu’il s’agit de monter une mécanique bien huilée. Malheureusement pour Walkyrie
la sauce ne prend pas. Au lieu de construire des personnages forts et
marquants, il enchaîne les caricatures manichéennes. Pour schématiser :
ceux qui sont pour Hitler sont les méchants, ceux qui sont pour la résistance
sont les gentils. Pas besoin de plus d’explication ou autre psychologie. La
dramaturgie et les comédiens sont donc réduits à une simple utilisation
stéréotypée, sans profondeur.
Les
personnages sont de simples esquisses, sans passé ni présent. Ils n’ont
aucune motivation définie ou une quelconque raison expliquée par leurs histoires de s'être retourné contre leur Führer. Ils sont des images, des
pions sur un échiquier grandeur nature. Une vraie introduction sur ces hommes,
une existence hors de leur combat aurait renforcé le film. Mais ils ne sont que
des enveloppes vides, au service d’un message déjà entendu maintes et maintes
fois : Hitler n’était pas gentil. Singer filme de manière chirurgicale la
mise en place de leur plan sans chercher à nous impliquer. Nous sommes simples
spectateurs d’un plan préétabli, sans émotions. Un souffle épique et un peu
d’héroïsme aurait rendu honneur à ces hommes.
Singer
semble passer totalement à côté de son sujet. Dès les premières images les
faits sont établis, la voix off de Tom Cruise nous apprend qu’aujourd’hui il
veut combattre Hitler. Quel est ce aujourd’hui ? Comment en est-il arrivé
là ? Pendant vingt
minutes Singer enchaine les suites de révélations visant à introduire son
histoire sans aucune dramatisation. Les plans et les scènes se succèdent sans
que nous ne soyons mobilisés une seule seconde. Une fois le décore planté
l’histoire peut commencer, seulement c’est trop tard, elle se base sur du vent.
Certes il n’est jamais facile d’adapter une histoire dont l’issue est connue
avant même que le spectateur n’entre dans la salle, il faut donc réussir à nous
donner envie d’entrer dans l’histoire. Mais jamais Singer ne nous intéresse à
ce qu’il montre, le danger n’est jamais palpable, Hitler n'est jamais inquiétant et l’expérience devient vite un
mauvais moment à passer.
De
plus, le réalisateur se tire lui-même une balle dans le pied par l’utilisation de certains
comédiens. Ainsi la présence de Thomas Kretschmann renvoie à La chute
d’Oliver Hirschbiegel, tandis que celle de Carice van Houten et de Waldemar
Kobus renvoie immédiatement au Black Book de Paul Verhoeven. Il va sans
dire que son film ne tient pas la route face aux deux réussites précédentes.
Jamais il n’atteint l’horreur et le malaise provoqué par le premier et
l’empathie face à aux personnages du second. Il filme, pépère, un petit
thriller creux qui pourrait se passer n’importe où, n’importe quand.
Heureusement
certaines scènes viennent nous tirer de l’ennui, comme l’audace dont fait
preuve Stauffenberg à plus d’une reprise, ou l’ironie qui se dégage de
certaines situations. De même, Singer reste un bon faiseur d’image et nous
livre quelques plans magnifiques. Mais cela ne suffit pas à nous faire oublier
le manque flagrant de dramatisation de l’histoire. L’émotion ne naît que de
l’utilisation de la musique, jamais de la force des images. Singer donne
l’impression d’avoir voulut faire son film d’adulte après avoir fait mumuse
avec ses supers héros, seulement même un premier X-men faiblard vaut
bien mille Walkyrie.