Océan Mer d'Alessandro Barricco
- Manfred Jix
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- Inscription : 04 juillet 2006, 14:07
Océan Mer d'Alessandro Barricco
Permettez d'ouvrir un sujet pour ce livre et dans lequel vous pouvez bien sûr réagir sur l'ensemble de l'oeuvre de Barricco dont Océan Mer constitue selon moi le chef-d'oeuvre.
J'avais lu dans un premier temps Novecento: Pianiste, sur les conseils de ma mère: "C'est magnifique, le personnage est sensationnel..." Elle était emballée, sur le thème je n'ai jamais lu quelque chose comme ça... Je me lance donc dans la lecture cet ouvrage extrêmement cours (plus proche de la nouvelle que du roman). Je ne sais pas pourquoi quand je le lis je pense au Joueur d'échec de Zweig, j'adhère tout comme j'avais adhéré à l'oeuvre de Zweig mais la fin me déçoit comme rarement une fin m'a déçu: le personnage principal et du même coup le bouquin perdant toute leur consistance, la fin m'évoque un échec cuisant donc résultat mitigé: style poétique à souhait, bonnes idées mais pêche dans la finition, grave défaut à mon sens.
Toujours sur les conseils de ma charmante génitrice, je me laisse tenter par Soie. Et là (oh surprise!) je ressens exactement la même chose, comme une sensation d'inachevé... C'est beau, c'est très beau, c'est court, bien trop court... En plus le dénouement est finalement assez convenu...
Mais l'Italien exerçait malgré ces deux expériences infructueuses une certaine fascination sur moi aussi me décidai-je à attaquer véritablement la montagne par la face Nord avec un vrai roman, avec plus de page (ça fait un peu moins illettré dans le RER un bouquin de 300 pages ) et là mes amis je suis resté sans voix. Ce roman (Océan mer) m'a véritablement bouleversé.
Ce n'est pas une histoire, ce sont des tranches de vie de gens qui n'en finissent pas de ne rien finir, qui se fuient les un les autres ou eux-mêmes, qui se recherchent, eux-mêmes ou bien les autres, qui se trouvent ou se perdent à jamais dans un lieu improbable sorti tout droit du monde des rêves, dans une sorte de bout du monde que seule la lecture peut rendre réel. L'écriture est toujours aussi magistrale mais cette fois le reste l'est aussi, les personnages sont hallucinants de créativité et semblent catalyser certaines angoisses humaines en les éxagérants et paraissant pourtant si crédibles. Ils sont totalement oniriques et pourtant on a envie de croire en ce peintre qui peint des monochromes à l'eau de mer (idée sublime qui me réconcilie avec les Monochromes en peinture) De plus le roman réserve des passages extrêmement durs telle toute la partie centrale. Je n'en dis pas plus, lisez le vite! (mais pas trop c'est un livre dont on doit se délecter, dont chaque mot semble important).
Je suis sorti de ce livre véritablement bouleversé...
Du coup dans la foulée j'ai lu Sans Sang du même auteur... Comment peut-on écrire Océan Mer et se commettre dans du Amélie Nothomb azussi plat et creux que cela...
J'avais commencé Châteaux de la colère, très prometteur mais je l'ai perdu dans le RER donc pour le moment je n'en dis pas plus à ce sujet!
J'avais lu dans un premier temps Novecento: Pianiste, sur les conseils de ma mère: "C'est magnifique, le personnage est sensationnel..." Elle était emballée, sur le thème je n'ai jamais lu quelque chose comme ça... Je me lance donc dans la lecture cet ouvrage extrêmement cours (plus proche de la nouvelle que du roman). Je ne sais pas pourquoi quand je le lis je pense au Joueur d'échec de Zweig, j'adhère tout comme j'avais adhéré à l'oeuvre de Zweig mais la fin me déçoit comme rarement une fin m'a déçu: le personnage principal et du même coup le bouquin perdant toute leur consistance, la fin m'évoque un échec cuisant donc résultat mitigé: style poétique à souhait, bonnes idées mais pêche dans la finition, grave défaut à mon sens.
Toujours sur les conseils de ma charmante génitrice, je me laisse tenter par Soie. Et là (oh surprise!) je ressens exactement la même chose, comme une sensation d'inachevé... C'est beau, c'est très beau, c'est court, bien trop court... En plus le dénouement est finalement assez convenu...
Mais l'Italien exerçait malgré ces deux expériences infructueuses une certaine fascination sur moi aussi me décidai-je à attaquer véritablement la montagne par la face Nord avec un vrai roman, avec plus de page (ça fait un peu moins illettré dans le RER un bouquin de 300 pages ) et là mes amis je suis resté sans voix. Ce roman (Océan mer) m'a véritablement bouleversé.
Ce n'est pas une histoire, ce sont des tranches de vie de gens qui n'en finissent pas de ne rien finir, qui se fuient les un les autres ou eux-mêmes, qui se recherchent, eux-mêmes ou bien les autres, qui se trouvent ou se perdent à jamais dans un lieu improbable sorti tout droit du monde des rêves, dans une sorte de bout du monde que seule la lecture peut rendre réel. L'écriture est toujours aussi magistrale mais cette fois le reste l'est aussi, les personnages sont hallucinants de créativité et semblent catalyser certaines angoisses humaines en les éxagérants et paraissant pourtant si crédibles. Ils sont totalement oniriques et pourtant on a envie de croire en ce peintre qui peint des monochromes à l'eau de mer (idée sublime qui me réconcilie avec les Monochromes en peinture) De plus le roman réserve des passages extrêmement durs telle toute la partie centrale. Je n'en dis pas plus, lisez le vite! (mais pas trop c'est un livre dont on doit se délecter, dont chaque mot semble important).
Je suis sorti de ce livre véritablement bouleversé...
Du coup dans la foulée j'ai lu Sans Sang du même auteur... Comment peut-on écrire Océan Mer et se commettre dans du Amélie Nothomb azussi plat et creux que cela...
J'avais commencé Châteaux de la colère, très prometteur mais je l'ai perdu dans le RER donc pour le moment je n'en dis pas plus à ce sujet!
- Manfred Jix
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- Inscription : 04 juillet 2006, 14:07
Océan Mer d'Alessandro Barricco
Tiens j'ai dit deux fois "Véritablement bouleversé", ça doit être que j'ai été véritablement bouleversé, je pense...
Océan Mer d'Alessandro Barricco
Une histoire fantasmagorique, ça me donne envie de le lire. Il fait combien de page, coûte combien et est paru chez quel éditeur ? Il date de quand ?
- Manfred Jix
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- Inscription : 04 juillet 2006, 14:07
Océan Mer d'Alessandro Barricco
Je te dis ça ce soir car là je ne l'ai pas sous la main
Océan Mer d'Alessandro Barricco
D'apres Amazon.fr, il fait 282 pages il coute 5.13 et est paru chez gallimard en 2002 :p
La version non poche date de 1998, chez le meme editeur. Des recherches un tout petit peu plus poussées donneraient sans doute la réponse
La version non poche date de 1998, chez le meme editeur. Des recherches un tout petit peu plus poussées donneraient sans doute la réponse
Stupid ! Stupid rat creatures !
- Manfred Jix
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- Inscription : 04 juillet 2006, 14:07
Océan Mer d'Alessandro Barricco
Merci pour les précisions (et pardon puisque tout comme mon sujet sur Willumsen, je n'aurais pas dû poster cela ici mais dans critiques des internautes, mea culpa, "je le fera plus Madame! Juré craché, riiiiik, chktu"
Océan Mer d'Alessandro Barricco
Je suis un monsieur
Je commence a souffrir du syndrome de l'avatar du genre opposé, aussi appelé syndrome de gallu :p
Je commence a souffrir du syndrome de l'avatar du genre opposé, aussi appelé syndrome de gallu :p
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- Manfred Jix
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- Inscription : 04 juillet 2006, 14:07
Océan Mer d'Alessandro Barricco
Euh en fait le Madame c'était plus pour la sonorité qu'autre chose mais je comprends le syndrôme dont tu souffres parce que je dois t'avouer que je pensais que tu était une Madame quand même
Océan Mer d'Alessandro Barricco
Mon avis sur "Océan mer" est beaucoup plus mitigé que celui, enthousiasmé, de Manfred Jix, je le crains...
J'ai trouvé toute la première partie de livre (la moitié) franchement agaçante. On oscille entre la mièvrerie surécrite, mais habilement ficelée jen conviens, et le roman d'aventures philosophique savamment construit. Le récit, à tiroirs, est haché, fait de ruptures tant narratives que stylistiques. Ces effets déroutent un peu et énervent pas mal en nous tenant éloignés de la fiction : on devine une intrigue mais on ne comprend pas bien de quoi il en retourne... jusqu'à la fin évidemment où les morceaux du casse-tête prennent sens.
Mais surtout, à retenir pour moi, le passage central du roman, évoquant le naufrage de la Méduse : époustouflant ! Le récit monte alors en intensité pour un finish à bout de souffle : «La première chose cest mon nom, la seconde ces yeux, la troisième une pensée, la quatrième la nuit qui vient, la cinquième ces corps déchirés, la sixième cest la faim, la septième lhorreur, la huitième les fantasmes de la folie, la neuvième est la chair et la dixième est un homme qui me regarde et ne me tue pas.» Sublimissime !
J'ai trouvé toute la première partie de livre (la moitié) franchement agaçante. On oscille entre la mièvrerie surécrite, mais habilement ficelée jen conviens, et le roman d'aventures philosophique savamment construit. Le récit, à tiroirs, est haché, fait de ruptures tant narratives que stylistiques. Ces effets déroutent un peu et énervent pas mal en nous tenant éloignés de la fiction : on devine une intrigue mais on ne comprend pas bien de quoi il en retourne... jusqu'à la fin évidemment où les morceaux du casse-tête prennent sens.
Mais surtout, à retenir pour moi, le passage central du roman, évoquant le naufrage de la Méduse : époustouflant ! Le récit monte alors en intensité pour un finish à bout de souffle : «La première chose cest mon nom, la seconde ces yeux, la troisième une pensée, la quatrième la nuit qui vient, la cinquième ces corps déchirés, la sixième cest la faim, la septième lhorreur, la huitième les fantasmes de la folie, la neuvième est la chair et la dixième est un homme qui me regarde et ne me tue pas.» Sublimissime !
Océan Mer d'Alessandro Barricco
C'est vrai que le debut peut desarçonner, et la fin laisser sur notre "faim" (rire). Mais le propos central est un morceau de choix, un régal.
Océan Mer d'Alessandro Barricco
Perso j'ai préféré Soie à Ocean Mer.
Si vous aimez ce genre d'écrits, le rivages des Syrtes de Julien Gracq est assez fantastique. Toutefois ce n'est pas le genre de bouquin qu'on lit dans le métro.
Si vous aimez ce genre d'écrits, le rivages des Syrtes de Julien Gracq est assez fantastique. Toutefois ce n'est pas le genre de bouquin qu'on lit dans le métro.
Océan Mer d'Alessandro Barricco
Débutant sur un rythme assez lent ces intrigues émouvantes racontées avec beaucoup de finesse oùla multiplication des effets de style fait ressortir la trame de chaque histoire , nous amènent entre ciel et mer à pénétrer des vies tourmentées sur le thème des « choses de la vie » Au fur et à mesure que l’on se « nourrit » des lignes qu’on « avale » Une frénésie s’empare de nous et nous contraint sous la plume magique d’un auteur qui a su magnifiquement nous séduire par des « mises en scènes » douloureusement belles , à poursuivre sous le regard des autres, le récitd’histoires intemporelles peuplées de personnages hauts en couleurs . Un voyage au cœur de la vie qui nous délivre un message « la vie est cet océan qui peut nous engloutir « …..
Océan Mer d'Alessandro Barricco
Océan mer a été pour moi un régal. Il est divisé en trois parties, si je me souviens bien, la première, lyrique, m'a fait sourire, a évoqué pour moi des images sublimes ; cette princesse que tout effraie-mais ce n'est pas de la frayeur, qu'est-ce déjà?- et pour qui le père commande mille et une douceurs, et le Père Pluche, ce qu'il m'a fait rigoler avec son manque de retenue... et Plasson, et Bartleboom et tous les autres. Ma foi, Alessandro Barricco possède un talent fou pour créer des personnages et des ambiances. J'avais retrouvé le même humour, le même style que chez Novecento et qui manquait à Soie et à Sans sang. Soit, la deuxième partie, insoutenable, nous illustre des scènes tragiques, d'une noblesse, d'un désespoir enivrant. J'eus de ses transpirations nerveuses comparables à celles que je subis pendant la lecture de Christiane F. Enfin, la troisième partie, ma préférée, celle de l'énumération -cocasse!- des oeuvres de Plasson. Hilarant. Puis la quête interminable de Bartleboom.Je relis ce passage de temps en temps ( un de mes préférés avec celui, issu de Carnets de naufrage, de Vigneault, où Jack se drogue aux Ativan à La Minerve avec Tristan, je l'ai lu ce matin même, bref!). J'avoue que les poèmes du Père Pluche m'ont laissés froide, toutefois...m'enfin, c'est un roman que je conseille sans hésitation! J'ai commencé City, les cent premières pages ne m'accrochent pas...quelqu'un peut-il me parler de Châteaux de la colère? Merci!
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