De l'extérieur, l'intérêt peut paraître limité, de l'intérieur, on se rend compte qu'il l'est. L'exposition revient sur les circonstances de la rencontre entre Rodin et cette troupe et la fascination que ses danseuses exercèrent sur lui. Le propos est appuyé dans un premier temps par des photographies d'époque montrant Rodin dessinnant les jeunes filles, assis sur un banc. Il est toujours agréable de voir ce type de document que seule l'apparition de la photographie nous permet de pouvoir contempler aujourd'hui (nous ne pouvons que regretter de ne pas avoir de photographies nous montrant par exemple Géricault au travail ou Michelange! Mais je m'égare!) Bref on nous montre donc Papy Auguste au milieu des danseuses. Le texte est assez répétitif et n'apporte que des précisions "historiques". La transition avec la suite de l'exposition s'effectue en passant devant deux bras en plâtre, dont on nous interdit l'abord du fait de leur fragilité! Et ça, franchement c'est n'importe quoi: Ils ne sont pas sous verre et sont fixès sur des tiges métalliques le tout sur un pilier qui bouge quand on marche! C'est du délire, l'oeuvre est en danger à mon sens, du coup on ne peut en faire le tour ni se pencher réellement sur l'objet et l'on n'en a qu'une vue d'ensemble qui nous permet uniquement de nous faire une idée du goût de Rodin pour les études de geste! Mais qu'on se le dise ce sera la seule sculpture qu'il nous sera donné de contempler!
La seconde partie de l'exposition est consacrée aux aquarelles et aux dessins réalisés par le maître sur le motif. On constate sa frénésie du croquis (il réalise des dessins sur n'importe quel papier, on peut parfois lire l'en tpete de l'hotel où il logeait à Marseille
) et sa virtuosité pour retranscrire les lignes et le mouvement. Ses travaux tournent notamment autour des postures des danseuses mais on ressent aussi une certaine fascination pour les mains de ces dernières qu'il représente avec de longs doigts effilés et extraordinairement mobiles. Cependant, l'absence de confrontation avec son oeuvre sculptée fait cruellement défaut et l'intérêt n'est donc que purement esthétique. En clair c'est beau mais à part ça... A part ça, rien. On passe par un autre coin photo avec notamment des clichés des pavillons asiatiques pendant les expositions universelles. Et on revient aux dessins, et... Et c'est tout.Bref, je vous avoue que si j'avais payé pour voir cette exposition j'aurais un peu râlé (enfin moi pas trop parce que je suis étudiant en histoire de l'art et j'essaye de me spécialiser dans l'art du XIXème siècle donc ça la fiche mal de dire que ça me gave de payer pour voir Rodin!) C'est une expo pour les spécialistes qui connaissent l'oeuvre du maître par coeur et qui sont donc capables de faire le parallèle avec ses sculptures. De plus l'exposition est très courte: 3 salles c'est petit...
Il n'en reste pas moins que c'est une belle exposition et que la muséographie est agréable: j'aime bien le premier couloir (celui de photos) car ils ont gardé l'idée de l'architecture religieuse à l'intérieur et ont conservé des fenêtres qui ressemblent à des vitraux, ce qui rappelle la vocation religieuse de l'édifice d'origine.
Je dirais 7,5 quand on aime Rodin, 4 sinon
