Arakneed a écrit :En gros, disons que Mac Guffin est l'inventeur du suspens au cinéma. Une sorte de charte existe inconsciement dans chaque réalisateur voulant faire du suspens, il y a des "règles" à respecter.
Oui, mais comme le disait Hitchcock lui-même dans ses célèbres entretiens avec Truffault, le MacGuffin ne doit pas être la chose la plus importante dans un film. Il parlait de la manière dont il a développé le scénario de "Notorious", il avait suggéré l'uranium à un 1er producteur, qui a trouvé cette idée bidon et avait pensé que jamais ça ne marcherait. Or le film est non seulement l'un des plus beaux du Maître, mais en plus a eu un énorme succès, car justement, le public ne s'est pas focalisé sur le MacGuffin, mais sur l'histoire et les personnages de Cary Grant/Ingrid Bergman/Claude Rains. Le MacGuffin ne doit être qu'un prétexte, c'est ce qui rend les films d'Hitch fonctionant sur ce principe si passionnants, car on a oublié le MacGuffin en général, mais pas ce qu'il a brodé autour.
Pour des films comme "Usual suspects", même si on connait la fin, on revoit le film avec plaisir car le MacGuffin a été dépassé par l'invention de la mise en scène et le reste du scénario. Par contre, "Phone booth", bof bof, ça se dégonfle à la fin, le réalisateur ayant cru que seul le MacGuffin (un sadique inconnu qui tient un quidam dans sa main) pouvait faire tenir tout le film, or ce n'est pas le cas. Toute la différence entre un tâcheron et un vrai metteur en scène. D'ailleurs, ce qui est drôle, c'est que le MacGuffin avait été soumis à Hitch de son vivant...
Donc pour en revenir à Matrix/Avalon (et pourquoi pas eXistenZ) qui suivent à peu près le même MacGuffin, je trouve tout de même que Oshii a mieux développé l'idée que les 2 autres, et de manière bien moins prétentieuse (même s'il y avait quelques bonnes scènes dans le Cronenberg).
La philosophie dans Matrix ? Mouais, ça c'est ce qui arrive quand les américains veulent faire "auteur", on cite des noms mythologiques (dans doute que Persephone ne doit rien évoquer pour l'américain moyen), on enrobe la prétendue complexité du scénario dans un fratras explicatif qui tient plus de l'anarchie que de la rigueur et de la réflexion, on montre Kiniou qui fronce des sourcils pour prouver qu'il réfléchit... Bref, les prétendus passages intellectuels sont surtout illustratifs et ne vont pas plus loin que la simple citation. Revoyez un "2001, l'Odyssée de l'espace" et vous verrez toute la différence !
Pour moi, Matrix est un bon film d'action, recyclant une certaine sous-culture (films HK, mangas, etc) avec un certain savoir-faire, mais ne va pas plus loin.
En parlant de trilogie, il y a celle du Parrain, et le 2ème volet est en général considéré comme le meilleur, donc il y a un contre-exemple, Arak Pareil pour Terminator. Mais c'est vrai qu'à la base, ces films n'ont pas été pensés en trilogie (et peut être nous pondera-t-on un T4...).
Banane