Les Misérables - Victor Hugo - tome 2 [roman]

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Protos
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Les Misérables - Victor Hugo - tome 2 [roman]

Message par Protos »

Les misérables Victor Hugo 2ème partie (suite et fin)

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Nous avons vu dans le premier tome l'époque à laquelle se déroulait l'histoire, et entre-aperçut les principaux personnages. Dans ce deuxième tome, qui coupe arbitrairement le roman en deux parties correspondantes chacune à une période historique, nous retrouvons Jean Valjean, le forçat martyre, à Paris, dans le milieu du XIXème siècle.

Après la chute de l'Empire, la monarchie des Bourbons se rétablie en 1815, c'est l'époque de la Restauration. Il est bien évident qu'après la Révolution, Robespierre, puis Napoléon, une monarchie de pacotille n'allait pas tenir bien longtemps, c'était juste le temps pour le peuple français de faire une trêve et de reprendre son souffle. Comme de bien entendu, en juillet 1830, alors que la monarchie rétablie crut qu'elle avait retrouvé sa force et sa persuasion d'antan, il se fit une nouvelle révolution, de droit, pour la République. C'est précisément à cette époque que commence la seconde partie des Misérables.
Contrairement à 1789, la révolution de juillet se déroula sans heurts, les Bourbons quittèrent La France par la petite porte, il n'y eu pas de sang versé, le peuple était dans son droit (on ne retourne pas à l'état féodale après avoir connu la liberté), et les royalistes avaient retenu la leçon de 1789. Par contre, fait étrange, c'est qu'au lieu de mettre en place un nouveau gouvernement populaire, les vieilles têtes pensantes crurent bien faire en faisant d'un ancien noble innocent, Louis-Philippe, le nouveau Roi de France, celui-ci devant sans concession s'efforcer de satisfaire le peuple. Comme si, finalement, on ne voulait plus ni d'un Napoléon ni d'un gouvernement populaire, ou autre, et qu'on était pas si mal sous une forme de monarchie (les moutons... hem... je m'égare... ).
Seulement, cette nouvelle monarchie laisse un goût amer pour la jeunesse qui ne rêve que de liberté et de démocratie. Des mouvements révolutionnaires se forment ici et là. La tension monte dans Paris et en province.

On retrouve Jean Valjean en prise avec Javert, dans l'éternel jeu du gendarme et du voleur, entouré des fourbes Thénardiers, et de Cosette, la fille de Fantine. L'auteur nous plonge dans les abîmes de ces êtres, afin de savoir ce que le silence nous cache. On découvre de nouveaux personnages tout aussi particuliers, comme Gavroche, le petit bambin des Thenardiers laissé à la rue, courageux et insouciant, et Marius, le jeune homme intrépide, plein de d'idéaux liés à l'honneur et au devoir, prêt à donner sa vie pour une cause qu'il croit juste, jugeant les gens au premier abord sans jamais revenir sur ses décisions, le jeune paladin borné en somme.

Ce volume clos le roman, et l'on peut en donner à présent des impressions d'ensemble.
Il est important de lire Les Misérables, bien que ce ne soit pas une obligation, mais ce roman m'a personnellement beaucoup appris sur le XIXème siècle, une période charnière pour La France, qui connaît La Révolution, Robespierre, Bonaparte, le retour de la monarchie, une nouvelle révolution, puis des insurrections et la révolution industrielle, tout ça en quelques années d'intervalles. Bien sûr, l'intrigue en elle même n'est pas politique, mais les faits recencés par Victor Hugo sont détaillés ce qui nous donne l'impression de nous retrouver réellement dans la vieille France d'autrefois (et chose étrange, elle n'est pas très différente de celle d'aujourd'hui, sur bien des points).
L'intrigue en elle-même, l'histoire de Jean Valjean, cet homme que l'on a injustement condamné à 20 ans de galères pour un vol de pain, qui ensuite fait le bien malgré tout, est époustouflante, et l'auteur nous tient en haleine jusqu'à la dernière ligne. C'est bien écrit (c'est peu dire), le style est limpide et travaillé, moderne, alternant des phases de descriptions avec des phases de dialogues (en langue soutenue quand discutent les bourgeois, en argot des rues quand vient le tour des misérables). Victor Hugo en profite aussi pour glisser ça et là sa pensée philosophique, laquelle est sociale et humaniste, en montrant que les causes des horreurs humaines sont souvent liées à l'ignorance, l'orgueil, le vice et la paresse.
Je peux reprocher toutefois que l'auteur se perd souvent dans des descriptions de lieux qui ne nous intéressent pas forcément aujourd'hui, surtout dans la seconde partie, et qui nuisent à la dynamique de l'histoire, mais c'est bien décris et cela reste intéressant d'un point de vu historique.

Un roman bouleversant et enrichissant, une référence, un chef d'uvre.



Les misérables, de Victor Hugo, tome II, Édition d'Yves Gohin, parue chez Folio dans la collection classique, 960 pages, 6.40.
[url=http://forum.krinein.com/les-miserables ... 14273.html" title="Lien vers les misérables, tome I.]Lien vers les misérables, tome I.[/url]

Protos, pour Krinein int.
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