Pas vu, pas pris
Un reportage interdit?
L'histoire de Pas vu, pas pris commence de façon (presque) banale. Le 6 juin 1994, Etienne Mougeotte, vice-président de TF1, rencontre François Léotard, Ministre de la Défense. S'en suit une conversation banale de deux amis dont les intérêts se croisent. Cela aurait pu en rester là si une caméra n'avait enregistré la scène.
Le document est intercepté et le Canard Enchaîné, suivi par les plus grands journaux, fait un sujet sur cette étrange accointance entre un journaliste et un homme politique.
La télévision ne diffusera pas la vidéo. Et n'en parlera d'ailleurs pas.
C'est sur cet étrange état de fait que Pierre Carles se décide d'enquêter auprès des plus grands journalistes de la télévision de l'époque. Ce reportage brûlot (ironiquement appelé Pas vu à la télé) qui devait être diffusé sur Canal+ dans le cadre d'une émission spéciale "La télé, le pouvoir, la morale" ne sera jamais présenté sur une chaîne française.
Pas vu, pas pris est un montage à la fois du document initial et du devenir de ce reportage dont personne ne veut.
Docu attack!
Viva Zapatero était un documentaire sur la liberté de la presse en Italie. A l'opposé d'une Italie complètement sous le joug de Silvio Berlusconi, la France semble représenter, pour Sabina Guzzanti réalisatrice du film, une terre de liberté journalistique. A la vision de Pas vu, pas pris, on se dit forcément que la vision de Guzzanti est pour le moins idéaliste, même si la situation n'est (peut-être?) pas aussi grave que dans l'Italie berlusconienne.
Le documentaire de Pierre Carles, dans sa première partie, montre ainsi les plus grands journalistes de la télévision (Jacques Chancel, Michel Field etc), grands défenseurs de la liberté éditoriale, en difficulté face à la bande vidéo impliquant Léotard et Mougeotte. C'est à une étrange solidarité journalistique que nous avons affaire, chaque journaliste se refusant de montrer ces images sur leurs chaînes respectives. Evidemment les raisons données sont la plupart du temps obscures : "ça ne se fait pas de filmer des gens à leur insu", "je ne vois pas ce qu'il y a de mal qu'une conversation entre deux connaissances de 20 ans", "vous verrez quand vous aurez mon âge"...
Dans sa deuxième partie, c'est une toute autre vision qui est présentée du monde journalistique à la télévision. Ce n'est plus un simple refus de montrer une bande de quelques minutes, mais c'est carrément une censure en bonne et due forme, sous la pression des journalistes incriminés, d'un reportage commandé par Canal+. Les chantres de la liberté de ton, le fameux esprit canal représenté par De Greef, sont ici mis à mal par la simple volonté du groupe d'enterrer le sujet. Même Karl Zéro et son Vrai Journal ne passeront la bande. Dire que, dans Viva Zapatero, il était le porte-drapeau de la liberté d'expression.
Moorerie
Evidemment, comme dans la plupart de ce genre de documentaires, ceux de Michael Moore en tête, le film n'est pas exempt de tout reproche. Une fois passé l'aspect presque amateur de Pas vu, pas pris (faute de financements, il n'est sorti que grâce aux dons de quelques bénévoles), on peut s'attarder sur la façon de réaliser ce documentaire. Les images d'archives interviennent parfois de manière impromptue dans le film, les enregistrements téléphoniques de Pierre Carles avec ses contacts (De Greef, Karl Zéro, etc etc) peuvent être sujets à discussion. Plus grave, le réalisateur se permet parfois de commenter ces mêmes conversations occultant une partie du propos...
Le spectateur doit donc rester vigilant et critique face à un tel documentaire. Mais ce qui ressort de façon évidente de ce film est une vision déroutante du monde journalistique. Difficile de faire correctement son métier quand on est un journaliste qui baigne dans le même microcosme que les hommes politiques, voire quand on accepte certains "cadeaux" de leur part.
Pas vu, pas pris pose donc une question essentielle : de quelle façon est traitée l'information à la télévision (et l'on peut facilement extrapoler à la presse écrite)? Quelles sont les relations réelles entre journalistes et hommes politiques? une question terriblement d'actualité avec l'affaire Schoenberg.
Mais surtout ce qui apparaît évident, c'est que même les journalistes "indépendants" tels Schneidermann (Arrêt sur Image) ou Karl Zéro ont finalement obligatoirement une liberté limitée.
"Moi je n'aime pas trop cracher dans la soupe". Bernard Benyamin
"C'est une émission d'information, ce n'est pas une émission de critique". Michel Denisot.
Note : 7/10
Pas vu, pas pris [Documentaire]
Pas vu, pas pris [Documentaire]
Rêve américain. Cauchemar indien. Pogo avec les loups.
Pas vu, pas pris [Documentaire]
Concernant l'affaire Schoënberg, je vois pas où se trouve le rapport entre une vie privée et un travail publique. Interdire quelqu'un de travaillé à cause de sa vie de couple, c'est honteux, voire gerbique (copyrithed).
En fait, c'est suremement illégale, et je pense que la présentatrice devrait saisir l'affaire devant les tribunaux. 'tin, c'est plus du jugement hatif là, c'est de... je trouve pas le mot... la désinformation mensongère et callomnieuses massivement publique (de la DMCMP). Ensemble, luttons contre la DMCMP, rejoignez le parti du RCDMCMP (Rassemblement Contre la DMCMP).

(ceci n'est pas un vélo)
En fait, c'est suremement illégale, et je pense que la présentatrice devrait saisir l'affaire devant les tribunaux. 'tin, c'est plus du jugement hatif là, c'est de... je trouve pas le mot... la désinformation mensongère et callomnieuses massivement publique (de la DMCMP). Ensemble, luttons contre la DMCMP, rejoignez le parti du RCDMCMP (Rassemblement Contre la DMCMP).

(ceci n'est pas un vélo)
Qui est en ligne ?
Utilisateurs parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 1 invité