[Expos] Sabhan Adam, Dans la nuit du temps
[Expos] Sabhan Adam, Dans la nuit du temps
Sabhan Adam a 35 ans. C'est par le plus grand des hasards, en me promenant dans le Marais, que j'ai découvert l'exposition qui lui est consacrée. Ou plutôt, les expositions.
Quatre moments, quatre lieux: "Sabhan Adam, Dans la nuit du temps" annonce la plaquette.
Si l'on ne fait pas secret des quatre lieux -il s'agit de la Collégiale Saint-Pierre-la-Cour au Mans, des galeries parisiennes Meyer-Le Bihan et Idées d'Artistes et bientôt l'Espace culturel André Malraux du Kremlin Bicêtre- qui l'exposent simultanément, le titre "Dans la nuit du temps" est bien plus intriguant.
[img]http://www.idartists.com/photos/expos/carton_expo42.jpg" alt="carton_expo42.jpg" />
Des titres d'expositon ronflants, pseudo-hiératiques et censés nous délivrer la clef de compréhension d'une oeuvre, j'en ai vu des myriades, pas moins.
Seulement ce qui est frappant, c'est qu'ici ne prennent place que des portraits. Des portraits dénaturés, inquiétants, sombres... mais bien des portraits. Quid de "la nuit du temps" ?
Tous semblent se ressembler et diffèrent pourtant, comme autant de variations d'un même thème joué inlassablement.
Une toile. Une toile... de tente?
Des corps figés: parfois humanoïdes, d'autres fois animaux...
Parfois quelques taches colorés -encre et acrylique- qui contrastent d'autant plus avec cet arrière-plan terne. Des fluides: du sang, du sperme.
Et une tête, comme crayonnée d'un trait charbonneux, sale, désagréablement humaine tout en ne l'étant pas.
C'est qu'il ne s'agit pas seulement des deux paires d'yeux qu'on voit parfois, des traits tirés et burinés comme une gravure -et certainement pas de mode, des formes trop bouffies ou creusées et rognées, de ces traits hybrides.
Non, c'est surtout ce vide terrible dans les yeux.
Un sentiment d'abandon, un aspect terne, comme vidé de tout sentiment.
En fouinant dans le dossier de presse, je trouve un article consacré au "Regard mystère chez Adam": http://www.gmlb.fr/Comm-press/adam/presse/08.jpg
Je me sens moins seul. C'est que, confronté à toutes ces figures, on est comme oppressé.
Elles sont nombreuses, toujours proches plastiquement, figurant une obsession.
Ils le présentent de la manière suivante:
"Artiste saturnien, cest cependant dans la lignée de lEspagnol Goya, de lAutrichien Schiele ou de lAméricain Pollock que ce jeune peintre syrien dessine, depuis vingt-deux ans, des corps contraints et des visages marqués.
Tremblantes ou guillochées, les lignes qui les cernent et en animent les faces incarnent lusure, lépreuve. Les taches dencre, les épaisseurs de peinture et les éclaboussures de couleur mises à contribution, pour auréoler ou voiler ces êtres, contribuent à lélaboration détonnants portraits, simultanément horribles et splendides (...)"
C'est vrai qu'il y a un peu des autoportraits de Schiele, ce coup de crayon qui ne s'aime pas, mais surtout très cru.
On peut ranger Sabhan Adam dans le vaste fourre-tout du néo-expressionisme. Les portraits tatant de la limite avec l'humanité, l'alterité, y sont fréquents.
Mais là où il se distingue, c'est par ce silence pictural si je puis m'exprimer ainsi: les personnages de Nitkowsky hurlent de rage et de peur à la fois, ceux de Miralles sont brouillés dans un flou esthétique, nous sont étrangers; et puis aux déformations de Bacon, évidemment.
Alors que chez lui, il y a des personnages dérangeants mais qui n'expriment rien. Et qui nous renvoient à notre propre réaction en face de leur corps. A cette envie de filer à l'anglaise plutôt que d'être heurté. Au fait que c'est notre réaction qui en fait des monstres, peut-être aussi ?
Si l'on rajoute à cela que quelques uns sont mis en scène sous la forme de victime, ligaturés et saignants, on comprend sans peine l'atmosphère perturbante qui se dégage.
Oh, pas tout de suite. Et même pas forcément: j'imagine qu'il doit être aisé de laisser son regard glisser sur ces oeuvres, n'y rien voir que de laid, et repasser la porte. Comme lorsqu'on préfère détourner les yeux de toute misère plutôt que d'être touchée par elle.
Mais pour peu qu'on se prenne au jeu, le regard glisse imperceptiblement vers leurs têtes.
La seule chose expressive physiquement, travaillée, et si, si atone.
Définitivement, si devais mettre un mot et un seul sur ces portraits, je les qualifierai de tronqués.
Tronqués car, la seule chose qui semble leur est rajoutée c'est de la bestialité (des appendices, des traits torturés, ...); et la seule chose qui semble leur être enlevée, leur humanité.
Ils n'ont plus la capacité d'exprimer quelque chose par eux-même, figés dans leurs draps colorés.
Quatre moments, quatre lieux: "Sabhan Adam, Dans la nuit du temps" annonce la plaquette.
Si l'on ne fait pas secret des quatre lieux -il s'agit de la Collégiale Saint-Pierre-la-Cour au Mans, des galeries parisiennes Meyer-Le Bihan et Idées d'Artistes et bientôt l'Espace culturel André Malraux du Kremlin Bicêtre- qui l'exposent simultanément, le titre "Dans la nuit du temps" est bien plus intriguant.
[img]http://www.idartists.com/photos/expos/carton_expo42.jpg" alt="carton_expo42.jpg" />
Des titres d'expositon ronflants, pseudo-hiératiques et censés nous délivrer la clef de compréhension d'une oeuvre, j'en ai vu des myriades, pas moins.
Seulement ce qui est frappant, c'est qu'ici ne prennent place que des portraits. Des portraits dénaturés, inquiétants, sombres... mais bien des portraits. Quid de "la nuit du temps" ?
Tous semblent se ressembler et diffèrent pourtant, comme autant de variations d'un même thème joué inlassablement.
Une toile. Une toile... de tente?
Des corps figés: parfois humanoïdes, d'autres fois animaux...
Parfois quelques taches colorés -encre et acrylique- qui contrastent d'autant plus avec cet arrière-plan terne. Des fluides: du sang, du sperme.
Et une tête, comme crayonnée d'un trait charbonneux, sale, désagréablement humaine tout en ne l'étant pas.
C'est qu'il ne s'agit pas seulement des deux paires d'yeux qu'on voit parfois, des traits tirés et burinés comme une gravure -et certainement pas de mode, des formes trop bouffies ou creusées et rognées, de ces traits hybrides.
Non, c'est surtout ce vide terrible dans les yeux.
Un sentiment d'abandon, un aspect terne, comme vidé de tout sentiment.
En fouinant dans le dossier de presse, je trouve un article consacré au "Regard mystère chez Adam": http://www.gmlb.fr/Comm-press/adam/presse/08.jpg
Je me sens moins seul. C'est que, confronté à toutes ces figures, on est comme oppressé.
Elles sont nombreuses, toujours proches plastiquement, figurant une obsession.
Ils le présentent de la manière suivante:
"Artiste saturnien, cest cependant dans la lignée de lEspagnol Goya, de lAutrichien Schiele ou de lAméricain Pollock que ce jeune peintre syrien dessine, depuis vingt-deux ans, des corps contraints et des visages marqués.
Tremblantes ou guillochées, les lignes qui les cernent et en animent les faces incarnent lusure, lépreuve. Les taches dencre, les épaisseurs de peinture et les éclaboussures de couleur mises à contribution, pour auréoler ou voiler ces êtres, contribuent à lélaboration détonnants portraits, simultanément horribles et splendides (...)"
C'est vrai qu'il y a un peu des autoportraits de Schiele, ce coup de crayon qui ne s'aime pas, mais surtout très cru.
On peut ranger Sabhan Adam dans le vaste fourre-tout du néo-expressionisme. Les portraits tatant de la limite avec l'humanité, l'alterité, y sont fréquents.
Mais là où il se distingue, c'est par ce silence pictural si je puis m'exprimer ainsi: les personnages de Nitkowsky hurlent de rage et de peur à la fois, ceux de Miralles sont brouillés dans un flou esthétique, nous sont étrangers; et puis aux déformations de Bacon, évidemment.
Alors que chez lui, il y a des personnages dérangeants mais qui n'expriment rien. Et qui nous renvoient à notre propre réaction en face de leur corps. A cette envie de filer à l'anglaise plutôt que d'être heurté. Au fait que c'est notre réaction qui en fait des monstres, peut-être aussi ?
Si l'on rajoute à cela que quelques uns sont mis en scène sous la forme de victime, ligaturés et saignants, on comprend sans peine l'atmosphère perturbante qui se dégage.
Oh, pas tout de suite. Et même pas forcément: j'imagine qu'il doit être aisé de laisser son regard glisser sur ces oeuvres, n'y rien voir que de laid, et repasser la porte. Comme lorsqu'on préfère détourner les yeux de toute misère plutôt que d'être touchée par elle.
Mais pour peu qu'on se prenne au jeu, le regard glisse imperceptiblement vers leurs têtes.
La seule chose expressive physiquement, travaillée, et si, si atone.
Définitivement, si devais mettre un mot et un seul sur ces portraits, je les qualifierai de tronqués.
Tronqués car, la seule chose qui semble leur est rajoutée c'est de la bestialité (des appendices, des traits torturés, ...); et la seule chose qui semble leur être enlevée, leur humanité.
Ils n'ont plus la capacité d'exprimer quelque chose par eux-même, figés dans leurs draps colorés.
L'avantage d'être un cochon, c'est qu'on n'a ni lois ni patrie. (Porco Rosso)
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[Expos] Sabhan Adam, Dans la nuit du temps
Wow, j'ai pas lu tout ton texte (il est un peu tard, mais demain il fera jour^^), mais en balayant les peintures que tu nous montres, je suis absolument fan
J'en connais une qui arpentera le Marais aux beaux jours du mois de juin
J'en connais une qui arpentera le Marais aux beaux jours du mois de juin
[Expos] Sabhan Adam, Dans la nuit du temps
Moi je suis comme hidden. Je trouve ça beau!
Rêve américain. Cauchemar indien. Pogo avec les loups.
[Expos] Sabhan Adam, Dans la nuit du temps
:Dc est enorme c est le Bacon syrien , est tres puissant, tres emouvant cette souffrance qui se degage des tetes ,pierre
[Expos] Sabhan Adam, Dans la nuit du temps
bonjour
je viens de voir des tableaux de Sabhan adam et d'autres, beaucoup plus inquiétantes, dans une exposition sur la défiguration en art au pouliguen (44) le thème, "la defiguration en art". c'est assez impressionnant et inattendu.
[Expos] Sabhan Adam, Dans la nuit du temps
"Pauvre, criminel ou bien éduqué, je vois l'homme dans son intégralité, sans géographie, sans histoire, sans religion. Un individu est un individu. Du début à la fin." Sabhan Adam
[Expos] Sabhan Adam, Dans la nuit du temps
"Je suis le seul artiste à m'intéresser et à dessiner exclusivement l'histoire de L'Homme avec un grand H " dixit Sabhan Adam....... ce serait-y pas un peu prétentieux de dire ça ?
D'abord son "je suis un artiste" (....c'est aux spectateurs d'évaluer) + "le seul qui etc" ( moi j'en connais plein d'autres ) et Comment expliquer la peinture ? moi je sais alors c'est je moi qui vais vous expliquer ( ah bon, s'il n' y a que lui qui sait ....... ). Défigurant tout ça.
D'abord son "je suis un artiste" (....c'est aux spectateurs d'évaluer) + "le seul qui etc" ( moi j'en connais plein d'autres ) et Comment expliquer la peinture ? moi je sais alors c'est je moi qui vais vous expliquer ( ah bon, s'il n' y a que lui qui sait ....... ). Défigurant tout ça.
[Expos] Sabhan Adam, Dans la nuit du temps
Bonsoir
il n y a rien de particulier a expliquer sur le texte de l artiste ,l important c'est de regarder son travail et de toute evidence il a un talent extraordinaire,un style bien a lui et c est un valeur sure .
il n y a rien de particulier a expliquer sur le texte de l artiste ,l important c'est de regarder son travail et de toute evidence il a un talent extraordinaire,un style bien a lui et c est un valeur sure .
[Expos] Sabhan Adam, Dans la nuit du temps
Heureusement qu'il "a un style bien à lui", c'est le propre de l'artiste, non ? Sinon c'est un artisan, qui travaille conformément à ceci ou cela.
Quant à parler de "valeur sûre"... c'est un terme de spéculateurs.
Quant à parler de "valeur sûre"... c'est un terme de spéculateurs.
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