Ces derniers jours, à Nancy, les festivals se télescopaient quelque peu. Entre Traverses, « 11e rencontre des théâtres des pays dEurope », et Passages, « festival des théâtres à lEst de lEurope et dailleurs », il y avait de quoi faire pour qui souhaitait se divertir et se cultiver. Le festival Passages sachevait hier en apothéose avec la dernière représentation du Roi singe et la montagne de feu, à lopéra de Nancy.
Le roi singe et la montagne de feu est un spectacle originaire de Chine, présenté au public français par la troupe de lOpéra national de Chengdu du Sichuan. De lopéra chinois ? Oui, mais lopéra chinois na rien à voir avec lopéra occidental, ce dernier étant basé principalement sur une uvre musicale. Lopéra chinois, au contraire, mélange un nombre impressionnant de disciplines : les artistes qui y prennent part sont à la fois des comédiens, des chanteurs, des acrobates, des danseurs, des cracheurs de feu, et maîtrisent les arts martiaux ainsi que la technique spectaculaire du changement de masque. Rien que ça. Ils sont en outre accompagnés tout au long du spectacle par un petit ensemble de musiciens.
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Lhistoire, pas bien compliquée, na pas grande importance dans le déroulement des événements. Sans rentrer dans les détails, voilà de quoi il retourne : un roi et ses trois serviteurs cherchent à se frayer un chemin à travers une montagne ravagée par les flammes. Pour étouffer celles-ci, il leur faudra se procurer un éventail magique détenu par une princesse, qui bien évidemment na aucune intention de le leur remettre de son plein gré (sinon lhistoire nirait pas loin). Sensuit un jeu de dupes qui sera loccasion de mettre en scène divers petits tableaux appelant les différentes disciplines citées plus haut, et notamment celle du « changement de masque ». Avant que le public ait eu le temps de dire ouf, les comédiens changent de visage à une vitesse qui confine à la sorcellerie. Les masques sont en outre colorés et expressifs, les costumes éblouissants de couleurs, les coiffes riches de plumes et autres parures ; les petits passages de théâtre sont bien entendu récités en chinois, avec également beaucoup dexpressivité et de vie dans les intonations, ce qui permettrait presque de saisir le sens global du texte sans avoir à lire le surtitrage. Dautant plus que les personnages sont très typés et de ce fait très vite reconnaissables, en plus dêtre débordants de sympathie et denthousiasme.
La musique, dans un premier temps, laisse perplexe. En fait, nos oreilles occidentales auraient plutôt tendance à qualifier cette déferlante sonore de cacophonie, comme si lon assistait à une espèce de concert improvisé par des bambins qui samuseraient à taper de manière anarchique sur des casseroles et des couvercles. Que nenni ! Après quelques minutes de ce traitement, on commence à percevoir une structure, et tout ce capharnaüm finit par se muer en partition extrêmement complexe dun point de vue rythmique, exécutée avec une rigueur métronomique proprement renversante. Quand à cela viennent sajouter des chorégraphies et des acrobaties réglées au dixième de temps et au dixième de millimètre près, on touche de très près lextase visuelle et auditive.
Le roi singe et la montagne de feu - Passages 2007, Nancy
Le roi singe et la montagne de feu - Passages 2007, Nancy
La petite folle monstrueuse
Le roi singe et la montagne de feu - Passages 2007, Nancy
l'Asie est quasiment absente des théâtre aujourd'hui, t'as eu de la chance de voir cela...
Le roi singe et la montagne de feu - Passages 2007, Nancy
Oui, je m'en rends compte maintenant Et dire qu'au départ j'hésitais à y aller, en me disant que j'aurais préféré aller voir un "vrai" opéra... ^^
La petite folle monstrueuse
Le roi singe et la montagne de feu - Passages 2007, Nancy
Ca a l'air bien intéressant et ça donne bien envie!
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