Hommage à Arshile Gorky (+ nouvel accrochage à Beaubourg)

[Aelooker]

Vous n'êtes peut-être, et sans doute même surement, pas au courant, mais nous célébrons actuellement l'année de l'Arménie (Hip, Hip! Hurrah! *jets de cotillons et foule en délire*).
Mëme si je ne peux m'empêcher de penser que cet heureux évènement vous laisser de marbre, nous lui devons au moins deux expositions chouetissimes. Qui toutes les deux se terminent le 4 juin prochain, vous laissant une vingtaine de jours pour aller les voir -si dorénavant vous vous trouviez intéressés, bien entendu.
D'ailleurs, ce n'est pas sans me laisser penser, qu'ils ont un drôle de calendrier, ces arméniens, pour avoir une année se terminant un 4 juin (et pas un 31 décembre comme tous les peuples civilisés, bande de barbares, tsss).



Bref, la première de ces expositions, au Musée de la Marine, est consacrée au peintre Aïvazovsky. Très bien, tout à fait le genre d'exposition plaisant aux non-fanas d'art. La mer a cette capacité à toucher toutes les âmes, j'imagine ([url=http://www.novaplanet.com/forums/viewto ... p?id=27015).

Et la deuxième, qui vous vaut cette passionante lecture (merci d'acquiésquer dans un silence religieux et de retenir vos baillements), est un hommage à Arshile Gorky, un proche de De Kooning et du mouvement dit expressioniste abstrait (Pollock, Rothko et compagnie).
S'il n'en est pas le membre le plus connu, il le doit moins à son talent indéniable qu'à une fin tragique, s'étant suicidé a à peine 44 ans.
Né en 1904, il émigre aux Etats-Unis en 1920 après avoir survécu au génocide arménien (et la mort de sa mère, ce qui ne gate rien pour commencer une vie pleine d'allant, soyons en sur).

S'il est évident que ces évènements ont porté leur marque sur son oeuvre, elle est difficile à définir exactement tant cet artiste versa dans une abstraction qui ne se prête pas -malgré les tentatives souvent grotesques- à une interprétion contextualisée (c'est du moins mon avis, et je le partage. Basta!).



Une simple salle, et encore de taille modeste, accueille cet hommage, au niveau du MNAM (et dans la section des oeuvres antérieures aux années 1970 pour être précis), c'est-à-dire le 5e étage du Centre Pompidou.
A dire la vérité, je suis assez fan de Gorky, et je ne chercherai pas à vous abuser en me targant d'une objectivité rien moins qu'inexistante.
Oui, l'exposition est minuscule. Oui, Gorky n'est pas très connu, et ne vaut ni en qualité (quoique!) ni en quantité Pollock.
Oui, qui plus, l'entrée de Beaubourg n'est pas donnée (une entrée groupée pour le MNAM et toutes les expositions à 10E, tarif réduit à 8E. Pour ceux qui ont vraiment besoin d'une réduction, elle est, comme vous pouvez le constater, monstrueuse. Que dis-je? Dantesque! Deux euros, mes aïeux, quel cadeau inéspéré du ciel... L'accès à la culture, cette arlésienne)...
Oui, l'entrée n'est pas donnée, disais-je.
Mais j'en ai profité pour jetter un oeil au nouvel accrochage des oeuvres contemporaines, qui rentabilise l'investissement pour ainsi dire; et vous en faire un compte-rendu rapide.
Pourtant, cette petite salle consacrée à Gorky vaut le déplacement, lui dont son ami De Kooning disait (je cite de mémoire): "Il débarquait de Turquie, de Russie, de je ne sais où, et pourtant sa culture conçernant l'art, et sa justesse de vue, sa justesse de mot à ce propos, était tellement impressionante".


On entre, et un quelconque panneau rappelle rapidement la biographie de l'artiste, et l'influence de Kandinsky et Miro.
Bon, pour ladite influence, elle est facile, à repérer.
Pour Kandinsky, il y a son célèbre Avec l'arc noir accroché juste en face de la salle consacrée à Gorky. Si vous ne voyez pas de rapport au niveau de la composition (au niveau des couleurs, là... bon), pensez à vous racheter des yeux; Alain Mikli, opticien des gens hypes et fashion sponsorisent l'exposition, coup de bol pour vous.
Pour Miro, vous pourrez comparer au Garden in Sochi de Gorky.

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Ce qui est frappant en consacrant un peu de temps à ces quelques toiles, c'est le sentiment de spleen qui lentement vous gagne.
Le fog grisatre de Days, etc, l'ocre-brun pareil à du sang séché d'Agonie, et le magnifique Diary of a seducer tout en volutes et visages fantomes évoquant un bar évenescent n'en appellent pas franchement à la joie de vivre.
Outre les tons, les titres eux-mêmes ne relèvent pas du chant sémantique de Oh Happy Days. Days, etc, au contraire, c'est le quotidien terne, même pas véritablement lugubre, juste morne à mourrir.

[KalistoR]

Merci pour l'information, Aelooker.
Grand admirateur du travail de Kandinsky et de Miró, j'irai sans doute faire un tour du côté de Beaubourg pour jeter un il attentif sur ces quelques réalisations de Gorky. Son nom ne m'était pas inconnu mais je ne me suis jamais réellement penché sur ses ouvrages.
Ce sera l'occasion !



J'adore, tout simplement.

:love:

[Danorah]

Comme Kali, c'est le genre de tableaux qui me laissent éperdue d'admiration

Merci pour ta critique Aelooker, qui m'a donné bien envie... Et qui me fait regretter amèrement de ne pas pouvoir aller faire un tour à Paris avant le 4 juin

[hiddenplace]

Et qui me fait regretter amèrement de ne pas pouvoir aller faire un tour à Paris avant le 4 juin

Tu viens fêter mon anniv? [*mode égocentrique off*]

[Danorah]

Et qui me fait regretter amèrement de ne pas pouvoir aller faire un tour à Paris avant le 4 juin

Tu viens fêter mon anniv? [*mode égocentrique off*]

Ah non, désolée mais le 4 juin je peux pas, c'est la fête nationale des îles Tonga.

(Et vous savez quoi, le 23 avril c'est la fête nationale de rien du tout )

[Aelooker]

Dommage que les tableaux rendent si mal en repro.
Tsss. Rien à faire, ça m'escagace


23 avril, 23 avril... euh...
Non, ne dites rien, je l'ai sur le bout de la langue!
C'est la date d'un concert des Chicks on Speed c'est ça, j'ai bon
:love: !?




























Waaaaah! Et Nancy a survécu !?