Philippe Djian nous offre une sorte de synthèse des petits malheurs quotidiens du genre de ceux qui vous colent à la peau comme la sueur. Le roman suit en cinq épisodes (enfance, la vingtaine, la trentaine etc.) la vie d'un mec mignon (il fait des photos pour les magazines homo) qui n'a pas de problémes d'argent mais qui est englué dans une vie qu'il ne maitrise pas. Il y est plus spectateur qu'acteur. D'abord il y a sa passion pour sa mère, un amour-haine-dégout dont il ne peut se détacher. Sa vie sentimentale aussi est un echec, il est plus ou moins incapable d'aimer.
Entre Eric Reinhard (le moral des ménages) et Houellebecq (celui d'extension du domaine de la lutte) voila un livre parfait pour la déprime. La philosophie de ce dernier serait : il n'y a pas de véritable sens à votre vie et de toute facon a la fin vous mourrez. Quelques passages d'humour noir sont tout de même bien réussis (les soirées de beuverie avec sa mère notament).
Il me semble noter une certaine évolution dans le style de Djian (mais ca faisait longtemps que j'avais rien lu de lui) : il se rapproche d'un style à la Palahniuk fait de phrases courtes et d'une construction "à rebourd" où le sens de certaines phrases ne se dessine que plusieurs pages en aval. Une métaphore un peu lourde aussi : le rat caché dans la cuisine comme succédané de démon intérieur...
Bref pas vraiment un roman pour l'été, ou alors à la rigueur si vous etes bloqués dans un train en grève, ni non plus une oeuvre qui boulversera votre vie. C'est bien écrit dans l'ensemble mais une fois le livre fermé ce qui me vient à l'esprit est : Et alors ?
Ma note : 5.5
Frictions [Livre]
Frictions [Livre]
Voilà une critique qui se dévore comme une descente en roller 
Merci Kassad !
Céline ne dit pas la même chose dans "Mort à crédit" ?

Merci Kassad !
Céline ne dit pas la même chose dans "Mort à crédit" ?
Qui est en ligne ?
Utilisateurs parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 7 invités