Se résoudre aux adieux Philippe Besson
Rupture...Un mot qu'on évite, qu'on
fuit même, tellement il nous fait peur et nous angoisse. C'est pourtant le
thème choisi par Philippe Besson dans son nouveau roman Se résoudre aux adieux. On ne peut pas dire que l'auteur soit un
maître de l'enthousiasme, ses différents livres étant le plus souvent teintés
de mélancolie ou de pathétique. Nous retiendrons entre autre Les jours fragiles, qui raconte la fin
de vie de Rimbaud, ou encore Instant d'abandon,
discussion sur la mort. Certes, mieux vaut peut-être ne pas être déprimé pour s'attaquer
à un Besson, mais celui-ci cerne ces émotions avec tant de délicatesse que nous
ne pouvons qu'applaudir la justesse de sa plume.
C'est un roman par lettres que nous
offre ici l'auteur. Les lettres de Louise à celui qui vient de la quitter. Mais
ses appels au secours ne trouveront jamais de réponses. Comme pour fuir sa
douleur, Louise décide de voyager, parcourant ainsi Cuba, New York, Venise.
Mais rien n'y fait, son chagrin reste intact et l'exotisme de son exil ne calme
pas ses maux. Seuls les mots qu'elle écrit sur le papier trouvent une résonance
dans ses souffrances, ses lettres deviennent un exutoire. Elle ressasse les
souvenirs heureux et malheureux, ces instants volubiles d'une relation. Mais c'est
avant tout son présent qu'elle dévoile, son implacable solitude, son manque
terrible de l'absent. Peu à peu, son travail de deuil semble ouvrir une voie de
la guérison, car à défaut de son amant, elle se rend compte que c'est elle la
véritable destinatrice de ses lettres.
En lisant ce roman, on en vient à se
demander si Philippe Besson n'a pas été une femme dans une vie intérieure. Il
saisit la sensibilité féminine avec une facilité déconcertante, voire troublante. Son
pouvoir évocateur est sans borne, il sait nous toucher là où il faut. Tous ceux
qui ont un jour connu une rupture se reconnaîtront dans le portrait de cette
femme qui cherche l'acceptation et l'explication qu'elle n'aura jamais. Le
parcours de cette guérison de soi nous émeut, soit parce que nous l'avons vécu,
soit parce que nous nous identifions à cette femme dont l'espérance devient le
seul processus de vie. Il y a dans ce roman une pudeur extrême, un lyrisme qui
s'exprime par ces mots simples, spontanés et toujours justes.
Philippe Besson nous invite à une
méditation sur la vie, l'amour, la reconstruction de soi. Il nous parle de la
nécessité de tourner la page, de se résoudre
aux adieux après une rupture, sans pourtant oublier ce qui a été, sans non
plus croire que le temps guérira forcément toutes les blessures, simplement
accepter. Le choix du roman par lettres s'avère ici remarquable car cela nous
permet de rentrer sans voyeurisme dans l'intimité de cette femme blessée, et d'en
ressentir une plus grande empathie. Ce n'est donc pas un roman accablant, mais
au contraire une œuvre optimiste qui ne fait pas de la rupture une fatalité
mais une force constructrice.
[Edit Danorah : mise en page réparée !]
Se résoudre aux adieux, Philippe Besson
Se résoudre aux adieux, Philippe Besson
Carpe diem
Se résoudre aux adieux, Philippe Besson
Dis, on est pas aveugle
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Se résoudre aux adieux, Philippe Besson
J'aime beaucoup Philippe Besson, le roman que je préfère de cet écrivain est Un garçon d'Italie. Ses écrit sont troublant et plein d'émotion. Je vais sûrement lire ce dernier livre, ta critique m'a enchanté
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