Critique Wolf's Rain [Animé]

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orioto
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Critique Wolf's Rain [Animé]

Message par orioto »

Bonjours tlm :)
Voici une critique de la série Wolf's Rain (terminée recemment) pour ma première participation à ce forum.

Prière de m'excuser si il reste des fautes
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WOLFS RAIN

Improvisation écologique ?

On entend un peu partout, avant même que la série nait débarqué en France, que le nouvel opus du prodigieux Shinichiro Watanabe rime gracieusement avec labsolue et cultisme efficacité de Cowboy Bebop. Cest une première erreur puisque, si le côté nerveux et sombrement rockn roll de la série fait penser en effet à la série jazzy précédemment citée, que son staff en est quasiment le même et que celle-ci passe très tardivement également pour ne pas heurter les plus jeunes de sa violence et de son sens profond, Wolfs Rain se rapproche bien plus dEscaflowne dans sa structure narrative que de Bebop. La série suit en effet, sur une trame très épique invitant au voyage comme le ferait un jeu de rôle, le parcours semé dembûches dune troupe dhommes loups en quête de sens et de vérité. On y sent du début jusquà la fin cette volonté dampleur narrative qui faisait linvraisemblable qualité de la série de 96. Seulement, oui seulement voilà, il nest pas que lintention qui compte dans la production télévisuelle, cest bien dommage.


La série prend place dans un monde semi apocalyptique, froid et vide, dans lequel la proéminence des hommes se fragilise tous les jours un peu plus face aux légendes et mythes qui gagnent les villes. Il y est question dune race animale mystique aujourdhui disparue dans les limbes des récits rapportés, les loups. On y parle également dun « rakuen », un paradis hypothétique aux enjeux philosophiques inconnus dont les loups seraient la clé. Cest dans ce contexte fort intéressant, mais peut-être pas assez développé, que la série lâche ses jeunes héros Calvin Klein dans lélan dune quête tourmentée et romantique. Kiba, Tsume, Hige et Toboe se rencontrent sur leur route dhommes/loups errants dans lombre de linsertion sociale. Ils sont visiblement parmi les derniers représentants de leur espèce, et durent troquer leur fourrure hermès contre une paire de jean moulant mais très souple pour leur permettre de courir gracieusement sur un fond enneigé pendant que Maaya Sakamoto chante « been a looooooooooooooong road to followwwwww ». Les 4 compagnons croiseront sur leur route différents personnages en tandem, fort réussis, tel que le couple damoureux qui se cherchent ou le vieux roublard vengeur qui ne voit pas, dans sa haine farouche et aveugle des loups, que son chien adoré, buluuuuu, en est une formidable représentante. Il y a aussi cette folle histoire de fille-fleur, graal de tous les intervenants, particulièrement les loups, qui les guidera donc sur le chemin de ce fameux paradis. Les méchants quand à eux, de leur nom de méchant et de leur prestance de méchant, rivalisent de cabotinage bollywoodien et dambiguïté shakespeariennes. Le tout nage durant 22 épisodes dans un maelström de question sans réponses et de symbolisme écologique qui aurait pu séduire. Lidée était belle il faut le reconnaître. On imagine bien Watanabe et son staff entrain de se dire, mon dieu que cette idée est belle, je nen peux plus, lançons-nous !

Cest là quest sans doute le réel problème de la série. Il semble évident, ou du moins si le but était de provoquer cette impression, Watanabe naurait pas pu faire mieux, que le projet est un immense voir monumental coup de poker. Du premier au dernier épisode, le scénario donne limpression de gagner de temps, de meubler, de se chercher. On peut même très lucidement en arriver à lhypothèse que les 4 épisodes best of (17 à 20) furent imposés pour permettre au staff de trouver une façon intéressante de finir la série. Dailleurs quel plus bel aveu que ce format amputé et atypique de 22 épisodes. Celle-ci nétait en effet visiblement pas mise sur les rails dun récit cohérent et constructif à ce stade dune saison parmi les plus vides quil mait été donné de voir. Il serait épuisant dessayer dénumérer les milles et unes magouilles utilisées pour remplir des épisodes sans faire avancer lhistoire dun pet. Tout ne semble ici, en tout les cas pour lauteur peut-être blasé de ces lignes, que clichés et facilités conventionnelles, façades pseudo branchées pour couverture danimeland (très décevant sur ce coup, probablement vaguement commandité par un distributeur). Les quatre comparses canins ne semblent avoir été pensés que pour séduire quelques adolescentes insomniaques, dans leur androgynéité si typique de jeunes ados cheveux au vent. Il y a bien sur Kiba le beau brun ténébreux un peu sauvage et souvent blessé (question de convention fétichiste) ; Tsume son rival rebelle et peu sociable dont lintégrité comportementale ne résistera pas plus de quelques épisodes, réduite à quelques remarques de façades pour le restant de la série ; Toboe le jeune chiot à la sexualité incertaine dans lequel la jeune fille précédemment citée pourra trouver un vecteur identificatoire par procuration, et enfin un bonus bogosse sans personnalité pour remplacer Kiba quand il est blessé (ou se faire blesser lui-même à loccasion), Hige.

Plus sérieusement, il y a dans cette façon de faire lemblème dune école narrative bien particulière, et à mon sens très faible. Le cas dun groupe de personnage mêlé à une intrigue globale et de grande échelle est ultra classique pour un rpg. Il lest moins dans les fictions audiovisuelles. Le fait de noyer la personnalité et lindividualité de ces personnages dans lampleur de lintrigue peut être considérée comme la pire des choses si lon prône justement limportance de lindividu dans la narration (et la vie par extension, mais ne nous perdons pas dans des considérations philosophico politiques hors de propos). La plus belle narration qui puisse être conserve une trame globale cohérente et unie tout en ne sacrifiant à aucun moment lunité de chaque personnage, son intégrité. Il ny a pas des tonnes dexemples dun tel exercice réussi, je nen connais à vrai dire quun véritablement, Final fantasy 6, mais je mégare. Il faut comprendre cette vision des choses pour apprécier la façon dont un récit tel que celui de Wolfs Rain peut être vain chez moi. Pourtant curieusement, les personnages humains du récit, qui suivent avec une volonté sans faille leurs propres motivations, sont beaucoup plus intéressants à suivre. Mais ils sont relayés au second plan de la meute aveugle et impersonnelle qui guide la série vers sa finalité. Quoi de plus normal me direz-vous que de confronter justement lindividualisme des humains à lesprit de groupe des animaux. La thématique pourrait même donner lieu à un exercice passionnant, mais pas de cette façon. Lerreur est ici, peut-être, de nous mettre du mauvais côté du règne animal. Lintention est encore une fois louable, mais la façon de faire gauche.

Comment alors, sauver la série dun four du type darjuna. Du hype, du hype et du hype, mais également bien sur un staff artistique royal, une Kanno Yôko (musique) vivant à laise sur ses acquis dorés malgré une démotivation avouée, un Kawamoto Toshihiro (design) plus en forme que jamais, une qualité technique tout simplement invraisemblable. La série se laisse voir au grès des talents monumentaux qui y fourmillent. Cest clairement une uvre de classe supérieure pour lanimation japonaise télévisée, mais cela ne suffit pas à nous faire prendre des vessies pour des lanternes. Pour revenir sur les musiques de Miss Kanno, cest bien regrettable, elles ne sont que rarement bien utilisées, mais on commence à être habitué à la difficulté de cet exercice si délicat. La dame devrait probablement être plus impliquée dans la structure sonore de la série, mais ce nest quune hypothèse. Il est en tout les cas dommage, quand on voit la magnificence de certaines scènes, dont la musique a semble-t-il été écrite spécialement, que lon doive se plier à un jeu parfois maladroit de « casage » des uvres proposées par Kanno. Ce nest réellement pas la première fois dans une série de Watanabe que limpression dune petite désunion de léquipe se fait sentir. La mécanique du faiseur de succès serait-elle moins huilée quil ny paraîtrait Il faut malheureusement ajouter à ce tableau mitigé une réelle lacune, comme un grand manque dinspiration dans la réalisation de la plupart des épisodes, avec 3 ou 4 exceptions près à la fin de la série, comme lorsquun sportif donne tout pour ses derniers essais. Il serait malhonnête de ne pas reconnaître une vrai efficacité à certaines scènes émouvantes ou à dautres troublantes, malgré quelles ne soient que des pics isolées dans une mer de platitude scénaristique. Shinichiro Watanabe peut être un réalisateur brillant et sans équivalent, ce nest plus aujourdhui à démontrer. Mais le projet Wolfs Rain ne semble pas avoir été proprement maturé et digéré par son éminence.

Note: 4/10 >> C bien troublant, même pour moi, de donner une telle note à une série si prestiieuse, mais comment donner la moyenne à une entreprise si vaine et hasardeuse...

voilà :wink:
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Val Lazare
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Message par Val Lazare »

Balderdash! Tu casses du slip de mailles! :twisted:
C'est vrai que ta critique est tip top...je connais bien Escaflown et Bebop et j'ai hâte de mettre ton jugement à l'épreuve. En tout cas bravo et merci!
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orioto
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Message par orioto »

Merci ça me fait plaisir :D
J'edite pour la note et le petit commentaire :)
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camite
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Inscription : 07 août 2003, 23:23

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Message par camite »

décidément, impossible de fréquenter un forum dont orioto serait absent :wink:

tu cherches à élargir ton registre toi aussi ? :wink:
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orioto
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Message par orioto »

Oue je me cherche un peu :wink:
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CBL
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Inscription : 03 septembre 2002, 14:30

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Message par CBL »

très bonne critique ! dommage pour Wolf's rain :(
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