Not going anywhere
Keren Ann
Quelle ne fut pas ma surprise lorsque japprends au début de cette année les intentions de notre Keren nationale denregistrer un album dans la langue de Shakespeare. Quoi ? Notre dernière porte-drapeau des textes intimistes façon Françoise Hardy, celle qui avec son complice de toujours Benjamin Biolay avait ressuscité Henry Salvador, celle qui venant de toutes les nations (née en Israël, d'un père d'origine juive russe, et d'une mère javanaise, elle a vécu aux Pays-Bas avant d'arriver à Paris ) avait choisi la France comme patrie pour mettre au monde ses deux premiers albums. Je fus encore plus désappointé le jour où japprends que lalbum doit sintituler « The disappearance » soit la traduction chanson pour chanson de son précédent album « La dispartition . » Syndrôme à la Céline Dion ? Débilité à la Johnny ? Jétais fort inquiet.
Heureusement, elle a depuis largement revu sa copie. Puisque dun travail de transcription, lalbum est passé à « Not Going Anywhere » véritable uvre originale avec pour thèmes principaux lAmérique ( cf. Biolay et Rose Kennedy ? ), le folk et la langue anglaise qui est , chose surprenante, sa langue maternelle. Si il y apparaît quelques transcriptions habiles de chansons déjà publiées en Français (End of may, Right Here Right There ) la brochette de nouveaux titres est éblouissante. Du morceau Titre de lalbum Not going anywhere, et son ambiance à la Joni mitchell, des refrains finement ciselés, légèrement doublés à la voix, à des morceaux aux traits plus appuyés comme un Sailor & Widow où Suzanne Vega nest jamais vraiment loin.
Pour la plupart instrumentés à laide dune simple guitare, de quelques filets de cordes et dinstruments enfantins, lensemble des titres minimalistes au départ, dégagent rapidement après quelques écoutes une profondeur inattendue. Si bien sûr le style est plus concis que sur les précédents opus, une certaine continuité est conservée dans la fragilité de la voix, la sensibilité de linterprétation. Accompagnée sur le morceau final par son désormais complice sur le projet Lady & Bird, le charismatique Islandais Bang Gang (ou Bardi Johanson à la ville ), Keren Ann sait aussi apporter de nouvelles influences à sa folk teinté de blues, sous la forme de la pop avant-garde venue du froid.
Soyons clair, même sans ses textes (qui en France va vraiment faire leffort de les comprendre ? ) Keren Ann confirme tous les espoirs qui avaient été mis en elle au moment de Jardin dHiver.
A des annéeslumières des quotas, des beuglantes de la star ac et des soirées commémoratives de France 2, Keren prouve quen France on peut faire de la folk anglophone sur la scène de la soit-disant « nouvelle chanson Française » sans pour autant se désavouer.
Interprète Keren Ann / Editeur Capitol Records / Paru 9/2003
Playlist
1. Not going anywhere
2. Polly
3. Road bin
4. End of may
5. Sailor & widow
6. Sit in the sun
7. Right now & right here
8. Seventeen
9. Spanish song bird
10. By the cathedral
11. Ending song
Keren Ann ne va nulle part. [Musique]
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