Lu dans le magazine Les Annales, daté du 1er août 1927 :
"J'ai vu tout récemment, chez des amis, deux films réputés d'ordre supérieur ; Métropolis, avant la présentation publique, et Chang, qui, si je ne me trompe, n'a pas encore paru dans le salles ouvertes à tous. Je m'y serais ennuyé, si je n'avais été en très aimable compagnie. Quleques lignes de Kipling ou de Loti me font mieux voir la jungle sud-asiatique. Le succès des films documentaires - qui sont pourtant les meilleurs - vient de ce que la plupart des gens n'ont aucune imagination et ne se représentent rien, si on ne leur met les choses sous le nez.
D'ailleurs, le cinéma ne leur en montre que l'ombre et la vaine apparence. L'art dégage le caractère, l'idée, la beauté, en un mot la réalité vraie. Il y faut l'intervention de l'esprit, du génie d'un artiste. Le cinéma n'est qu'une photographie perfectionnée, un outil enregistreur, bref une mécanique.
[...] Il n'y a là que pantomime, mise en scène et tableaux vivants. Vous m'objectez le montage, le découpage, l'arrangement, après la prise de vues... Simple mise en pages et jeu de patience, puisque les éléments sont tout faits, mécaniquement obtenus, et n'ont par conséquent rien de commun avec les mots du poète ou les couleurs du peintre !
Le cinéma n'est donc aucunement comparable à la littérature, à la peinture ou à la musique. Ce n'est et ce ne pourra jamais être un art digne de ce nom, un art majeur. Cela se démontre a priori. Sa nature même s'y oppose. Il pourra faire des progrès, mais ce ne sera jamais qu'une industrie."
Paul Souday
Article de 1927
Article de 1927
"Je pardonne aux gens de n'être pas de mon avis, je ne leur pardonne pas de n'être pas du leur" Talleyrand
Re: Article de 1927
Ptet que dans 80 ans, on se moquera des critiques sur le film des Schtroumpf.
Rêve américain. Cauchemar indien. Pogo avec les loups.
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