Le coin des poétes
- nirnaetharnoediad
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Le coin des poétes
Non, en fait justement le lien était clair, seulement je ne le comprennais pas: j'ignorais que Baudelaire avait fait de la poésie en prose ^^
Bon, me tarde de lire ça alors
Bon, me tarde de lire ça alors
Le coin des poétes
Les poeme en prose je vais les lire l'année prochaine parce que ils sont au CDI!
Par contre j'étais dégoutée ils avaient même pas les fleurs du mal!
Par contre j'étais dégoutée ils avaient même pas les fleurs du mal!
- hiddenplace
- totoro dodendron
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Le coin des poétes
Aaah, les poèmes en prose de Baudelaire sont aussi "puissants" que ceux des Fleurs du Mal
Bon, sinon, moi je dis OUI, même très volontier, aux poèmes en prose...surtout à ceux de Baudelaire, mais à tous les autres aussi...
Tiens, d'ailleurs voici mon préféré dans les Petits poèmes en prose:
ENIVREZ-VOUS
Il faut être toujours ivre, tout est là ; c'est l'unique question. Pour ne pas sentir l'horrible fardeau du temps qui brise vos épaules et vous penche vers la terre, il faut vous enivrer sans trêve.
Mais de quoi? De vin, de poésie, ou de vertu à votre guise, mais enivrez-vous!
Et si quelquefois, sur les marches d'un palais, sur l'herbe verte d'un fossé, vous vous réveillez, l'ivresse déjà diminuée ou disparue, demandez au vent, à la vague, à l'étoile, à l'oiseau, à l'horloge; à tout ce qui fuit, à tout ce qui gémit, à tout ce qui roule, à tout ce qui chante, à tout ce qui parle, demandez quelle heure il est. Et le vent, la vague, l'étoile, l'oiseau, l'horloge, vous répondront, il est l'heure de s'enivrer ; pour ne pas être les esclaves martyrisés du temps, enivrez-vous, enivrez-vous sans cesse de vin, de poésie, de vertu, à votre guise.
Et, je change totalement d'orientation: c'est du très léger, mais je viens de retrouver un poème que j'ai appris en CE1, de Robert Desnos (je l'aime beaucoup ce monsieur, en y regardant bien):
LA FOURMI
Une fourmi de dix-huit mètres
Avec un chapeau sur la tête,
Ça n'existe pas, ça n'existe pas.
Une fourmi traînant un char
Plein de pingouins et de canards,
Ça n'existe pas, ça n'existe pas.
Une fourmi parlant français,
Parlant latin et javanais,
Ça n'existe pas, ça n'existe pas.
Eh! pourquoi pas?
:stp:
Bon, sinon, moi je dis OUI, même très volontier, aux poèmes en prose...surtout à ceux de Baudelaire, mais à tous les autres aussi...
Tiens, d'ailleurs voici mon préféré dans les Petits poèmes en prose:
ENIVREZ-VOUS
Il faut être toujours ivre, tout est là ; c'est l'unique question. Pour ne pas sentir l'horrible fardeau du temps qui brise vos épaules et vous penche vers la terre, il faut vous enivrer sans trêve.
Mais de quoi? De vin, de poésie, ou de vertu à votre guise, mais enivrez-vous!
Et si quelquefois, sur les marches d'un palais, sur l'herbe verte d'un fossé, vous vous réveillez, l'ivresse déjà diminuée ou disparue, demandez au vent, à la vague, à l'étoile, à l'oiseau, à l'horloge; à tout ce qui fuit, à tout ce qui gémit, à tout ce qui roule, à tout ce qui chante, à tout ce qui parle, demandez quelle heure il est. Et le vent, la vague, l'étoile, l'oiseau, l'horloge, vous répondront, il est l'heure de s'enivrer ; pour ne pas être les esclaves martyrisés du temps, enivrez-vous, enivrez-vous sans cesse de vin, de poésie, de vertu, à votre guise.
Et, je change totalement d'orientation: c'est du très léger, mais je viens de retrouver un poème que j'ai appris en CE1, de Robert Desnos (je l'aime beaucoup ce monsieur, en y regardant bien):
LA FOURMI
Une fourmi de dix-huit mètres
Avec un chapeau sur la tête,
Ça n'existe pas, ça n'existe pas.
Une fourmi traînant un char
Plein de pingouins et de canards,
Ça n'existe pas, ça n'existe pas.
Une fourmi parlant français,
Parlant latin et javanais,
Ça n'existe pas, ça n'existe pas.
Eh! pourquoi pas?
:stp:
Le coin des poétes
Belfégore a écrit : je l'avais apprise aussi la fourmi !
Moi aussi je l'ai apprise, comme quoi les profs se surpassent en originalité!
- nirnaetharnoediad
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Le coin des poétes
Belfégore: Wouah, merci, souvenirs d'enfance
Et puis merci à ceux qui mettent des poêmes en prose de Baudelaire, que je ne connaissais pas du tout (les poêmes, pas Baudelaire), je vais aller cet après midi me les procurer je crois
Et puis merci à ceux qui mettent des poêmes en prose de Baudelaire, que je ne connaissais pas du tout (les poêmes, pas Baudelaire), je vais aller cet après midi me les procurer je crois
- nirnaetharnoediad
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Le coin des poétes
Belfégore a écrit : les fleurs du mal, ce n'est pas non plus le comble de l'originalité en poésie... mais cela reste extraordinaire !
*s'étouffe*
- nirnaetharnoediad
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Le coin des poétes
*se désétouffe*
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Le coin des poétes
Poète qui m'a toujours paru assez hermétique (je ne l'ai pas étudié), mais que j'aime tout de même beaucoup: Mallarmé. Et puisqu'on est dans les fenêtres...^^
Les fenêtres
Las du triste hôpital, et de l'encens fétide
Qui monte en la blancheur banale des rideaux
Vers le grand crucifix ennuyeux du mur vide,
Le moribond sournois y redresse un vieux dos,
Se traîne et va, moins pour chauffer sa pourriture
Que pour voir du soleil sur les pierres, coller
Les poils blancs et les os de la maigre figure
Aux fenêtres qu'un beau rayon clair veut hâler
Et la bouche, fiévreuse et d'azur bleu vorace,
Telle, jeune, elle alla respirer son trésor,
Une peau virginale et de jadis! Encrasse
D'un long baiser amer les tièdes carreaux d'or.
Ivre, il vit, oubliant l'horreur des saintes huiles,
Les tisanes, l'horloge et le lit infligé,
La toux; et quand le soir saigne parmi les tuiles,
Son il, à l'horizon de lumière gorgé
Voit des galères d'or, belles comme des cygnes,
Sur un fleuve de pourpre et de parfums dormir
En berçant l'éclair fauve et riche de leurs lignes
Dans un grand nonchaloir chargé de souvenir!
Ainsi, pris du dégoût de l'homme a l'âme dure
Vautré dans le bonheur, où ses seuls appétits
Mangent, et qui s'entête à chercher cette ordure
Pour l'offrir à la femme allaitant ses petits,
Je fuis et je m'accroche à toutes les croisées
D'où l'on tourne l'épaule à la vie, et, béni,
Dans leur verre, lavé d'éternelles rosées
Que dore le matin chaste de l'Infini!
Je me mire et me vois ange! Et je meurs, et j'aime
-Que la vitre soit l'art, soit la mysticité -
A renaître, portant mon rêve en diadème,
Au ciel antérieur où fleurit la Beauté!
Mais, hélas! Ici-bas est maître: sa hantise
Vient m'écurer parfois jusqu'en cet abri sûr,
Et le vomissement impur de la Bêtise
Me force à me boucher le nez devant l'azur.
Est-il moyen ô Moi qui connais l'amertume,
D'enfoncer le cristal par le monstre insulté
Et de m'enfuir, avec mes deux ailes sans plumes?
-Au risque de tomber pendant l'éternité.
Les fenêtres
Las du triste hôpital, et de l'encens fétide
Qui monte en la blancheur banale des rideaux
Vers le grand crucifix ennuyeux du mur vide,
Le moribond sournois y redresse un vieux dos,
Se traîne et va, moins pour chauffer sa pourriture
Que pour voir du soleil sur les pierres, coller
Les poils blancs et les os de la maigre figure
Aux fenêtres qu'un beau rayon clair veut hâler
Et la bouche, fiévreuse et d'azur bleu vorace,
Telle, jeune, elle alla respirer son trésor,
Une peau virginale et de jadis! Encrasse
D'un long baiser amer les tièdes carreaux d'or.
Ivre, il vit, oubliant l'horreur des saintes huiles,
Les tisanes, l'horloge et le lit infligé,
La toux; et quand le soir saigne parmi les tuiles,
Son il, à l'horizon de lumière gorgé
Voit des galères d'or, belles comme des cygnes,
Sur un fleuve de pourpre et de parfums dormir
En berçant l'éclair fauve et riche de leurs lignes
Dans un grand nonchaloir chargé de souvenir!
Ainsi, pris du dégoût de l'homme a l'âme dure
Vautré dans le bonheur, où ses seuls appétits
Mangent, et qui s'entête à chercher cette ordure
Pour l'offrir à la femme allaitant ses petits,
Je fuis et je m'accroche à toutes les croisées
D'où l'on tourne l'épaule à la vie, et, béni,
Dans leur verre, lavé d'éternelles rosées
Que dore le matin chaste de l'Infini!
Je me mire et me vois ange! Et je meurs, et j'aime
-Que la vitre soit l'art, soit la mysticité -
A renaître, portant mon rêve en diadème,
Au ciel antérieur où fleurit la Beauté!
Mais, hélas! Ici-bas est maître: sa hantise
Vient m'écurer parfois jusqu'en cet abri sûr,
Et le vomissement impur de la Bêtise
Me force à me boucher le nez devant l'azur.
Est-il moyen ô Moi qui connais l'amertume,
D'enfoncer le cristal par le monstre insulté
Et de m'enfuir, avec mes deux ailes sans plumes?
-Au risque de tomber pendant l'éternité.
Le coin des poétes
et bien voici mon poème préféré ..
LORGUE de BARBARIE
Moi je joue du piano
Disait lun
Moi je joue du violon
Disait lautre
Moi de la harpe moi du banjo
Moi du violoncelle
Moi du biniou .. Moi de la flûte
Et Moi de la crécelle.
Et les uns et les autres parlaient parlaient
Parlaient de ce quils jouaient.
On nentendait pas la musique
Tout le monde parlait
Parlait parlait
Personne ne jouait
Mais dans un coin un homme se taisait :
« Et de quel instrument jouez-vous monsieur
Qui vous taisez et qui ne dites rien ? »
Lui demandèrent les musiciens.
« Moi je joue de lorgue de barbarie
Et du couteau aussi »
Dit lhomme qui jusquici
Navait absolument rien dit
Et puis il savança le couteau à la main
Et il tua tous les musiciens
Et il joua de lorgue de barbarie
Et sa musique était si vraie
Et si vivante et si jolie
Que la petite fille du maître de la maison
Sortit de dessous le piano
Où elle était couchée endormie par ennuie
Et elle dit :
« Moi je jouais au cerceau
A la balle au chasseur
Je jouais à la marelle
Je jouais avec un seau
Je jouais avec une pelle
Je jouais au papa et à la maman
Je jouais à chat perché
Je jouais avec mes poupées
Je jouais avec une ombrelle
Je jouais avec mon petit frère
Avec ma petite soeur
Je jouais au gendarme
Et au voleur
Mais cest fini fini fini
Je veux jouer à lassassin
Je veux jouer de lorgue de barbarie. »
Et lhomme prit la petite fille par la main
Et ils sen allèrent dans les villes
Dans les maisons dans les jardins
Et puis ils tuèrent le plus de monde possible
Apres quoi ils se marièrent
Et ils eurent beaucoup denfants.
Mais
Laîné appris le piano
Le second le violon
Le troisième la harpe
Le quatrième la crécelle
Le cinquième le violoncelle
Et puis ils se mirent à parler parler
parler parler parler
On nentendit plus la musique
Et tout fut à recommencer !
Prévert
:stp:
LORGUE de BARBARIE
Moi je joue du piano
Disait lun
Moi je joue du violon
Disait lautre
Moi de la harpe moi du banjo
Moi du violoncelle
Moi du biniou .. Moi de la flûte
Et Moi de la crécelle.
Et les uns et les autres parlaient parlaient
Parlaient de ce quils jouaient.
On nentendait pas la musique
Tout le monde parlait
Parlait parlait
Personne ne jouait
Mais dans un coin un homme se taisait :
« Et de quel instrument jouez-vous monsieur
Qui vous taisez et qui ne dites rien ? »
Lui demandèrent les musiciens.
« Moi je joue de lorgue de barbarie
Et du couteau aussi »
Dit lhomme qui jusquici
Navait absolument rien dit
Et puis il savança le couteau à la main
Et il tua tous les musiciens
Et il joua de lorgue de barbarie
Et sa musique était si vraie
Et si vivante et si jolie
Que la petite fille du maître de la maison
Sortit de dessous le piano
Où elle était couchée endormie par ennuie
Et elle dit :
« Moi je jouais au cerceau
A la balle au chasseur
Je jouais à la marelle
Je jouais avec un seau
Je jouais avec une pelle
Je jouais au papa et à la maman
Je jouais à chat perché
Je jouais avec mes poupées
Je jouais avec une ombrelle
Je jouais avec mon petit frère
Avec ma petite soeur
Je jouais au gendarme
Et au voleur
Mais cest fini fini fini
Je veux jouer à lassassin
Je veux jouer de lorgue de barbarie. »
Et lhomme prit la petite fille par la main
Et ils sen allèrent dans les villes
Dans les maisons dans les jardins
Et puis ils tuèrent le plus de monde possible
Apres quoi ils se marièrent
Et ils eurent beaucoup denfants.
Mais
Laîné appris le piano
Le second le violon
Le troisième la harpe
Le quatrième la crécelle
Le cinquième le violoncelle
Et puis ils se mirent à parler parler
parler parler parler
On nentendit plus la musique
Et tout fut à recommencer !
Prévert
:stp:
Le coin des poétes
Mais où est ce que j'ai déjà vu ce poeme?
Tu l'avais pas déjà mis?
Tu l'avais pas déjà mis?
Le coin des poétes
Ben, moi, je profite de ce joli post pour vous présenter le poème de Freddy, un ami d'un ami d'un ami d'un...
La nature et toi.
Puisse le vent de par son voyage,
Te guider sur le chemin de la liberté.
Puisse le soleil par delà le monde,
T'apporter chaleur et réconfort.
Puisse l'eau vive des torrents,
T'accorder la sérénité de l'âme.
Puisse les plantes et les fleurs,
T'enseigner les beautés cachées de cet univers.
Puisse les libres animaux te tenant compagnie,
Te permettre de découvrir sentiments et sincérité.
Puisse le feu de sa flamme vivace,
Susciter en toi persévérance dans tes actions.
Puisse les montagnes au delà de l'horizon,
Te procurer la sagesse infinie de l'âme.
Puisse la lune dans tes nuits de doutes,
T'éclairer de sa lumière dans tes décisions.
Puisse les étoiles qui peuplent les cieux,
Rendre ton cur prospère.
Puisse le ciel donner à tes maux,
Un nuage d'espérance pour l'avenir.
Puisse la terre qui chaque jour d'accompagne,
Consentir le repos de tes peines.
Puisse la forêt de ses arbres majestueux,
Relier par un lien féerique relier ciel et terre.
Puisse la neige de sa blancheur divine,
Laver les averses de ton esprit.
Puisse la pluie comme une amie fidèle,
Etancher ta soif de rêves infinis.
Et puisse ces quelques lignes par mont et par vaux,
Te rappeler ma sincère et réelle amitié.
:bouhou:
Le coin des poétes
Mais où est ce que j'ai déjà vu ce poeme?
Tu l'avais pas déjà mis?
Tu l'avais pas déjà mis?
dans un autre topic c'est fort possible .. j'ai un vague souvenir d'avoir déjà fait cela .. je me souviens plus quel était le sujet de ce topic ..
Le coin des poétes
Un petit Rimbaud que j'ai étudié en 4° que je viens de retrouver:
Le Bal des Pendus
Au gibet noir, manchot aimable,
Dansent, dansent les paladins,
Les maigres paladins du diable,
Les squelettes de Saladins.
Messire Belzébuth tire par la cravate
Ses petits pantins noirs grimaçant sur le ciel,
Et, leur claquant au front un revers de savate,
Les fait danser, danser aux sons d'un vieux Noël !
Et les pantins choqués enlacent leurs bras grêles :
Comme des orgues noirs, les poitrines à jour
Que serraient autrefois les gentes damoiselles,
Se heurtent longuement dans un hideux amour.
Hurrah ! les gais danseurs qui n'avez plus de panse !
On peut cabrioler, les tréteaux sont si longs !
Hop ! qu'on ne cache plus si c'est bataille ou danse !
Belzébuth enragé racle ses violons !
O durs talons, jamais on n'use sa sandale !
Presque tous ont quitté la chemise de peau ;
Le reste est peu gênant et se voit sans scandale.
Sur les crânes, la neige applique un blanc chapeau :
Le corbeau fait panache à ces têtes fêlées,
Un morceau de chair tremble à leur maigre menton :
On dirait, tournoyant dans les sombres mêlées,
Des preux, raides, heurtant armures de carton.
Hurrah ! la bise siffle au grand bal des squelettes !
Le gibet noir mugit comme un orgue de fer !
Les loups vont répondant des forêts violettes :
À l'horizon, le ciel est d'un rouge d'enfer...
Holà, secouez-moi ces capitans funèbres
Qui défilent, sournois, de leurs gros doigts cassés
Un chapelet d'amour sur leurs pâles vertèbres :
Ce n'est pas un moustier ici, les trépassés !
Oh ! voilà qu'au milieu de la danse macabre
Bondit dans le ciel rouge un grand squelette fou
Emporté par l'élan, comme un cheval se cabre :
Et, se sentant encor la corde raide au cou,
Crispe ses petits doigts sur son fémur qui craque
Avec des cris pareils à des ricanements,
Et, comme un baladin rentre dans la baraque,
Rebondit dans le bal au chant des ossements.
Au gibet noir, manchot aimable,
Dansent, dansent les paladins,
Les maigres paladins du diable,
Les squelettes de Saladins.
Le Bal des Pendus
Au gibet noir, manchot aimable,
Dansent, dansent les paladins,
Les maigres paladins du diable,
Les squelettes de Saladins.
Messire Belzébuth tire par la cravate
Ses petits pantins noirs grimaçant sur le ciel,
Et, leur claquant au front un revers de savate,
Les fait danser, danser aux sons d'un vieux Noël !
Et les pantins choqués enlacent leurs bras grêles :
Comme des orgues noirs, les poitrines à jour
Que serraient autrefois les gentes damoiselles,
Se heurtent longuement dans un hideux amour.
Hurrah ! les gais danseurs qui n'avez plus de panse !
On peut cabrioler, les tréteaux sont si longs !
Hop ! qu'on ne cache plus si c'est bataille ou danse !
Belzébuth enragé racle ses violons !
O durs talons, jamais on n'use sa sandale !
Presque tous ont quitté la chemise de peau ;
Le reste est peu gênant et se voit sans scandale.
Sur les crânes, la neige applique un blanc chapeau :
Le corbeau fait panache à ces têtes fêlées,
Un morceau de chair tremble à leur maigre menton :
On dirait, tournoyant dans les sombres mêlées,
Des preux, raides, heurtant armures de carton.
Hurrah ! la bise siffle au grand bal des squelettes !
Le gibet noir mugit comme un orgue de fer !
Les loups vont répondant des forêts violettes :
À l'horizon, le ciel est d'un rouge d'enfer...
Holà, secouez-moi ces capitans funèbres
Qui défilent, sournois, de leurs gros doigts cassés
Un chapelet d'amour sur leurs pâles vertèbres :
Ce n'est pas un moustier ici, les trépassés !
Oh ! voilà qu'au milieu de la danse macabre
Bondit dans le ciel rouge un grand squelette fou
Emporté par l'élan, comme un cheval se cabre :
Et, se sentant encor la corde raide au cou,
Crispe ses petits doigts sur son fémur qui craque
Avec des cris pareils à des ricanements,
Et, comme un baladin rentre dans la baraque,
Rebondit dans le bal au chant des ossements.
Au gibet noir, manchot aimable,
Dansent, dansent les paladins,
Les maigres paladins du diable,
Les squelettes de Saladins.
- nirnaetharnoediad
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Le coin des poétes
Hop, je prends une pelle et je déterre: Je viens de découvrir Brise marine de Mallarmé, et je pense que ça vaut le coup d'être partagé:
La chair est triste, hélas! et j'ai lu tous les livres.
Fuir! là-bas fuir! Je sens que des oiseaux sont ivres
D'être parmi l'écume inconnue et les cieux!
Rien, ni les vieux jardins reflétés par les yeux
Ne retiendra ce coeur qui dans la mer se trempe
O nuits! ni la clarté déserte de ma lampe
Sur le vide papier que la blancheur défend
Et ni la jeune femme allaitant son enfant.
Je partirai! Steamer balançant ta mâture,
Lève l'ancre pour une exotique nature!
Un Ennui, désolé par les cruels espoirs,
Croit encore à l'adieu suprême des mouchoirs!
Et, peut-être, les mâts, invitant les orages
Sont-ils de ceux qu'un vent penche sur les naufrages
Perdus, sans mâts, sans mâts, ni fertiles îlots...
Mais, ô mon coeur, entends le chant des matelots!
C'est... exquis
La chair est triste, hélas! et j'ai lu tous les livres.
Fuir! là-bas fuir! Je sens que des oiseaux sont ivres
D'être parmi l'écume inconnue et les cieux!
Rien, ni les vieux jardins reflétés par les yeux
Ne retiendra ce coeur qui dans la mer se trempe
O nuits! ni la clarté déserte de ma lampe
Sur le vide papier que la blancheur défend
Et ni la jeune femme allaitant son enfant.
Je partirai! Steamer balançant ta mâture,
Lève l'ancre pour une exotique nature!
Un Ennui, désolé par les cruels espoirs,
Croit encore à l'adieu suprême des mouchoirs!
Et, peut-être, les mâts, invitant les orages
Sont-ils de ceux qu'un vent penche sur les naufrages
Perdus, sans mâts, sans mâts, ni fertiles îlots...
Mais, ô mon coeur, entends le chant des matelots!
C'est... exquis
Le coin des poétes
Oh bah ça tombe bien j'étais en plein dans la relecture des Petits Poèmes en Prose de Baudelaire. En voilà un qu'Abby n'a pas posté... (En tout cas il ne me semble pas l'avoir vu )
A une heure du matin.
Enfin! Seul! On n'entend plus que le roulement de quelques fiacres attardés et éreintés. Pendant quelques heures, nous posséderons le silence, sinon le repos. Enfin! la tyrannie de la face humaine a disparu, et je ne souffrirai plus que par moi-même.
Enfin! il m'est donc permis de me délasser dans un bain de ténèbres! D'abord, un double tour à la serrure. Il me semble que ce tour de clef augmentera ma solitude et fortifiera les barricades qui me séparent actuellement du monde.
Horrible vie ! Horrible ville ! Récapitulons la journée : avoir vu plusieurs hommes de lettres, dont l'un m'a demandé si l'on pouvait aller en Russie par voie de terre (il prenait sans doute la Russie pour une île) ; avoir disputé généreusement contre le directeur d'une revue, qui à chaque objection répondait : «- C'est ici le parti des honnêtes gens, » ce qui implique que tous les autres journaux sont rédigés par des coquins; avoir salué une vingtaine de personnes, dont quinze me sont inconnues; avoir distribué des poignées de main dans la même proportion, et cela sans avoir pris la précaution d'acheter des gants ; être monté pour tuer le temps, pendant une averse, chez une sauteuse qui m'a prié de lui dessiner un costume de Vénustre; avoir fait ma cour à un directeur de théâtre, qui m'a dit en me congédiant : « - Vous feriez peut-être bien de vous adresser à Z... ; c'est le plus lourd, le plus sot et le plus célèbre de tous mes auteurs, avec lui vous pourriez peut-être aboutir à quelque chose. Voyez-le, et puis nous verrons;» m'être vanté (pourquoi?) de plusieurs vilaines actions que je n'ai jamais commises, et avoir lâchement nié quelques autres méfaits que j'ai accomplis avec joie, délit de fanfaronnade, crime de respect humain; avoir refusé à un ami un service facile, et donné une recommandation écrite à un parfait drôle; ouf! est-ce bien fini ?
Mécontent de tous et mécontent de moi, je voudrais bien me racheter et m'enorgueillir un peu dans le silence et la solitude de la nuit. Ames de ceux que j'ai aimés, âmes de ceux que j'ai chantés, fortifiez-moi, soutenez-moi, éloignez de moi le mensonge et les vapeurs corruptrices du monde, et vous, Seigneur Dieu! accordez-moi la grâce de produire quelques beaux vers qui me prouvent à moi-même que je ne suis pas le dernier des hommes, que je ne suis pas inférieur à ceux que je méprise!
... C'est pas génial, ça ?
A une heure du matin.
Enfin! Seul! On n'entend plus que le roulement de quelques fiacres attardés et éreintés. Pendant quelques heures, nous posséderons le silence, sinon le repos. Enfin! la tyrannie de la face humaine a disparu, et je ne souffrirai plus que par moi-même.
Enfin! il m'est donc permis de me délasser dans un bain de ténèbres! D'abord, un double tour à la serrure. Il me semble que ce tour de clef augmentera ma solitude et fortifiera les barricades qui me séparent actuellement du monde.
Horrible vie ! Horrible ville ! Récapitulons la journée : avoir vu plusieurs hommes de lettres, dont l'un m'a demandé si l'on pouvait aller en Russie par voie de terre (il prenait sans doute la Russie pour une île) ; avoir disputé généreusement contre le directeur d'une revue, qui à chaque objection répondait : «- C'est ici le parti des honnêtes gens, » ce qui implique que tous les autres journaux sont rédigés par des coquins; avoir salué une vingtaine de personnes, dont quinze me sont inconnues; avoir distribué des poignées de main dans la même proportion, et cela sans avoir pris la précaution d'acheter des gants ; être monté pour tuer le temps, pendant une averse, chez une sauteuse qui m'a prié de lui dessiner un costume de Vénustre; avoir fait ma cour à un directeur de théâtre, qui m'a dit en me congédiant : « - Vous feriez peut-être bien de vous adresser à Z... ; c'est le plus lourd, le plus sot et le plus célèbre de tous mes auteurs, avec lui vous pourriez peut-être aboutir à quelque chose. Voyez-le, et puis nous verrons;» m'être vanté (pourquoi?) de plusieurs vilaines actions que je n'ai jamais commises, et avoir lâchement nié quelques autres méfaits que j'ai accomplis avec joie, délit de fanfaronnade, crime de respect humain; avoir refusé à un ami un service facile, et donné une recommandation écrite à un parfait drôle; ouf! est-ce bien fini ?
Mécontent de tous et mécontent de moi, je voudrais bien me racheter et m'enorgueillir un peu dans le silence et la solitude de la nuit. Ames de ceux que j'ai aimés, âmes de ceux que j'ai chantés, fortifiez-moi, soutenez-moi, éloignez de moi le mensonge et les vapeurs corruptrices du monde, et vous, Seigneur Dieu! accordez-moi la grâce de produire quelques beaux vers qui me prouvent à moi-même que je ne suis pas le dernier des hommes, que je ne suis pas inférieur à ceux que je méprise!
... C'est pas génial, ça ?
La petite folle monstrueuse
Le coin des poétes
John Keats le plus grand
Bright star, would I were stedfast as thou art--
Not in lone splendour hung aloft the night
And watching, with eternal lids apart,
Like nature's patient, sleepless Eremite,
The moving waters at their priestlike task
Of pure ablution round earth's human shores,
Or gazing on the new soft-fallen mask
Of snow upon the mountains and the moors
No--yet still stedfast, still unchangeable,
Pillow'd upon my fair love's ripening breast,
To feel for ever its soft fall and swell,
Awake for ever in a sweet unrest,
Still, still to hear her tender-taken breath,
And so live ever-or else swoon to death.
Not in lone splendour hung aloft the night
And watching, with eternal lids apart,
Like nature's patient, sleepless Eremite,
The moving waters at their priestlike task
Of pure ablution round earth's human shores,
Or gazing on the new soft-fallen mask
Of snow upon the mountains and the moors
No--yet still stedfast, still unchangeable,
Pillow'd upon my fair love's ripening breast,
To feel for ever its soft fall and swell,
Awake for ever in a sweet unrest,
Still, still to hear her tender-taken breath,
And so live ever-or else swoon to death.
- nirnaetharnoediad
- Auditeur de Rires et Chansons
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- Inscription : 01 juin 2003, 16:28
Le coin des poétes
Personnellement j'aime beaucoup Keats, particulièrement le très célèbre Ode on a Nightingale (ou to a Nightingale, peut-être), mais je doute que tous les krineinins goutent la poésie en langue de Shakespeare... avec une p'tite traduction ça serait mieux ^^
Merci pour tous ces "bons" souvenirs Abby, relire Maurice Scève me procure mult joie
Un p'tit Rimbaud que j'aime beaucoup: je le trouve mignon et drôle: Rêvé pour l'hiver: (Les autres sont trop longs pour les mettre ici ^^)
L'hiver, nous irons dans un petit wagon rose
Avec des coussins bleus.
Nous serons bien. Un nid de baisers fous repose
Dans chaque coin moelleux.
Tu fermeras l'oeil, pour ne point voir, par la glace,
Grimacer les ombres des soirs,
Ces monstruosités hargneuses, populace
De démons noirs et de loups noirs.
Puis tu te sentiras la joue égratignée...
Un petit baiser, comme une folle araignée,
Te courra par le cou...
Et tu me diras: "Cherche!" en inclinant la tête,
Et nous prendrons du temps à trouver cette bête
Qui voyage beaucoup...
Merci pour tous ces "bons" souvenirs Abby, relire Maurice Scève me procure mult joie
Un p'tit Rimbaud que j'aime beaucoup: je le trouve mignon et drôle: Rêvé pour l'hiver: (Les autres sont trop longs pour les mettre ici ^^)
L'hiver, nous irons dans un petit wagon rose
Avec des coussins bleus.
Nous serons bien. Un nid de baisers fous repose
Dans chaque coin moelleux.
Tu fermeras l'oeil, pour ne point voir, par la glace,
Grimacer les ombres des soirs,
Ces monstruosités hargneuses, populace
De démons noirs et de loups noirs.
Puis tu te sentiras la joue égratignée...
Un petit baiser, comme une folle araignée,
Te courra par le cou...
Et tu me diras: "Cherche!" en inclinant la tête,
Et nous prendrons du temps à trouver cette bête
Qui voyage beaucoup...
Le coin des poétes
Je suis le ténébreux, le veuf, l'inconsolé,
Le Prince d'Aquitaine à la Toure abolie,
Ma seule étoile est morte et mon luth constellé,
Porte le soleil noir de la mélancolie.
Dans la nuit du tombeau toi qui m'a consolé,
Rends moi le Pausilippe et la Mer d'Italie,
La fleur qui plaisait tant à mon coeur désolé,
Et la treille ou le Pampre à la Rose s'allie.
Suis-je Amour ou Phébus, Lusignan ou Biron,
Mon front est rouge encore du baiser de la Reine,
J'ai révé dans la grotte ou nage la sirène,
Et j'ai deux fois vainqueur traversé l'Acheron,
Modulant tour à tour sur la lyre d'Orphée,
Les soupirs de la Sainte et les cris de la Fée.
El Desdichado
J'aimerais savoir si vous connaissez ce poème très célèbre.
Le Prince d'Aquitaine à la Toure abolie,
Ma seule étoile est morte et mon luth constellé,
Porte le soleil noir de la mélancolie.
Dans la nuit du tombeau toi qui m'a consolé,
Rends moi le Pausilippe et la Mer d'Italie,
La fleur qui plaisait tant à mon coeur désolé,
Et la treille ou le Pampre à la Rose s'allie.
Suis-je Amour ou Phébus, Lusignan ou Biron,
Mon front est rouge encore du baiser de la Reine,
J'ai révé dans la grotte ou nage la sirène,
Et j'ai deux fois vainqueur traversé l'Acheron,
Modulant tour à tour sur la lyre d'Orphée,
Les soupirs de la Sainte et les cris de la Fée.
El Desdichado
J'aimerais savoir si vous connaissez ce poème très célèbre.
- nirnaetharnoediad
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- Inscription : 01 juin 2003, 16:28
Le coin des poétes
Tu as oublié de préciser qu'il est de Nerval Personnellement je l'ai appris par coeur, cours de français oblige, il y a quelques années de cela, mais je suis maitenant ravie de le connaître
Le coin des poétes
C'etait fait expres!!
Je suis content de voir que votre culture est grande!! (sur ce site) Cela devient de plus en plus rare.
(Et pourtant cette poésie est très connue).
Genre poésie en prose, meme si cela ne se revendique pas en tant que tel, Sylvie de Nerval (justement) pour moi en est pratiquement. J'ai rarement trouvé autant de beuaté, autant de simplicité dans des écrits.
Malheuresement son oeuvre est pour moi trop irrégulière et il tombe trop souvent dans certains travers que je lui reproche, notamment la profusion de symbolisme, synchrétisme et hermétisme. (Normal me direz-vous pour le chef de file du courant hermétique...)
Enfin il n'en reste pas moins que Nerval est un des auteurs qui m'a le plus profondément marqué.
Je suis content de voir que votre culture est grande!! (sur ce site) Cela devient de plus en plus rare.
(Et pourtant cette poésie est très connue).
Genre poésie en prose, meme si cela ne se revendique pas en tant que tel, Sylvie de Nerval (justement) pour moi en est pratiquement. J'ai rarement trouvé autant de beuaté, autant de simplicité dans des écrits.
Malheuresement son oeuvre est pour moi trop irrégulière et il tombe trop souvent dans certains travers que je lui reproche, notamment la profusion de symbolisme, synchrétisme et hermétisme. (Normal me direz-vous pour le chef de file du courant hermétique...)
Enfin il n'en reste pas moins que Nerval est un des auteurs qui m'a le plus profondément marqué.
- nirnaetharnoediad
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- Inscription : 01 juin 2003, 16:28
Le coin des poétes
Si je me souviens bien (mais c'est assez loin tout ça), le poème El desdichado est le premier texte de l'ensemble d'une dizaine de poèmes qu'est Les chimères. J'avais essayé de lire les autres (Myrtho particulièrement) et ben... j'avais pas pigé grand chose. Il y a une telle profusion d'images mythologiques (et pas les plus courantes) que la lecture devient vite lassante, à force de se sentir rejeté en dehors du p'tit monde de Nerval. Faudrait que je déchiffre, un dictionnaire de mythologie en mains, puis que je relise ensuite en ayant tout appris par coeur
Le coin des poétes
mon poeme préféré est d'Aragon:
Il n'aurait fallu
Qu'un moment de plus
Pour que la mort vienne
Mais une main nue
Alors est venue
Qui a pris la mienne
Qui donc a rendu
Leurs couleurs perdues
Aux jours aux semaines
Sa réalité
A l'immense été
Des choses humaines
Moi qui frémissais
Toujours je ne sais
De quelle colère
Deux bras ont suffi
Pour faire à ma vie
Un grand collier d'air
Rien qu'un mouvement
Ce geste en dormant
Léger qui me frôle
Un souffle posé
Moins une rosée
Contre mon épaule
Un front qui s'appuie
A moi dans la nuit
Deux grands yeux ouverts
Et tout m'a semblé
Comme un champ de blé
Dans cet univers
Un tendre jardin
Dans l'herbe où soudain
La verveine pousse
Et mon coeur défunt
Renaît au parfum
Qui fait l'ombre douce
Il n'aurait fallu
Qu'un moment de plus
Pour que la mort vienne
Mais une main nue
Alors est venue
Qui a pris la mienne
Qui donc a rendu
Leurs couleurs perdues
Aux jours aux semaines
Sa réalité
A l'immense été
Des choses humaines
Moi qui frémissais
Toujours je ne sais
De quelle colère
Deux bras ont suffi
Pour faire à ma vie
Un grand collier d'air
Rien qu'un mouvement
Ce geste en dormant
Léger qui me frôle
Un souffle posé
Moins une rosée
Contre mon épaule
Un front qui s'appuie
A moi dans la nuit
Deux grands yeux ouverts
Et tout m'a semblé
Comme un champ de blé
Dans cet univers
Un tendre jardin
Dans l'herbe où soudain
La verveine pousse
Et mon coeur défunt
Renaît au parfum
Qui fait l'ombre douce
Le coin des poétes
Comme je disais, oui Nerval est dur à comprendre et EL desdichado est peut-etre le plus accessible!!
Quant à Myrtho : si je me souviens bien les premiers vers sont de ce gout :
Je pense à toi Myrtho, divine enchanteresse,
Au Pausillippe altier de mille feux brillants,
A ton front éclairé des clartés d'Orient,
Aux raisins noirs mélés avec l'or de ta tresse.
C'est vrai que c'est dur de voir ou il veut en venir. On voit la myrthe, symbole de l'antiquité, le Pausilippe qui je crois est une montagne italienne, L'orient qui symbolise pour Nerval les religions extérieures à celles du Panthéon romain et grec et le raisin noir symbole de Bacchus mélé par un oxymore à l'or valeure mystique depuis toujours.
Regardant cette première strophe, il est facile de comprendre ton désarroi. Mais preincipalement, c'est les Filles du Feu, ouevre quasi autobiographique, qui est utile pour comprendre sa poésie.
Ex pour El Desdichado, la Fée de la fin de son poème est Sylvie une jeune fille qu'il a aimé dans sa jeunesse alors que la reine est Adrienne, une autre jeune fille entrevue dans son enfance qu'il aimera des le premier regard.
HHHHa ces artistes!!!!
Quant à Myrtho : si je me souviens bien les premiers vers sont de ce gout :
Je pense à toi Myrtho, divine enchanteresse,
Au Pausillippe altier de mille feux brillants,
A ton front éclairé des clartés d'Orient,
Aux raisins noirs mélés avec l'or de ta tresse.
C'est vrai que c'est dur de voir ou il veut en venir. On voit la myrthe, symbole de l'antiquité, le Pausilippe qui je crois est une montagne italienne, L'orient qui symbolise pour Nerval les religions extérieures à celles du Panthéon romain et grec et le raisin noir symbole de Bacchus mélé par un oxymore à l'or valeure mystique depuis toujours.
Regardant cette première strophe, il est facile de comprendre ton désarroi. Mais preincipalement, c'est les Filles du Feu, ouevre quasi autobiographique, qui est utile pour comprendre sa poésie.
Ex pour El Desdichado, la Fée de la fin de son poème est Sylvie une jeune fille qu'il a aimé dans sa jeunesse alors que la reine est Adrienne, une autre jeune fille entrevue dans son enfance qu'il aimera des le premier regard.
HHHHa ces artistes!!!!
Le coin des poétes
LE CUR
Je suis lécho perdu dans un désert sans fin,
Intarissable source absorbée par les remous
De son sablier dor ;
Rythmes rebelles dune danse en éclats :
LEternel voyageur lenlace,
lembrasse et lui prête sa voix plaintive :
« O vent, en tétreignant je nétreins que le vide,
Nos corps suivent un même chemin et regardent en avant,
Mais mes yeux de mille ans se retournent sans cesse ; alors tu es loin,
je sens encore ton souffle
Meffleurer et ta voix mattirer,
mais mon domaine sarrête sur lombre que tu emportes. »
Il forme les dunes où je rencontrai lécho premier,
Double étrange où ma forme prend vie.
Gifle du vent nouveau, et me voici mort-né
Adieu, berceuse des premiers temps !
Ma voie est dans léveil,
Point de repos dans ma course, point de rêves au repos,
Je tomberai quand le vent
Fera limpossible retour
Faisant choir les maux pesants
De son regard de sang
Sur mes derniers atours.
Daphné TURPIN
Je suis lécho perdu dans un désert sans fin,
Intarissable source absorbée par les remous
De son sablier dor ;
Rythmes rebelles dune danse en éclats :
LEternel voyageur lenlace,
lembrasse et lui prête sa voix plaintive :
« O vent, en tétreignant je nétreins que le vide,
Nos corps suivent un même chemin et regardent en avant,
Mais mes yeux de mille ans se retournent sans cesse ; alors tu es loin,
je sens encore ton souffle
Meffleurer et ta voix mattirer,
mais mon domaine sarrête sur lombre que tu emportes. »
Il forme les dunes où je rencontrai lécho premier,
Double étrange où ma forme prend vie.
Gifle du vent nouveau, et me voici mort-né
Adieu, berceuse des premiers temps !
Ma voie est dans léveil,
Point de repos dans ma course, point de rêves au repos,
Je tomberai quand le vent
Fera limpossible retour
Faisant choir les maux pesants
De son regard de sang
Sur mes derniers atours.
Daphné TURPIN
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