Dancer in the dark [film]
- nirnaetharnoediad
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Dancer in the dark [film]
Ceci est une ébauche de critique plus quune critique à proprement parler, étant donné mon peu de connaissances cinématographiques. Simplement en voyant le film et en constatant autour de moi que beaucoup de monde ne lavait pas vu jai eu envie den parler ici.
Ne connaissant aucun des films du scénariste et réalisateur, Lars Von Trier, javançais un peu vers linconnu quand je décidais de regarder ce film, sachant uniquement quil avait reçu la palme dor à Cannes en 2000 en même temps que Björk recevait le prix de Meilleur interprète féminin.
Lhistoire en elle même est assez simple : une immigrée tchèque incarnée par Björk, Selma, travaille dur dans une usine américaine pour survivre tant bien que mal, tout en rêvant de musique et plus particulièrement de comédie musicale. Petit à petit elle perd la vue, et le téléspectateur apprend que la maladie qui la frappe est héréditaire : son garçon dune douzaine dannées en sera atteint aussi dans quelques temps si la jeune femme ne parvient pas à économiser la somme nécessaire pour lopérer. Tout au long du film la situation ne va faire qualler de mal en pis pour finir en une « apothéose dramatique ».
Vu comme ça, on se prépare à sortir deux ou trois paquets de mouchoirs pour pleurer sur le sort de cette pauvre femme qui réalise une totale abnégation delle même pour sauver son fils dune maladie quelle se sent coupable de lui avoir transmis en lui donnant la vie malgré tout.
Les nombreux thèmes lourds abordés (immigration, sentiment de culpabilité, méchanceté humaine profonde dans le personnage de Bill, homme endetté qui vole les économies de Selma en sarrangeant pour quaux yeux de la justice ce soit elle qui passe pour une voleuse, imperfection de la machine judiciaire humaine,) ne sont pas laissés tel quel, laccent nest dailleurs même pas mis sur eux. Lévidente noirceur qui ressort, renforcée par le poids dune image manquant souvent de netteté, comme si lon voyait par les yeux de Selma, dune lenteur des scènes reflétant la lenteur des gestes de linfirme, est totalement revisitée grâce à quelques figures hautement positives, dont le personnage de Björk est bien sûr lillustration majeure.
Plongée dans les ténèbres, manipulée par des forces qui la dépassent jusquau bout, la jeune femme garde une obstination magnifique, comme une inaliénable affirmation de son pouvoir sur le monde. Malgré un constat passager dimpuissance, ce futur quelle accepte pour elle sera toujours refusé pour son fils, se sacrifiant totalement pour lui payer à tous prix cette opération. Tout le film est véritablement porté par linterprétation magistrale de Björk, qui par son visage seul arrive à incarner toute la force qui a pu venir à une immigrée tchèque ne se lamentant jamais mais gardant foi dans la vie, grâce à la musique. En effet cest dans cette passion qui remonte à lenfance que la jeune femme se réfugie, tout dabord comme une douce rêverie quand le travail à lusine napporte quennui. Mais ces scènes de chant, qui se jouent uniquement dans la tête de la jeune femme, deviendront au fur et à mesure du film réellement vécues : quand la réalité devient trop dure la musique devient une véritable puissance salvatrice.
Les scènes de comédie musicale en elles mêmes sont surprenantes, ou du moins le seraient-elles pour quelquun ne connaissant pas du tout la musique de Björk. Il en ressort un profond amour de rythmes martelés sappuyant toujours sur ce que la jeune femme entend autour delle, comme le bruit des machines de lusine, et la voix de Björk senvole parfois dune manière dont elle seule a le secret ; elle est comme toujours profonde et marquante. Mais par ses envolées même et une certaine
« naïveté » qui émane du visage de la chanteuse tout au long du film, les paroles despoir quelle offre prennent toute leur force. Le jeu des caméras lors de ses scènes, si nombreuses quon en perd presque la tête, allège encore le tout en donnant une véritable impression de la liberté que peut ressentir Selma dans le chant.
Ce film reste alors en mémoire comme un mélange entre noirceur, haine de lhumanité et un espoir, un amour de la vie et des autres qui en fait un tout à part, ne tombant jamais dans le gros mélodrame tout en gardant cette trame de désespoir inhérente au destin de Selma. Tout se compense dans un ensemble que lon aurait du mal à classer dans un genre tout fait.
Note : Hmm, dure réflexion : 8,5 ou 9 sûrement.
Pour plus d'infos:
[url=http://www.dancerinthedark.com">http://www.dancerinthedark.com
Ne connaissant aucun des films du scénariste et réalisateur, Lars Von Trier, javançais un peu vers linconnu quand je décidais de regarder ce film, sachant uniquement quil avait reçu la palme dor à Cannes en 2000 en même temps que Björk recevait le prix de Meilleur interprète féminin.
Lhistoire en elle même est assez simple : une immigrée tchèque incarnée par Björk, Selma, travaille dur dans une usine américaine pour survivre tant bien que mal, tout en rêvant de musique et plus particulièrement de comédie musicale. Petit à petit elle perd la vue, et le téléspectateur apprend que la maladie qui la frappe est héréditaire : son garçon dune douzaine dannées en sera atteint aussi dans quelques temps si la jeune femme ne parvient pas à économiser la somme nécessaire pour lopérer. Tout au long du film la situation ne va faire qualler de mal en pis pour finir en une « apothéose dramatique ».
Vu comme ça, on se prépare à sortir deux ou trois paquets de mouchoirs pour pleurer sur le sort de cette pauvre femme qui réalise une totale abnégation delle même pour sauver son fils dune maladie quelle se sent coupable de lui avoir transmis en lui donnant la vie malgré tout.
Les nombreux thèmes lourds abordés (immigration, sentiment de culpabilité, méchanceté humaine profonde dans le personnage de Bill, homme endetté qui vole les économies de Selma en sarrangeant pour quaux yeux de la justice ce soit elle qui passe pour une voleuse, imperfection de la machine judiciaire humaine,) ne sont pas laissés tel quel, laccent nest dailleurs même pas mis sur eux. Lévidente noirceur qui ressort, renforcée par le poids dune image manquant souvent de netteté, comme si lon voyait par les yeux de Selma, dune lenteur des scènes reflétant la lenteur des gestes de linfirme, est totalement revisitée grâce à quelques figures hautement positives, dont le personnage de Björk est bien sûr lillustration majeure.
Plongée dans les ténèbres, manipulée par des forces qui la dépassent jusquau bout, la jeune femme garde une obstination magnifique, comme une inaliénable affirmation de son pouvoir sur le monde. Malgré un constat passager dimpuissance, ce futur quelle accepte pour elle sera toujours refusé pour son fils, se sacrifiant totalement pour lui payer à tous prix cette opération. Tout le film est véritablement porté par linterprétation magistrale de Björk, qui par son visage seul arrive à incarner toute la force qui a pu venir à une immigrée tchèque ne se lamentant jamais mais gardant foi dans la vie, grâce à la musique. En effet cest dans cette passion qui remonte à lenfance que la jeune femme se réfugie, tout dabord comme une douce rêverie quand le travail à lusine napporte quennui. Mais ces scènes de chant, qui se jouent uniquement dans la tête de la jeune femme, deviendront au fur et à mesure du film réellement vécues : quand la réalité devient trop dure la musique devient une véritable puissance salvatrice.
Les scènes de comédie musicale en elles mêmes sont surprenantes, ou du moins le seraient-elles pour quelquun ne connaissant pas du tout la musique de Björk. Il en ressort un profond amour de rythmes martelés sappuyant toujours sur ce que la jeune femme entend autour delle, comme le bruit des machines de lusine, et la voix de Björk senvole parfois dune manière dont elle seule a le secret ; elle est comme toujours profonde et marquante. Mais par ses envolées même et une certaine
« naïveté » qui émane du visage de la chanteuse tout au long du film, les paroles despoir quelle offre prennent toute leur force. Le jeu des caméras lors de ses scènes, si nombreuses quon en perd presque la tête, allège encore le tout en donnant une véritable impression de la liberté que peut ressentir Selma dans le chant.
Ce film reste alors en mémoire comme un mélange entre noirceur, haine de lhumanité et un espoir, un amour de la vie et des autres qui en fait un tout à part, ne tombant jamais dans le gros mélodrame tout en gardant cette trame de désespoir inhérente au destin de Selma. Tout se compense dans un ensemble que lon aurait du mal à classer dans un genre tout fait.
Note : Hmm, dure réflexion : 8,5 ou 9 sûrement.
Pour plus d'infos:
[url=http://www.dancerinthedark.com">http://www.dancerinthedark.com
Dancer in the dark [film]
et bien voilà une excellente critique ! Félicitations ! 

Dancer in the dark [film]
CBL a écrit :et bien voilà une excellente critique ! Félicitations !
Heureusement que ce n'est qu'une ébauche de critique...
D'ailleurs c'est sympa de voir que bcp de gens postent leurs critiques ici!!!
Sinon pour en revenir au film j'ai vraiment été bluffé par Björk. Si le nom d'artiste ne devait revenir qu'à une seule personne, elle le mériterait amplement!
Et que dire du final où même moi j'ai dû retenir mes larmes!!!
Bref c'est un film magnifique, loin notamment des Idiots du même Von Trier et que je n'ai pas aimé du tout!
Rêve américain. Cauchemar indien. Pogo avec les loups.
- nirnaetharnoediad
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Dancer in the dark [film]
Merci beaucoup tout le monde, ça me fait vraiment plaisir
J'ai vraiment eu du mal à faire une critique tendant à l'exhaustivité sans dévoiler la fin, ça me fait plaisir qu'elle soit comprise tout de même 
Edit: D'ailleurs Belfégore ça m'intéresserait que tu m'expliques brievement qu'elle est ton approche si ça ne te gène pas, j'aime bien lire différentes interprétations d'un même film


Edit: D'ailleurs Belfégore ça m'intéresserait que tu m'expliques brievement qu'elle est ton approche si ça ne te gène pas, j'aime bien lire différentes interprétations d'un même film

- hiddenplace
- totoro dodendron
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Dancer in the dark [film]
Moi aussi, je te félicite Nirna, car je suis incapable de pondre une telle critique, surtout sur un film comme celui-ci...
Je suppose, comme tu l'as faite aujourd'hui, que tu as vu Dancer in the dark hier soir (il est passé tard, sur france 3 je crois), donc pas en VO...
Si c'est le cas, je ne saurais que te conseiller de le visionner en VO, si tu le peux, car malgré tout, la VF reste bcp moins forte, surtout pour le jeu de Björk, tu t'en doutes.
Toujours est-il que je voudrais bien poster mon approche aussi de ce film, qui m'arrache chaque fois des larmes (ça doit être la 4ème fois que je le vois, je n'arrive pas à me retenir), mais il y a tellement de choses abordées... Je crois qu'Arakneed dans une de ses critiques (voir sur le site donc), a pas mal parlé de la notion de sacrifice, traitée aussi dans Breaking the waves et Dogville (et dans les autres aussi, peut être)... Le principe de caméra à l'épaule reste selon moi un moyen de représenter les personnages dans leur moment de vulnérabilité (ce qui n'a pas lieu dans les scènes de musique, qui représentent l'univers intérieur de Selma). Cela dit, je n'ai jamais su ce qui se diait sur Lars Von Trier, au niveau de ses problématiques, apparemment souvent incomprises d'ailleurs...
Le seul reproche que je ferai (mais minuscule^^) c'est que malgré le jeu époustoufflant de Björk, l'acharnement avec lequel le "monde" se retourne contre elle me semble un peu trop manichéen. C'est certainement un parti pris de Lars Von trier, mais je comprends que certains puissent le trouver un peu trop soutenu.
Et c'est aussi pour cette raison que je reste mitigée sur Dogville, qui ne m'a pas vraiment déplue, mais qui a laissée en moi trop de questions sans réponse.
Je suppose, comme tu l'as faite aujourd'hui, que tu as vu Dancer in the dark hier soir (il est passé tard, sur france 3 je crois), donc pas en VO...
Si c'est le cas, je ne saurais que te conseiller de le visionner en VO, si tu le peux, car malgré tout, la VF reste bcp moins forte, surtout pour le jeu de Björk, tu t'en doutes.
Toujours est-il que je voudrais bien poster mon approche aussi de ce film, qui m'arrache chaque fois des larmes (ça doit être la 4ème fois que je le vois, je n'arrive pas à me retenir), mais il y a tellement de choses abordées... Je crois qu'Arakneed dans une de ses critiques (voir sur le site donc), a pas mal parlé de la notion de sacrifice, traitée aussi dans Breaking the waves et Dogville (et dans les autres aussi, peut être)... Le principe de caméra à l'épaule reste selon moi un moyen de représenter les personnages dans leur moment de vulnérabilité (ce qui n'a pas lieu dans les scènes de musique, qui représentent l'univers intérieur de Selma). Cela dit, je n'ai jamais su ce qui se diait sur Lars Von Trier, au niveau de ses problématiques, apparemment souvent incomprises d'ailleurs...
Le seul reproche que je ferai (mais minuscule^^) c'est que malgré le jeu époustoufflant de Björk, l'acharnement avec lequel le "monde" se retourne contre elle me semble un peu trop manichéen. C'est certainement un parti pris de Lars Von trier, mais je comprends que certains puissent le trouver un peu trop soutenu.
Et c'est aussi pour cette raison que je reste mitigée sur Dogville, qui ne m'a pas vraiment déplue, mais qui a laissée en moi trop de questions sans réponse.
- nirnaetharnoediad
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Dancer in the dark [film]
Elle parlait de la critique de Dogville je pense 
En tout cas merci de vous intéresser à ce film qui je trouve le mérite.
Pour le côté manichéen, je suis en fait un peu passé à côté car j'ai voulu appuyé sur le personnage de Selma et l'espoir qu'elle porte, car c'est pour moi ce qui fait que le film sort vraiment de l'ordinaire!

En tout cas merci de vous intéresser à ce film qui je trouve le mérite.
Pour le côté manichéen, je suis en fait un peu passé à côté car j'ai voulu appuyé sur le personnage de Selma et l'espoir qu'elle porte, car c'est pour moi ce qui fait que le film sort vraiment de l'ordinaire!
- hiddenplace
- totoro dodendron
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En fait, je parlais exclusivement de la critique de Dogville par Arakneed... Il parle apparemment en connaissance de cause, du Dogme et des partis pris de Von Trier...
http://cinema.krinein.com/dogville-872/ ... e-872.html
edit: tu m'as devancée, Nirna!
http://cinema.krinein.com/dogville-872/ ... e-872.html
edit: tu m'as devancée, Nirna!

- Purple Rain
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Dancer in the dark [film]
Admirable critique vraiment ce n'est pas possible que ce soit un essai. Quel talent 
Si tout le site est de cette qualité je pense que je vais rester parmis vous un bon moment

Si tout le site est de cette qualité je pense que je vais rester parmis vous un bon moment

- nirnaetharnoediad
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Dancer in the dark [film]
Ben merci beaucoup tout le monde... (Il n'y a pas de smiley rougissant sur ce site ^^) Pour la peine ma modestie en prend un serieux coup 

Dancer in the dark [film]
Dans le cadre de la semaine consacrée à Bjork: [url=http://cinema.krinein.com/Dancer-in-the-Dark-1846.html" title="">"Dancer in the Dark" est à l'honneur aujourd'hui, en compagnie de sa bande originale
- nirnaetharnoediad
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Dancer in the dark [film]
Pas sympa ça, pour une fois que je fais un truc pour compenser son absence sur le site... Tsss ^^
- pitite lutine
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Dancer in the dark [film]
Pour ma part j'étais déçut...
J'ai une amie qui m'en à dit tellement bien que je m'attendais tellement à mieux !
Mais bon j'adore ce que fait Bjork niveau chant quand même et à chaque fois que jrécoute son album je m'imagine toute ses machines qui font des notes de musiques et qu'elle délire!
Je trouve ce film vraiment dure surtout pendant la scène ou le propriétaire lui demande de le tuer... Et elle le frappe à coup de caisse métalique !!
Je ne comprend pas qu'on puisse tomber dans une tel haine et qu'on puisse tuer quelqu'un ainsi ! Elle à l'air tellement naïve dans ce film !
J'ai une amie qui m'en à dit tellement bien que je m'attendais tellement à mieux !

Je trouve ce film vraiment dure surtout pendant la scène ou le propriétaire lui demande de le tuer... Et elle le frappe à coup de caisse métalique !!

- nirnaetharnoediad
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Belfégore a écrit :ben, c'était le cas pendant 5 mois quand même
excuse nous de faire une théma bjork et de compléter le site
Si on a plus le droit de dire des bétises pour se détendre quand on en a besoin hein ^^
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