Eurockéennes 2004 [Festival]

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nazonfly
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Eurockéennes 2004 [Festival]

Message par nazonfly »

Les Eurockéennes, ce sont 95.000 personnes sur trois jours.
Les Eurockéennes, c'est un camping de 10.000 places.
Les Eurockéennes, ce sont pas moins de 60 groupes répartis sur 4 scènes : la Grande Scène située en bas d'une petite colline et garnie de deux écrans de part et d'autre, le Chapiteau énorme avec la deuxième grande scène, la Plage au bord d'un lac et la Loggia petit chapiteau dans un coin.
Les Eurockéennes, c'est aussi un site protégé massacré par des dizaines de milliers de fans de musique, c'est une poussière rouge qui s'élève dans le ciel.
Les Eurockéennes, c'est tout ça et bien plus encore. Et j'y étais.

Depuis le temps que j'avais envie de "faire" un festival. A l'annonce de KoRn, Slipknot, Placebo aux Eurocks, ma copine et moi n'avons pas hésité. Une semaine après que le programme ait été dévoilé, nous avions déjà commandé le Pass Trois Jours.
De rapides coups d'oeil sur le forum des Eurocks ([url=http://www.eurockeennes.fr/forum2004/" title="ici">ici) me permit de me familiariser avec le déroulement et l'organisation.

Jeudi
J'arrive donc de Lyon par l'autoroute jusqu'à Belfort. Dès la sortie de l'autoroute, des mecs en bleus arrêtent quelques voitures sur le bas-côté. Et les panneaux jaunes aux couleurs des Eurocks m'emmènent rapidement au camping. Un passage par l'accueil et je me retrouve avec le pass jaune du camping, avec la phrase "Pas envie de dormir". Une phrase dont je vais vite comprendre le sens.
Dès l'arrivée sur le site de camping, des mugissements/hurlements/rugissements retentissent dans l'air frais. Et ce sera le cas toute la nuit. Difficile de dormir. Un petit tour de camping me fait prendre conscience de LA chose : ce camping est gigantesque mais ça sera grunge (16 douches pour le camping, quelques lavabos pour un brin de toilette ou de vaisselle, mais quatre ordinateurs branchés sur Internet et une salle de jeux en réseau que je n'ai malheureusement pas testée).
Nous décidons d'aller faire un tour et en suivant la route nous arrivons au site même des Eurocks, à 45 minutes de marche du camping. C'est décidé, nous utiliserons les navettes!!

Vendredi
Merci la SNCF. Le frère de ma copine ne peut arriver qu'à 16h30, pas de Luke ou de No One is Innocent pour moi...
Je commence donc mon festival par JR Ewing à la Loggia. Le programme m'indique du hardcore'n'roll, bref quelque chose qui déménage. Et c'est vrai que les petits gars mettent le feu, comme notamment le chanteur qui prend un petit bain de foule. Mais c'est déjà la fin du concert/
I Am en tant que patrons du rap français est sur la Grande Scène, une scène magnifique avec un décor en carton pates par derrière. Mais I AM reste I AM. Deux titres après et une sempiternelle dénonciation des élections présidentielles et du FN, je laisse le groupe sans qu'ils m'aient convaincus.
Le Broken Social Scene est sur la Plage, et tout ce dont je me souviens c'est que c'était vraiment bien...
A peine le concert fini, nous courrons sous le Chapiteau pour Franz Ferdinand, première véritable claque de ces Eurocks. Le Chapiteau est complet et tout le monde chante, tappe des mains. Dans un français quasiment impeccables, les écossais savent mettre le public complètement dans le bain.
-M- est sur la Grande Scène. Je n'ai jamais vraiment aimé cet artiste aux chansounettes gentillounettes, tranquillounettes, avec son univers si particulier (une grosse guitare rose bombe le torse derrière lui). Mais je dois dire que malgré un début poussif sans véritable osmose avec le public, -M- s'installe petit à petit. Des solos de guitare émaillent son concert, et pour moi ce sont les meilleures parties, parce que quand il chante, Dieu que c'est ennuyeux. Sa guitare est attachée par les deux bouts et bientôt il la lache, elle s'envole dans les airs, retombe, -M- place deux, trois riffs et la guitare repart... C'est un instant magique. Pour résumer, -M- a su me réconcilier en partie avec sa musique.
Je reste sur la Grande Scène et je commence à m'approcher de celle-ci, car bientôt c'est Placebo, l'un des groupes que j'attends le plus. Petit à petit, les gens avancent, avancent. On se serre, certains s'assoient par terre et bouffent le peu de place qui reste, on allume des pétards ici et là, un connard tente à tout prix de passer devant nous "Je suis Brian, le concert ne peut commencer sans moi" alors qu'on est pire que des sardines en boite. La lumière s'éteint, et sur Bitter End les pogos commencent. Moi qui m'attendais à une soirée tranquille, je suis déçu... Enervé, j'irais pogoter (ou plutôt mettre deux trois coups de coude ici et là) un peu, je maudirais le public qui balance les bras à gauche et à droite sur la version française de Protect Me (non ce n'est pas une chanson d'amour les gars, on est pas chez Celine Dion), le groupe ne communique pas du tout avec le public, pas un merci rien... Blasé, dégouté, je m'en vais au bout d'à peine une heure avec le sentiment d'avoir vécu l'un des plus mauvais concerts de ma vie avec une des plus mauvaises ambiances.

Samedi
Après une nuit à nouveau émaillée des mêmes cris, un déjeuner composé de boites et de chips rapidement avalés, il est temps de revenir aux concerts.
Elista sous le Chapiteau aura mes faveurs. Petit groupe français délivrant un rock sympathique, ils sauront eux aussi se mettre le public dans leur poche et même leurs petits problèmes de guitare au début du set ne sauront casser l'ambiance... Ce fut un très bon concert, même si la reprise de "Laisse tomber les filles" de France Gall (??) aurait été évitable.
La Grande Scène voit apparaître As Dragon, autre groupe français aux mélodies étranges (liberté artistique totale nous rappelle le programme). Je n'ai pas trop accroché malgré la jolie voix de la chanteuse.
Retour au Chapiteau avec Girls in Hawai, qui ne sont ni des filles, ni d'Hawai, puisque ce sont des mecs de Belgique. Avant même le concert, tout le monde est dans l'ambiance puisque Fred de l'émission "C'est pas sorcier" fait un passage sur la scène pour une émission diffusée en septembre. Rien que ce petit intermède en dit long sur la gentillesse de ce groupe. Jouant à fond avec le public, parlant plusieurs fois du beau temps de ce samedi de juillet, leur set est irréprochable et tout le monde sous le Chapiteau est conquis... Je commence à me dire que les concerts sur cette scène sont magiques.
Petite pause sandwichs avant de passer quelques instants devant Seeed, du reggae allemand, soit deux bonnes excuses pour moi de ne pas aller voir. Et au vu de l'ambiance, j'ai peut-être eu tord. Car tout le monde chante, lève les mains, applaudit, et le groupe se fend même d'une chanson entière sur les Eurockéennes. Une bonne surprise pour les quelques minutes...
Mais déjà Shrink Orchestra m'attend dans la Loggia. Gagnant du tremplin Bourgogne, ce groupe est composé d'un frontman (qui m'a fait irrémédiablement penser à Keith Flint de Prodigy de par son énergie), d'un DJ aux scratchs, d'un guitariste, d'un batteur et d'un mixeur de vidéos en live. Ce mélange a priori étrange est détonnant, et une fois encore c'est tout le public qui bouge son corps au rythme de cette musique. Ce petit groupe peut à mon avis aller très loin!
Nouveau retour à la Grande Scène pour PJ Harvey, et comme pour presque toutes les Grandes Scènes, je suis au début un peu déçu par l'absence de communication de la chanteuse à la courte jupette. Mais l'atmosphère se détend un peu à la suite d'un plantage du guitariste. L'ensemble est de bonne facture mais ne casse pas des barres.
Tandis que le Chapiteau déborde de tous les côtés pour Alain Bashung, je me dirige vers la plage pour écouter Scissor Sisters qui m'avait assez plu lors de premières écoutes. Mais leur glam-rock souligné par une chanteuse au décolleté pigeonnant et un chanteur au costume blanc serré ne me séduit pas vraiment. Sympathique mais pas tout à fait ce que j'attendais.
La Grande Scène m'appelle de nouveau pour les Pixies, un groupe que je ne sais apparemment pas apprécier à sa juste valeur. Là encore, leur show est sympa sans véritable relief et encore une fois un manque de chaleur avec le public. Ils ne me feront pas sortir de ma torpeur. Au bout d'une heure de concert, je me sauve et tente d'aller dormir.

Dimanche
Déjà trois jours que nous sommes là, et c'est le dernier jour de concert avec de nombreux groupes attendus.
Tout débute par le hardcore terriblement entraînant de An Albatross. 30 petites minutes de scène, mais 30 minutes de délire à fond genre punk. Micro dans le pantalon, un guitariste couché par terre, le public qui commence à pogoter pour une petite dizaine d'entre eux... Et la poussière s'élève dans le ciel pour la première fois de la journée.
Nous attendons patiemment Blonde Redhead qui se révèle être assez ennuyeux. Et nous délaissons le groupe pour voir ce que donne Doctor L qui a, parait-il, collaboré avec des gens aussi différents que les Wampas, les Rita Mitsouko, Assassin, Passi, Neneh Cherry... Etrange mélange n'est-ce-pas. Sur scène, trois personnes seulement : un batteur qui tourne le dos au public, un clavieriste/flutiste (?) et Doctor L, chanteur, joueur de djembé ainsi que d'un autre instrument étrange. Pas de mot pour le public encore une fois, mais étrangement celà ne me déçoit pas. Car la voix de Doctor L est envoutante au plus haut, et si l'on rajoute une flûte jazzy, les rythmes africains donnés par le djembé et la batterie, on se rend facilement compte que tout le monde était sous le charme.
Revenant sur nos pas, nous jetons une oreille amusée sur Svinkels, un groupe de rap atypique. Leur show est je pense assez exceptionnel. Ils dialoguent avec le public, leur dit de bouger... Sur le peu de motivation d'une partie du public, ils commencent à raconter que pour le concert de la Star Ac, ça bougeait plus et forcément tout le monde se met en branle. De rares chansons revendicatives (L'Internationale, La Jeunesse Emmerde le Front National) sont noyées dans une set list délirant, avec par exemple Cereal Killer - Tueur de bière en série. Ils feront même la pub pour KoRn et Slipknot, reprendront quelques riffs de Hells Bells, sans oublier leur sublissime "Réveiller le punk". Svinkels ou le genre de rap qui me plait, car finalement proche du rock.
Petit détour par la Loggia où l'on peut entendre un groupe français, Lust pas franchement mauvais, mais pas non plus exceptionnels. Rien de très original dans leur musique rock-pop...
A la Plage, la techno d'Amp Fiddler nous sert idéalement de fond sonore pour manger et pour jouer à
Rêve américain. Cauchemar indien. Pogo avec les loups.
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Lestat
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Eurockéennes 2004 [Festival]

Message par Lestat »

Quel compte rendu gargantuesque ! Remet nous ça ! :x:)
"Michael Bay a une grosse queue, Mais j'aime à penser que la mienne est encore plus grosse." - McG
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schiste
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Eurockéennes 2004 [Festival]

Message par schiste »

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Loic
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Eurockéennes 2004 [Festival]

Message par Loic »

Dommage que tu ais raté no one is innocent. Pour les avoir vu aux solidays, ce groupe est une vrai bombe. Je ne sais pas ce que va donner leur prochain disque, mais sur scène, c'est l'un des meilleures groupes de metal francais, avec mass et lofo. Sinon, c'est vrai que la prog ressemble beaucoup a celle des solidays: No one, Bashung, AS Dragon, M, IAM.
Sinon, pour revenir a Elista, ce groupe est très bon, et en plus ils sont super sympa (interview du groupe: http://musique.krinein.com/Elista-Interview-1686.html) Cerise sur le gateaux: Le chanteur connait krinein!
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