Un héros très discret [film]

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ninjardin
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Un héros très discret [film]

Message par ninjardin »

Sortie en mai 1996, le 15 pour etre tres precis, ce film nous conte l'histoire d'Albert Dehousse jeune garçon naïf et solitaire qui lors de la Liberation va se faire passer pour ce qu'il n'est pas, un héros de la résistance.

Dans le rôle titre, Mathieu Kassovitz et à ses côtés, Sandrine Kiberlain et Anouk Grinberg.Avec en guest Albert Dupontel et François Berléand.

Ce film de Jacques Audiard nous parle de l'imposture d'un homme qui voulait vivre une autre vie, vie qu'il s'invente de toute pièce et qui par son bagout et son souci du detail arrive à rendre plus que réelle, et c'est un détail qu'il ne maitrise pas qui causera sa perte.


Ce film nous montre plus que la vie d'Albert, mais la période de la Libération, avec ses côtés les moins avouable (la tonte des femmes) et les tentatives pour remettre un Etat Français sur pied (les tensions ente les differents mouvements de la resistance), et les pièges de la délation(François Berléand en entrepeneur pourri ?...) et aussi la gloire d'avoir été un resistant (dès qu'il se fait passer pour le lieutenant son loyer est gratuit).

C'est un film interrésant qui nous montre qu'à cette période de l'histoire comme le dit le personnage d'albert Dupontel (Le Capitaine) "c'est un moment magique, on peut devenir qui on veut"

Finalement on eprouve de la sympathie pour cet homme qui n'avait rien et qui se retrouve avec tout, qu'on imite même car il deviendra un personnage incontournable et lors de decouverte de la supercherie l'Etat Français n'aura que d'autre choix que de l'emprisoner pour un motif idiot afin d'eviter un scandale.


Mathieu Kassovitz est impecable comme toujours et ses partenaires aussi.
Un tres bon film 9/10
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Daggy
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Un héros très discret [film]

Message par Daggy »

:) Oui. Un trés beau film sur l'art du mensonge et des apparences qui lui a valu le Prix du Meilleur Scénario au Festival de Cannes (1996). Je crois bien me souvenir que le réalisateur a pousser le vice (du mensonge) en intégrant dans son film de faux témoignages sur la possible existance d'Albert Dehousse. Histoire de bien brouiller les cartes sur cette incroyable supercherie.

Et puis cela reflète assez bien une certaine mentalité humaine de tout ceder aux apparences. On triche, on ment, on invente et on s'éloigne de l'essentiel pour finalement intégrer / se faire accepter par des groupuscules superficiels, pour échapper à une certaine monotonie et forger une "grande" existence en prenant les raccourcis du mensonge et du paraître.

La séquence qui m'a vraiment marqué est celle où Dehousse, alors promu Colonel pour avoir usurpé le rôle d'un héros de la Résistance, doit faire fusiller des soldats français qui avaient troqué des uniformes allemands pour survivre. Trés grand moment du film ou le personnage se retrouve face à lui-même. Condamné ces hommes sans avoir aucune légitimité, c'est condamné aussi sa personne, c'est se suicider... Cruel dilemme plutôt pertinent et qui souligne bien l'ironie du sort.

Chapeau bas à Dupontel qui passe royalement de son personnage cartoonesque de Bernie à une somptueuse et sobre interprétation d'un militaire bisexuel.

Pour finir, je ne resiste pas au plaisir de citer Trintignant (Dehousse âgé) : La vie réelle est insupportable. La plus belle vie est celle qu'on invente. Et quand la mort viendra, on lui mentira.

:) Oui. Vraiment un trés beau film...
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