Blue Velvet [Cinéma]

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nazonfly
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Blue Velvet [Cinéma]

Message par nazonfly »

Après Dune et Mullholland Drive, Blue Velvet est le troisième film de Lynch que j'ai la chance de voir.
Autant le dire tout de suite, j'avais assez bien accroché à l'adaptation du roman de Frank Herbert et j'avais littéralement été subjugué et déstabilisé par Mullholland Drive, mais ce Velours Bleu m'a paru bien pâle au regard des deux autres films.

Côté esthétique, Blue Velvet (1986) se rapproche de Dune (1984). On sent qu'un certain soin a été donné à l'image, mais le temps a fait son oeuvre et il ressort de ces deux films une certaine atmosphère "kitsch" qui gâche un peu le travail initial.
Cette mauvaise impression est d'ailleurs renforcée par le choix de Kyle MacLachlan dans le rôle principal. Je n'y peux rien, il reste pour moi Paul Muad'Dib. Le rôle féminin, Dorothy Valens, campée par Isabella Rossellini, souffre de même de cette patine du temps : la femme inquiétante et magnifique est dans le plus pur type des années 80... Pour continuer et finir avec les acteurs, Dennis Hopper fait vraiment un très bon Frank Booth et semble complètement dans son rôle, comme d'ailleurs tous les acteurs en général.

Mais revenons au film et à l'histoire. Jeffrey Beaumont (Kyle MacLachlan) revient de l'hôpital en traversant un pré et découvre une oreille. En bon citoyen, il va la donner à la police. Mais la curiosité lui fait pousser plus loin l'enquête et il va mettre le doigt dans un engrenage infernal qui l'amènera dans un univers violent, érotique et dérangeant.

Si l'on s'en tient simplement au déroulement de l'histoire et de l'enquête proprement dite, ce film est un échec total. On se demande souvent comment Jeffrey se débrouille pour être aussi maladroit et pour se créer autant de problèmes. Et son enquête se poursuit presque malgré lui, jusqu'à un dénouement final courru et un bel happy end "à l'américaine". Tout est bien qui finit bien.

Heureusement, avant ce triste retour à la réalité, le film est parfois étrange, choquant, et on retrouve vraiment le Lynch de Mullholland pendant ces quelques éclaircies. Différents thèmes sont abordés parmi lesquels voyeurisme, sadomasochisme, fétichisme ne sont pas les moindres.

Dernière petite mention spéciale à la musique qui colle bien à l'atmosphère du film, et qui est un élément important dans ce film.

Bref Blue Velvet
est un film finalement assez bien, mais qui pêche vraiment par un trop grand ancrage dans le cinéma des années 80 et par un scénario bien moyen.

Note : 6/10
Rêve américain. Cauchemar indien. Pogo avec les loups.
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Daggy
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Blue Velvet [Cinéma]

Message par Daggy »

:) C'est marrant que tu parles de Blue Velvet, je l'ai revu la semaine dernière avec plaisir.

Blue Velvet n'a pas de scénario, c'est indéniable. D'ailleurs, la plupart des histoires de Lynch tiennent sur un block note. Et ce n'est pas cela qui est important quand on va voir un film de Lynch. Ce qui importe, c'est l'atmosphère qu'il créait. Et de ce point de vue, je trouve que Blue Velvet se dote d'une ambience vraiment fascinante, lourde et mystèrieuse qui concerve, malgré les années, une qualité autre que simplement "kitsch" (quand même !). On y retrouve ses obsessions principales : l'anormalité dissimulée, le jeu explosif ou aseptisé des acteurs, les expérimentations sonores, l'utilisation particulière des lumières, la composition picturale des plans... Et comme tu l'as justement souligné, la musique d'Angelo Badalamenti et la BO sont toujours incroyables ! D'autre part, je trouve Blue Velvet assez original dans sa façon de démonter l'American Way of Life...

mais ce Velours Bleu m'a paru bien pâle au regard des deux autres films (...) on retrouve vraiment le Lynch de Mullholland pendant ces quelques éclaircies

Ici, par exemple, j'aurai dit le contraire : on retrouve vraiment le Lynch de Blue Velvet dans Mullholland car ce dernier film ne serait pas devenu ce qu'il est sans BV, non ? Si Mullholland Drive st aussi réussi, c'est parce que Lynch avait déjà commencé son travail de recherche d'atmosphère étrange dans Eraserhead, puis dans BV et surtout dans Lost Highway. On ne peut pas lui repprocher d'avoir fit moins bien à l'époque lol. Et je suis certain que dans les années à venir, il nous gratifiera d'une réalisation encore plus étrange...

... Pas facile de faire une critique de Lynch
:wink:
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Jade
Brin d'herbe du stade de France
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Blue Velvet [Cinéma]

Message par Jade »

N'empeche que la meilleure scene reste la premiere!
L'oreille dans le champ désafecté! On a jamais atteind un tel niveau d'etrangete dans un film, je trouve.
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