Nightwish en Concert [Musique]

[nazonfly]

Avant leur concert du 21 novembre 2004 au Zénith de Paris, Nightwish, au contraire de nombre d'autres groupes que je ne citerais, faisait le déplacement jusqu'à Lyon pour contenter quelques fans non-parisiens.

La soirée promettait d'être chaude puisque les places au Transbordeur étaient parties rapidement, et le concert était sold out depuis quelques mois déjà. Mais malin comme le furet votre serviteur avait réussi à en acheter dans l'ultime but de faire la critique du concert lyonnais de Nightwish et ainsi de pourrir les fans éloignés de Lyon et de Paris, tout comme les fans parisiens en attente depuis de longs mois.

Il est 17h30. Le soir est tombé sur Lyon et le froid commence à s'infiltrer. Mais je suis bien planqué au milieu de la foule qui attend déjà. 24 heures après Halloween, il semblerait que certains n'ont pas fini de fêter le nouvel an celtique. Les T-Shirts noirs, les robes noires, le maquillage noir, tout ce petit monde attend tranquillement que le Transbo ouvre ses portes. Les vieux metalleux ricanent bêtement des ptits nouveaux rebelles qui tentent de doubler à qui-mieux-mieux.

18h enfin les premiers mouvements de foule se sont sentir, les bêtes entrent dans l'arène, une heure avant le concert. Quand je pose le pied dans la salle, les gradins sont déjà pleins, et les gens s'entassent devant la scène. Et, au contraire d'une canette de bière, le Transbo ne fait que s'emplir. La température monte déjà de plusieurs degrés.

Deux groupes, avais-je vu, devaient faire l'ouvertue de Nightwish : Inner Visions et Sonata Arctica. Mais peut-être avais-je mal lu, car aux alentours de 20h, ça bouge sur la scène. Et le public de reprendre Sonata, Sonata, Sonataaaaaaaaaaa! Quelques petites mains se lèvent, index et majeur levés comme il se doit : on est des metalleux ou on ne l'est pas!

Les deux premières chansons sont un calvaire pour les oreilles. La balance a-t-elle été faite? Bref c'est une immonde cacophonie, et l'on se dit déjà que le concert de Sonata sera long. Heureusement dès la troisième chanson les choses se mettent en place et c'est un splendide Kingdom of the hear repris par une bonne partie du public. Vitesse, technicité sont au rendez-vous. Sans oublier bien sûr le plaisir visible du groupe et notamment du chanteur qui s'amuse beaucoup à jouer de la guitare avec son pied de micro.
Plusieurs chansons s'enchaînent. Mon inculture musicale en Sonata Arctica (comme d'ailleurs celle du public) se fait cruellement sentir. Je ne reconnais qu'une seule autre chanson, Replicant magnifiquement interprêté. Heureusement le groupe est là pour mettre l'ambiance, et fait participer le public de fort belle manière. Les Hey hey résonnent, les mains frappent dans la salle déjà fort humide, un ou deux pogos tentent même de partir... Mais l'ambiance de la soirée n'est pas réellement dans ce style.
Sonata Arctica fait très bien son boulot!!

Mais évidemment tout le monde attend surtout Nightwish. Dès la fin de Sonata, les gens se rapprochent, se serrent. Qui voudrait rater une miette de la belle Tarja? Les maquillages blancs et noirs semblent plus nombreux. La chaleur augmente d'un ton encore. Puis résonne l'Intro. Et subitement tout le monde est pris d'un ferveur étrange. Les Nightwish Nightwish partent à l'assaut de la scène, très jolie d'ailleurs avec la pochette de l'album derrière les musiciens.
Dès les premières minutes, on sent toute la puissance vocale de la belle chanteuse et la non moins grande puissance du métal que nous propose le groupe dans son intégralité. Quelques morceaux de Once pour commencer le concert.
Le premier choc pour moi aura été Phantom of the Opera avec une très grande Tarja complètement habitée par son rôle, son chant, le regard diabolique. Ever Deam et Sleeping Sun suivent. Le chant lyrique remplit parfaitement son but tandis que Emppu le guitariste et Marco le bassiste jouent avec le public, sourient à pleines dents, traversent la scène pour voir l'autre partie des fans. Les pétards éclatent à tout-va et les jets de flamme donnent un aspect extraordinaire au concert.
Petit intermède "bourrin" : Tarja va sans doute se reposer la voix et c'est Marco qui chante Symphony of Destruction de Megadeth (après une petite dédicace à Bush, Bin Laden et tutti quanti). Même sans leur chanteuse d'opéra, Nightwish parvient à réunir tout le public autour d'un même hymne que peu de gens connaissaient, moi le premier. Petite pause pour le retour de la chanteuse.
Puis de nouveau les synthés de Tuomas, la guitare, la basse et la batterie reprennent de plus belle et enchaînent un terrifiant Bless The Child - Kingslayer - Wishmaster. Wishmaster est d'ailleurs l'occasion peut-être de la plus belle communication entre le groupe et le public, ce dernier reprenant à gorge déployée le refrain Master-Apprentice-Heartbone-Seventh Seaker-Warrior-Disciple-In Me The Wishmaster...
Mais Nightwish c'est le gant de velours associé au gant de fer. Et Dead Boy's Poem est là pour rappeler ce simple fait. Cette chanson est sublime, tellement sublime que je ne peux m'empêcher de fermer les yeux pour ressentir le moindre son au plus profond. Même Tarja n'arrivera pas à me faire ouvrir les yeux.
Et finalement le concert tire à sa fin. Encore un moment de ravissemetn avec l'envoi de confettis dans l'air du Transbo. Nemo ou Wish I had an angel sont encore l'occasion pour le public de faire entendre sa belle voix. Et Nightwish quitte la scène sous les acclamations, la chaleur du public qui n'a pas envie que tout s'arrête là. Mais il faut se rendre à l'évidence. L'Outro débute déjà.

Tout a une fin. Le concert a été magnifique de bout en bout. Et si l'on sort d'un concert de metal épuisé et content de s'être déchainés, Nightwish a su rajouter aux petits visages metalliques de gigantesques sourires de bonheur à l'état pur.

Note : Sonata Arctica 8/10 (ils n'ont largement pas le niveau de Nightwish, même s'ils se révèlent agréables et très bons sur scène).
Nightwish 10/10 (une présence scénique géniale, un flagrant plaisir de jouer, des morceaux sublimes, des passages bien violents, que du bonheur).

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