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Petite ballade au Centre Pompidou, pour découvrir l'exposition intitulée "Sons & Lumières" et ainsi se promener au rythme des thématiques proposées afin de plonger dans cet univers où les arts visuels cotoient les sons durant le siècle dernier, le XXème (eh oui, nous sommes déjà dans le suivant depuis quelques années). L'exposition, installée au dernier étage, offre au visiteur de quoi assouvir sa curiosité, son esprit ludique, sa compréhension (ou incompréhension), ses joies et ses doutes au travers d'un parcours des plus agréable.
En effet, afin d'aller crescendo, la première partie , "Correspondances", nous proposose un voyage au cur de l'essor de l'abstraction par les uvres de Vassily Kandinsky, Frantisek Kupka, Francis Picabia, ou encore Georges Braque plus tard, puis le "synchrome kineidoscope" (grosse machine comportant de filtres de gélatines de couleur créée pour générer une succession abstraite de formes se mouvant suivant le tempo donné avec le son, tel des personnes dansant) de Stanton Macdonald-Wright nous accueille dans cet espace dédié à la couleur Plus loin, la "Fugue en rouge" de Paul Klee, spectre des couleurs fait écho aux notes, le rythme des formes répond au tempo. Au gré de cette ballade dans la première partie, les analogies musicales empruntent aussi bien à la musique classique (Bach faisant figure de modèle par excellence) qu'au jazz ("Swing Landscape" de Stuart Davis, 1938) ou à l'avant-garde. Les correspondances s'affirment encore lorsque la forme s'anime. Avec "symphonie diagonale" et "rythme 21", Viking Eggeling et Hans Richter signent les premières oeuvres abstraites du cinéma expérimental, tandis que Zdenek Pesanek fait correspondre sons et lumières grâce à son "spectrophone", singulier "piano à couleurs". (que je regrette de n'être allé au Centre d'art contemporain de Prague, pour retrouver ses uvres, d'ailleurs je constate, que j'ai (re)découvert beaucoup d'artistes tchèques au cours de ces 6 dernières années, mais bon cela est une autre histoire). Mais avant d'entrer dans la seconde partie, "Empreintes", un petit passage dans cette petite pièce, où l'on découvre le travail de Thomas Wilfred (à qui l'on doit le visuel de l'exposition), une musique silencieuse de lumière colorées
Et déjà, la création de Peter Keene me saisit ; en effet, sa machine créant une une palette graphique et sonore, projette au mur une image flottante, en perpétuel mouvement, qui est elle-même réinterprêtée par un dispositif de retour afin de générer une nouveau son, bref, elle s'autoalimente Mais bon, de là, je m'installe sur un pouf blanc, et reste en émerveilemnt de "Dots" de Norman McLaren, où comment définir le terme "animé" à une bande-son, puis vient ensuite "Film exercice" des frères Whitney, où les formes s'entrechoquent Le long du mur, les études d'Oskar Fischinger sur les différents interprétations que peut prendre le son synthétique. De là, les uvres de Bill Viola, de Gary Hill, et de et surtout Nam June Paik (en effet, dans les années 60 l'art vidéo prend réellement forme avec Nam June Paik, qui invité par le studio de musique expérimentale du Westdeutscher Rundfunk de Cologne, entreprend de faire des expériences avec des tubes cathodiques de téléviseur et avec les possibilités de modulation de l'image électronique.)
Après avoir joué avec les caméras et les écrans de "Mesh" de Gary Hill, j'entre dasn la dernière partie, "Ruptures", où Marcle Duchamp accueille le visiteur, avant de laisser sa place à John Cage (qui était il y a 2 ou 3 semaines, l'invité de l'ensemble intercontemporain). J'aime bien cette citation de John Cage : « [] Je choisis les sons à l'aide d'opérations de hasard. Je n'ai jamais écouté aucun son sans l'aimer : le seul problème avec les sons, c'est la musique. [] » (source : la main courante, p27). Enfin avant pour finir, cette très belle exposition, un passage obligé par les travaux du collectif Fluxus, puis la vidéo de rodney Graham, où l'on voit une prisonnier sur une scène de théâtre jouer du paino, et être interrompu dans sa rêverie par un policier avant de se séparer autour de "l'expédition scintillante" de Pierre Huyghe, mettant en scène une sorte d'épédition dans le milieu de la poésie grâce à ses volutes de lumières qui sélèvent dans une vaste pièce dont les murs sont occupés par une foule de visteurs subjugués
Où : Centre Pompidou
Quand : jusqu'au 3 janvier 2005
les nocturnes sont les jeudis (23:00)
pour en savoir plus sur l'art vidéo et pour comprendre l'art contemporain, allez voir
Une histoire entre le Son et l'Art
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Une histoire entre le Son et l'Art
Belfégore a écrit :enfin, comme toujours, le Centre Pompidou concocte une superbe expo pour les spécialistes mais, pour les néophytes, je pense qu'il est dur de saisir ce qui s'y trame.
Hum....
Pourquoi? Quel est le but de cette expo?
A la lecture, j'ai cru que c'était juste une exposition artistique. Et dans ce cas, est-il important que le néophye saisissent ce qui s'y trame ou plutôt faut-il que le néophyte ne fasse rien d'autre que de ressentir ses émotions face à ce son et lumière?
En tout cas ça a l'air d'être une exposition franchement intéressante, voire déroutante.
Rêve américain. Cauchemar indien. Pogo avec les loups.
Une histoire entre le Son et l'Art
Belfégore a écrit :"juste une expo artistique" ?
elle a lieu dans un musée, rappelons-le. la fonction du musée est, outre la conservation et la recherche, de diffuser les oeuvres d'art à but de délectation et d'éducation.
musée : il n'est pas là que pour montrer mais aussi pour apprendre et expliquer.
c'est toujours plus simple de montrer que d'expliquer, c'est évident.
"oui, les néophytes se complaisent dans la délectation, vu qu'ils n'ont pas la culture nécessaire à la compréhension".
ce genre de pensée, c'est de l'élitisme. on doit donner les moyens aux gens de comprendre ; ensuite, libres à eux de les saisir ou pas.
Tu m'en diras tant.
Voici un shéma interessant aussi :
Ressentir
Trouver les explications
Re-sentir
Un peu de sensibilité et d'émotion brute, bon sang ! Délectation, se faire montrer !
Pourquoi être émerveillé devant un tas d'éponges collées parce que ca signifie 'le monde d'aujourd'hui, qui absorbe l'homme, consommation, ouais tu vois quoi, t'as vu, c'est clair, à mort, t'es ouf'.
Mais tu expliques bien Belfégue, et tu as raison. C'est juste que à être trop professoral, on ennuie. Pédagogie ludique.
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Une histoire entre le Son et l'Art
En effet, après coup, j'ai aussi remarquer que l'exposition s'avère sans aucun doute très pointue dans le genre tout en essayant de couvrir une vaste période, ce qui pour le visiteur lambda risque d'être ennuyeux voire pourquoi pas chiant. Je trouve dommage qu'il n'y ait pas plus d'infos dans les cartels, ou que le document déposé à l'entrée soit si vague. De plus, afin de mieux approcher les uvres, je pense qu'il est important de se replacer dans le contexte de chacune, comme c'est le cas pour les installations fugaces de Fluxus et si, par hasard, lors de votre visite, vous croisez un guide, et son groupe, n'hésitez pas, et foncez vous incruster dans cette ballade.
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vivant a écrit :Belfégore a écrit :"juste une expo artistique" ?
elle a lieu dans un musée, rappelons-le. la fonction du musée est, outre la conservation et la recherche, de diffuser les oeuvres d'art à but de délectation et d'éducation.
musée : il n'est pas là que pour montrer mais aussi pour apprendre et expliquer.
c'est toujours plus simple de montrer que d'expliquer, c'est évident.
"oui, les néophytes se complaisent dans la délectation, vu qu'ils n'ont pas la culture nécessaire à la compréhension".
ce genre de pensée, c'est de l'élitisme. on doit donner les moyens aux gens de comprendre ; ensuite, libres à eux de les saisir ou pas.
Tu m'en diras tant.
Voici un shéma interessant aussi :
Ressentir
Trouver les explications
Re-sentir
Un peu de sensibilité et d'émotion brute, bon sang ! Délectation, se faire montrer !
Pourquoi être émerveillé devant un tas d'éponges collées parce que ca signifie 'le monde d'aujourd'hui, qui absorbe l'homme, consommation, ouais tu vois quoi, t'as vu, c'est clair, à mort, t'es ouf'.
Mais tu expliques bien Belfégue, et tu as raison. C'est juste que à être trop professoral, on ennuie. Pédagogie ludique.
J'avoue que je n'ai pas vraiment compris la portée de ton message, vivant
Tu sous-entends, parceque Belfé parle d'éducation (je pense qu'elle évoquait aussi l'éducation de la sensibilité, car quoiqu'on en dise, ça aussi ça s'éduque, d'une certaine manière...enfin ça se cultive), qu'il est inutile d'apporter des explications sur des oeuvres, qu'il faut se contenter de "ressentir"? Peut-être que c'est un étape préalable au cheminement qui nous conduit à apprécier une oeuvre, et bien sûr on peut s'y arréter. Mais pour avoir visité la collection permanente de Beaubourg avec des néophytes, je me suis quand même aperçue combien j'étais privilégiée d'avoir déjà des connaissances à ce sujet, parceque la plupart ne ressentaient au début rien face aux oeuvres (si ce n'est parfois un certain dégoût^^), et commençaient à les apprécier que lorsqu'on leur en parlait un peu.
Pour ce qui est de l'expo Son et Lumières, personnellement, elle ne m'a pas paru aussi obscure, mais comme Belfé j'ai quelques bases qui me permettent d'appréhender ce sujet sans attendre trop d'éclaircissements de l'exposition en elle-même. Du coup, je l'ai bcp appréciée, et j'y retrournerai moi aussi car la correspondance musique/art , son/lumière est un sujet qui m'intéresse depuis longtemps, et cette expo présente énormément d'oeuvres et d'artistes que j'aime. Mais je pense quand même qu'elle est accessible aux néophytes, parcequ'on ressent plus facilement quelquechose face à une peinture de Klee ou Kandinsky (même sans explication) que face à un urinoire de Duchamp
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La portée ?
Je voulais dire :
Ressentir
Trouver les explications
Re-sentir
Dans trouver les explications, il y a la facon d'aborder ces explications. La manière d'apprendre, de découvrir. La méthode d'éducation, soit la pédagogie.
L'oeil du néophythe est pur, purement ressenti, même s'il ne saisit pas toute la portée des oeuvres en présences.
D'ailleurs, les critiques d'art ont souvent plus à dire que les artistes eux-même sur leurs propres oeuvres.
Je voulais dire :
Ressentir
Trouver les explications
Re-sentir
Dans trouver les explications, il y a la facon d'aborder ces explications. La manière d'apprendre, de découvrir. La méthode d'éducation, soit la pédagogie.
L'oeil du néophythe est pur, purement ressenti, même s'il ne saisit pas toute la portée des oeuvres en présences.
D'ailleurs, les critiques d'art ont souvent plus à dire que les artistes eux-même sur leurs propres oeuvres.
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Belfégore a écrit : - bien sûr, vivant, concernant le ressenti des oeuvres, c'est un point essentiel ; cela fait partie des choses que j'essaie de valoriser
je ne défendrai jamais une position savante contre celle de l'expérience de l'oeuvre ; mais, parfois, aussi paradoxal que cela puisse paraître, des explications aident à se laisser aller au ressenti.
ce que je défends donc, ce n'est pas la médiation obligatoire, bien sûr que non, quelle horreur.... mais bien plutôt la possibilité de choisir entre une médiation et pas de médiation.
= ce n'est pas à nous de choisir ce qu'on doit privilégier mais au visiteur de faire sa visite comme cela lui chante.
concrètement : après le contact à l'oeuvre, si le visiteur se pose des questions, on devrait lui donner des outils de réponse à portée de main (fiches, citations, docs divers...)
ne pas le proposer, c'est manquer une partie du rôle du musée.
- enfin, l'opposition pédagogie/émotion me dérange foncièrement, car c'est réducteur car axé sur une conception de la pédagogie "académique" et doctorale.
or, la pédagogie est loin d'être ennuyeuse par principe ; on peut rire et s'éclater en faisant de la pédagogie, ressentir des émotions, en parler ; une bonne explication pédago n'est pas undiscours professoral ennuyeux . si c'est ennuyeux, ca n'atteint pas son but et donc, ce n'est pas pédagogique.
(on peut parler longtemps de pédagogie si ça vous dit, c'est un de mes dadas )
Je suis d'accord avec les points que tu as souligné.
Il ne faut donc pas négliger l'approche 'vierge' du chalant de base qui se verra interpelé ou non pas tel ou tel artiste, par telle ou telle oeuvre. L'inconscient là-dedans a surement une part importante. Par inconscient jveux dire les restes d'éducation et de sensibilité acquis au fil du temps, le bagage génétique ou autre fantasquerie freudienne à la gomme, ou pas à la gomme. Le caractère. Les gouts.
Je critique vivement ceux qui montent un souflé rempli de vent, comme cet exemple : le gars a collé des éponges et des produits ménagers dans une installation démentielle, et je l'ai vu se faire mousser devant 20 personnes sur la symbolique foireuse du consumérisme, de la propreté, de l'objet sorti de son contexte pour le sublimer en hommage à la déesse-ménagère. En gros, j'ai rarement autant ri qu'à ce moment-là, et le gars se demandait bien pourquoi.
La pédagogie a des méthodes, un ton, adapté au destinataire de l'enseignement. C'est ce que beaucoup de pédagogues ne captent pas, et qui est dommage.
Maintenant, je suis 100% d'accord quand tu dis que celui qui se sent interpellé par l'oeuvre doit chercher les explications nécessaires pour se faire re-interpeller. Il manque sinon une part importante d'un message qui, si il est ressenti, doit aussi être rationnellement compris dans une démarche, un but.
Le son et la lumière touchent à plusieurs sens en même temps, ce qui est un bonus énorme pour se faire interpeller dans tous les sens.
Que penser alors de 'l'arte povera' ? de la boîte avec écrit dessus 'mierda d'artista' ? On peut développer deux heures dessus, mais je trouve que ça veut pas le coup. Mon inconscient a été touché directement par des Duffy et autres fauves, pointillistes, figuratifs, qui ont su sortir de la pure représentation pour la sublimer, le rendre humaine par son imagination.
Si on comprend que les sensibilités et les avis divergent, soit que la diversité de l'homme est existante et essentielle, le pédagogue comme le visiteur de musée aura fait un pas énorme vers une compréhension agréable, ludique et ouverte, et quelque peu globale des aspirations humaines.
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:):D
j'aime bien avoir des avis, et là je suis combblé... 'ci.
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